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GHROM!QUE, YPËOIBE
Samedi 10 Janvier 1903 10 centimes le N° 38e Année N° 3711
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Pour le Pape
Bulletin politique
ALLEMAGJSE
Arrondissement d'Ypres
La démission de M. Fraeijs
M. Eugène Struye, Échevin
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MeIle Mulle, Ypres 100.00
Voor den Paus 2.00
Eerw. Overste van een Klooster, Yper 20 00
Eene dienstmeid 5.00
L'Atigleferre et la Russie se retrou-
veu t eu con flit a Constantinople.Quatre
torpilleurs russes dev&ietif passer pc
le Bosphore, avec l'assentiment du
Sultan. L'Angleterre a remis alors a
la Porte uoe note par laquelle elle
prend acte de eet assentiment et an
nonce quelle en excipera, le cas
échéant, pour réclamer même privi
lege. Le Sultan a voulu alors revenir
sur la concession qu'il avait faite a la
Russie. Mais l'ambassade russe insiste
pour l'exécution de la promesse impé
riale. Quant aux autres puissances,
elles s'abstierment, ycompris l'Alle-
magne, d adherer a la note anglaise,
qui s'explique moins par le souci de
défendre les intéréts britanniques,peu
considerables en sorame dans la mer
Noire, que par la volonté dem Pre
obstacle a i'extension de 1'influence
moscovite a Stamboul.
Dans un conseil des mi nistres tenu
Jendi, a Madrid, M. Silvela a declare
que les nouveiles du Maroc étaient
trés bonnes et qu'il espérait une
prochaine rencontre decisive entre les
troupes du Sultan et les insurgés.com-
mandés par le prétendaut Bon
Damara.
D'aulre part, on dit que le depart
de la mission militaire franjaise de
Tanger pour Fez, avec ie p emier se
crétaire de ia légation de France, est
trés commentée. On y voit l'indice de
la résolution de la France de supplan-
ter rinlluence anglaise auprès du Sul
tan et de son frère Mahomed. La mis
sion francaise mettrait ses lumières au
service du Sultan pour vaincre Bou-
Hamaia et gagnerait ainsi sa recon
naissance et, sa coufiance.
La nouvelle loi sur l'alcoolisme
en Angleterre
Depuls six jours, uue uouvelle loi, qui n'a
pas fait grand bruit lorsqu'elle fut adoptéa,
ii y a quelques mois, est en train de causer
un véritableremue ménage dansles tribunaux
de toute 1'Angleterre. On ne le savait pas
dans le grand public. Mais c'est une arms
puissante cuntre i'aeoolisme qui vient de se
révéler.
Jusqu'h maintenant, l'ivrognerie n'était un
délit que sil'ivrogne causait du scandale.On
nepouvait le condamner s'il se contentait de
tituber, même de zigzaguer. L cabaretier
qui lui avait versé la dernière rasade nétait
pour ainsi dire pas inquiété.
Désormais, quels que soient les signes de
son état, l'ivrogne peut et doit être arrêté.
Homme ou femme,si l'ivrogne a charge d'un
enfant de moins desent ans, il risque, pour
le fait de simple ivresse, un mois de prson.
A la troisième condamnation, il passe sur
la liste des «ivrognes chroniques» et sa pho-
tographie est fournie il tous les cabartiers de
son quartier. Dès lors, il est passible d'une
amende, puis da la prison, s'ii tente de se
procurer de l'alcoel n'importe oü. Les caba
retiers de son quartier sont passibles d'une
forte amende s'ils lui en vendent 250 fr. la
première fois, 500 la seconde, puis de Ia
prison jusqu'h six mois.
Gontre toute personne inscrite sur la liste
des «ivrognes chroniques». la séparation ju-
diciaire au profit du coinjointpeut étre immé-
diatement prononcée. Maisla loi n'a pasprévu
le cas, trop fréquent, des époux irsscrits en
semble sur la fatale liste. D'oümainte diffieul
té dans son application, qui pourtant ne
date que du 1' janvier dernier.
Naturellement, on crie trés fort, dans
certains milieux, contre ia nouvelle loi. Ses
partisans répondent par l'exemple suivant','
venu de Norwège
La loi du 24 juin 1894, augmentéa des
décrets du 6 avril 1897, ne vise rien moins
qu'èt porter le coup de mort la consumma
tion de l'eau-de-vie. Toute vente au détail
de l'eau-de-vie, inférieure 250 litres, est
monopolisée et confiée exclusivement aux
s .mlags sortes de Sociétés philanthro-
piques dont les revenus rentrent directement
dans la caisse de l'Etat. De cetle fapon,
personne n'a plus intérêt tl vendre de l'eau-
de-vie.
Dc plus, chaque commune a la liberté
d'interdire complement chez elle la vente
au détail les boissons alcooliques. Tout nou
veau samlag doit être ratifié par la moi-
tié des habitants de la commune, hommes et
femmes, ügés de plus de vingt-cinq ans. Cs
vote, qui n'a plus qu'une valeur temporaire,
doit être confirmé tous les cmq ans. De plus,
la vente des boissons alcoobqees est inter-
dite dans les gares depuis 1895 et les che-
mins de fer ne transported aucun voyageur
en état d'ébriété.
La loi ne permettant plus le débit de l'eau-
de-vie par petits verres, d'aucuns pensaient
qu'il s'en consommerait autant par bouteilles
en dehors des établissements publics. Mais
il n'en a rien été. La consommation du vin a
presque triplé, il est vrai (0 63 litre au lieu
de 0.23 pour 0.50 p. c. d'alcool), mais, par
contre, celle de la bière a subi un léger re-
cul. En même temps, les arrestations par la
police ont diminué d'une mamère surprenan-
te. Ajoutons qu'il faut une ordonnance mé-
dicale pour obteoir de l'alcool dans les phar
macies.
Plusieurs dispositions d'une nouvelle loi
pénale qui entrera en vigueur en 1903,
montrent combien les législateurs se préoc-
cupent de la lutte contre l'alcool. L'ivresse
n'y est plus considérée comme une circon-
stance atténuante, mais aggravante, quand
elle est accompagnée de préméditation. Sur
ia proposition de leur femme, les ivrognes
peuvent être mis sous lutelle par le tribunal
et internés dans un asile ou dans une maison
deforce. En particulier, le droit d'élever
leurs enfants peut leur être retiré. Les mi
neurs ügés de moins de dix-huit ans ne peu
vent s'occuper de la vente des boissons al
cooliques, pas même les enfants du débitant.
La Norwège a done fait de grands progrès
au point de vue antialcoolique. De 1816
1840, l'eau-de-vie, librement distillée par
chacun, était consommée h raison de 8 litres
par habitant. De 1896 h 1898, la moyenne
annuelle est tombée h 1.1 litre.
II est vrai que la Norwège est la Norwège,
et non pas l'Angleterre. Cependant, les par
tisans de la lutte antialcoolique, sans être
tout-h-fait satisfaits de la nouvelle loi, pen
sent quelle a de bons résultats au moins
dans les campagnes anglaises.
On assure h Kalsruhe qu'une proposition
tendant k autoriser l'établissementde Gongré
tions d'hommes dans le grand-duché de Bade
vient d'être signée par le grand due et ses
ministres.
Les tendances qui prédominaient jusqu'k
ces temps derniers dans les milieux gouver-
nementaux badois étaient les tendances ma-
ponniques.Le parti national libéral, le parti
kuliurkampf», de la lutte contre le clérica-
lisme, y était le plus puissant et donnait le ton-
La propositionen question signifiedoncune
concession faite par les libéraux au centre
catholique.
Habitations ouvrières
Le comité de lArrondissement d' Ypres,
qui a institué des membres correspondants
dans un grand nombre de communes de son
ressort,comme il est dit dans son rapport sur
1900, corapte actuellement 35 de ces agents.
II insiste pour obtenir la franchise de port
entre ses correspondants et son bureau Aussi
longtemps que cette faveur ne sera pas ac-
cordée, dit-il, l'institution ne pourra porter
tous ses fruits.
11 constate que le concours des correspon
dants lui a été des plus utile.
Le temps du comité a été entièrement
consacré k l'enquête sur les pensions de
vieillesseil n'a pu s'occuper activement,
cette année, de la question du logement de
l'ouvrier, qui lui tient cependant si vivement
k coeur.
11 a toutefois rédigé un projet de question
naire, qui sera transmis aux correspondants,
afin d'obtenir des renseignements sur cette
question.
II est convaincu que l'enquête ainsi ou verte
révêlera de déploraöles situations et que les
correspondants indiqueront les mesures k
prendre dans le but de les améliorer, sans
pouvoir cependant compter sur l'exécution
de ces mesures.
Les comités de patronage se trouvent, en
effet, en présence d'une autre institution
ayant la même mission en matière de salu-
brité publique, et, de plus, le pouvoir com
munal, qui seul peut agir, a de nombreux
motifs d'abstention.
II conviendrait done de ccnfier cette mis
sion d'exéculion k une autorité indépendante.
L'amélioration de i'état bygiénique des
habitations ouvrières ne peut, de l'avis du
Comité, être obtenue que par une entente
générale et un accord entre les organismes
qui ont iégalement le droit de plainte et
d'information et ceux qui seraient investis
du droit d'exécuter les mesures proposées.
Des 4 sociétés existant dans ïarrondisse'
ment d' Ypres pour la construction ou l'achat
de maisons ouvrières, seule la société Eigen
Heerd fournit au comité des renseignements
sur ses travaux.
Les 17 maisons construites dans l'agglo-
mération du chef-lieu et en dehors de celle-
ci, sous la surveillance de l'association, sont
bien aménagées et solidement bkiies.
Toutes les sociétés défendent le débit de
boissons quelconques dans les immeubles
élevés k leur intervention.
Construction de maisons ouvrières par les
administrations publiques et par les particu-
liers.
II a été construit un asseÊ grand nombre
de maisons ouvrières dans le ressort du
Comité de arrondissement d' Ypres.
Les particuliers qui bktissent pareilles ha
bitations ne le font pas dans l'intérét de
l'ouvrier, bien au contraire. Ces construc
tions. qui s'élèvent ordinairement dans les
communes oü il y a de l'industrie, présentent
généralement partout le même aspect de
casernes. Les propriétaires ne recberchent
que le plus grand revenu avec le moins de
frais on trouve, parexemple, dix maisons,
dont une épicerie et deux débits de boissons.
Les administrations des hospices et de la
bienfaisance, k Ypres, restent les plus fort
intéressées de la société Eigen Heerd. Elles
sont ainsi déchargées du soin de la construc
tion et aident néanmoius au relèvement de
la classe ouvrlère.
Dans la séance du conseil communal du
27 Déeembre, M. le Bourgmestre a donné
communication au conseil de la démissiou de
M. Ernest Fraeijs, échevin de la ville.
Dans la séance secrète qui,cette fois,avait
précédé la réunion publique du conseil, M.
Fraeijs avait vu renouveler, k l'unanimité,
son mandat de membre de la commission
administrative des Hospices, oü, depuis prés
d'un an, il exerce les forictions de Président.
En annongant la démission de M. Fraeijs,
M. le Bourgmestre exprima les regrets de
ses collègues de voir l'honorable échevin se
retirer et la reconnaissance que le collége
devaif, au riémissionnaire pour la part qu'il
avait prise, pendant prés de trois ans, k
I'administration des affaires de la ville.
Le Progrès ne voit qu'un prétexte dans le
motif que M. Fraeijs venait d'être réélu
membre des Hospices. Libre k lui. Mais ce
nes! pas au Progrès k se plaindre, puisque
la démission en question met un terme k
toutes les critiques, smlevées par le con
frère radical,contre le double mandat d'éche-
vin et de membre de I'administration hospi-
talière qu'exergait M. Fraeijs.
En acceptant la démissiou de M. Fraeijs.
le conseil n'était pas pris au dépourvu. II
K.
n