QHROMQUE YPBOISE
Le Vadécardisme beige
Franc-Maconnerie
et Politique
l e gaz a Ypres
A nni versa ire
A cl es officiels
Faits divers
Gorte, 16 Janvier.
Monsieur,
En garnison a Corte, je lis un peu tard
dans un journal de Paris, l'ordure publiée
sous votrenom contre mon père, lieutenant
colonel a Toulouse.
Vous vous attendez sans doute, monsieur,
a me voir apparaitre pour vous administrer
a formidable votée a laquelle votre intelli
gence cultivée n'a pas du vous faire douter un
seul instant que vous ayez droit.
J'ai l'honneur de vous informer que votre
espe'rance ne sera point décue.
En attendant le plaisir de vous rencontrer
a Toulouse pour cette petite formalité, rece-
vez, monsieur, l'expression du mépris pro-/
fond que tout gentleman doit accorder a s-jn
goujat.
M. ADENQfr.
Que le F.". Tranier se prépare/a cueillir
les palmes du martyre.
Les révélations du Courrier de Bruxelles
sur les menées maQonniques en Belgique
inquiètentet incommodent visiblement les
Frères.*. Trois.". Points.". et leurs répré-
sentants dans la presse.
L'Etoile demande ce qu'il y a de repre
hensible dans l'organisation d'une enquête
comme celle provoquée par le Grand Oriënt
contre les couvents. Nous voudrions bien
eonnaitre l'opinion de VEtoile sur les pro
cédés dont les masons ont usé, notamment
a Bruges, pour se procurer certains ren-
seignements, jetant leur dévolu cornme
missi dominici sur de pauvres gens qui, la
plupart du temps, iguoraient même la
portee des investigations auxquelles on
les poussait.
Autre question, d'ordre plus général A
quoi doit servir cette enquête La magon-
nerie n'a, satis doute, pas entendu donner
un coup d'épée dans l'eau ou, par amour
de 1'histoire de la charité et de l'instruotion
en Belgique, elle ne désire pas écrire la
monograpbie des couvents. La magonne; ie
veut, par son enquête vadécardisóe, amasser
des matériaux pour la guerre d'extermina-
tion, qu'elle se flatte d'entreprendre coutre
la liberté d'association, le jour ou le bloc
anticatbolique disposerait dela majorité
aux Chambres. En France, le combisme n'a
pas agi différemment.
La git, pour nous, l'importance des
révélations du Courrier de Bruxelles,
auxquelles il sen ajoute cbaque jour de
nouvelles. Ainsi notre confrère bruxellois
vient de publier letexte d'une décision du
Grand Orient de Belgique ordonnant
l institution d'un bureau parlementaire, au
service des gauches libérales. Les repré-
sentants libéraux sont done bien les pan-
tins de la loge.
Le mot est parlementaire. Et ce qui
mieux estil est vrai.
Le blue liberal s cialiste
préparé dans les Loges
Le Courrier de Bruxelles continue ses
révélations au sujet de la franc-maconnerie.
Elles complètent ce que nous avons dit de
l'influence de la secte dans nos affaires.
Maintes fois, la presse catbolique a en-
registré les aveux significatifs échappe's aux
Francs Macons. Rappelons-en quelques-uns:
Dès 1845,1e F.-. Grisar, orateur de la L.".
la Persévérance a Anvers, disait dans une
réunion tenue le i3 février
Unis par toutes les forces du coeur, de
l'intelligence et de la volonté, nous serons
d la tcte du parti liberal... Je n'entends
point remorquer le parti liberal rnais le
libéralisme sera nous, nous serons sa pen-
sée, son ame,sa vie,nous serons lui enfin!
Dans la réunion plénière des Loges a
Bruxelles, le 14 juin 1854, le F.". Bourlard,
G.". Orat.".,disait
II est non seulement du droit, mais du
devoir de la Maconnerie de s'occuper de
matières politiques et religieuses, paree
que e'est la que nous trouverons la réalisa-
tion de toutes les théories dont nous nous
occupons. n
Dans la même réunion, le F.". Theodore
Verhaegen, Gr.-. Maitre, s'écriait
Si notre opinion a triomphé, je dis que
ces: a la Maconnerie qu'elle le doit. La
Maijonnerie s el;st joujours mêlee activement
aux luttes pol/ajques
En 1856, uj|ne Loge ayant demandé au
Gr.". Orient siL un a[ener a \e droit de
demander a ujn $gs memfrres entré dans la
vie politique Mgs eXpHcaiions sur [es acies de
sa vie poliljique je (qr -Maft.-., M.
Théodoreij /erhaegen, a développé sa répon-
se, en un/pi.-. de dimension, dans laquelle
il disait notamment
<l ye Gr.". Orient décide que non settle
ment^ jes p0ges on( ie droit, mais le devoir
%urveiller les actes de la vie politique de
c 'eux de leursmembres quelles ont Jaitenlrer
dans lesfonctionspolitiques.
L'union étroite du libéralisme et de la
Franc-Maconnerie est encore affirmée par le
F.". Goblet d'Alviella, disant le 6 aoüt 1887:
Pour combattre un semblablc adversaire
l'Eglise de Rome, seul ie parti liberal
sera en force, s'il complete son programme
politique par le système de doctrines posi-
tives et harmoniques de la Franc Macon-
nerie, s'il comprend enfin, que la Franc-
Maconnerie est la philosophie du libéra-
lisme.
C'est ce même F.". Goblet,qui Fan dernier
au Sénat, avait le front de nier que la franc-
maconnerie s'occupe de politique
Le groupe Yprois a publié un livrejaune,
sorti des presses du Progrès.
11 faut lire cela d'un bout a 1 autre. Si cette
lecture met votre patience a l'épreuve, vous
aurez du moins la consolation d'avoir lu deux
discours intéressants bacle's en cinq sees (sic)
et des conclusions qui, nous vous l'assurons,
vous dédommageront de votre lecture.
A la réunion de la Bourse, M. Froidure a
déclaré qu'on avait entendu Monsieur le
Bourgmestre exposer avec beaucoup d'ha-
bilité la question de l'éclairageen
i) ironiste (sic) parfait, il a exécuté froide-
ment, tout en le couvrar.t de fleurs, l'ho-
norable concessionnaire actuel.
Quant a l'habilite' de Monsieur le Bourg
mestre, nous n'insisterons pas. L'honorable
magistrat a cherché a être vrai, exact, clair
et persuasit. G'est tout.
II a été modéré vis a-vis de M. Valcke,
tellement modéré, nous a-t on dit, qu'il n'a
répété en public aucune des observations
qu'il a adressées a M. Valcke en commission,
tellement modéré qu'il a peut-être dépassé
la limite de la modération on le lui a fait
observer.
Mais des fleurs Oü a-t-on vu des fleurs
Quand on consulte les consommateurs du
gaz, même des libéraux, même de ceux la
qui ont signé la pétition Valcke, ils vous
répondent ca, c'est de la politique Mais
le ga\
A nous, dit encore M. Froidure, a nous,
le groupe Yprois, il a lancé le salut géné-
reux de trop tard, MESSIEURS LES
Yprois i
Le Bourgmestre n'a pas dit cela, pas plus
qu'il ceux Yprois et autres qui ont fait des
propositions verbales il leur a ditvous
vene\ trop tard, MESSIEURS. Et il a prouvé
qu'ils venaient en elfet beaucoup trop tard,
non comme Yprois, mais comme obstacle.
M. Froidure dit encore que MM. D'Hu-
vettere et Sobryles enfants terribles du
conseil, ont fait un louable effort en faveur
du statu quo.
Du STATU QUO 1
On pourrait tirer l'échellc après celle-la,
si l'orateur n'avait ajoute' que Messieurs les
conseillers, subjugués par la parole per
suasive et entrainante de M. le Président,
ont prononcé en une heure et demie, j36
oui. Un vrai record
Oui, un record de vertigineuse multiplica
tion. Nos felicitations a M.Robert Froidure.
On peut dire tout cela dans un meeting
M. Froidure, et après lui M. Butaye, ont
soutenu que M. De Brouwer ferait a Ypres
le commerce de charbons.
Or, au moment oü ils parlaient, M. De
Brouwer s'était engage depuis longtemps
a ne point faire ce commerce depuis, on
a ajouté la defense, acceptée aussi par M.
De Brouwer, de ne faire ce commerce ni
directement, ni par intermédiaire. Ce a quoi
ni M. Valcke ni le groupe Yprois ne se sont
engage's.
Mais assez. II faudrait, pour analyser et
réfuter les discours de MM. Froidure et
Butaye, répondre a toutes leurs allégations,
insinuations, inexactitudes et contre-ve'rités.
Les lecteurs de la brochure l'auront fait
avant nous.
Un mot au sujet de la fin du discours de
M. Butaye. L'honorable avocat ne deman-
dait plus que deux choses pour le groupe
Yprois
i° Que M.De Brouwer füt dümentprévenu
que le cahier des charges sera exécuté contre
lui, et que son usine devra avoir, dès ori
gine, la capacité de faire 6000 m. c. par jour,
que cela soit utile ou inutile, peu importe.
2° Que le concessionnaire ne pourra, ni
directement, ni indirectement faire le com
merce de charbon, sous peine de résiliation
avec dommages-inlérêls
Or, ces deux conditions ont été remplies
et au-dela Voila done M. Butaye sptisf'ait,
et au-dela aussi 1 Que pourra-t-il bien
répondre encore, a moins qu'il ne soit vrai
de dire qu'un avocat nest jamais k bout de
paroles
Dans le mémoire ajouté aux discours de
MM. Froidure et Butaye, le groupe Yprois
prétend que la ville d'Ypres était engagée
avec M. De Brouwer. Or, la commission
avait exprimé l'avis que, dans le cas 011 le
conseil communal approuverait le projet de
société d'exploitation du gaz des villes
d'Ypres, Poperinghe et Warneton, on s'en-
tendrait avec M. De Brouwer, le seul qui
acceptat alors l'intercommunale le groupe
Yprois n'étant pas encore né.
Et c'est ainsi que, malgre' une apparente
contradiction, les trois villes soeurs ont pu
décider en principe qu'elles denneraient leurs
concessions au même concessionnaire, pour-
vu, bien entendu, que chacune de ces villes
a part entendït entrer dans la combinaison.
Et le contrat de chacune d'elles a été voté
défnitivement et séparément, en Décembre
par Ypres, en Janvier par Poperinghe et
Warneton.
M. le Bourgmestre d'Ypres, contrairement
a ce qu'ose écrire M. Buraye, na done donné
aucune parole en dehors de la connaissance
de son conseil.
M. Butaye le sait, mais il feint de l'igno-
rer, et il chicane sur des mots.
M. l'avocat Butaye est plus généreux lors-
qu'il écritNous reconnaissans volontiers
que c'était peut être une louable et gond
ii reuse ambition de la part de M. Colaert
député de l'arrondissement, de vouloir
doter celui-ci et tout particulièrement,
Poperinghe, sa ville natale, d'un éclairage
perfectionné et commode
Ne dites pas peut être, Monsieur nous
croyons que cela est certain. Et le Députéa
eu raison de chercher a favoriser les intéréts
de ses commettants, tout en sauvegardant
ceux de ses administrés Yprois.
Le contrat d'Ypres a été rendu tellement
favorable a la ville, que M. D'Huvettere l'a
reconnu en cessant son opposition que ni
M. Valcke, ni le groupe Yprois n'ont pu
croire a la chose que M. Butaye lui même
a avoué que si les deux conditions dont
nous avons parlé ci-desus étaient remplies,
il serait satisfait
Après cela, M. Colaert a fait son devoir
en sa double qualité de Bourgmestre d'Ypres
et de Représentant de l'arrondissement. Tous
ses commettants lui en saurontgre',quoiqu en
pense peut-être le naïf et zwanzeur groupe
Yprois.
Ge groupe, nous l'avons déja dit, n'est et
n'a été qu une personne interposée, M. Nolf
a eu la malice de ne pas intervenir dans
toute cette affaire, pour ne froisser ni Pope
ringhe ni Warneton. II a laissé agir Le Pro
grès et le Groupe Yprois.C'est peut-être
habile, mais Je bout de l'oreille passé
Poperinghe et Warneton sauront que,
malgré l'opposition libérale d'Ypres, ils doi-
vent le gaz aux deputes catholiques, et la
ville d'Ypres sera satisfaite d'avoir le gaz a
des conditions incontestablement meilleures,
au point de vue de sa durée 3o ans au lieu
des 35 années de M.Valcke de l'extension
territoriale de l'éclairage au gaz éventuel-
lement les sections rurales contre laquelle M.
Valcke et le groupe Yprois s'insurgeaientet
même du prix car, grace a l'intercommu
nale, le prix pourra encore être abaissé
Nous ne parions pas aujourd'hui de la
qualité du gaz public et privé. Nos conci-
toyens pourront en juger, par comparaison,
a partir du ir Janvier 1906!
Une discussion a été engagée au Conseil
communal de Bruges au sujet du contrat
d'Ypres.
M. Termote, radical, et M. Minneboo,
démocrate, ont demandé le ga\ comme dans
le contrat d Ypres. Nous reviendrons sur
eet incident fort intéressant.
II y a aujourd'hui, tr Février, 14 ans que
les libéraux ont êté chassés de l'Hotel-de-
ville d'Ypres par le corps électoral.
C'était pendant cette inoubliable nuit
que les libéraux avaient été empêchés, par la
vigilance des catholiques,d user des moyens
habituels d intimidation et autres, grace aux-
quels ils s'étaient jusque la maintenus au
pouvoir.
Ti rage au sort
Présidents effectifs et suppléants
ARRONDISSEMENT D'YPRES
Ypres. Montens, L., juge au tribunal de
première instance, a Ypres. Veys, H.,
juge au tribunal d# première instance, a
Ypres.
Poperinghe. VanMerris, F.,bourgmestre,
a Poperinghe. Boucquey, G., notaire a
Poperinghe.
Proven. De Bosschere, E., juge de paix,
a Rousbrugge-Haringhe. Ilaghebaert IL,
notaire, a Proven.
Eiverdinghe. Van Daele, F., juge d'in-
struction, a Ypres. Vandaele, A., bourg
mestre, a Vlamertinghe.
Langemarck. Angiitis, E., juge de paix,
a Passchendaele. Parret, EL, juge de paix
suppléant, a Zonnebeke.
Gheluvelt. Le commissaire d'arrondissl-
ment. Vuylsteker, J., bourgmestre, a
Gheluvelt.
Neuve -Eglise. Le commissaire d'arrondis-
sement. Titeca, A., bourgmestre de Neuve-
Eglise.
Warneton. Moens, L., juge de paix, a
Messines. Godtschalk, A., bourgmestre
de Warneton.
Wervicq. Derrevaux, A juge de paix, a
Wervicq. Van Elslande, A., bourgmestre
de Comines.
COMINES
Un drame sanglant a mis dimanche
soir en émoi la petite ville de Comines. Le
nommé Louis Grimonprez, qui expulsé
pour inconduite de Ia demeure paternelle,
méditait des proiets de vengeane contre les
siens, entrait dimanche soir dans le cabaret
Au Progrès, acluellement exploité par ses
parents.
Grimonprez, qui ne semblait par le moins
du monde pris de boisson, supplia sa mère
de lui rendre sa place au foyer paternel. Mm'
Grimonprez, croyant a la sincérité du repen-
tir de son fils, lui permit de revenir le lende-
main.
A l'heure de la retraite, 11 h. les
quatre derniers consommateurs quittèrent
l'estaminet. Parmi eux était Cyrille Grimon
prez, 27 ans, frère de Louis et domestique a
la ferme Hazebrouck. Louis Grimonprez
sortit a son tour. On n'entendit pas un cri,
pas une parole.
Et pourtant, moins d'une minute après,
comme l'ainé des Grimonprez fermait ls
porte du cabaret, il recut presque dans ses
bras le corps inerte de son frère Cyrille,
frappé de deux affreuses blessures au sein et
au coeur. II n'y avait pas de doute un fratri
cide venait d'ensanglanter le seuil du Prtr
grès.
La police prévenue.proceda a l'arrestatio»
de l'assassin, qui se déshabillaït tranquilk
ment dans son logement et n'essaya pas d'
nier on trouva dans sa poche le coutea'
ensanglanté, qui avait servi au crime.
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