SOIREE POUR DAMES Noël Eujprunt Le Collége échevinal a retnis, k la Banque Nationale, il y a quelques mois, la somme que la ville avait empruntée; mais pour avoir un fond roulant plus ample, nous avons de- mandé k la même Banque un crédit de 20,000 fr. sur dépót de titres. Le Collége espère qu'il ne sera plus néces saire l'an prochain de recourir k ce moyen, mais quil pourra se suffire avec l'excédent des ressources ordinaires de la ville. Bancs d'écoles Le Conseil s'est rendu acquércur des bancs scolaires du Collége Moderne encore en bon état. La ville les achète k un prix avan- tageux. Budget de 1904 M. le Président lit les divers articles du budget et y présente, le cas écbéant, les remarques utiles on vote ensuite les diver- ses parties. La population de droit était de 16743 ha bitants au 31 Décembre 1902 Ie nombre réel dépasse 17000. M. le Président fait remarquer au sujet des recettes que le centime additionnel est k Ypres l'un des moins élevés, si pas même le moins élevé du pays tout entier. Divers points sont examinés, au cours desquels Monsieur le Président dit qu'un des plus beaux cygnes de nos bassins a été mas- sacré. On présume que ce sont des pêebeurs au cordeau qui en sont les auteurs. Le cygne aura sans doute avalé l'hamegort avec l'appat, les coupables l'auront tiré k la rive, décapité et privé de ses ailes pour en emporter le corps, seul disparu. C'est une indignité. Ces bêies ne font de mal k personne; elles sont pour nos promenades un agrément et un décor. La police fait une enquête; mais il est bien difficile de découvrir le coupable. Nous nous verrons obligés d'interdire la pêche au cordeau, surtout la nuit; il nous faudra peul- étre revenir k la location de nos bassins pour la pêche, avec certaines garanties, et donner la faculté de pêcher k laligne k tous lesanaa- teurs. Cette question sera éludiée. M. Boone craint que par cette inter diction les brockets ne se multiplient au point de détruire les autres poissons. M. le Président. Ce que vous objectez est bien possible, mais de toute maniére il nous faudra prendre des mesures effieaces pour protéger nos cygnes. Celui qui a été tué était un des plus beaux; c'étaitunbrugeois!.. M. Bouquet prie l'administration de vouloir s'entendre avec la Sociétédes trams pour que le premier train vicinal du matin puisse venir jusqu'k la rue d'Elverdinghe ou jusqu'k la gare au lieu de partir du dépot. M. le Président. Nous le ferons. M. Begerero sollicite une subvention de 200 frs. pourlaSoc été «VlaamscheS er». M. le Président que ferez-vous pour la Société «Willen is kunnen» M. Struye. Et les Turners? et tant d'aulres encore Oüaboutiront vos subven tions M. Ie Président. En admettant que vous voulussiez accorder des subsides k toutes ces sociétés, j'estime que 200 n'est pas, k beau- coup prés, suffisant M. D'EIuvettere est heureux, cette fois de partager l'avis de M. Begerem, il trouve sa proposition juste et l'appuie. M. Ie Président. Je ne vois pas enquoi la justice peut bien être en jeu ici. Vouspou- vez évidemment soutenir l'opinion de M Begerem, mais vous nedevez pas invoquer la justice k son sujet. N ;us accordons aux trou pes óirangères qui nous donnent des représen- tations 75 frs. de trans de dépiacement et nous le taisons pour purmettre, aux officiers de notre école d'equitation duller au tüéiRre. M. D'Huvettere. Toutes les troupes qui soumettent leur répertoire k votre approba tion regoivent.ils cette allocation M. le Président. Nous n'examinons pas les pièces des répertoires; ceux qui vont au tbéaire doivent savoir k quoi ils s'exposent. La Vlaamsche Sterne regoit point d'indemnité paree qu'étant d'Ypres elle n'a point de frais de dépiacement. Toutes les sociéiés, toutes les troupes sont traitées sur le même pied. M. Fraeijs. Si la Vlaamsche Ster regoit une subvention, j'en demande une aussi pour Willen is Kunnen M. le Président. Maintenez vous votre proposition, M. Begerem? M. Begerem. -- Certainement, deux cents francs M. le Président. Cela n'est pas suffisant pour toutes les sociétés. Toutefois, nous allons voter. La proposition est rejelée par sept voix contre quatre savoir MM. Begerem, Van derghote, D'Huvettere et Bouquet. M. Bouquet voudrait se renseigner sur les frais d'entretien des jardins publics, k seule fin de pouvoir adjuger ce travail, M. le Président. Les constatations ne sont pas terminées. Nous pourrons fixer les dépenses pour la fin de l'année, dans une bonne quinzaine de jours. M. Struye. Une diffijulté sérieuse c'est qu'il nous faudrait congédier des ouvriers. M. Boone se plaint de la surveillance des promenades publiques et conseille d'y préposer des vieillards comme k Bruges. M. le Président.11 y a quelque deux ans nous nous sommes informés sur ce point auprès de 1'Administration de Bruges, qui nous répondit qu'il n'y avait point do vieil lards préposés k ce soin. M. Boone en a pourtant vu lui mê me M. le Président. Le meilleur moyen se rail d'infliger une correction sensible aux gamins, de temps k autre, quand ils sont surpris en voie de déprédation. Mais il parait que cela n'est pas permis. rires Nous tkeberons, cette année, de placer des écriteaux pour placer nos jardins sous la sauvegarde du public. Peut être pcurrions nous en même temps placer des étiquettespour désigner les arbres de nos promenades. II est k remarquer cependant que ce ne sont pas toujours des enfants qui endomma- gent nos promenades. Je me souviens qu'il y a deux ans en me promenant sur nos rem- parts, durant un laps de temps asssz court, je pus compter jusqu'k 46 dames qui fou'è rent aux pieds nos jolis gazons, dédaigneuses des chemins tracés, en excellent état pour tant. M. D'Huvettere demande qu'une hor loge, indiquant l'heure de Ia gare, soit pla- cée prés du bureau de police. M. Boone Prélèrerait ce cadran indica- teur k Fhötel des postes. Après diverses remarques il est arrêté de faire des instances prés des Flandres en vue d'obtenir un cadran extérieur,trés visible, k la gare même. Le conseil communal a chargé uae com mission d'examiner quel genre d'éclairage conviendrait le mieux pour Ypres car dans deux ans expire le contrat passé jadis avec M. Valcke. Au poste subvention communale aux Mutualiiés de pensions de vieillesse, on fait remarquer que la majeure partie des 3500 fr. concédés actuellement par la ville profile kla bourgeoisie. L'ouvrier ne comprend done pas encore ses vrais in érêts et ne prend, malheureusc- ment pour lui, qu'une part trop restreinte j aux avantages qu'on s'est efforcé k lui créer. La ville devra rechercher les moyens effi eaces pour empêcher que ses fonds pour- voient au bien-être de ceux qui se le peuvent procurer de leur propres deniers. Une sommede 2500fr. est votée pour le trottoir et le parvis de l'église Sl Pierre. La fabrique devra se charger des trottoirs le long du presbytére et du couvent des sceurs noires. M. Boone se plaint du délabrement de l'Eglise S' Pierre et voudrait avoir des subsi des pour sa restauration. M. ie Président conseille de rétablir d'abord les fénêtres. M. Boone. La commission monumenta le veut qu'on lui fournisse d'abord un plan d'ensemble. Apiès une longue discussion sur l'état pré caire des fenêtres, le peu de surveillance de la police sur ce quaruer etc.., on continue l'cxamen du budget et l'on accorde 500 fr. pour la restauration du kiosque de la Grand place. On vota 600 fr. k litre de iémunératioc pour les services reudus par la Fanfare roya le. M D'Huvettere demande 4000 fr. pour l'achat du terrain d'une écoie gardienne k la Poiyze. Les quatre cioquièmes des commu nes iimitrophes nous donnent l'exemple sur ce point. Zonnebeke, Langemarck, Boesinghe etc ont leurs écoles de hameanx. Ypres est en retard sur ce po:nt. M. D'Huvettere ne se rail pas loin de souhaiter qu'une écols pri maire fut adjointe bientöt k l'école gardienne. Ii n'est pas rationnel qu'une p'rtie notable des habitants d'Ypres, qui y paient leurs impositions, soient encore privés d'u ie école voisine pour ('instruction nécessaire k leurs enfants. Sous peu un terrain convenable y sera cn vente. M. le Président, Le collége est déeidé d'introduire dans le prochaiu budget la som- me nécessaire k l'ouverture de cette écoie de la Potyze. Mais comme il n'existe pour le moment ni plan, ni devis, ni projet quelcon- que pour l'institutrice, il faut surseoir. Qui sait aussi si les 4000 frs. sufïi. aient. Quant k 1 école primaire, cela constitue une piopo- sition nouvelle k laqualle onne peut s'ariètér sans examen préalable. Après quelques remarqu 's M. D'Huvettere n'insiste pas. Au total le budget, porte aux recettes or dinaires 345,297 francs 60 cent. Approuvé k i'unanimiié. Un article porte les dépenses pour le con cert des Melomanes k 2992 fr. au total, ce qui est passablement loin des 5000 fr. dunt on a parlé dans certains journaux. Auisis'aehève celtediscussion budgétaire recettes ordinaires fr. 345297 60 dépenses ordinaires 344086 19 (xcéderit 1211.41 recettes extraordio. 74607 28 dépenses extraordin. 75663 37 manquant 996 09 excédent définmf des recettes tur les dépenses 215.32 A l'unanimité des voix le bu Jget est ap prouvé. La séance publique est levée k 7 b. 30. Smalle ïweins FANFARE ROYALE le Dimanche 3 Janvier 1904 k 7 heurts. 1. Ouver.ure pour Fanfare. 2. Lohengrin, air des Aditux, par M. De Jonghe, Wagner 3. Trois feui les cCalbum, pour alto par M. Van Eegroo, H. Sitt 4. A. 't Is niet omdat gij een roosje zijt, door M. De Jonghe, K.Mestdagh B. Herberg princes, lied van Renilde, J. Blogxx 5. Chansonnette dite par un chansonnier Anversois. 6 Carmen, ouverture pour Fanfare. 7. 4,oe concerto pour violon, par M. Van Eegroo, Vieuxiemps 8. Joseph, récitatif et air, par M. De Jonghe, Méuul 9. lre partie et Rondo Russe du 2« concerto pour violon, par M. Van Eegroo, de Beriot 10. Chansonnette dite par un chansonnier Anversois. Après tant de siècles, diversement écoulés pour elle, tantöt dans la joie, tamó dans les pleurs, parfois dans le sang, l'Eglise toujours debout, célèbre encore eet anniversaire de la Nativité, si plein de charmes, de candeur et de simplieilé. Quelle fête fut jamais aussi symphatique au coeur humaiu la tendresse s'y étale dans son plus palpitant symbole un petit enfant la faiblesse, dans son plus attendrissant aspect un nouveau-né couché sur la pat 11e t't privé de langes. Tout coeur, pourvu qu'il sache battre et aimer, se laisse toucher par cette scène intime ii la pauvreté, l'abandon, l'abjection, s'encadrent de gloire, d'honneur et d'infinj merveilleux. Pour le monde intelligent i' y a lk, plus encore que pour ie monde sensible, de sérieux motifs da réflaxionCette naissance, dont l'Eglise exalte la mé.noire, a été ie point de départ d'une révolutiou proforde dans les idéés. Les hommes d'alors n'aviient d'égards que pour la force brutale et pour l'opulenea adulatrice les trois quarts du genre bumain geignaitsous l'oppression crueile etcorrom- pue des dompteurs dont l'auiace était mo- mentanémant heureuse. Get Eufant-Dieu a semé dans Ins intelligences les germes qui ont produit la civilisition cbrétieans. Etudier l'bistoire sans préveution, sans préjugés, c'est abouiir k la conviction que jamais t'hu- manité ne (ut plus positivement haureuse que sous l'influence prédominante du Christianis ma. Et auj urd'hui encore il suffirait d'exa miner attentivement les adversaires de la Crêchepou 1 s apercevoir qu'ils sont en même temps les fléaux de la sociéié. Qui fuit la Crèche de nos jours qui la toume en derision qui cherche k en détourner le peuple? ne sont-ce pas ceux qui fintent les convoitises, qui escomptent les coups détic- tueux d'une populate en délire, qui spéculeot su: la misère bumaine poui s'enrichir, qui cultivent l'usure sordide, qui égarent la raison publique par les sopbssmes spécirux, qui s'affuolent de la vaine science puur Uurrer les ignorants ou séduisent les badauds par leurs subtilnés et leurs tromperies. Nul homine sérieux ne voudrait ravir au cceur des petits et des deshérités ces conso lations inefhbles que la i uit de Noël leur apporie nul homme bienfaisant ne voudrait écarterce baume des plaies sociales causées par l'envieou l'avarice, la coière ou l'intem- pérence nul philanthrope qui ne maintienne ce contrepoids divin aux excès de l'orgucil et de la concupiscence. Ceux qui combattent Noël, en chassant les dévouements qu'il inspire, en déoigrant les eeseignements qu'il donne, nous les nommoris de nos jours, lts Francs-magons et leurs auxiliaires, lts socialistes et libres penseurs. Nous savons ce qu'ils font pour le bonheur du peuple par les destructions qu'ils accumulent en France et qu'ils souhaitent k noire pays.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 2