CHRQNIQUE La campagne électorale Courtrai Manifestations a Lille C'est non pas dans un sens favora ble al'établissementd un droit d'entrée en Belgique, mais avec la pensee que le gouvernement doit faire de plus grands efforts pour obtenir la libre j entrée du houblon beige en Alleina- j gne, que nous vous proposons de ren- voyer les petitions qui nous sont sou- mises a M. Ie Ministre des finances et a M. le Ministre de l'agriculture. La commission permanente de l'in- dustrie appelle l'at+ention du gouver nement sur la possibilité de produire en Belgique du houblon de qualité égale a celles des bons houblons étrau- gers. Si ce résultat peut être obtenu, elle estime qu'il est du devoir du gou vernement pour en assurer la realisa tion, de recourir a tous les moyens de propagande et d'encouragement dont il dispose conférences, champs d'ex- périence, démonstrations théoriques et pratiques, importation de plants des meilleures variétés, subsides a des coo- pératives pour installation de séchoirs perfectionnés, etc. Cette conclusion a été votée a l'una- nimité des membres de la commission, moins une abstention. - Les libéraux d'Ypres, unis aux socialistes, viennent d'inaugurer leur campagne électo rale en distribuant en ville un écrit dans le- quel ils apprécient k leur facon la question de l'administration des Hospices. Nous répondrons ce factum, en faisant observer dès aujourd'hui que le déficit si- gnalé est dü deux causes que tout le monde connait la diminution des fermages et la construction de la maison de santé qui, pour être un monument qui fait honneur ft la ville d'Ypres, a coüté fort cher. Ces deux causes du déficit annuel vont bientöt disparaüre, ainsi que l'a constaté M. le Bourgmestre, d'après la note jointe, par l'administration hospitalière, au budget pour 1903. On constate en effet que les récentes loca tions de biens sont favorables, et d'autre part la maison de santé voit augmenter les reve- nus provenant du nombre d'aliénés placés dans l'établissement. II est done vrai que les prévisions budgétaires pour 1903 vont se réaliser, et que, comme M. Colaert l'a dit, en s'appuyant sur ces prévisions et sur les considérations développées dans la note des Hospices, l'ère des déficits touche k son terme. Nous nous proposons de revenir sur la question. En attendant, constatons, et faisons obser ver k nos amis, que la période électorale est virtuellement ouverte. Mais, puisque nous parions Hospices, le moment semble venu de demander k nos adversaires ce qu'ils comptent faire le jour oil ils seront majorité. Ils caressent l'espoir de rentrer l'Hötel de ville. Vainqueurs, que ferait nt-ils Leurs deux organes, le Progrès et le Weekblad, se déclarent partisans de la poli tique du renégat Combes et des radiciux de France. C'est-k dire qu'ils feront de la laïci- sation k outrance. Nous connaissons du reste leurs antécé- dents. Ceux qui briguent de reconquérir le pouvoirsont précisément ceux qui rêvaient de laïcisernos bospices et notre hópital, en chassant les sceurs qui desservent ces éta- blissements. Ceux qui défendaient les sceurs sont morts ou sont devenus impuissants, ou, tout au moins, minorité. Nous connaissons aussi les critiques qui furent adressées k l'administration des Hos pices, lorsque celle-ci plaga des soeurs au Nazareth et nomina un prêtre ft la direction de rOrphelinat. Vont-ils expulser les soeurs et remplacer M. l'abbé Dilger par des laïques Vont-ils enlever aux hospitalisés du Naza reth la chapelle que l'administration hospita lière a placée k la disposition des vieiilards et des infirmes L'on voit que nous n'y allons pas par quatre chemins. Nous voulons le maintien de la si tuation actuelle, et nous nous opposerons de toutes nos torces, dans notie propagande électorale, au retour de la politique qui, de libérale, deviendrait incontestablement radi cale avec les hommes nouveaux qui briguent le pouvoir. Et si la question électorale est placée sur ce terrain, comme aussi sur le terrain sco- laire, nous avertissons nos adversaires qu'ils auront k faire k forte partie, et que, comme en 1895 et 1899, ils seront batlus k plate couture. Quant k l'administration communale, elle n'a rien k craindre de l'assaut de ses adver saires. La ville d'Ypres ne consentira jamais k re mettre ses destinées k des hommes qui n'ont aucune expérience, qui out, en politique, des idéés et des antécédents déplorables, k des laïcisateurs sans vergogne et sans scrupule, k des libre-penseurs avoués, dont la seule préoccupation est de faire la guerre k la Religion, k ses prêtres, ses institutions. Nos adversaires n'ont du reste aucun grief sérieux contre l'administration communale. L'état de nos Finances est meilleur que du temps des libéraux la ville se développe, s'assainit, s'embellit de jour en jour. Dans d'autres villes de l'importanced'Ypres, les impóts sont beaucoup plus élevés. Quand il s'agit d'y efïectuer des travaux plus ou moins importants, l'on doit recourir k de nouvelles charges pour les habitants, tandis qu'ici les plus grands travaux peuvent être entrepris et exécutés sans créer un centime d'impót nouveau. Et il en sera de même a l'avenir. Les ex- cédents annuels k l'ordinaire, s'élevant en moyenne k 43,000 francs, c'est-k-dire au triple de ce qu'ils étaient sous l'administra tion libérale, en sont la garantie. Après cela nous pouvons attendre avec confiance l'échéance électorale d'Octobre pro- chain. II dépend de l'activité de nos amis que leur triomphe soit plus éclatant que jamais. Sortie de la Procession des Saints Cheveux de Notre Seigneur Jé- sus-Christ. La Procession des Saints Cheveux de Notre Seigneur Jésus-Christ, sortira de l'Egiise Notre Dame k Courtrai, le Dimanche 24 Mai prochain, k 3 1/2 heures, et sera prési- dée par Sa Grandeur Mgr Van den Branden de Reeth. Cette procession est justement rénommée. Elle mérite d'être vue, même après la célèbre procession brugeoise du Saint Sang, avec laquelle elle soutient la comparison saDs trop de désavantages, pour ne pas dire qu'elle l'emporte sous plus d'un rapport. Organisée par la confrérie des Saints Che veux, érigée en l'Egiise Notre Damek Cour trai, par le Pape Innocent XI, le 15 Juin 1689, elle attire chaque année des millieis de fidèles, désireux de vénérer une reiique, précieuse entre toutes. Les Saints Cheveux de Notre Seigneur Jésus-Christ ont été apportés k Courtrai, par le Comte de Flandre, Philippe d'Alsace, au temps des Croisades, famiée 1177. Leur culte public a été plusieurs fois approuvé par l'Auiorité ecclésiastique, et dernièrement par Monseigneur Malou, Evêque de Bruges. Ils sont spécialement honorés pour être guéri ou préservé de la méningite, des névralgies, des fièvres cérébrales et de toutes les mala dies de la tête ou des cheveux. Les Fanfares Royales de Mouscron exéeu- teront un morceau religieux d'un grand effet pendant la béuédiction, qui sera donnée avec la précieuse reiique du haut du perron de rHótel-de-Villa par Sa Grandeur Mon seigneur Van den Branden de Reeth. Les libéraux iillois ont fait dimanche après- midi une réception grandiose et une manife station imposante k M. Francois Coppée, qui a prononcé un merveilleux discours dans une réunion organisée par l'Action libérale. L'Hippodrome Iillois, oü était donnée cette réunion, contient six mille places. II était bondé, archibondé, et quand ii a fallu fermer les pones, plus de mille personnes siation- naient encore rue Nicolas-Leblanc. M.FrangoisCoppée s'avance et prendla pa role.Nous voudrions pouvoir publier in exlen- so ces pages magistrates malheureusement nous ne pouvons que relaier les passages principaux «C'est un insigne honneur que vous m'avez fait en m'appeiant dans voire lilustre ville, pour y défendre avec vous la plus sacrée dos Iibertés, celle de prier et de eroire, et pour flétrir l'odieux gouvernement qui prétend la détruire. Aussi, ©aigié la üouleui etl'humi- liation qui navrent mon coeur et ceux de tous les catholiques et de tous les Dons Francais, j'éprouve une grande consolation, et je dirai presque une joie, k contempler cette impo sante assemblée. Je reconnais ici 1'béroïque et fiére cité qui fit reculer jadis l'invasion étrangère, qui résiste si courageusement au jourd'hui aux sectaires et aux psrsécuteurs, etjesalue avec respect la foule qui se presse dans cette enceinte et forme en queique sorte un vivant rempart du patriotisme et de la foi. II faut le coustater, malheureusemént, l'u- veugle indifférence de beaucoup et la foi trop tiède de queiques uns ont laissé tout d'abord, faire beaucoup de mal. Sous prétexte d'on ne sail quel respect de ia légalité, on a permis les premiers crimes, comme si la révolte contre les lois iniques et cruelles n'était pas le devoir de tous les hounêtes gens. Enhardis par cette lkchetéde I'opunon, Gombes le ré- négat et son équipe se croient sürs de l'im punité et ont dechalné sur nous la plus hi- deuse des persécutiors... Quand et comment serons nous délivrés de eet état affreux, oü le jacobinisme parle mentaire a piorigé notre malheureux pays Quand et comment sortirons-nous de cette anarchie latente et fardée de bien-être maté riei, k laquelle se résignent, hélas tant d'é goïstes et de poltrons C'est la question que se posent avtc angoisse tous les patriotes et tous les catholiques. Les optimistes rêvent d'un changement de ministère, d un groupe d hommes modérés arrivant au pouvoir. Certes, nous les ac cueillerions avec un profond soupir de soula- gement. Mais cette espérance est ellepermise en présence du fanatisme de la majorité actuelle. Et, d'ailleurs, eri admeltant qu'il put se former et avoir queique durée, ce ministè re raisonnabla réparerait il le aal fait et ne serait-il pas comparable k la piqüre de mor phine,qui engourdit la douleur sansguénr la maiadie Ce serait une halte dans la déba- cie ce ne serait pas une solution. D'autres, dont j'admire le persévérant ef fort, mais qui ne me semblent pas moins illu- sioonés, ont confiance dans lavoixdupeuple, mieux informé que la dernière fois, et, dès aujourd'hui, veulen!, préparer les élec.i M qui auront lieu dans trois ans. Soit.Maisqu'il est facile k tromper, le suffrage universel,^ oublie t-on l'adressc de nos adversaires k falisifler les scrutins Et trois ans, quel bait i pour les malfaiteurs qui nous opprimem Dans trois ans, que restera-t il de notre ur- mée Quels coups terribles auront repu l'en- seignement chrétien et l'Egiise de France t N'importe coniinuons la lutte, car le mot 1 désespoir n'est pas chrétien. Luttons avec j acharnemcnt, sans repos ni trêve, avec les i seules armes que nous ayons, les armes lé- gales, dussent nos tyrans, dans leur usme k I lois du Palais-Bourbon, détruire celles que nous invoquerons et en forger sans cesse de nouvelles pour nous accabler. Luttons par U presse, jusqu'k ce qu'on brise notre plume, luttons par la parole, tant qu'on ne nous aura pas baillonnés Exhortons sans cesse nos amis k feffort commun, k faction d'ensemble, k Fesprit d'union parfaite et d'aceord absolu car nous ne vaincrons qu'k cette condition en formant, bloc contre bioc. N'hésitons pas, non plu*-;, k faire des protestations pubhques. Jeto is- nous entre les persécuteurs et leurs victimes, réclamons notre part d'outrages et de souf- frances, prouvons qu'elles sont pour nous, qui croyons au Dieu du Calvaire, une joie et une flerté. Répétons surtout la parole de l'apó re Spes contra spem car nous lie doutons pas de la Providence,nous nous rappelons quel: a st.uvé notre chère France de pires épreu- ves, et, mêmes, vaincus et désartnés, nou s espérons toujours qu'elle suscitera l'évéti, - meni imprévu et libérateur, que la foul traitera d'extraordinaire et que nous apprl- lerons surnaturel C'est lk le désir, l'attente, je ne dis p s seulement de tous les catholiques, mais aussi de tous ceux qui aimerii la patrie. qui. l i veulent pure, libre et fiére et qui gardent 1 souci de la justice et de la liberté. Neus en avons eu la preuve, ces jou s derniers, lors du séjour d'Edouard VU it Paris. Lorsque nos odieux rnaitres, trior, - phants et gonflés d'orgueil, promenaient monarque anglais dans une voiture dega s et le faisaient passer devant la statue de l'hé- roïque et sainte enfant envoyée jadis p r Dieu pour délivrer la Franee et devant li glorieuse colonne sur laquelle se dresss l'irnage de bronze d'un hommequi, lui aussi, jksonheure, fut providentiel, un cri dom- j nait tous les autres, dans les rumeurs de la fouls j Vive l'armée! criait il. Hélas! beaucoup ne se rappelaient peu - être pas, en acclamant l'armée, qu'elle évo- que surtout, pour nous, chrétiens, l'espritda devoir et de sacrifice, qui n'est facile qu'avrü I la croyance en Dieu et en la vie éternelte I mais son instinct était juste et bon, k ce i pauvre peuple. En criantVive l'armée!» il voulait dire Assez de honte Assez do lacheté Vous voulez détruire en nous toule foi et tout idéal mais, nous croyons encore au drapeau, et nous ne vous laisserons pas le déshoriorer Et nous aussi, les chrétiens, nous lesvrais amis de ce peuple, auprès duquel on nous calomnie, et qui voulons le sauver du maté- rialisme abject et du désespoir, nous aussi, j nous avoris la passion de 1'honneur national, et nouscrioas éperdumentVive l'armée!» Oh ce cri, qu'il était douloureux et poi- j gnant sur le passage de ce roi hautain et des j grotesques personnages qui s'imaginaient représenter le pays de Jeanne d'Arc et de Napoléon Vive l'armée!... Vive l'armée!» Ecoutez-la et comprenez-la bien, cette de- chirante clameur.C'est la France qu'on tortuo et qui crie au secours Ce virulant réquisitoire contre les pros- oripteurs soulève une tempête d'applaudisse*

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 2