ORGANE GATHOLIQUE
DE L'ARRONDISSEM ENT
Nous recevons une information de
l'Hótel de ville nous avisant que le
Conseil communal se réunira
sections, Samedi proehain, el que la
suite de l'examen de la quest ion du
gaz sera renvoyée a une autre séance
publique a fixer par le conseil.
Celui-ci est appelé a examiner Sa
medi les propositions faites nar M.
l'avocat Butaye el d'autres.
TELEPHONE 52
Mercredi 7 Décembre 1904
10 centimes Ie Nc
Année 39 N° 3901
Abonnements
Harmonie Communale
Fanfare Royale
Lf question du gaz
au Conseil communal
d'Ypres
On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rcyaume.
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Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Les nouveaux abonnés pour 1906 rece
vront gratuitement le Journal jusqu'au 3
Décembre.
A l'occasion de la Sle Earbc, Concert-Pro
menade, Dimanche ir Décembre 1904, a
6 heures du soir, aux Halles (Salie Pauwels)
PROGRAMME
1. Wilhelmine allegro militaire.
E. WESLY
2. Marche du Couronnement.
Saint-Saéns
3. Confidences Gavotte. E. WESLY
4. Grandefantaisie sur les
Huguenots, de Meyerbeer
arr. par SNEL
5. Champagner Walser. Fr VON BLON
Samedi 17 Décembre, a 8 1/2 heures,
Soirée-tabagie a la salie Iweins.
Des artistes étrangers et de la ville prête-
ront leur concours a cette fête.
L'extension universitaire Catholique d'Y-
pres, donnera trois séances dans le courant
du mois de Janvier proehain.
La question du gaz, dont l'opinion publi
que est saisie depuis plus d'un an et qui
l'intéresse a juste titre, a e'té discutée et, en
partie, résolue, a la séance du Conseil com
munal du Samedi, 3 Décembre.
Les sections se trouvaient re'unies a 4 heu
res, sous la présidence de M. le Bourgmestre,
pendant qu'un public entrêmement nom-
breux, tel qu'on n'en vit jamais a une séance
de notre Conseil communal, se massait dans
les vastes corridors.
A cinq heures etquelques minutes le public
est admis. Deux sténographes du Sénat, et
les reporteurs du Journal de Roubaix et de
Journaux locaux, se placent aux tables réser-
vées a la presse. Tous les conseillers sont
présents, a l'exception de M. Canepeel. M.
le Secrétaire Gorrissen, indispose, est rem-
placé par M. Boudry, chef de Bureau.
M. le Bourgmestre-Président ouvre la
séance. Après lecture du procés-verbal de
la séance du 26 Novembre, avis favorable
surune demande de ventedetaillis.arbres etc.
de la part de l'administration des Hospices,
et fixation définitive des chiffres du budget de
1905, M. Colaert, au milieu d'un silence
religieux et de 1 attention soutenue du con
seil, et du public composé en majorite' de
libéraux, expose tous les détails de la
question, avec un calme, uneclarté et, nous
pouvons 1 ajouter, une compétence remar-
quables et remarqués.
On le sent, l'orateur est maitre de son
sujet; il ne lit point, il improvise avec cette
süreté quedonne laconnaissance approfondie
d'une affaire, qu'il a longuement étudie'e. On
le suit facilement et volontiers pendant les
cinq heures que durecette importante séance,
suspendue a peine pendant un quart d'heures
L'honorable magistrat expose que le con-
trat du gaz, renouvelé il y a vingt ans, expire
le ir Janvier 1906. Depuis un an, une com
mission, composée d éléments choisis dans
le conseil et hors du conseil communal, et
présidée par le Bourgmestre, s'est occupe'e
pendant de nombreuses et longues séances,
de la question de l'éclairage public.
Un des premiers points qui a fixé l'atten-
tion de la commission e'tait celui de savoir
s'il fallait admettre l'électricité ou le gaz.
Après avis de M. Gillon, professeur a l'insti-
tut électro-mécanique de 1 université de Lou-
vain, qui a présenté un rapport trés dévelop-
pé et tiès intéressant sur la question, la com
mission a cru devoir écarter l'électricité, qui
ne donnerait pas le résultat qu'on attend
éclairage meilleur et plus économique. Mais
l'avenir est réservé si l'électricité donnait
un avantage de i5 °/0 pour l'éclairage public,
la ville pourrait la faire adopter, comme tout
autre système, mais en donnant.a conditions
égale. la préférence a celui qui sera conces-
sionnaire.
La question de la régie a été examinée a
son tour. Mais a cause des inconvénients
quelle peut présenter, on ne s'y est pas
arrêté davantage.
L'idée d'une société intercommunale a alors
surgi. II ne s'agit pas pour le moment d'une
intercommunale proprement dite, c'est-a-dire
d'une société entre différentes communes de
l'arrondissement pour le service et l'exploita-
tion du gaz, ni même d'une société entre ces
communes et des particuliers. La loi ou la
jurisprudence administrative ne permettent
pas aciuellement la constitution d'une pareil-
le société.
Mais la ville ne pourrait-elle re'server,
dans son contrat, pareille constitution de
société et la stipuler pour le cas oü les com
munes seraient autorisées a l'e'tablir
La question ne parait pas douteuse en
droit. La commission a done pensé que la
ville pourrait donner la concession a un par
ticulier ou a une société qui, dés maintenant,
s'entendrait avec d'autres communes et
exploiteraitle gaz pour son compte.Plus tard
les communes entreraient dans la société.
Le contrat serait de 3o ans, le gaz public
se paierait 1 centime par bee et par heure, le
gaz prL-é 15 ets le metre cube, et le con-
cessionnaire accorderait 5o ets par habi
tant, soit 9000 francs, par an pour l'usage du
sous-sol.II s'engagerait dés maintenant a se
soumettre a un contrat, stipulant pour la
ville la possibilité de son entrée dans une
société intercommunale proprement dite.
M. le Bourgmestre dit que deux soumis-
sionnaires accepteraient Ia concession avec
cette dernière clause M. J. De Brouwer, de
Bruges, un technicien des plus distingué et
qui aiait ses preuves, et M. l'avocat Butaye
et consorts,qui viennentde faire leurs propo
sitions a l'instant même.
Le 23 avril 1904,1e concessionnaire actuel,
M.Alfred Valcke, nous fit trois propositions
fermes A) Une société en participation avec
la ville, dirigée par des administrateurs
nommés de part et d'autre. Le gaz serait
livré au prix de 10 centimes a la ville et de
i5 aux particuliers. La concession serait
de 33 ans, avec les conditions de prix ci-
dessus et une ristourne de 9 000 fr. C) Dans
une troisième proposition, le gaz serait livré
a 12 centimes uniforme'ment, mais sans
ristourne.
Des trois propositions, la première ne
serait pas légale j la troisième, en apparence
favorable aux particuliers, serait préjudiciable
a la caisse communale, done aux contribua-
II est incontestable que si le gaz est meil
leur et notablement moins cher, la consom-
mation augmentera nécessairement. II n'exa-
gère pas en disant qu'au bout de peu de
temps, Ypres qui consomme déja 5oo,ooo
mètres cubes, seul consommera un million
de mètres cubes. Aujoutez y Poperingbe et
Warneton avec quelques autres communes,
et vous arriverez a une consommation de 2
millions, dès que la concession sera étendue a
ces communes,c est-a dire l'année prochaine,
le concessionnaire pour Ypres étant certain
d'obtenir en même temps les concessions de
Poperinghe et de Warneton.
Supposons done que, après 2 ou 3 ans, ou
davantage, nous entrions dans l'intercommu-
nale ce que nous ne lerons pas si l'exploi-
tation des trois concessions au moyen du
gaz fabriqué a Ypres et distribué sous haute
pression a Poperinghe et a Warneton, nous
parait peu ou pas favorable, que sera le
résultat financier de notre intervention
Je crois que le débit total des trois villes
sera de 2,000,000 mètres cubes, si Ton com
pare la population de ces trois villes a celle
des villes du pays et de l'étranger oü la con
sommation est d'autant.
Ces 2 millions de mètres cubes coüteraient
d'après les calculs les plus probables, 81,000
francs, soit 4. centimes le metre cube. En
revendant le gaz a un prix moyen de 11 cen
times au metre cube, la société toucherait
220,000 francs, soit un bénéfice de 139,000
francs. -V
La ville prendrait des actions jusqua co,V-
curence d'une somme a déterminer. Son
capital de 225 a 3ïo,ooo francs rapporterait
5%, alors que la somme a emprunter a eet
effet ne lui coüterait, amortissement compris
que 3,5o nous aurions en outre une part
dans les be'néfices.
II va sans dire que nous ne nous engage-
rions dans la société que le jour oü nous con-
staterions qu'elle est en bonne voie.
M. le Bourgmestre conclut a l'adoption
du projet de contrat,avec la stipulation d'une
intercommunale éventuelle.
M. D'Huvettere combat le projet d'inter-
communale qui, d'après lui, pourrait être
mauvais pour la ville. Le concours des loca-
lités moins importantes pourrait faire de'faut;
elles trouveraient peut-être un système meil
leur pour elles. II préfèrerait une société
en participation entre la ville d'Ypres seule
et un concessionnaire.
M. Sobry nest pas non plus partisan d'une
intercommunale. II préfèrerait adjuger la
concession.
M. le Bourgmestre re'pond aux deux ora-
bles la seconde seule correspond au mini- J teurs puis il est procédé au vote sur
mum des exigences de l'administration com
munale. Elle serait acceptable si MValcke
voulait étendre sa concession, dès mainte
nant, a d'autres communes et notamment
a Poperinghe et Warneton et s'engager a
entrer a"ec les communes de l'arrondisse
ment dans une société, ainsi qu'il a été dit
plus haut. Mais M. Valcke ne veut pas de
cette condition. II se tient a ses propositions
A, B ou C.
Faut-il maintenir l'éventualité en ques
tion? Elle est prévue dans l'article2 du projet
de contrat. En votant eet article tel
vous voteriez cette éventualité.
J'estime qu a conditions égales, il y a lieu
de consacrer le principe d'une intercom
munale, a cause des avantages qu'elle peut
présenter.
les ar-
que,
tides un et deux. Ce dernier, qui consacre !e
système de l'intercommunale, est vote' par
12 voix contre 2 M. M. D'Huvettere et
Sobry
A 8 1/3 heures, Ia séance est suspendue,
puis reprise après un quart d'heure. Tous les
autres articles sont vote's a l'unanimité l'en-
semble du projet principal est voté vers 10
heures, par 12 voix contre 1 M. D'Huvet
tere,) et une abstention (M. Sobry).
M. le Bourgmestre rend un juste homma
ge aux membres de la commission, puis léve
la séance en annoncant que les projets anne
xes seront examines dans une prochaine
séance.
Nous espérons pouvoir reproduire, dans
notre proehain numéro, la discussion entière
d'après la sténographie.
JOURNAL D'YPRES