ORGANE GATH0L1QUE DE L'ARRONDISSEMENT CHROMQUE YPROISE rrn'T*8 mmSiï Mereredi 6 Janvier 1904 10 centimes le N° Année 89 -?N° 3809 POUR LE PAPE Extension universitaire Au profit des pauvres Actes de vandalisme Le service de désinfection La Soirée du 3 Janvier La ligue contre Ie duel Chemin de fer de la Flandre Occidentale La laïcisation de Ia mort (in s1 abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et~X~töus~l^T bureaux^^d^fio^^Trr^Iune^ Le JOURNAL D'YPRES parait le Mereredi et le Samedi Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Liste précédente fr. 255 00 Eerw. Overste van 0. L. Vrouw Gasthuis, Yper 20 00 L. B. Yper 2 00 Section d'ipres Le Diroanche 10 Janvier, b soir, conférence sur tionisme et les Michotte, docteu sciences. heures du a doctrine de l'Evolu de la vie, par Mr en pinlosopoie et en oryines Une fète de charité sera donnés au Collége St-Vincent, le Lundi 25 Janvier, k 4 h. '1/2 du soir. Nous partageons eet espoir. et nous ren- dons hommage b notre administration com munale qui fait les plus louables efforts pour assainir la ville. A propos d'hygiène, nous constatons, d'apiès les statistiques, que la ville d'Ypres peut être ciiée comme uue des premières du pays. Aucune des maladies signalées ailleurs, lelies que la variole, le typhus et d'autres, ne règtie ici b l'état endémique ou épidé- mique. Les annonces coütent 13 centimes laligre. Les réclamp<5 content30 centimes la ligne. - Les insertions judici es r c luméros supplémentaires coütent 10 frarm les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les deinr v\L i n j _;Affenee Havas Bruxelles. rue de_hMadeleiae, n°32 et a Paris,8, PlaceÏekÏouri" Dans la nuit du 4 au 5 Janvier, des indi- vidus se sont amusés b faire de fortes en- tailles, au moyen d un ciseau de raenuisier, dans les portes, volets et cadres de vitrines d'un grand norabre de maisons des rues du Verger, au Beurre, du Temple et de la Sta tion. Chose étrange, c'est précisément dans ces rues que les habitants paient certains veilleurs de nuit particuliers, afin de se mettre b l'abri d'actes de malveillance de cette nature. Chez MM. Fraeijs et Lupierre-Robaeys notamment, les dégbts sont importants. Ces actes de malveillance se répéiant, il nous semble urgent que I'administration communale prence des mesures de police extraordinaires, afin de découvrir et de faire punir, comme fis le méritent, les auteurs d'actes de vandalisme qui, il faut i'avouer, ne se commettent guère ailleurs,et qui sont, depuis de lougues années, le fait de roal-ap- pris que l'on découvre d'autant plus difficile- ment que c'est par intervalles qu'ils se livrent b leurs odieux exploits. Nous ne pouvons altribuer ces actes b!;V mables b des enfants, qui ne sortent pas la nuit. Ce sont d'infames voyous, des adultes, qui les commettent, par vengeance et psut- être pour le plaisir malsain de nuire b autrui. Nous insistons, avec touie l'opinion pu- blique, pour que l'autorité compétente re double ses efforts en vue de découvrir les vandales, qui s'amusent stupidement faire du tort k leurs semblables. 11 est b souhaiter aussi que s'ils sont découverts, la justice les punisse d'ur.e f?eon exemplaire. Nous apprenons que la police fait d'actives recherches, et nous exprimons lVspoir qu'elle soit aidée par tous les hommes de bonne volonté. Dans la discussion du budget de la ville, M. le Buurgmestre a signalé que le service de désinfection est en pleine vogue. Les médecins d'Ypres, et même des pra- ticiensde communes voisines, s'adressent b la ville pour faire désinfecter les cbambres de malades, les mobiliers et effets d'üabille- ment, ap»ès une caaladie infectieuse. M. le Bourgm'-stre a expnmé l'espoir que ce service, quictüte actu--11 -ment plusieurs centaines de francs, s'étendra davantage encore et que la ville finira par couvrir les frais qu il occasionue. La journée éialt belle et le temps presqua beau pour la saison. Les éirenneurs arpen- laient la ville en tous sens, au gré de leurs intéréts ou de leurs amours, et, dans maints salons enlre deux complimemsetdeux baisers l'on se faisait de gentils cadeaux. Quand la nuit (ut venue et quedéj5 scintil- laient dans l'ombre les feux discrets des léverbères, 1 on vit touts l'elite de la cité et de la banlieue s'acheminer vers la salie Iweins. Comme aux jours glorieux d'autrefois, le siège de la fanfare royale était inondé de lumière. Dés 7 heures la vaste salie s'emplis- sait. L'édililé, l'aristocratie, les notables et tout ce que la ville compte de meilleur était assemblé pour ouïr de la fine et savante musi- que. Monsieur le sénateur baron G de Vinck, le nouveau Président de ia Fanfare Royale, par ses conseils éclaires par ses person nels démarches avail voulu renouer la glorieuse tradition des Fastes de la Sociétéil ne s'est point ménagé pour que le présent soit digne du passé et du meilleur augure pour l'avenir. II convicnt de lui en savoir gré, et les amis del'art phonique, si nombreux b Ypres, s'uniront volontiers aux reinerciements que nous lui temoignons ici publiquement. Le Programme a été suivi et exécuté b la perfection. Les deux morceaux d'ensemble interprêtés par leshabiles instrumentistes de notre corps musical ont donné toute satisfaction b i'audi- toire. L'altercation harmonique entre saxo phone et piston dans ie bouq iet de mélodies sur Carmen a mormé que les difficultés rytbmiques leur sont familièies. Lu jeunesse de ses é'éments promet de beaux jours b la Fanfare. Quel chanteur que Monsieur de Jonghe sa voix claire, puissante, nuancée, étendue, se joue et triomp'ae de toutes les difficultés. II conduit son organe avec intelligence du texte de marnère que saisi lout b la fois par voulu nous servir. Les instruments b cordes parient un langage sentimental sympatbique des vibrations naturelles du coeur humain. Tous les sentiments, toutes les émotions toutes les passions, tout le monde subtil et insaisissable de l'esprit se répercute dans le jeu du tétracorde. La harpe, la lyre, le violon exercèrent de tout temps leur fasci- nante influence sur l'homme et le talent des tnénestrels ou des artistes de nos jours évo- que encore la puissance des David et des Cé cile. M. Van Ëegroj nous a montré tout ce que 1 on peut tirer d'un violon b l'aide d'un uichet bien manié et de doigts excecés b toutes les positions. Quant aux nuances et aux difficultés classiques tout a été passé eii revue et comrae condensédans ces jolies pages, magistralement exécutées. Pour clore nous dirons que Messieurs Van Aerschot Père Fils nous ont bien amusés leur répertoire trés varié et désopilant nous pei rait de nous dilater la rate et de nous es- claffer de rire. II était plus de neuf heures et demie lors- que le public quitta la salie oü les heures setaient écoulées ra pi des et joyeuse comme un rêve doré. A de telles fêtes il faut pour corollaire la quantité. VS de VOir au?menter Sombre de ses adhèrents de deux personnalités des plus •'lustres parmi les puissants de ce monde. On annonce, en effet, que l'infant Don Al- pnonse de Bourbon, qui est un adversaire résolu du duel, a écrit b Nicolas II pour lui proposer d'entreprendre une croisade contre ie duel, en Russia. Le Tsara répondu lui même b l'infant en assurant de sa sympathie et en lui disant qu il suivait auermvement ses efforts. Lauguste exemple do.iné par ces deux pi.rices et notammant par le glorieux poten- tat qui a mérité ie surnom de Tsar de la Paix, ne sera pas sans exercer unepréeieuseinfluen ce et sans servir de stimulant k tous ceux qui p.<r leur rang cu leur position sociale, sont tout désignés, en Belgique, pour faire partie de la jeune Ligue contre le duel que nous aevoris b la généreuse initiative de M. J. le Grand. Sous ce litre, nous lisons dans les infor mations fitiancières d'un confrère de la capitale On annonce que des négociations vien- la beauté majestueuse du chant, par l'éléva- 'fr-P 'a Söciété et l'Etat beige tion sereine des nensées et nar l'intime ,.e 111 '°duction dans le cahier des tion sereine des pensées et par I'intime noblesse des sentiments on demeure ravi sous le charme penétrant de sa voix. Qui des heureux auditeurs ne s'est complu dans cette exquise page 't Is niet omdat gij een roosje zijl?» Combien elle allaitau coeur, comment mieux dépeindre une aussi suave et candide affection. Avec quelle ampleur de voix et quelle vibrante sonorité rj'a pas été interprêié le récita*if do Joseph que dire de cette petite perle délicieuse du songe d'urie nuit d'éié oü la voix de l'artiste s'c-xhale en un parfum enivrant comma lc zépbyr embaumé des rives d'Orieot. La sobriété des applaudissements atteste en même temps la compétence judicieuse de lV.uditoire et le ravissement profond dans le- quel les artisus ont su le maintenir Le dilettante savoure volontiers une étude comme celle que Monsieur Van Eegroo a bien charges d'une clause de rachat. Moyennant ce droit de rachat, l'Etat avanceratt b la Compagnie, aux taux d'intérêt de dl-t p. c. les sommes dont elle a besom poui travaux nouveaux. La clause de rachat serail favorable la Compagnie. Conrne intermède au budget, la Chambre des dépuiés a décidé Tabrogation des lois aitribuant aux fabriques deséglises le mo- nopole des inhumations. La loi, votée bbti- vement et subrepticement par elle,A ce sujet, est obscure et incohérente elle reviendra au Sénat, qui en a déjb adopté le principe, il y a dix sept ans, et le Sénat aura pour tbche de la mettre au point. Ce qu'il y a de clair dès maintenant dans cette loi, c'est l'intention. L'exposé des mo tifs, les débats P'Jrlementaires, et surtout les La nouvelle loi n est rien autre chose qu'une lie is me meSUr8 de guerre contre le catho- On allégue que le service des inhumations est un service public et qu'il doit 2 em- pu par l'Etat et par 'es communes, et même quil leui appartient, au même titre uue la tenue des actes de l'état civil. La véritable pensée de Ia loi est d'atteindre une catégorie e fails qui échappaient encore b la laï cisation et que le respect de la mort met a t davantage b l'abri de ses coups. On ne veu plus de funérailles chrétiennes, plus d'inhu- mations b caractère religieux. Les auteurs de la nouvelle'loi ont cru ar- river b leurs fins en retirant aux fabriques des églises le monopole des pompes f2nè- bres, pourlattnbuer aux communes. Simple service municipal, le service des enterre- ments prendra naturellement aux yeux deS populations le caractère laïque. Dès que les gens n auront plus affaires bfégfise p9our ie règlement des inhumations, ils s'habitueront plus facilement b se passer du prêtre et du culte aux funérailles. Jusqu'ici la mort rendait b l'Eglise la plus grande partie de la clientèle que le baptême lui avait donnée et que trop souvent les ir!'ii iei!c6s deia vie avaient éioi- gnée delle. Les funérailles règlées avec 1 administration ecclésiastique avaient pour piéhminaire naturel la réception des der- mers sacrements. Le prêtre, b qui l'on de rail sadresser pour l'enterrement, se pré- sentait naturellement au lit du moribond pour apporler lessuprêmes secours de la Dieu'°n' C6S de la réconciliation avec L'infbmei politique républicaine qui a entrepris de séparer l'horame de Dieu pen dant sa vie se devait b elle-même de pour- suivre son oeuvre jusqu'au tombeau. La loi de suppression du monopole ecclésiastique des pompes funèbres est, en réalité une loi de laïcisation de la mort. Elle tend directe- ment b effacsr lc caractère religieux des fu- nérailles, b imprimer b la cêrémodie suprè me de 1 enterrement la marqué laïque, b la ane considérer comme un acte purement civil, accompli avec le concours de la mairie et de i admnistralion communale. Si elle n'avait eet objet on aurait tenu compte, dans la discussion, des arguments uedroit, des raisons de justice et decon- VteilMnne S' for'etnGI!t exposés par M. Lei olie et M. Grousseu on aurait compris tout au moins qu :1 était impossible, juridiquement et eonstitutionnellement, de chancer la lé- gislation en cette matière avant l'abrogation du Concordat. Le monopole des pompes funèbres fait, en effet, partie de la dotation deséglises stipuiée dans l'acte de 1801 le profit des inhumations est un des princi- paux revenus des fabriques et une compen sation des frais et dépenses qui leur incom- bent. Sans cette ressource, la plupart des éghse des villes se trouveront incapabies de subvenir aux frais du culte et charges d'en- tretien auquels elles sont tenues. Mais la passion ne pouvait s'arrêter b toutes ces considérations. Elle a été droit au but. Elle a supprimé ce quelle considérait comme un obstacle b ses desseins elle a supprimé le monopole pour supprimer ce qui en était la raison elle a voulu dépossé- der Ia religion du privilège qu'elle avait conservé de présider généralement au fu nérailles ede a voulu laiciser la mort, com me elle a laïcisé la vie. C'est la grande oeuvre de la troisième Republique de tout séculariser. Du berceau b la tombe, de JOURNAL D'TPRES

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1