Mercredi 6 Mai 1908
10 centimes le tS°
88" Année
N° 8742
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mm
Bulletin politique
Etranger
Le Roid'Angleterre en France
Guillaume II au Vatican
Chambre des Représentants oe tou'es ,esiHdéPendances>et !a persécution
La confession d'un
socialiste désabusé
INTERIEUR
Le projet de loi
sur les accidents
Pour les pêcheurs a Ia ligne
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Le Roi d'Angleterre k quitté hier Paris.
L'accueil chaleureux que les habitants de la
grande ville lui ontfait a éveillé partout un
écho sympatbique en Angleterre, oü il a fait
l'objet de toutes les conversations. L'opinion
publique a attaché une haute importance aux
expressions excessivement cordialesemploy-
ées par le. Roi dans son discours en réponse
k la Chambre de corn coerce britannique.
De leur cóté, les journaux parisiens s'ac
cordem k reconnsitre la bonne humeur du
roi Edouard quia cherchék plaireet y a réus-
si. lis estiment que sa visite servira grande
reent la cause de la paix, de la civilisation et
du progrès. lis considèreat quo la France
doit se prêter loyalernent au rapprochement
avec l'Angleterre.
L'agent diplomatique de l'Angleterre en
France a déelaré au Figaro que le roi est ra-
vi de sort séjour k Paris et surtout des procé
dés exquis de l'faospitalité franpaise. On peut
done espérer que cette visile aura pour ré
sultat de rendre plus cordiaux les rapports
entre les deux grandes nations.
A trois heures moins cirtq, le cortège
impéiial s'est forrné.
11 était véritablement imposant. En tête
venait un peloton de gendarmes, des piqueurs
k cheval précédaient ensuite deux huit res
sorts attelés k la Daumont. Dans le premier
se tenait l'empereur avec le kronprinz dans
le second étaient le prince Eilel Fritz et le
ministre de Prusse.
Une douzaine de landaus venaient après
les voüures impériales, emmenant les per-
sonnages de la suite de Guillaume II, parmi
lesquels le chancelier de l'empire, cotnte de
Bülow el le maréchal de Waldersée.
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Le cérémonial observé lors de la visite du
roi Edouard s'est renouvdé pour celle de
Guillaume II. Mgr Bisleti, maitre de la
Chambre, a repu l'empereur, entouré des
camériers d'honneur, et l'a conduit au bas
de la Scala Regia.
Lk, Mgr Caglano de Azevedo, raajordome
de Léon XIII, attendait Guillaume II, assisté
de prélats allemands, i'évéque de Fulda, les
évêques de Lirabourg et de Rotiembourg, et
I'évéque de Mayenca.
L'Empereur tut d'abord introduit dans k
salie du Tróne oil, par une attention de Léon
XIII, se trouvait exposé ia magniflque hor
loge en porcelaine de Saxe, offerte l'an der
nier au Pape par l'Empereur k l'occasion de
son jubilé.
Quaad le Pape aperpul l'empereur ii alia
au devant de lui en lut disantJe vous vois
avec plaisir puur la troisième fois.
Guillaume II répondit en se félicitant et en
félicitant Léon Xlll de sa belle santé.
La pontife fu pénéirer Guillaume II darts
soa appartement particulier.
L'entretieii dura environ 25 minutes et fut
empreint d'une grande cordialité. II porta sur
une foule do questions, d'abord les études
bibliques et historiques diverses questions
relatives aux Missions en Chine et aux catbo-
liques d'AUemagne fut ent aussi abordées.
L'Empereur donna au Pape l'assurance
qu'ii accordera toujours sa protection aux
intéréts des cathoiiques. 11 lui remit en sou
veiiir de sa visite, une superbe photographic
de la cathédrale de Metz.
LePape, en ëxaminant cette photographie
fit observer que le portail ressemblait beau-
coup k celui de la catbédraie de Reims.
Guillaume II lui dit, qu'en effet, ii avail
envoyé k Reims des architectes pour étudier
lafupaaeet ia reproduire dans le nouveau
portaii de Metz.
A son tour Léon Xlll offrit k l'Empereur
une eroïx et deux belles tnosaïques, i'uue
représentant le Forum et i'autre ia fontaine
de Trévi.
L'entretien ëtant terininé, Guillaume ii
Ce document, qui comporte une quaran
i taine de pages, no pourra êtro distribué en
conséquenee que rnardi soir. II est possible,
Presque ioutela population de Rome s'était pt éseata nu Pape ses deux fils.
rendue sur le passage du cortège impérial. L empereut se ïendit ensuite aupiès du
On a vivement applaudi au passage de ce cardinal Rarnpoiia avec les deux princes et
cortège dont Ia pompe contrastait si mani- resla d,x minales aiec iU** ^ette entrevUd
festement avec le modeste équipage dans avec le secrétaire d Etat du Saint-Siège a été
lequel le Roi Edouard s'était rendu au Vati égalemeni trés cordiale,
can. Le temps s'était d'aiileurs éclairci et le
soleil luisait k ce moment.
Devant l'hospice teütonique, k Sainte-
Marthe, prés de l'église Saint Pierre, 1,500
pélerins allemands se tenaient rangés en
longue file et ont poussé en Fhonneur de
l'empereur des hourras enthousiastes.
Les voitures du cortège ont pénétré dans
la cour Saint-Damase oü la garde palatine,
sous les ordres du comte Pecci, neveu du
Pape, a rendu les honneurs.
ma liborté, trop lon.'.temps comprimés sous
le pius hon'teux esc!;tvage qu'ua parti ai't
jamais imposé k ses adeples et k ses manda-
taires.
Je répudie voire égalité, qui n'est que
l'égalité dans la misère pour les petits, l'éga-
lité dans les honneurs et les grasses prében
des pour les chefs. Je répudk votre fraterni-
té, qui ne consiste que dans i'asservissement
contre ceuxqui ss réemraent sincèrement de
La Chambre a repris ses travaux, hier
I dans ces conditions, que la Chambre tra bord e
pas mercredi la discussion du projet de loi et
e qu'olle entame momentanément la discussion
l du budget de l'intérieur,
mardi.
L'interpellalion Daens a été un fiasco pour
Ie triste abbé. Soa ordre du jour a paru si
baroque, que la gauche libérale elle-même
s'est abstenue tout entière au vole par assis
et levé.
La Chambrea décidé ensuite de reprendre,
^ès aujourd'öui, la discussion du pvojet de
loi sur les accidents du travail.
Le citoyen Ferdinand Baudoux, conseiller
communal socialiste k Carrières, vient d'être
exclu du parti dit ouvrier qu'il avait d'aii
leurs quitté librement.
Voici la lettre que ce socialiste désabusé
adresse k ses anciens copains
Je ne connaissais pas ia décision de ce
que vous appeiez i'union des groupes socia-
listes et qui aurait, dans sa dernière
reunion, prononcé mon exclusion. Cette
exclusion est ridicule, etne sert qu'k doneer
uu peu de vernis au socialisme trés démodé
k Carnières, comme aussi, peut-être k servir
i'ambition, la vanité et le désir de paraitre
de queiquesuns des chefs, qui serigent vo-
iontiers en pontifes et sa rient, après cela,
de {'excommunication papale Je répète que
la mesure prise contre rooi n'est digne que
d'un grand éciat de rue, ear voilk '14 mois
que je ne fais plus partie d'aucune société
socialiste.J'étais resté membrede la mutuelle;
ca que vous appeiez l'altruisme et qui ne
vaudra jamais la charité
Un mement égaré, je me suis aperpu beu
reusemeni k temps, que le socialisme était
la plus sectaire des tyrannies
Au conseil communal, j'ai toujours voté
seion rna conscience. J'ai fait de l'administra-
I tion et pas de politique. J'estime que dans
les conseils communaux, les politiciens" ne
j sont pas k leur place. Et les électeurs se
souciert bien plus d'avoir das finances, une
i voirie et des établissements scolaires en
ordre,que de savoir leurs mandat,aires occu-
pés k voter un vceu platonique pour le S. U.
et la revision constitutionnelle
On m'a reprocaé, il y a longtemps, d'avoir
j voté pour une institutrice diplómée d'une
école normale agréée, qui ayait, outre ses
qualiiés personnellesj'immense mérite d'être
la fille da notre instituteur en chef, l'organi-
j sateurde l'instruction primaire et l'éducateur
dévoué et respecté des enfants de la classe
ouvrière. Et ceux-lk qui m'ont fait ce re-
proche, ont voté, il y a quelque temps, la
création d'une classe, pour y mettre qui
Une institutrice sortant de Brugelette. Vos
amis ont l'air de me reprocher de conserver
mon mandat, je prétends ls remplir avec
autantde dévouement que ie premier d'entre
eux Lks électeurs sontseuls juges en cette
matière
Je n'ai pas plus de raisons pour démission-
ner, que mes collègues. Si ceux-ci veulent
i le faire, je le ferai aussi. Les électeurs
ily a '14 mois que j'ai payé la dernière fois jugeront
y
ma cotisation et, d'après ï'articie 12 des
statut», après trois mois de retard, on est
considéré comme démissionnaire.
L'union des groupes socialistes aurait
rnieux k faire que de perdre son temps, k
f de pareilles niaiseries.
Au surplus, de Oiême que votre parti
Malgré toute ia bonne volonté du rappor
teur M, Van Cleemputte, ceiui-ei u'a pu aChe-
ver la correction des épreuves do son rap
port sur le projet de lor relatif k la répara-
tion des accidents du ti avail.
M. le ministre de l'agriculture vient d'invi-
ter MM. les gouverneurs de porter k ia con-
naissanca des administrations comrnunales
qu'il résuite d'un arrêt de la Cour d'appel ue
d'aiileurs, elie n'est plus prise au sérn-ux Liége que la confiscation des engi as de'cbass -
par aucun ouvrier senséquifit, qui ëludie,
qui raisonne, qui concait ses vrais amis.
Je suis som du parti sociaiisie, cc mure
Ilatu d'autres, fatigué que j'étais par ia domi
nation de quelques personnages qui ex-
ploitent de malheureux égarés par ce litre
de parti ouvrier que vous et vos pareils,
f preuez k ceux qur pourraient avec plus de
raisons que vous, le rev ndiquer.Je repreads
ou de pêche édictée par le Code péaal nes.
pas applicable en matière de pêche k la ligne
k main.
De l'ensembla de la loi sur ia pêche flu-
viale il ressort que lengin en question ne
peut ètre confisqué que lorsqu'il en est fait
usen temps prohibé, et non pas quand le
prévenu n'est poursuivi qua pour avoir pêché
sans ètre muni d'un permis régulier.
W&-Z!