ORGANE CATHULIQUE DE L'ARSOIDiSSEMENT H Ji TELEPHONE B2 GHRQMIQUE ÏPRQiSE Samedi 15 Octobre 1904 10 centimes le N° Année 89 N° 3887 Avis important Schismoerates et anticiéricaux A propos d'une nomination Au «Volkshuis» Réquisitoire d'outre-tombe Le Sacré-Cceur de Lille Jn s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du re yauine. Le JOURNAL] D'YPRES parait le Mereredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. Nous prions nos amis de vouioir bien verifier les iistes electorates, et constater s'ils y sont inscrits avec le nombre de voix auquel its ont droit. Nousavons remarqtié des erreurs impórtantes. Un des plus grands pro- priétaires de la ville, qui a incontesta- blement Irois et quatre voix, figure sur les listes avec une voix. Appe! a nos amis pour eux-momes et pour les autres. VILLE D'YPRES F0IIIE ANNUELLE avec concours pour chevaux du MERCREDI avant la Toussaint 26 OCTOBRE 1904 La Ville d'Ypres organise le 26 Octobre dans la matinee la 3e Foire Annuelle avec Concours pour Chevaux. Le" nombre considérable de chevaux expo ses en vente a ces foires impose leur visite a tous les marchands soucieux de leurs inté réts. La Ville d'Ypres présente pour le com merce des chevaux toutes les commodités désirables Facilité de communication par les voies ferrées de l'Etat et de la Compagnie; écuries nombreuses et spacieuses marché unique pour sa grandeur et son admirable aménagement. Si, au point de vue social et économique, la schismocratie ne se distingue guère du socialisme, dans le domaine religieux, les daensistes sont devenus anticiéricaux tout court. Nous n'en voulons pour preuve que les nombreux emprunts que font a la presse schismocrate les feuilles libérales et socialeu- ses. Le Recht et le Vrije Woord ne se distin- guent pas le moins sous ce rapport. Quand ce n'est pas le moniteur officiel des radicaux bourgeois ou le Vooruit qui puise dans leur répertoire, c'est la Flandre libérale. H ier encore, 1 organe du doctrinarisme j gantois reprenait pour compte un article du Recht ou M. Plancquaert écrit qu'il y a deux bourgmestres dans chaque village clé- rical. II aurait pu ajouter, fait a ce propos la Flandreque sous un gouvernement clérical, il y a deux ministères, dont l'un se réunit a Bruxelles et 1'autre a Malines. Et comme pour donner plus de poids a ce commentaire déja tres flatteur pour 1'anti- cléricalisme de MPlancquaert, la Flandre libérale ajoute Les campagnes commencent a se remuer parce qu elles comprennent de plus en plus qu elles sont victimes de cette oppression théocratique et il faut reconnaitre que les démocrates chrétiens contribuent beaucoup a ce réveil. Les annonces coütent? 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal content30 centimes la ligne. Les inse-tions judiciaires, 1 franc la ligne. Les lumóros supplémentaires coütent 10 frariïs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgifiue (exceptó les deux Flandres) s'adresser a VApence Havgs Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8. Place de la Bourse. Et plus loin La coexistence de deux bourgmestres, dans nos belles Flandres, n'a pas peu contribué a prolonger cette situation qui s'éterniserait sans Vintervention énergique des démocrates chrétiens et aussi des libéraux qui parvien- nent déja a faire lire leurs feuilles dans les villages oü, jadis, on n'aurait pas osé en regarder la couleur du papier. Ceux que la Flandre qualifie de démo" crates-chrétiens sont done en réalité les éclaireurs du libéralisme dans nos campa gnes flamandes 1 Nous ne l'avons pas fait dire a la Flandre libérale qui est payée pour le savoir. Avions-nous raison de prétendre que nos schismocrates sont devenus anticiéricaux tout court Patrie. Le Progrès demaude si Melie Eerten, nommée provisoirement comme institutrice a 1 école payante pour ülles, sera a la hauteur de sa mission. l'ourquoi pas, confrère Le Progrès semble en douter; et voici pourquoi: Berten ne sort pas de l'école normale de Tournai, mais bien de l'école normale de ïhielt. L'Ecole nor- male de ïhielt présente-t-elle toutes les conditions requises pour faire de bonnes institutrices Voila le bic Le liic pour le Progrèsc'est que l'Ecole normale de Tournai est une école officielle, et l'Ecole de ïhielt une école privée. Four nous le hiec'est d'abord que l'Ecole de ïhielt, dirigée par les Dames Vanbier- vliet, qui sont considérées dans tous le pays et par tout le monde, comme des éducatrices de tout premier ordre, vaut amplement et bien au dela l'Ecole de ïournai, quel- qu'officielle quelle soit. Nous pourrions cóter des institutrices appartenant a des families libérales, Yproises et autres, qui font honneur a l'établissement de ïhielt, d'oü elles sont sorties. Un second hie, c'est que l'administration communale se sera saus aucun doute rensei- gnée exactement au sujet des qualités de Meiie Berten, avant de la nommer même provisoirement; et que cette nomination ne sera définitive que lorsque Mell= Berten aura donné des preuves de capacité. L'ourquoi le Progrèsdoute t il de tout cela, alors qu'il ne peut pas ignorer que l'administration communale, et spécialement M. le Bourgmestre, qui a l'instruction publique dans ses attributions, font tout ce qu'ils peuvent pour améliorer l'enseigne- ment dans les écoles de la ville. S'il veut en avoir des preuves, il n'aura qu a, s'adresser sous peu aux instituteurs de l'école communale, 011 de nouvelles mesures seront prises pour mettre ceux-ci a la hau teur de leur mission. Dimanche soir une réunion a eu lieu. M. le i'résident Sobry a (ait une allocution, dans laquelle il a engagé les parents a faire fréquenter par leurs fils notre excellente école industrielle. Du Gaulois cette apréciation sur le dossier Waldeck En résumé, s'il me faillait décerner un surnom historique a 1 ancien président du conseil, après avoir iu sa justilication post- hume, je l'appellerais: Waldeck le bien intentionné II a tout entrepris, laissant a d'autres Ie soin de tout terminer, et l'homme qu'il choisissait pour achever son ceuvre, était précisément celui qui la devait dénaturer. II ne le pouvait ignorer, car M. Combes, je lui dois cette justice, n'a jamais caché ses intentions, jamais il n'a dissimulé le but auquel il aspirait. i Avec lui, du moins, on sait tout de suite j oü l'on va, et c est par ce trait qu'il se distin- gue de M. Waldeck Rousseau et surtout de M. Loubet II se peut que M. Waldeck-Rousseau n'ait jamais eu le dessein de dissoudre les con- grégations, mais il est certain qu'il se proposait de les dépouiller, et l'on n'a pas oublié un discours qui ouvrit l'ère des persé- cutions religieuses dans lequel le président du conseil allumait toutes les convoitises, excitait tous les appétits, montrant a la loule le milliard des congrégations. L n'est plus de ce monde je ne veux pas me montrer trop sévère pour sa mémoire, et je crois, puisqu'il le déclare, qu'il s'est iour- dement, grossièrement trompé qu'il a cru que l'ou pouvait doser la haine et canaliser la colère, et que, de bonne foi, il a cru re connaitre en M. Combes un modéré, un tolérant j usqu'alors ignoré. Mais que penser de Al. Loubet, qui, lui, n'a pas d excuses et ne peut se justiüer vala- blement En 1901c'est M. Waldeck qui le rap- pelle le conseil des ministres, présidé par M.Loubet,se prononga a 1 unanimité«dans le sens de la non-rétroactivité de la loi de 1901. Lorsque M. Combes prit une décision contraire, M. Waldeck-Rousseau demanda au président de la république s'il ne s'était trouvé personne au conseil pour protester. M. Loubet répondit évasivement. Cette lois encore, Ponce-Pilate se iavait les mains. Le départ des Dames de Sacré-Cceur de Lille, chassées de leur pays par la loi Com bes,a été pour leurs anciennes éièves et pour les families qui leur étaient si attachées, 1 occasion dune imposante manifestation dans leur couvent de la rue Royale. Voici les détaiis que nous trouvons k ce sujet dans le Nouvelliste A midi, la vaste cour de l'établissement de la rue Royale est noire de monde, toutes les classes de la sociélé y sont représentées; toutes n'ont-elles point ressenti les bienfaits des Dames du Sacré Cceur Les notabilités de tout Lille ont tenu k sssister a cette protestation sympatliique.La foule circule k travers les vustes couloirs cSénudés pieusement et silericieus ent com me au travers d'une maison aitrisiée par le deuil, et le deuil est dans tous les coeurs, serrés d'émouon et d'écceureaient. Seuie, sur un mur tout nu, une grande pancarte attire les regards, c'est la Déclara- tion des Droits de l'homme et du riicym et ses cinq premiers articles. Comme el Ie est d'une triste ironie, cette Déclaration, dans cette demeure dont, au mépris de leurs droits, on chasse les propriétaires qu; ont obéi k la liberté de conscience écrite en grandes lettres dans notre législation. Autour du massif central, les assistants se groupent et la supérieure, Mma de Mon- talembert, iille du grand orateur cathólique circule dans leurs rangs, apportact k tous les assistants émus la consolation aflec- tueuse dont elie a elle-même taot besoin. Les larmes brilleflt dans tous l; s yeux, tous sont découverts devant l'exilée et dans le religieux sileuce, M Selosse adressn aux Dames du Sacré-Coeur le dernier adieu au nom de tous, II montre le devoir de cette suprème visi te, qui resseniDle éirangeroent k celle que nous lerons, dans quelques jours, k ceux oue nous pleurons et il semble que nous alions nous agenouiller sur la iombe denos libertés prrdues. La cbarte que Ion peut voir sur ce mur, ajoute l'orateur, a ici la signification des inscriptions tumulaires. Ne se croirait-on pas dans une vaste néeropole, qui recevra de- main la violation du cambriolage légal Cette visite d'adieu est aussi urie visite de protestation, car tous les droits sont violés aujourd'hui en la personne dns Dames du Sacré Cceur, mais la maison de la ru Roy ale sera toujours la maison du Sacré Cceur, car tl reste la fleur d'espoir et la foi dans le jugement de Dieu el dans l'ème frargaise. Le jugement de Dieu, dit M. Selosse, nous en avons un exemple dans ia dispari- tion de ce!ui qui fut le promoteur de ces lois injustes et qui n'eut point le temps de répa- rer son ceuvre, et nous suivrons l'exsmple de nos ancétres, fidèles k leur foi et k leurs croyances. L'orateur termine en saluant les Dames du Sacré-Coeur et en émettant le vceu qu'un jour le drspeau tricolore floste au-dessous de la croix avec les mots Vive la Liber té que nous poussons aujourd'hui en signe de protestation. Ce discours de M. Selosse est acclamé aux cris de Vive la Liberté. Après lui, une dame, au nom des ancien nes éièves du Sacré Cceur, présente k M""1 de Montalembert i'hommage respectueux de toutes celles qui pleurent son départ et celui de ses dignes compagnes. Mme de Montalembert, trés émue, remer- cie des bonnes paroles qui viennent de lui être adressées et qut lui seront une consola tion au jour douloureux de l'exil. Aptès les chants du Parce Rominis et de Cor Jesu sACRATissiMUM, entonnés par tousles assistants, un dernier regard k eet établisse ment, oü elles se sont si longtemps prodi- guées, les Dames du Sacré-Cceur moment en voiture se dirigeant vers la gare. M°" la supérieure monte dans la voiture de M. de Montalembert, député, venu ac compagner sa cousine dans ca douloureux voyage. JOURNAL

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1