Samedi 2 /Avril 1904
10 centimes le N°
Année 39 N° 3833
La Croix
Ville d'Ypres
CONSEIL COMMUNAL
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Nous avons annoncé, ii y 3 quelques jours,
la mort d'un prêtre éminent du diocèss de
Liége, M. ie chanoine Grandmaison, curé-
doven de Huy, pieusement décédé le 23 Mars,
aprèsune laborieuse et féconde carrière
consacrée k l'éduc.ation de la jeune,-se.
Le Courrier de Huy nous apporte aujour-
d'hui les lignes suivantes, retrouvées parmi
les papiers du défunt qui les avait tracées au
cours de sa dernière maladie, cir\<j jours avant
de rendre son &me k Dieu. Elles sont
empreintesdj l'accentdune piété vraisnent
sacerdotale et nous aimons k les reproduire
pour l'éd.fication de nos lecteurs, en ce jour
oü la Sainte Eglise célèbre le mystère de la
Croix
Quel enfant de l'Eglïse, pendant les
sombres jours de la SeroaiöêSainte, ne gravit
en esprit l'antique Calvaire et ne fixe srs yeux
attend ris sur la douce victim® qui donne son
sang pour noire salut, et sur sa douce mè> e.
debout au pied de la Croix
La Croix c'est la dernière image de Jésus
mourant pour notre salut.
C'est le soupir de l'Homme-Dieu-
C'est la douleur éternelle agonisant dans
la charité infinie.
C'est le souvenir inoubliable des pi urs
versées sur nous par la céleste victime.
C'est Jésus offert k nos cceurs dans facte
le plus éclatant de son amour.
Malheur k l'kme endurcie que la Croix
n'émeut plusau coeur dont elle provoque le
blasphème.
Le spectacle de la Croix a attend ri merna
les bourieaux du Calvaire, qui descendant
en se frappant la poitrine et en proclamant la
divinité de l'auguste Victime.
A travers tous les siècle, la Croix a ravi,
consolé, relevé des millions d'hommes: toute
ame coupable, consternéé de son indignué,
s'abrite sous la Croix pour implorer la justice
éternelle; toute vertu prend naissance k ses
pieds et toute grandeur s abaisse devant e.ls.
Comment le regard de Jésus mourant ne
nous dirait-il rien f
La Croix c'est le souvenir de votre enface
chrétienne.
C'est le crucifix devant lequel pnait votre
mère.
C'est le mémorial de notre premieie
communion.
C'est le signe de salut daas la main de
chers morts: c'est le rameau d espérance
qui fleurit sur leurs tombes.
Otez la Croix du monde: il n'y a plus de
résignation dans la souffrance, plus de
charité dans les coeurs, plus de frein dans
les passions.
La Croix abatlue, les malbeureux ne se
sentent plus tout prés de Dieu, la douleur
n'a plus le sens de l'expiation des fauies et le
monde devient un enfcr.
Ah saluons la Croix, baisons la Croix,
attachons-nous k elle, et tous les déshérités
de la terre g:jrderont, pour leur salut, la foi,
la prière et l'espérance.
L. Grandmaison.
j
Coropte-rendu
de la séance du Lundt 28 Mars 1904.
La séance publique commence k 6 h. 30.
Tous les Conseillers sont présents, ainSi
que M. le Secrétaire.
Le procés-verbal de l'avant dernière séan
ce est approuvé sans observations. Ceiur de
la séance du 19 Mars est soumis k l'examen
du conscil.
M. Sobry demande qu'au début de
chaque séance il soit dormé lecture des réso-
lutions prises dans la préeédente et qua ces
résolutions soient ensuite signées par le
Président et le Secrétaire.
L'orateur a prévecu parécrit Monsieur le
Président de la demande qu'il lui adresse.
M. le Président. Je n'ai rien regu Sans
dout.tr cette pièce se sera glissée parmi les
autres qui furent apportées k l'hó'.el de ville.
En tous cas, je ne vois aucun obstacle k la
proposition que nous fait i'honorable con-
seiller, sauf peut être une perte de temps
notable. Le compts rendu de la préeédente
séance peut èire lu, msis cette lecture nest
pas absolument obligatoire.
M. Bouquet. N'y aurait-il pas moyen de
le déposer sur le bureau du conseil une
demie heure avant la réunion.
M. le Président. Certainement et même
plus tótce procés verba! est ordinairement
dressé un ou deux jours après la séance Tous
les conseillers peuvent en prendre connais-
sance.
M. D'Huveitere. M. Sobry n'avait pas
k prévenir, car en somrae ce n'est pas lk
une interpellation, mais simplement urr désir
qu'ii exprime. Le collége et le conseil pour-
rontdans une prochaine séance prendre une
décision k ce sujet;
M. le Président. En conséquence, nous
exarninerons cette question k ioisir et y
donnerons une solution dans la prochaine
séance.
M. Sobry est salisfait.
Facades artistiques
Nous avons chargé M.Coomans, architecte
de la ville, dVxaminer la restauration de la
faqade artisuque siiuée rue de la Bouche.
L'architecte de la ville, dans son rapport,
constate que toutes les régies de 1 art ont été
observer's dans ce travail exécuté sous la
direction de M. Fiers, entrepreneur.
La ville p.articipera done pour 200 francs
dans lesfrais de cette restauration.
Chemins de fer vicinaux
Ligne dYpres k Gheluwe
M. le Bourgmestre résumé brièvement
tout ce qui a dit en faveur des parcours
du tram k travers la ville ou en dehors des
murs, savoir, du lieu dit la Bascule» jus-
qu'aux promenades extérieures piés l'école
de Nalation ou en longeant les anciens ma-
gasins de M. Vergracht, transformés en
maisons.
Le conseil doit aujourd'bui se prononcer
sur le choix et cmclure pour le passage k
l'iniérieur ou k i'extérieur de la ville. II a été
dit et publié que le Bourgmestre d'Ypres en
cette question voulait faire prévaloir son
sentiment coüte que coQte. C'est compléte-
ment faux. Le Bourgmestre défend son opi
nion sur ce point, comma c est sou droit et,
du moir.'S jo le perse, son devoir. Nous
sommes en séance publique, chacun peut ici
librement et franchement exposer sa manière
de voir et s'efforcer de gagner k son sens
ses eollègues, en les convainquant des avan-
tages sérieux desa proposition. Ceci dit, je
vais de cnon mieux.sans restriction, rappeler
et classer nos précédents débats sur eet
objet.
Les partisans du Irajot extérieur fout va-
loir entre autres choses, que !e parcours en
ville serait un grand ennui pour les habitants
des rues oü passerait le tram qu'il y a avan-
tape k pouvoir descendre k la porte de Menin
au lieu de le faire k ia place qu'il y un dan
ger moindre pour la fréquentation de la rue
de Menin etc.
De leur cóté les opposants estiment que le
détour par la porte de Dixmude ne se fera
pas sans bourse déliée nous essayons bien
de prévenir ce coup, mais aurons-nous la
chance d'y parvenir II n'y a pas de doute
possible que les frais d'un plus loog circuit
seront plus élevés qu'ils ne le seraient en
traversant la ville terrains k exproprier,
défoncement et empierrement de la voie,etc.
toutes choses qui sont k considérer, dans
cette affaire.
La société vicinale voudra-t-elle assumer
la charge de eet accroissement considérable
de dépenses pour ce long circuit
II est vrai,que récemment Fadministration
supérieure a approuvé le plan du trajet ex
térieur, mais ii n'y était point question de
subsides, ni d'aliéuation de terrains de nos
promenades qui sont la propriété de la ville,
que nous ne laisserons pas utiliser sans une
compensation ou une indemnité, et que nous
sommes bien décidés k ne pas vendre. 11 y a
aussi la question des noyers.
Le 20 Avril piochain aura lieu l'adjudica-
tion de la première section, de Gheluwe k la
Bascule la seconde partie, de la Bascule k
la gare, ne sera pas adjugée maintenant. Le
conseil communal est done encore enlière-
ment libre d'en discuter et d'en décider.
Y a-t-il quelqu'un qui désire la parole
Struye. Notre estimable Président
nous a clairement et pleinement résumé la
question telle que nous l'avous discutée dans
nos précédentes assemblées. Qu'il me soit
pourtant permis d'y sjc liter quelques mots
pour faire ressorlii les inconvénients du
trajet par la ville.
D'abord la multitude des trains, surtout k
l'époque des récoltes de beiteravcs, rendra
les chargements et décbargements impossi
bles dans la sue de Menin par suite de la
difficuité de stationeer sars obsiruer ia voie.
Suuspeu même la Compagnie, étendant son
réseau, établira sa ligne de Poelcapelle vers
Roulers et Dixmude et alors nous verrions
peut-être 24, 28, 32 et jusqu'k 36 trains
défiler, chaque jour dans notre cité, sans le
moindre prejudice pour les riverains! Le
croirait-on
L aérage des demeures sera complètemcnt
impossible avec tant de fumée et de vapeurs
surchauffées. Les chargements et déchar-
gements devront se faire avec précipitation
et les vidanges, même nuitamment, seront
dans un certain sens, impraticables.k mains
de les opérer sous les fenêtres des jvoisins
d'en face, ce dont k bon droit ils ne pour-
raient être charmés.
Puis, parvenir avec le tram jusqu'au Leet,
le Samedi,est une chose radicalement impos
sible, dés que nous comptons les trains nora-
breux qui nous relieront sous peu avec Bail-
leul, Gheluwe, Poelcapelle, etc.
Ce passage continuel de locomotives et de
wagons chargés de marchrndises et de voya-
geurs, causers toutes sortes d'ennuis aux
habitants,sans leur laisser le moindre profit;
tandis que ceux qui veuleot venir en ville j
sauraient tout aussi bien descendre h la porte
de Menin et y faire prendre, leurs colis pour
les faire porter k destination occasion de
travail encore pour certains.II n'est d'ailleurs
pas pratique que le tram s'arrête, sur son
parcours, k chaque porte, pour y descendre
1'un ou l'autre des voyageurs. Cette station
h la port; de Menin ne serait done point un
obstacle k l'affluence des visiteurs.
Je maintiens par conséquent notre première
détermination qui fut de faire passer le vici
nal par nos remparts extérieurs.
M. Fraeijs.---Ne pourrait-on pas adop
ter les deux trajetsk travers la ville
pour les voyageurs le samedi et, les
autres jours hors l'enceinte pour les mar-
chandises De cette manière chacun serait
satisfait.
M. Vanderghote. Si l'on suit la route
extérieure 'es quartiers du Kalfvaart et de la
porte de Dixmude seront également desser-
vis par ie tram.
M. le Président. Je trouve dans les
motifs avancés par M. Struye des choses qui
militent entièrement en ma faveur
II sera impossible de faire arriver les trains
jusqu'au Leet, dit notre vénérable échevin,
il y en aurait de trop et les retours seraient
impraticables.
C'est vrai si nous faisons passer les trains
par les promenades vers la rue d'Elverdinghe
et de lk au Leet pour retourner ensuite.
Ma proposition apporte précisément de
l'ordre dans ces dispositions,puisqne letram
de Gheluwe et plus tard celui de Poelcapelle
ne feront que passer vers le Leet ou place
Vanden Peereboom.
Dans ie système de M. Struye, cette place
deviendra une véritable gare k rebrousse-
ment oü, le Samedi, pour le Marché au
beurre, arriveront presque en même temps
les trams de Furnes, Neuve-Egiise, Builleul,
Gheluwe et Poelcapelle.
M. Struye.C'est précisément l'abordage
au Leet des trois derniers trams qui sera
impossible.
M. le Président. Pardon, ce sera pos
sible s'il n'y en a que troismais ce sera
absolument impossible, s'il y en a cirq. On
ne s'imaginera pas, j'espère, de faire arrêter
le train amenant le beurre k la place de la
Station
Dans mon système donc.il n'y en aura que
trois qui devront rebrousser, et les deux
autres passeront k cóté des Halles.
Pour ce qui est de la fumée, il exisie
actuellement un moyen de la retenir totale-
menton saupoudre de salpêtre la surface
du charbon dans le foyer.
M. Struye. —Ce moyen exisie... au moins
sur le papier.
M. le Président. Je erois Messieurs les
conseillers suffisamment renseignés sur la
question pour pouvoir se décider en toute
connaissance de causo.
Par 9 voix contre 6 le conseil est d'avis de
faire passer le vicinal par les remparts exté
rieurs.
Ont voté pour le passage en ville MM. Be-
gerem, D'Huvettere, Vandevoorde, Sobry,
Iweins d'Eeckhoutte et Colaert.
Out voté pour le passage extérieur MM,
Struye, Vanden Boogaerde, Fraeijs, Fiers.
Vanderghote, Vandenpeereboom, Bouquet,
Canepeelet Lemabieu.
Ecole moyenne
Le compte de 1903 est approuvé k l'una-
nimité.
M. Sobry demande comment il se fait
que les dépenses sont supérieures k celles de
l'an passé.
M. le Président. Par suite des augmen
tations de traitements accordées récemment
aux instituteurs par le Gouvernement.
M. Sobry voudrait encore savoir pour-
quoi radministration a acheié ses charbons
directement k la mine au détriment des né-
gociants Yprois.
M. le Président. Ceci s'est fait excep-
tionnellement, paree qu'on n'a pas Uouvé
chez les commergants Yprois la qualité de
charbon nécessaire k l'époque voulue.Depuis
et k l'avenir nous avons trouvé et nous trou-
verons sur place ce qu'il faut.