Mercredi 29 Juillel 1003 10 cenlimes le (H° 38e Année N0 3766
A la mémoire de Léon XIII Pecci en soriau Pape le surlendemain, sous
'n s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume.
j u uotn de Léon XIIl, qu'il devait rendreslo
Le manoement suivant a éié lu Dimanche 1 c.
j "eux a jamais. Son couronnement eut lieu le
au prone, dans touies les églises du diocèse j g mrs
de Bruges. i Oei, Léon XIII fut un grand Papa, une
Gustaxe-Joseph WAFFELAERT l brilteme lumière au firmament del'Egliae:
Docteur en 1 hfologie luanèi e par ses enseignements, lumière par
Par le misericorde de Dieu el la grace du s les aetes de son loBg pontifical.
Saint Siège Apostolique,Evêque de Bruges,
au clergé et o.ux fidèles de wire üiocèse,
salut et benediction.
Nos tiès chers Frères,
L'Eglise est plengde dans le deuil. S. S.
Qui n'a entecdu parler des encycliques du
Pape Léon XIII, de ces lettres admirablés,
trailant de tous les grands problèmes qui
préoccupent Thumanité, des naaux dont die
I souffre, des remèdes qui doivent la guérir,
Léon XIII, son chef visible, ie Vicaire de j des devoirs du chrétien et du citoyen, des
Jésus Christ sur ia terre, le successeur de j grandes dévolions que tout vrai fidéle doit
S. Pierre, s'est doucemem éteict, le 20 de i pratiquer Citons au hasard les encycliques
ce mois, dans la 94e année de son age.après i sur le mariage chrétien, sur la philosophie
une courtë maladie.dout l'univers catholique
tout entier a suivi, avec une anxiéié filiale,
chrétienne.sur la constitution chrétienne des
ésats,surles principaux devoirs des citoyens
les douloureuses péripéiies. 11 n'est dor.e chrétiens, sur la liberté humaine, sur la con
plus, le tnagnanime Pontife, qui,durant plus dition des ouvriers, encycliqus qui valut
d'un quart de siècle, gouverna lEglise du h Léon XIII le nom de «Pape des ouvriers»,
Christ avec une fermeté, une sagesse, une et fut le point de départ de ces miliiers
largeur de vues, une intelligence des besoins d'oeuvres créé s en faveur des faibles et des
de son temps, admirée par ceux iè même qui peiiis, sur le socialisme, le franc-mspon-
nerie, l'esclavage ciions encore toute cette
série de lettres pontificales sur la Sie
Eucharistie, sur le Sacré-Coeur de Jésus, sur
le Rosaire, qui, grêce h Léon XIII, est dive-
ne parmgent pas cos croyances
Retrscous en quelques lignes une vie si
admirablement remplie.
Né, le 2 mars 1810, k Carpinelo, bourg h
proximilé de Rome, Joachim-Vincent Pecci
appartenait une familie d'ancienne nobles
se. Apiès de brillantes études au Collége
romani, il prit ie bonnet de docteur en théo
logie en 1832,et fut ordonué prêire a Rome,
le 31 déceiabre '1837, par le cardijial-vicaire
Odescalchi. Le Pa pc Grégoire XVI, qui avail
vu le jeune "prélat k l'oeuvre, com me délëgat
apostolique au gouverneur des provinces de
nu aujourd hui la dévo'ion populaire entre
toutes, sur S. Joseph, sur la Ste Familie,
dont l'association embrasse maintenant tout
l'univers catholique.
Les actes de Léon XIII furent h la hauteur
de ses enseignements.
Jusqu'h 1b fin de son pontifical, il ne eessa
de protester contre ('occupation de ses Etats
par une puissance étrangèr'e et profita de
Bénévent et de Pérouse, l accrédita comnae toutes les occasions pour revendiquer, avec
Nonce apostoliqua auprès la Cour de Bruxel- i la dernière énergie.rles droits mécopnus du
les. Préeouisé at cbevêque de Oamiauc in Saint Siège.
parlibus infidelium, au consistoire du 27 jan- Parmi les Papcs qui travaillèrent le plus h
vier 1843, et sacré par le cardinal-secrétaire étendre le règne de Jésus Christ, Léon Xill
d'Etat Laabruschini, Mgr Pecci fit route occupc certes une des premières places. Que
pour la Belgique, oü il arriva le 7 avrii. II ne fit-il pas pour les missions lontaines Que
n'occupa ce posts de confiance que jusqu'en d'appels adressés ceux que i'nérésie ou le j
janvier 1846, trop peu de temps sans doute schisme séparent da nous? Que dVftorts ten-
au gré des Beiges, assez eependant pour tés pour raaiener au giron de l'Eglise ces
donner la mesure de sa haute valtur, pour chréiientés orientales, si dignes d'intérêt.
rendre des services signalés h l'Eglise de Pour smeux atteindre ce but, objetconstant
Belgique el provoquer h sou départ d'unani- de ses préoccupations apostoliques, l'mfati-
mes regrets. gable Pontife rétablith hiërarchie catholique
Nommé évêquede Pérouse au consistoire en Ecosse, h Carthage, au Japon il l'établit
du 19 janvier 1846, il occupa ce siège im- dans les Indes, érige de nouveaux patriarcats
portant durant prés de trente deux ans, pra- let archévêchés, crée cent treize nouveaux l
évêchés, plus de quatre-vingt vicariats et
ves valicanes, fonda une foule de séminaires,
d'instituts pour les hautes études, créa etdota
des chaires dans les Uaiyersités, tandis qu'il
muitipliait autour da lui les écoles et répan-
dait it pleines mains les biénfaits de l'ensei-
gnement papulaire. Non, durant les viagt-
cinq années de son règne, Léon XIII n'omit
ri-sn pour pro'uver qua l'Eglise ne ss désin
téresse d'aucun; progrès et que la papiufé
tierft h marcher it la tête da sun siècle.
Est il étonnant dès tors, que la mort dti
Saint Père, qirviquo prévue depuis defix se-
maioes, ait eu dans le monde entier un im
mense retetnisseojent ei ait pris les propor
tions d'un deuil public? La Belgiqua n'a pas
été la dernière h paysr au Pontife, que pleure
l'Eglise, h tribui de son admiration et de
ses regrets C'est qua les Beiges aimaient
profondément le grand Pape, que la mort
vient de leur ravir, et que celui ci h son tour
avait pour eux et poub leur pays il l'a
déclaré centfois un amour de prédileciion.
Sans doute, les années que Léon XIII avait
passées au milieu de nous, comrne Nonce
apostolique, lui avaient laissé d'excellents
souvenirs, mais ilsavait aussi que rulle part
peut être ses enseignements n'étaient mieux
suivis qu'en Belgique, que nulle part les
fidèles n'étaient aussi étroitement unis h
leurs pasteurs, et ne venaient en aide avec
plus de génerosité h la délresse du père
commun des fidèles. j
Le diocèse de Bruges pouvait revendiquer
une large part dans cette affection du Pape,
qui se plut h lui en donner de multiples
preuves.
Deux fois, au cours de sa nonciature en
Belgique, l'Archevèqtfd de Damietté, plus
tard Léon XI11 bouora la ville de Bruges de
sa visite. La secoiide fois, le lundi, 6 mai
'1844. il présida la procession du Saint Sang,
et, h Tissue de celle-ci, donna, sur la place
du Bourg, la béi édiction solenneile av c I
i'insigne relique. L lendemain, Son Ex.fi
lence apposa sa signature au Livre d'or
ffa la nobie confrérie du précieux Sang et j
les-lt-Bon, comte de Flandre, et donna, le 14
décembre de la même année, le glorieux
martyr corame patron secondaire k notre
diocèse. Nul d'entre vous n'a oublié le
splendids cortège historique et religieux
provoqué par ces actes pontificaux, et qui
le 24 aoüt 1884, conduisait en triomphe, h
(revers les rues de Bruges, la magnifique
chasse, renfermant les ossements du bien-
heureux martyr. C'est encore Léon XIII
que nous devoos la confirmation du culte
immémorial du bienheureux Idesbalde, III
abbé des Dunes, et partant les grandioses
manifestations religieuses, qui eurent lieu k
Bruges en son honnèur, au mois de juillet
1896.
C'est toujours le même Papa qui, par
bref du 13 janvier 1882, éléva au rang de
basilique mineure l'égliae monumentale de
Dadizeele, si èhère k vos cceurs, puisque
c'est vous tous, riches et pauvres, qui Tavez
él>3vée a ia gloire de Marie immaculée c'est
encore lui qui, le 9 janvier 1902, Nous auto-
risa k couronner en son nom la statue mira-
culeuse de Notre Dame de Dadizeele céré
monie que Nous avons accornplie, le cceur
débordant de joie, le dimanche, 20 avril
suivant, au milieu d'un concours immense
de fidèles.
Enfin eest Léon XIII qui, par les faveurs
spii ituelles, accordées k notre demande.
Nous aida h donner une expension nouvelle
au culte de saint Donation, le glorieux patron
de noire diocèse.
Et pourquoi, N T. C. F. passerions Nous
sous silenca les marqués de bienveillance
toute spéciale, que recurerit de Sa Sainteté
les Évèques qui se sont succédé sur le siège
de Bruges, depuis son rétablissement en
1834
Nonce apostolique, Mgr Pecci avait été,
en 1844, l'hó e d Mgr B tussen ii se plai-
sait h rappeler le souvenir de ce saint Evê-
que, dont la bonté, la piété, le zèle Tavaient
profondément touché.
II avait connu Mgr Malou, qui enseignait
da;gna agréer le tare de membre d honoeur j alors avec éclat rUoiversité de Louvafn> et
tiquunt dans un degré éminent toutes les
vei tus d'un pasteur modèle. S. S. Pie IX le
créa cardinal au consistoire secret du 19
décembre 1833, et camerlingue de la Sainte-
Eglise, le 21 septembre 1877,date h laquetle
Tévêque de Pérouse dut se séparerdeson
cher troupeau. Cinq mois plus tard, ie 7 fé
vrier 1878, mourait Tillustre Pie IX. Entré
au conclave le 18 du même mois,le cardinal
préfectures apostoliques.
Promoteur éclairé des sciences, des lettres
et des arts, Léon XIII éleva, restaura ou em-
btfilit une foule de monuments il impritria
une impulsion puissante aux études phtloso-
phiques, théologiques et bistorisiiques, dota
le Vatican d un observatoire, ouvrit toutes
larges aux savants du monde entier les archi-
de l'antique association. Le 7 naai 1894
ramenait le cinquantième u iversaire de ces
fails les nobles confrères en profitéren!
pour adresser leurs féücitations h Sa Sainteté,
qui les remercia par une lettre magnifique,
datéa du 1 avril 1894, et signée de sa mam.
Le Saint Père fle plus encore; il octroya,
par bref du 17 avril, une indulgence plenière
h ceux qui, sous certaines conditions, visite -
raient la chapelia du Saint Sang, le 8 mai
suivant, jour choisi par la noble confrérie
pour ia solemnisation de co toucinm anni-
versitire.
Ce fut la Püpe Léon Xill, qui, par aécret
da ia Saune Congrégation des Rites, en date
du 9 fëvrier 1882, confirma le culie rendu
tie temps immémorial au bienheureux Cbar-
c'est h lui surtout que nous devons d'avoir
eu pour évêque ce savant prélat. Parlant des
anciens professeurs de TUniversité catholi
que, dans une audience donnée au mois do
décembre 1900 Je me souviens spéciale-
rnent, disait le Saint Père, de M. Malou j'aj
contrifcué plus tard k le faire nommer évêque
de Bruges if a laissé un grand souvenir par
ses mérites de sainteté et la lumière de sa
science.
Vous savez tous, N. T. C. F., qu'au décès
de S. E. le cardinal Dechamps, archevêque
de Malines, survenu le 29 Septembre 1883,
le Pape Léon XIII avait jeté les yeux sar Mgr
Faiet, pour le placer sur ce siège métropoli-
tain et que les instances seules de notre Évê
que purent déterminer le Saint-Père k ne
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