DE L'ARRONDISSI GHMMQUE ïPBOtSE ri'O "£j Mercredi 13 Avril 1904 10 centimes le N° Année 39 IN0 3836 A l'Barmonie communale St-Michel La robe du Prêtre d'après le Progrès Hommages d'adversaires France On s'aborme rue au Beurre, 36, a ïpres, et k tous les bureaux de poste du rcyaume. Hier, mardi soir, première répélition après les vacatices de Paques. La commission s'est réunie, sous la prési- dence de M. Fraeys et en présence de M. le Bourgmestre. M. le Président a donné lecture de la lettre de l'administration communale annon- pant la nomination d; MM. Jules Baus et Julieu Fol en qualité de commissaires, en verlu du nouveau règlement portant le nom- bre des membres de la commission de trois k cinq. Puis, entrant dans la salie des répétitions, M. le Président Fraeys, suivi des autres membres, a présenté MM. Baus et Fol qui ontété longuement applaudis. Par l'organe de M. Baus les nouveaux membres ont remercié l'assistance, qui a de nouveau applaudi les paroles da M. le Prési dent, lorsque celui-ci a annoncé que M. Eugène Vander Merscb venait d'être désigné en qualité de Vice Président. Une énergique brabanponne a saiué les nouveaux Vice Président et membres de la commission et la sociélé a bu et... fumé k leur santé. La vaillante gilde de St-Micbel offrira une fête de gymnastique k ses membres honorai- res Dimanche, 17 Avril k 7 heures du soir. On peul se réserver des places cbez M. Callewaert, k partir de Jeudi 14, moypnant 50 centimes par place. II y a des écrits qui donnent, parfois en quelques lignes, tout le portrait mora! et intellectuel de leurs auteurs. Le Progrèssous le titro La robe du Prêtre», fourriit un de ces documents révé- lateurs. Celui qui l'a coüqu affiche tout k la fois son ignorance,sa démence et sa haineuse impiété. Son ignorance 1° Puree qu'il ne sait discerner dans le prêtre, quel qu'il soit, le 1 citoyen, fraction civile de la patrie, être na- j turel et sociable, jouissant toujours des droits j communs sans aucune contestation possible j dans l'état normalet le ministra, insiitué i par la puissance religieuse, chargé d'un sa- cerdoce surnaturel social, muni d'un pouvoir spirituel surhutnain, incontestable, qu'il exerce dans l'état normal. 2° Paree qu'il confond les actes naturels de la vie sociale avec les actes purement re- ligieux de la vie surnaturelle. Tout caüioüque sait, pour peuquilcon- naisse la religion qu'il professe, qu'un prêtre, bien qu'étant humainement un homme com- me lui, fragile et faillible comme lui, est, de par son sacre, un autre Christ, pasteur et curateur des ames. Tout pouvoir m'a été donné dans ie Ciel el sur la terre, de même que mon Père m'a envoyé, rnoi aussi je vous envoie. 3° Paree qu'il semble croire qu'il n'y a qu'en ces jours de Paques que le prêtre ca tholique peut absoudre et que e'est la politi que qui alténue la foi. Non, l'aftaiblissement de la foi tient k des iaisons qu'il serail trep long de développer ici, mais N -S.-J.-C. lui-même a pris soin de nous en averiir. Mon pauvre Progrès, tes porte plumes d'oie sont fort arriérés... pour des lumignons de la science moderne. Sa démence 1° paree qu'il se berce d'une illusion folie. Si j'avais éta'bli en rna demeure des gardiens pour veiller k la sécu- ité de mon être et de mes biens et que ces serviteurs, afcusant des pouvoirs que je leur eusss donnés, me confisquassent mon avoir et s'entendissent pour me chasser, que de vrais-je faire D'abord m'opposer k leur téméraire audace, puis les obligee k me res- tituer ce qu'ils m'auraient dérobé et enfin les réduire k l'impuissancede renouveler pareilie tentative. L'histoire en main II est facile de prouver que le Christianisme, après avoir affranchi l'humanité de l'esclavage antique, a fait les peuples civilisés.heureux et instruits autant qu'ils pouvaient l'êïre. C'est la religion catholique qui a, par ses meines et ses in stitutions, orné, enrichi et agraridi la de meure de l'homn e bon, courageux et hon- nête. Et aujourd'hui, comme toujours, ce sont des apostats, des rénégats, des ingrats, en un mot, des Judas de toutes sortes qui, abusant des bienfaits repus, veulent confis- quer k leur profit, les prévoyances séculaires de l'Eglise et la mettre hors du girou de ia eociétc. Et ils voudraient même la bail- lonner, la ligotter pour que leur forfait puisse se perpétrer sans bruit et sans gêne. Le chien de garde qui mord son maitre est tout au moies cfcassé. Bara, Frère-Orbart ont éié cbassés du pouvoir. Mais ii y a encore des iouveteaux qui montrent les dents et ce serail folie de les laisser mordre, comme c'est démence k eux de croire qu'on les lais- sera faire. 2° Paree qu'il considère comme siens ces prêtres dont il n'a jamais su respecter l'au torité. On ne dit pas nes prétres, moines, etc., quand on ne sait que les avilir et les diffamer. Des fils qui déshonorenl leurs pères n'ont pius le droit de se prévaloir de leur filiation. C'est Ik une démence que même un enfant comprend et abhorre. Enfin sa haineuse impiété. Töéodose cou- vrait de sa pourpre impériale les délaillances des clercs. Un clercqui prémunit des pauvres illettrés contre les embir.hes et les artifices des en- nemis de Dicu, de ceux qui journellement lèvent l'étendard de la révolte contre l'Eglise, qui sapent ses institutions et nient sa divine origine, qui pour la ruiner et l'anéantir la couvrent de boue par la calomnie et la mé- disance, bien loin de défaillir, fait acte de vigilance ét de charité. Lui reprocher cette attitude, c'est déjk rcconnatire qu'il y avail de sérieuses raisons pour quelleexistat. Lui en faire un crime c'est avouer publique- ment qu'il y avail ud but diamétralement opposé au siert e'est-k-dire que certains, loin de chercher k sauver les ames en soula- geant les corps, tendent k damner les ames en accablant les corps. Et cela, c'est de la haine contre l'humanité et de l'impiété contre la Providence. Et que dire maintenant de cette qualifica tion gratuite de pessédés Quand on est convaincu de l'importance d'urie oeuvre, on s'y adonne avec zèle. Le démon, jaloux de la destinée de Thomme, s'empioie avec zèle pour le séduire etle faire choir. Vous aussi, champions du mal, vous n'êtes pas sans zèle pour voire tache ignoble et, grace k l'igno- rance de la multitude, vos ravages sont pro fonds. C'est par des honnétes gens comme vous, pleins de vénération pour la robe du prêtre, qui ne p&rlez d'or, d'orgueil et de luxure qu'avec un umer dégout, que se sont faites toutes les révolutions, toutes les hérésies, enfin toutes les calamités sociales. Et malgré tout, ce sont ces ministres mé- prisés du culte, qu'k la grande joie des cou- pables vous vouez au ridicule des ignorants, qui apporteront encore le pardon du Seigneur k voire haineuse impiété, loisque la clarté de la mort aura décillé vos yeux obstinément scellés k la vérité. La plupart des journaux de l'opposition sont forcés d'avouer qu'k la revue, passée samedi k Bruxelles, les effeeLfs étaient com plets. Le ministre, lisons-nous presque partout, a présenté uie garnison compacte; le spec tacle militaire a été extrêmemeot brillant; etdel'avis des connaisscurs, jamais défilé ne fut plus correct... etc. Pourtant, on se rappelle les discours par- lementaires de la gauche, et les articles de polémique anticléricale assurant que nos casernes étaient vides et disant pis que prendre du ministre de la guerre. Comment en un plomb vil l'or pur s'est-il changé 1 Sans doute, nos adversaires s'empressant d'insinuer que c'est comme k la veille des vacances ou la parade du jour des prix», que dès le lertdemain tout le mondesera liceneié, vont reprendre de plus belle. Mais no disait-on pas la même chose lors- qu'k l'époque du fameux débat parlementaire sur le contigent, l'on vit défiler sous les fénêtres du palais de la Nation le régiment des carabiniers au grand complet Car la loyauté de nos adversaires histori- ques s'accommode malaisément des paiino- dies sans réserves, quand il s'agit de convenir de la bonne gestion du gouvernement catholique. Ce qui n'empêche qu'k travers leurs pires réticences perce la confusion du détracteur acculé k i'évidence des fails. Combien n'a-l-on paschicané,par exemple, la moindre mesure prise par le distingué chef du département des chemins de fer M. Liebaert n'était-il pas cité par nos anticléricaux de tout acabit comme le naodèle des «désorganisateurs» du railway Or, voici que l'administration des chemins de fer a mis en circulation depuis le 3 avril quelques voitures k couloir du cnodèle de celles du Nord Beige, circulant régulièrement entre Bruxelles et Paris. Aussilót, un journal neulre que suivront tantót k la file tous les moutons de Panurge anticléricaux, de déeerner un bon point k M. Liebaert et de proclamer que ces voitures sont fort bien améaagées. Et ainsi va le monde... anticlérical. Tout de tnêrae, il est bon d'enregister ces hommages, précieuxen cas de récidive. Mort de ia reine Isabelle II La reine Isabeile II d'Espagne, qui est morte samedt matin k Paris, était née k Madrid le 10 octobre 1830. Elle était fille du roi Ferdinand Vil et de sa quatrième femme la reine Marie-Chris tine. Elle n'avait que trois ans quant, k la mort de son père, en 1833, elle fut proclamé reine d'Espagne, en vertu de l'ordre de succession réglé par Ferdinant VII, qui supprimait la loi salique, apporté dans le royaume par le roi Philippe V des Bourbons de France, petit fiis de Louis XIV et dépos- sédait ainsi don Carlos, bérltier légitime du tróne. La reine mère Marie-Christine fut nom- mée régente. Une guerre civil de sept ans désola alors loute l'Espagne. C'est la grande querelle des Christinos et des Carlistes Finalement, la régente Marie-Oristine dut abdiquer, et la tutelle de la reine-enfant fut confiée successivement k divers personnages jusqu'au mois de mai 1843, oü elle fut k 13 ans, déclarée majeure. Peu après suivit la grande affaire dite des mariages espagnols la reine épousa l'infant Franpois d'Assise, son cousin, lejour même oil sa soeur Marie Ferdinande épou- sait le duo de Montpensier, fils de Louis- Philippe, le 10 octobre 1846. Le 2 déeembre 1852, la reine Isabelle faillit être assassinée par Martin Marino, comme eile se rendait k Notre-Dame d'Ato- c'na pour y faire ses relevailles. En février 1868, Pie IX lui envoya la Rose d'or. Le 28 septembre de la même année, elle fut forcée de fuir devant le révolution triom- phante k Cadix, et après la défaite de ses fidèles défenseurs, k Alcala. Elle se réfugia k Paris, ou eile a vécu, depuis lors, presque constamment. Le 25 juin 1870, elle avail signé son abdication en faveur de son fils, qui fut AlphonseXlI père du roi régnant. Dire la vie de la reine Isabelle II serait dire k peu prés toute l'histoire de l'Espagne au siècle dernier. Triste histoire faite d'intrigues, de guerres civiies, de désordres et de ruines La Reine Is ibelle meurt k 74 ans. II est probable que son petit-fils, AlphonseXIlI, va interrompre son voyage dans les provin- ces de l'est de son royaume, voyage si heu- reusement commencé, pour assister aux funérailles de sa grand-mère. JOURNAL Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se régularissent flu Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 13 centimes la ligre, Les réclames dans le corps du journal content 30 centimes la ligne. 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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1