Samedi 2 /Avril 1904 10 centimes le N° Année 39 N° 3833 La Croix Ville d'Ypres CONSEIL COMMUNAL On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du rcyaurne. Le JOURNAL D'YPRES [parait le Mercredi e! le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 &fr. 50 c.] par/an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I es abonnements sont d'un an et se régularissent flu Derembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de rort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les ins actions judiciaires, 1 franc la ligne. Les cuméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. pour les annonces de Franca et de Belgiqud (excepté les deux Flandres). s'adresser a VAgence Havas Bruxelles. rue de la Madeleine, n° 32 et a Paris,8, Place de la Bourse. Nous avons annoncé, ii y 3 quelques jours, la mort d'un prêtre éminent du diocèss de Liége, M. ie chanoine Grandmaison, curé- doven de Huy, pieusement décédé le 23 Mars, aprèsune laborieuse et féconde carrière consacrée k l'éduc.ation de la jeune,-se. Le Courrier de Huy nous apporte aujour- d'hui les lignes suivantes, retrouvées parmi les papiers du défunt qui les avait tracées au cours de sa dernière maladie, cir\<j jours avant de rendre son &me k Dieu. Elles sont empreintesdj l'accentdune piété vraisnent sacerdotale et nous aimons k les reproduire pour l'éd.fication de nos lecteurs, en ce jour oü la Sainte Eglise célèbre le mystère de la Croix Quel enfant de l'Eglïse, pendant les sombres jours de la SeroaiöêSainte, ne gravit en esprit l'antique Calvaire et ne fixe srs yeux attend ris sur la douce victim® qui donne son sang pour noire salut, et sur sa douce mè> e. debout au pied de la Croix La Croix c'est la dernière image de Jésus mourant pour notre salut. C'est le soupir de l'Homme-Dieu- C'est la douleur éternelle agonisant dans la charité infinie. C'est le souvenir inoubliable des pi urs versées sur nous par la céleste victime. C'est Jésus offert k nos cceurs dans facte le plus éclatant de son amour. Malheur k l'kme endurcie que la Croix n'émeut plusau coeur dont elle provoque le blasphème. Le spectacle de la Croix a attend ri merna les bourieaux du Calvaire, qui descendant en se frappant la poitrine et en proclamant la divinité de l'auguste Victime. A travers tous les siècle, la Croix a ravi, consolé, relevé des millions d'hommes: toute ame coupable, consternéé de son indignué, s'abrite sous la Croix pour implorer la justice éternelle; toute vertu prend naissance k ses pieds et toute grandeur s abaisse devant e.ls. Comment le regard de Jésus mourant ne nous dirait-il rien f La Croix c'est le souvenir de votre enface chrétienne. C'est le crucifix devant lequel pnait votre mère. C'est le mémorial de notre premieie communion. C'est le signe de salut daas la main de chers morts: c'est le rameau d espérance qui fleurit sur leurs tombes. Otez la Croix du monde: il n'y a plus de résignation dans la souffrance, plus de charité dans les coeurs, plus de frein dans les passions. La Croix abatlue, les malbeureux ne se sentent plus tout prés de Dieu, la douleur n'a plus le sens de l'expiation des fauies et le monde devient un enfcr. Ah saluons la Croix, baisons la Croix, attachons-nous k elle, et tous les déshérités de la terre g:jrderont, pour leur salut, la foi, la prière et l'espérance. L. Grandmaison. j Coropte-rendu de la séance du Lundt 28 Mars 1904. La séance publique commence k 6 h. 30. Tous les Conseillers sont présents, ainSi que M. le Secrétaire. Le procés-verbal de l'avant dernière séan ce est approuvé sans observations. Ceiur de la séance du 19 Mars est soumis k l'examen du conscil. M. Sobry demande qu'au début de chaque séance il soit dormé lecture des réso- lutions prises dans la préeédente et qua ces résolutions soient ensuite signées par le Président et le Secrétaire. L'orateur a prévecu parécrit Monsieur le Président de la demande qu'il lui adresse. M. le Président. Je n'ai rien regu Sans dout.tr cette pièce se sera glissée parmi les autres qui furent apportées k l'hó'.el de ville. En tous cas, je ne vois aucun obstacle k la proposition que nous fait i'honorable con- seiller, sauf peut être une perte de temps notable. Le compts rendu de la préeédente séance peut èire lu, msis cette lecture nest pas absolument obligatoire. M. Bouquet. N'y aurait-il pas moyen de le déposer sur le bureau du conseil une demie heure avant la réunion. M. le Président. Certainement et même plus tótce procés verba! est ordinairement dressé un ou deux jours après la séance Tous les conseillers peuvent en prendre connais- sance. M. D'Huveitere. M. Sobry n'avait pas k prévenir, car en somrae ce n'est pas lk une interpellation, mais simplement urr désir qu'ii exprime. Le collége et le conseil pour- rontdans une prochaine séance prendre une décision k ce sujet; M. le Président. En conséquence, nous exarninerons cette question k ioisir et y donnerons une solution dans la prochaine séance. M. Sobry est salisfait. Facades artistiques Nous avons chargé M.Coomans, architecte de la ville, dVxaminer la restauration de la faqade artisuque siiuée rue de la Bouche. L'architecte de la ville, dans son rapport, constate que toutes les régies de 1 art ont été observer's dans ce travail exécuté sous la direction de M. Fiers, entrepreneur. La ville p.articipera done pour 200 francs dans lesfrais de cette restauration. Chemins de fer vicinaux Ligne dYpres k Gheluwe M. le Bourgmestre résumé brièvement tout ce qui a dit en faveur des parcours du tram k travers la ville ou en dehors des murs, savoir, du lieu dit la Bascule» jus- qu'aux promenades extérieures piés l'école de Nalation ou en longeant les anciens ma- gasins de M. Vergracht, transformés en maisons. Le conseil doit aujourd'bui se prononcer sur le choix et cmclure pour le passage k l'iniérieur ou k i'extérieur de la ville. II a été dit et publié que le Bourgmestre d'Ypres en cette question voulait faire prévaloir son sentiment coüte que coQte. C'est compléte- ment faux. Le Bourgmestre défend son opi nion sur ce point, comma c est sou droit et, du moir.'S jo le perse, son devoir. Nous sommes en séance publique, chacun peut ici librement et franchement exposer sa manière de voir et s'efforcer de gagner k son sens ses eollègues, en les convainquant des avan- tages sérieux desa proposition. Ceci dit, je vais de cnon mieux.sans restriction, rappeler et classer nos précédents débats sur eet objet. Les partisans du Irajot extérieur fout va- loir entre autres choses, que !e parcours en ville serait un grand ennui pour les habitants des rues oü passerait le tram qu'il y a avan- tape k pouvoir descendre k la porte de Menin au lieu de le faire k ia place qu'il y un dan ger moindre pour la fréquentation de la rue de Menin etc. De leur cóté les opposants estiment que le détour par la porte de Dixmude ne se fera pas sans bourse déliée nous essayons bien de prévenir ce coup, mais aurons-nous la chance d'y parvenir II n'y a pas de doute possible que les frais d'un plus loog circuit seront plus élevés qu'ils ne le seraient en traversant la ville terrains k exproprier, défoncement et empierrement de la voie,etc. toutes choses qui sont k considérer, dans cette affaire. La société vicinale voudra-t-elle assumer la charge de eet accroissement considérable de dépenses pour ce long circuit II est vrai,que récemment Fadministration supérieure a approuvé le plan du trajet ex térieur, mais ii n'y était point question de subsides, ni d'aliéuation de terrains de nos promenades qui sont la propriété de la ville, que nous ne laisserons pas utiliser sans une compensation ou une indemnité, et que nous sommes bien décidés k ne pas vendre. 11 y a aussi la question des noyers. Le 20 Avril piochain aura lieu l'adjudica- tion de la première section, de Gheluwe k la Bascule la seconde partie, de la Bascule k la gare, ne sera pas adjugée maintenant. Le conseil communal est done encore enlière- ment libre d'en discuter et d'en décider. Y a-t-il quelqu'un qui désire la parole Struye. Notre estimable Président nous a clairement et pleinement résumé la question telle que nous l'avous discutée dans nos précédentes assemblées. Qu'il me soit pourtant permis d'y sjc liter quelques mots pour faire ressorlii les inconvénients du trajet par la ville. D'abord la multitude des trains, surtout k l'époque des récoltes de beiteravcs, rendra les chargements et décbargements impossi bles dans la sue de Menin par suite de la difficuité de stationeer sars obsiruer ia voie. Suuspeu même la Compagnie, étendant son réseau, établira sa ligne de Poelcapelle vers Roulers et Dixmude et alors nous verrions peut-être 24, 28, 32 et jusqu'k 36 trains défiler, chaque jour dans notre cité, sans le moindre prejudice pour les riverains! Le croirait-on L aérage des demeures sera complètemcnt impossible avec tant de fumée et de vapeurs surchauffées. Les chargements et déchar- gements devront se faire avec précipitation et les vidanges, même nuitamment, seront dans un certain sens, impraticables.k mains de les opérer sous les fenêtres des jvoisins d'en face, ce dont k bon droit ils ne pour- raient être charmés. Puis, parvenir avec le tram jusqu'au Leet, le Samedi,est une chose radicalement impos sible, dés que nous comptons les trains nora- breux qui nous relieront sous peu avec Bail- leul, Gheluwe, Poelcapelle, etc. Ce passage continuel de locomotives et de wagons chargés de marchrndises et de voya- geurs, causers toutes sortes d'ennuis aux habitants,sans leur laisser le moindre profit; tandis que ceux qui veuleot venir en ville j sauraient tout aussi bien descendre h la porte de Menin et y faire prendre, leurs colis pour les faire porter k destination occasion de travail encore pour certains.II n'est d'ailleurs pas pratique que le tram s'arrête, sur son parcours, k chaque porte, pour y descendre 1'un ou l'autre des voyageurs. Cette station h la port; de Menin ne serait done point un obstacle k l'affluence des visiteurs. Je maintiens par conséquent notre première détermination qui fut de faire passer le vici nal par nos remparts extérieurs. M. Fraeijs.---Ne pourrait-on pas adop ter les deux trajetsk travers la ville pour les voyageurs le samedi et, les autres jours hors l'enceinte pour les mar- chandises De cette manière chacun serait satisfait. M. Vanderghote. Si l'on suit la route extérieure 'es quartiers du Kalfvaart et de la porte de Dixmude seront également desser- vis par ie tram. M. le Président. Je trouve dans les motifs avancés par M. Struye des choses qui militent entièrement en ma faveur II sera impossible de faire arriver les trains jusqu'au Leet, dit notre vénérable échevin, il y en aurait de trop et les retours seraient impraticables. C'est vrai si nous faisons passer les trains par les promenades vers la rue d'Elverdinghe et de lk au Leet pour retourner ensuite. Ma proposition apporte précisément de l'ordre dans ces dispositions,puisqne letram de Gheluwe et plus tard celui de Poelcapelle ne feront que passer vers le Leet ou place Vanden Peereboom. Dans ie système de M. Struye, cette place deviendra une véritable gare k rebrousse- ment oü, le Samedi, pour le Marché au beurre, arriveront presque en même temps les trams de Furnes, Neuve-Egiise, Builleul, Gheluwe et Poelcapelle. M. Struye.C'est précisément l'abordage au Leet des trois derniers trams qui sera impossible. M. le Président. Pardon, ce sera pos sible s'il n'y en a que troismais ce sera absolument impossible, s'il y en a cirq. On ne s'imaginera pas, j'espère, de faire arrêter le train amenant le beurre k la place de la Station Dans mon système donc.il n'y en aura que trois qui devront rebrousser, et les deux autres passeront k cóté des Halles. Pour ce qui est de la fumée, il exisie actuellement un moyen de la retenir totale- menton saupoudre de salpêtre la surface du charbon dans le foyer. M. Struye. —Ce moyen exisie... au moins sur le papier. M. le Président. Je erois Messieurs les conseillers suffisamment renseignés sur la question pour pouvoir se décider en toute connaissance de causo. Par 9 voix contre 6 le conseil est d'avis de faire passer le vicinal par les remparts exté rieurs. Ont voté pour le passage en ville MM. Be- gerem, D'Huvettere, Vandevoorde, Sobry, Iweins d'Eeckhoutte et Colaert. Out voté pour le passage extérieur MM, Struye, Vanden Boogaerde, Fraeijs, Fiers. Vanderghote, Vandenpeereboom, Bouquet, Canepeelet Lemabieu. Ecole moyenne Le compte de 1903 est approuvé k l'una- nimité. M. Sobry demande comment il se fait que les dépenses sont supérieures k celles de l'an passé. M. le Président. Par suite des augmen tations de traitements accordées récemment aux instituteurs par le Gouvernement. M. Sobry voudrait encore savoir pour- quoi radministration a acheié ses charbons directement k la mine au détriment des né- gociants Yprois. M. le Président. Ceci s'est fait excep- tionnellement, paree qu'on n'a pas Uouvé chez les commergants Yprois la qualité de charbon nécessaire k l'époque voulue.Depuis et k l'avenir nous avons trouvé et nous trou- verons sur place ce qu'il faut.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1