ORGANS SOIREE POUR DAMES O JJi Samedi 2 Janvier 1904 10 centimes le N 39e Année N° 3808 A nos lecteurs Fête des Turners Le Pape et la démocratie chrétienne A -feOrTJec m is m On sVibf^mie rue au Beurre, 36, aYpres, et tons ies bureaux de posle du royaume. Au début de celte année nous tenons k vous faire nos soubaits usuels ils se résu- sneront en trois mots santé, prospérité, saintelé. La santé, présent du CieU sans 1 quelle on ne prut que souffrir ft souvent sussi, faire souffrir les aulres. La prospérité qui est la béoédicuon de Dieu sur nos travaux, ou, parfois, la rérnu- néralion des faibles mérites de ceux qui n'ont point d'autre espoir que la félicilë de ce monde. La sainleté, bul réel et seul digne de l'existence humaiue veis lequel doivent ten- dre tous les efforts du solide ohrétien, sfi i qu'il puisse spprocher de plus en plus de la perfection divine et mériter de vivre de Dieu el en Dieu pour l'éternité. Salon nos voeux, ayez done, cher ami lectuur, une santé robuste, afin de pouvoir validement viquer k tous vos travaux, les poursuivre jusqu'k laplus ample prospérité avec i'approbnion du Seigneur et parvenir, au terme le plus éloigné possible, avec des jours pieins di mérites et de verlus de fa pon k recevoir lacuuronne des élus et en savourer les déiices duiant l'éternité. brille Iweins FANFARE ROYALE le Dimanche 3 Janvier 1904 k 7 heures. 1. le droit du Seigneur, ouverture pour Fanfare J- Van Wedinge. 2. Lohengrin, air des Adietix, fir M. De Jongbe, Wagner 1 Trois feuilles d'album, pour allo par M Van Eegioo, H. Sitt 4. 't h niet omdat gij een roosje zijt, idoor M. De Jongbe, K.Mesïdagh B. Herberg princes, lied van Renilde, 5. Chansonneties dites par M. Van Aerschot, d'Anvers, J Cloi.kx G Bizet Méhul 6 Bouquet de Mélodies sur Carmen, pour Fanfare 7. 4me concerto pour viol on, par M. Van Eegioo, 8. Joseph, récitatif et air, par M. De Jongbe, 9. lre parlie ei Rondo Russe du 2e concerto pour violon, par M. Van Etgroo, 10. Duo comique par MM. Van Aersffiot et flls< La Gilde Si Micheidonna Dimanche der nier une fête charmaue, pleine d'agrément et de joyeuse gymnasique. La fuule y était afcourue nombreuse et Ichoisie, exubérante te vie et de gaieté, car on sait que nul n'a, comme Monsieur Neu- ville, le talent d'organiser des fê;es et d'eu faire exécuter le programme avec succès. Nul non plus, que Monsieur Meyskens, ne saurait dresser avec autant d'adresse et de distinction cette phalange des Turners. Soirée parfsite dans son ensemble avec le concours musical de 1 Harmonie St Michel qui progresse et atteint les hauteurs de l'art sous l'habile direction de Monsieur Gustave Desramauliaussi, en se dispersant, l'assis- tance satisfaite exprimait le dësir d'en avoir encore et souvent de semblables. Les commentaires dont la presse anticlé- rieale barbouille le Molu Propria de S. S. Pie X, au sujet de la démocratie chrétien ne, méritent de nous arrêler un instant. A lire l'lndépendance, le Sajnt-Père réduit la démocratie chrétienne k «une action pure merit charitable, ayant la bienfaisanee pour objet exclusif». «La question sociale, ajoule-l-elle, n'a plu3 rieu k voir lk-dedans,car du moinenl quel'ac- lion politique c'estk-dire l'effortpour réali- ser un programme doriné de réformes jugées utiles lui est interdit, la démocratie chré tienne est tuée en fait et ses partisans n'ont autre chose k faire, pour accomplir leur röle, qu'k tendre la main aux riches afin de recueil- lir de quoi soulager un peu les tnalheureux.» Et la Flandre qui, sans s'en douter, a tou- jours le mot pour rire, déuonce k ce propos Tesprit réactionnaire de la Papauté: «La Ligne démocratique chrétienne, écrit elie, n'exercera plusauciine influence. Son autonomie nest plus qu'uu vain mot. L'avortement est complet. Le Vatican fait machine en arrière et veut retourner aux vieilles traditions d'un catholicisme ultra conservaleur. Mais comme il se fait des illusions! Devoir lutter k la fois contre les abbés Loisy et Daens, quelle iaehe herculéenne!» (sic!!) Notez que le Molu Proprio se borne k ré- sumer les enséigneraents do Léon XIII, for- mellement accusé par 1,1 Flandre libérale, na- guère, d'avoir instau le socialisme dans lEglise. Mais lesmécréants n'en sont plus k quelques contradictions prés. Voici l'arlicle Xlll du Molu Proprio sur lequel s'appuient les Kuilles anticatholiques pour soutenir que le Pape confine la démo cratie chré ienne, désormais, dans un ghetto oil <-lle jouira d'une avare tolérance, mais cü elle ne pourra prétendre k aucun droit, pas mêrne k celui d'interveuir dans les élections ou de réclamer des améliorations sociales: «La démocratie chrétienne ne doit jamais action politique qui dans les circonstances présentes, pour des raison d'ordretièsélevé, est interdite k lout calholique. (Même in struction.) La prescription relative k l'Italien'estpoint particulièie aux seuls démocrates chrétiens. Ancun catholique italien ne peut prendre- part aux élections législatives, ni comme électeur, ni comme candidal. Certains démocrates chrétiens d Italië avaient manifesté le voeu de voir rapporter le non expedit. Pie X leur rappelle que rien n'est cbangé aux régies constarament suivies depuis la spoliation des Etats Ponlificaux. Mais le premier alinéa semble bien, dira- t-cn, revêiir une portée générale. Et, dés lors, il ne reste k la démocratie chrétienne d'autre ressource que d'abdiquerTout effort pour réaliser un programme donné de réformes jugées utiles, lui est interdit. Le texte oü l'lndépendance croit d couvrir eet arrêt de mort civile, prononcé contre la démocratie chrétienne, se retire k l'Encycli que Graves de communi. Consultons ce docu ment,que la démocratie chrétienne a toujoui s considéré.non comme un décret de servitude, mais comme la charte sacrée de ses droits et de sa mission. Nous y veirons, tout k la fois, et ce que le Pape entend par démocra tie chrétienne, et comment la démocratie chrétienne doit entendre l'interdiction de se mêler k la politique. L'Encyclique Graves de communi expose d'abord les appréhensions que le terme am bigu «démocratie chrétienne» a éveilléeschez beaucoup d'honnêtes gens: lis craign nt dit Léon XIII, que par ce mot on ne favorise par une sorte de pro- pagande secrète le gouvernement populaire ouqu'on nele déclare préférable aux autres formes de gouvernement. Ils craignentque la vertu de ia religion chrétienne, les au- ins classes de l'Etal étant pour ainsi dire écartées, ne soit restreinte au seul avanta- ge du peuple. Rs craignent enfin, quesous ce terme insidieux ne se dissimule le projel de déerier toute sorte de pouvoir Iégitime, soit-civil, soit sacré. Or, la démocratie chrétienne, telle du raoins que le Pape l'approuve, n'est et ne peut être que Faction bienfaisante du christianisme k l'égard du peuple. Par conséquent, de même que le christianisme est au-dessus des con- tingences politiques et ne se lie k aucune for- pre, au dessus des contigences humaines, il est nécessaire qu'ils ne dépendent d'aucune forme degouvernement civil; maisil peuvent concorder avec n'importe laquelle de ces for mes, pourvu qu'elie ne soit pas contraire k l'honnêteté et k la justice. lis sont done et Us demeurent pleinernent étrangers aux passions des partis et aux divers évènemenls de sorte que quells que soit en somme la constitution d'un Etat, les citoyens peuvent et doivent observer ces mê- mes préceptes qui leur ordonnent d'aimer Dieu par dessus toutes choses et leur pro- chain comme eux-mêmes. Telle fut la per- pétuelle discipline de l'Eglise c'est celle qu'appliquèrent toujours les Pontifes ro- mains vis-k-vis des Etats, quel que fut le mode de gouvernement qui régissait ceux-ci. Puisqu'il en est ainsi, les intentions et Fac tion des catholiques qui travaillenl k promou- voir ie bien des prolétaires, ne peuvent, as- surément, jamais tendre k effectionner ou k favoriser un régime civil de préférence k un autre. On le voit, l'arlicle XIII du Molu proprio de Pie X n'est que le résumé du p ssage de i'Encyclique de Léon XIII, que nous venons de reproduire. Et, du même coup, se précise avec une irréproehable neteté la politique que Ia démocratiechrétienne doit s'interdire. Quant k eonclure de Ik que les dém cr-Hes chrétiens de Belgique doivent s'abstenir de prendre part aux élections, de faire aucuu effort pour réaliser des réformes sociales, c'est Ik une absurdisé dor.it le bon sens suffit k faire justice, k supposer même que la lettre de Mgr Merry del Val k M. le président de la Ligue démocratique beige n'exislat pas. Car enfin, l'interdiction prononcée par ie Pape ne s applique pas k ceux-lk seulement qui s'intitulent «démocrates chrétiens Elle s étend k tout ce que le Pape comprend par ces mots la bienfaisante action chrétienne a l'égard du peuple Cette bienfaisante action chrétienne k l'égard du psuple n'est point le rconopole de la Ligue démocratique beige; elle est i'idéal et ie titre d'bonneur du parti catholique tout entier. Partant, si la glose anticléricale était exacte, c'est le parti catholique tout entier qui serail cöndamué, par le Pape, k s'abstenir de Faction électo- rals et de Faction sociale Nos adversaires ne demanderaient pas mieux, sans doute, qua de nous voir atteints me déterminée de gouvernement, de même A'amcapilisdiminutiomaximaMaisWhut u la démocratie chrétienne doit s'interdire de compromettre la religion en des affaires purement humaines. Citons le texte même de I'Encycliqueil dissipera les derniers doutes: «II serait injuste que le terme démocratie chrétienne fut détourné vers un sens politi que. Quoique le terme democratie, d'après s'immiscer dans la politique; elle ne devra Fétymologie même du mot et l'usage qu'en jamais servir k des partis et k des buts poli- tiqu s; tel n'est pas son champ, mais elledoit être une action bienfaisante en faveur du peuple, fondée sur le droit de nature et sur les préceptes de l'Evangile. (Même encycli- queetinstructions de F Sacree Congregation Les démocrates chrétiens en Italië devronl s'abstenir complement de participer k toute ont fait les philosophss, indique le régime populaire, cependant, dans les circonstances actuelles, enne doit l'employer qu'en lui enle trant tout sens politique, et en ne luiattachant pas d'autre signification que cetiebienfaisan te action chrétienne k l'égard du peuple. En effet, parce que les préceptes de la nature et de l'Evangile sont, par leur autorité pro- robuste crédulité, dont seuls sont capables les incrédules, pour admettre que Léon XIII et Pie X aient réservé aux seuls mécréants le soin de gouverner les Etats et de réaliser le plan des réformes tracées dans I'Encyclique Rerum Novarum. L'action populaire chrétienne, non plus que la foi catholique, ne peut être mêlée et compromise dans la politique mais il ne s'ensuit nullement réserve faite de la situation spéciale de l'Italie que les catho liques dévoués k Faction populaire chrétienne doivent ou puissent se désintéresser du gou vernement de leur pays. Neus ne nous flattons pas d'avoir convain- cu nos adversaires por leslignes qui précé dent. L'lndépendance, la Flandre libérale et JOURNAL D'TPR Le JOURNAL D'YFRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'ótranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régularissent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de orta l'adre;se ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal content30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Leg iuméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgifiue (excepté les deux Flandres) sa'dresser a 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine, n° 32 et a Paris,8, Place de la Bourse. VlEUXTEMPS DE BeRIOT uO

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1