TELEPHONE 52 Samedi 3 Septembre 1904 10 centimes le Nc Année 39 N° 3876 Listes Électorales Fêtes Dimanche 11 Septembre Dimanche 25 Septembre Procession Conséquences financières de la politique radico-socialiste francaise YPRES Notes d'un Touriste On s'abonne rue au Beurre, 3B, 1 Avis important Les listes électorales viennent de paraitre. Le dernier délai pour réclamer de- vant l'autorité commurale expirant le 31 octobre prochain, les électeurs qui n'auraient pits ir.scrils ou qui nefiguraient pas sur les lisle; électo rales avec le nombre de votes auquel its ont droit, sont invités, munis de leurs pièces justificatives, a s'adresser sa.r s regard au bureau de l'association catholique et constitutionnelle de l'arrondissement d'Ypres, au (Gercie catholique) rue deMenin. Les bureaux sont ouv< rts tous les jours de la semaine, de 9 heures a midi et de 2 a, 6 heures de relevée. A la Höoghe, fete Gymnastique par les Turners St Michel, avec le concours de l'Harmonie de la societé. a 5 1/2 heures Concert au Cercie Catholique par la Fanfare Royale et i'Orphéon. pres, et k tous les bureaux de poste du rcyaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se régularissent tin Déeembre. Les articles et. communications doivent étre adressés franco de rorta l'adresse ci-dessus. 4: Dimanche, 4 Septembre la procession de la paroisse de St-Nicolas fera sa sortie habi- tuelle, a 4.1/2 heures. Les reflexions et les dommes statistiques suivantes sont extraites d'une étude écono- inique de la Gazette de Liége sur la situation commereiaLe de la France Dernièrement, M. Edmond Piuard, sé- nateur socialiste, écrivait: O'est une opi nion presque générale a l'étranger, et qui pis est, fréquemment afflrmée par les Fran cais eux-mêmes, spécialernent dans la litté- rature, que la France dégringole. Cette opinion, M.Picard la faisait sienne, et l'appuyait sur d'excellentes raisons. Na- turellement ses amis, les anticléricaux bleus ou rouges, ne sont pas de eet avis. II est impossible, n'est ce pas, qu'un paysgouver- né par Combes, et ou sévit le jacobinisme le plus aigu, soit en décadencePour ces gens- la, franc-magonnerie et progrès sont termes synonymes. N'essayez pas de leur prouver qu'il n'en est rien. Leur crétinisme anticlé- rical les met a l'abri de tout argument ad verse. Certes, la question dn progrès ou du recul d'une nation comporte de nombreux élé- ments clifficiles a évaluer. Tels sont ceux d'ordre moral. En matière économique, par contre, les statistiques sont-la, et leur pre cision limite fort le champ des discussions. I Les annonces codtentj IS centimes la ligr«. Les reclames dans ie corps du journa coütent30 centimes ia ligne. Les invs-tions judiciaires, 1 franc la ligne.Lts luméros supplémentaires coütent 10 fraais les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser j, i'Ar/ewce Havat Bruxelles. rue d'Argent, n°H et a Paris,8. Place de la Boures. Quelles nations tiendront la plus large place et exerceront une influence prépon- dérante dans le monde de demain La ré- ponse ne saurait être douteuse ce soDt celles qui auront en mains la puissance éco nomique. Car pour assigner leur rang aux divers peuples, on ne tient pas compte du nombre et de la valeur de leurs poétes et de leurs pbilosophes.mais on consulte le chiffre d'affaires qu'ils font. Examinons sous ce rapport tres pros- saïque la situation actuelle de la France, en la comparant a celle de ses grandes concurrentes Belgique, Allemagne et An- gleterre. En 1881, lecominerce extérieur de la République.exportations et importations, s'élevait a 8,424 millions de francs. En 1902, il atteignait 8,646 millions. L'aug- mentation était de 3,02 p. c. Pendant cette même période de 22 ans, les nations ri ales enregistraient des plus values se montant a 22,31 p. c. pour l'Angleterre, 42,60 p. c. pour la Belgique et 62,47 p. c. pour 1'Alle magne. Force est done de l'avouer l'horizon commercial de la République s'est rétréci au cours des 22 années en question. Le Fran cais semble se replier sur lui-même.se défier des grandes entreprises. Son ideal économi que, comme son idéal politique, se restreint de plus en plus. Son action sur le champ du monde devient de moius en moins sensible. En ce domaine, ce sont peut-être des voies paisibles qu'il suit, mais, comme l'écrivait l'autre jour un économiste francais Ce ne sont pas celles oü les peuples modernes marchent a la grandeur et au róle histori- que. Les chiffres cités plus haut s'arrêtaient a 1902. Mais les totaux enregistrés depuis lors ne font que confirmer nos déductions. En 1903, année de forte reprise, l'augmentation des échanges a atteint en Allemagne 779 millions de marcs, et en France 172 mil lions de francs seulement, soit a peine 2 p.c. d'avance sur l'année antérieure. En Belgi que, nous constations alors une progression de 7 p. c. dans les importations et de 5 p. c. dans les exportations. Les totaux de l'année en cours sont en core beaucoup moins favorables a la Répu blique. L'Allemagne note pour le premier semestre de 1904 une augmentation s'éle- vant a 188 millions de marcs. Du ler janvier au l'r aoüt, le commerce beige enregistre une plus value de 52 millions. Par contre, on constate en France, pour cette même pé riode de 7 mois, une diminution de 32 mil lions. Et quelles son' les causes premières de cette décadence Faut-il les ctiercher bien loin Quand les affaires languissent dési- rer? Or, deux facteurs, en France, concern rent surtout a perpétuer et a empirer encore eet étatl'anticléricalisme et le socialisme. Le premier engendre la haine civile, pres que aussi déplorable que la guerre civile, ce ver rongeur des forces vives d'une nation. Au socialisme,si puissant dans les sphères dirigeantes cle la France, sont dus d'autre part, cette incertitude du lendemain et ce malaise général, si funestes au développe- ment des affaires. Par essence, le capital est circonspect, craintif même. Le moindre danger suffit a l'effaroucker. Comment dès lors ne s'effrayerait il pas de cette situation troublée de la France, et 11e prendrait il pas passé tomber en ruines. II est regrettable que de plus en plus le cbemin de ces pays étran- Ia commission des monuments ne prenne gers oü il rencontre des placements assurés pas des mesures urgentes pour les préserver et fructueux (Du Carillon d'Ostende Les nombreuxvisiteurs d'Ostendeignorent généralement qua une trentaine de kilom. de la Reine des Plages existe une ville admi rable, jadis grande et puissante cité, capitale du Westland, aujourd'hui morne et de'serte (sic) Ypres. Malgré les bifficultés d'accès, deux heu res de train omnibus, dans des wagons, rebut de l'administration des chemins de fer,on est bien vite récompensé des ennuis de la route. Voici les Halles le palais de l'industrie du drap qui fut si florissante au XIIIe siècle et fut une source de l'immense richesse de la ville qui a cette époque, d'après une bulle du Pape Innocent IV, comptait 200.000 habi tants. Cet imposant edifice, qui occupe une au- perfide de pres de 5ooo m. c. et a un déve- loppement de 354 mètres de facade, est certes le plus vaste monument civil du moyen-age. II se compose de deux ailes percées de multi ples fenêtres géminées a un étage, surplom- bées d'un couronnement a cre'neaux et a merlons reposant surune sériede colonnettes a chapiteaux. Au centre de l'édifice se dresse un puissant beffroi, symbole des liberte's communales, couronne' par un campanille entouré de qua- tre tourelles crénelées. De chaque cöté des deux ailes, la grande facade est flanquée d'une tourelle en encor- beilement. C'est dans ce vénérable monument que les drapiers exposaient en vente leurs produits qui étaient fabriqués d'après les règlements longuement décrits dans les Keure ou chartes. Nous avons eu l'occasion den voir un superbe exemplaire, écrit sur parchemin et enluminé de magnifiques dessins a la plume, rehaussés de couleurs, grace a l'ex- trême obligeance de M. Dc Saegher,le savant archiviste de la ville, auquel nous sommes heureux d'adresser tous nos remerciments pour l'empressement qu'il a mis a nous ini- ter aux innombrables beautés de cette belle cité flamande. A coté des Halles, dont les superbes salles contiennent d'intéressants documents du passé, s'élève une construction de la Renais sance, érigée en 1623, appelée Nieuwerk Cet édifice, dont le rez-de-chaussée est com pose' d'une série de colonnes reliées entr'elles par des arcs ogivaux surbaissés, est une véri- table petite merveille qui forme un élégant contraste avec les formes massives et impo- santes des Halles. Derrière celles-ci s'élève une belle e'glise du XIIIe siècle qui fut malheureusement res- taurée, il y a une cinquantaine d'années et a laquelle on fit des ajoutes du plus déplorable effet. Cette église, ainsi que les Halles, récla- ment d'ailleurs d'importantes restaurations, dont l'urgence s'impose si l'on ne veut pas voir bientót ces vénérables documents du de la destruction. Nous avons, a notre gran de stupéfaction, constaté que, dans la grande salie des Halles, on a installé les estrades et les décors d'un theatre qui constituent un danger d incendie. Ce danger est d'autant plus grand que la salie des archives est con tigue a cette installation foraine. Parmi ces archives, qui sont aussi pré- cieuses que considérables, nous ne pouvons nous empêcher de citer quelques rares joyaux qui nous ont passé sous les yeux. Entr'autres une charte de 1116, scellée du sceau de Bau- douin a la Hache, affranchissant les bourgeois d Ypres du duel judiciaire et des épreuves de 1 eau et du feu. Une charte de tiJ9- signée par Guy de Dampicrrc et Marguerite de Constantinople et tant d autres, d une valeur et d une rareté inestimables. Citons encore le traité d'alliance entre la Flandre et le Brabant, conclu a l'initiative de Jacques van Artevelde et authentiqué de nombreux sceaux. Des plans de 1* ville, richernent rehaussés dp motifs a la plume d'uu dessin original du XVIe siècle, montrent un système d'e'lévateur de bateaux pour rernonter le cours de l'Yper- lée. Ce qui prouve que l'idée des élévateurs de La Louvière n'est pas nouvelle. Nihil novi sub sole. Non loin de l'église St Martin fut bati le cloitre des chanoines, dont les ruines attes tent encore de précieux et superbes morceaux de l'art ogival primaire. Et la encore des ruines qui sont prés de disparattre sous les assauts du temps, si une énergique et puissante influence n'agit pas pour solliciter des pouvoirs publics les fonds nécessaires pour en arrêter la destruction. La ville est entourée d'une enceinte de for tifications qui fut élevée sous Philippe le Hardi en 1388Ces murailles puissantes et hautes, garnies de tours, n'englobèrent pas les faubourgs oü habitaient les ouvrjers qui contribuèrent tant a la prospérité de l'indus trie drapière. Les guerres ne tardèrent pas a détruire les habitations rustiques des tisse- rands et des foulons; ceux-ci quittèrent la ville pour n'y plus revenir et cet exode fut l'origine de la décadence d'Ypres. Plus tard les riches drapiers, sous le régi me espagnol, émigrèrent a leur tour vers la Hollande et l'Angleterre pour ne laisser dans la vieille cité flamande que ruinc et pauvrete'. Une promenade dans la ville constitue une surprise continuelle et un véritable régal ar- cbéologique. Ce ne sont que facades gothiques couron- nées de pignons a redents et percés a la partie supérieure de fenêtres renaissance alors que les étages inférieurs sont ajoure's de baies aux ogives surbaisse'es. Ce type de facade est caractéristique et ne se retrouve dans aucune ville flamande. A Bruges, entr'autres, les motifs de fenêtres prennent généralement toute la hauteur de la construction. Quelques jolies facades en bois offrent encore leur intéressante structure du XVe siècle. II y a quelques dizaines d'années 1 administration communale offraitune prime aux habitants qui consentaient a remplacer les vénérables vestiges du moyen Sge par des facades modernes et le lecteur se rendra

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1