L'ARRONPISSciji
A
Mercrec/i 8 Février 1905
10 centimes Ie N
Annéi 40 N° 3918
FETES
Dimanche 26 Février
Samedi 11 Mars
Mercredi 22 Février 1905
A TRAVERS
FILE DE JA VA
Aniialcoolisme
Repos dominical
Un attentat a Cronstadt
Situation grave en Sibérie
UNE ROMRE
contre Habitation
de tl. Désiré Ducarin
n
s'abonne rue au B cur re, 36,
Ypres, et tous les bureaux \de poste du rryaume.
Dimancbe 19 Février Saint-Trond 45 procés pour coups, blessures
Ext ertsion Universitaire
Catholique de Louvain
a 8 b. du soir, a la Safe I 4eins,
Conférence du R. P. D1ËRCKX,
professcur a la facullé des Sciences
de Namur,
habitants, fêtes indigèues, e!c
Geile conférence sera agrémenice de
projections lumineuses, dVptès les
clichés fails par l'oraleur.
Eulrée: 1 fr. pour lts personnes
non munics de cartes pour toule la
saison.
Explosion dans une usinc
Les télê grammes arrêtés
A CO MIN ES France
Sang-froid d'un
ouvrier
descente du Parquet.
de rnort.
L'émotion k Comities
- Une
[Menaces
Découverte de l'engin
L'enquête judiciaire La coin-
position de la bombe
auE
i
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de '.'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c.| par an
pour tout le pays pour l'étranger le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déoembre.
Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adressb ci-dessus.
Les annonces cofitent 13 centimes la ligre Les réclames dans le corns du journa
eoutent 30 centimes la ligne. Lest iwtions judiciaires, franc la ligne. Les
tuméros supplémentaires eoutent 10.' franis les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de B.elgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser a
VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse
Cette statistique.qui vient d être terminée,
établit que pendant l'année 1904 il a eu a
rébellion
Soiree dramatique au Volkshuis, par la
section dramatique de la Garde Catholique.
Grand Concert a la Salle Iweins, par la
Fanfare Royale.
Soirée-Tabagie a la salie Iweins, par la
Fanfare Royale.
M. L'ABBÉ LEMMENS, la vaillant antago-
niste de ralcoolisme, écrit dans la Gazette de
Liége a propos de la récente stattstique offi-
cielle,qui porte a plus de 200,000 le nombre
des cabarets dans notre pays.
(i Un excellent remède, a été employé
déja avec succès dans 58 communes de Bel-
gique, a la grande satisfaction des parents et
des honnêtes cabaretiers. Ce remède n'est
autre que le reglement communal sur l'ou
verture des nouveaux débits deboissons dans
les communes les autorités communales ont
le droit de prendre a eet égard telles mesures
que le souci de l'hygiène et de la moralité
publiques comporte.
Ces règlements exigent généralement, que
le local servant de débit mesure 25 mètres
carrés, qu'il soit au rez-de-chaussée, et qu'en
ce rez-de chaussée il y ait une cour ouverte
avec latrines, etc.
Le plupart des 58 règlements stipulent, en
outre, une taxe d'ouverture, allant de 5o a
3oo francs.
Voila certes une indication pour la propa
ganda des apötres de la Tempérance cette
mesure est aussi efficace que facile a exécu-
ter pour 1 avenir,
Le Conseil communal de St-Trond, ville
de 14,000 habitants, est saisi en ce moment
par deux de ses membres, MM. les docteurs
Timmermans et Quintens, d'une proposition
tendant a règlementer l'ouverture de nou
veaux débits de boissons. Le Conseil, avant
de voter, a voulu sentourer de tous les
renseignements desirables et a chargé ces
Messieurs de faire une enquête sur les caba
rets de la bonne ville de St-Trudon.
et violences, 1 5 pour outrages et
envers la police,3 pour vagabondage,26 pour
vols, abus de confiance 90 p. c. de ces
délits ont été commis sous l'influence de la
boisson, bien qu'il n'y ait eu que 5o buveurs
que la police ait cru devoir conduire a l'ami-
go, et qu'en tout celle-ci n'ait dressé que 60
procés pour ivresse publique.
Dans cette seule année, 26 nouveaux cafe's
ont été ouverts a StTrond;cela fait que
pour 3,ooo maisons, la ville compte 5oo
débits de boissons, soit en défalquant les
hospices,couvents,et en comptant un ménage
de cinq personnes par maison, 1 café
ponr 46 habitants ou I café pour 9 hommes.
L'enquête a prouvé en outre que 175 cafés
sur 3oo n'ont pas une surface de 25 m c.
100 n'ont pas même 20 m. c.
8 n'ont pas de cour
4 n'ont pas une deuxième place au rez de-
chaussée (oü puisse se réunir la familie).
II n'y a pas le moindre doute, qua la
suite de cette enquête, le Conseil communal
de St-Trond ne vote bientot le règlement
propose'par MM. les docteurs Quintens et
Timmermans.
Que nos communes imitent la ville de St-
Trond ce sera peut-être la meilleure mesure
anti-alcoolique qu'on ait pris en Belgique
depuis de longues anne'es elle s'impose
d'autant plus qu'elle ne heurte aucun intérét,
qu'elle respecte les situations acquises et
qu'elle sert admirablement la cause de
l'hygiène et de la moralité publiques.
La Patrie de Bruges rappelle opportuné-
ment 1 interprétation donnée naguère par un
ennemi déclaré de 1 Eglise, feu de F.\ Bara,
a la loi du X Germinal an X qui fixe au di
manche le repos hebdomadaire des fonction-
naires publics
Si le dimanche n'est plus un jour de fête
légale, il a été conservé comme jour de repos
pour les fonctionnaires publics. Ce jour est,
sans conteste, celui qui convient le mieux
pour la cessation des travaux, puisqu'il
coincide avec une fete de la religion de la
majorité mais nous devons faire observer
que sa fixation ne dépend d'aucune considé-
ration religieuse et que la loi pourrait le
changer...
N'est-ce pas l'aveu formel qu'une loi domi-
nicale n'est pas nécessairement une loi
religieuse
M. Thonissen n'est pas moins catégorique
en ce qui concerne les art. 63 et 1037 du
code de procédure. Voici l'opinion de cet
auteur
Ces articles sont encore en vigueur. La
loi qui détermine les pouvoirs des officiers
ministériels peut, sans porter atteinte a la
liberté de conscience et de culte, leur impo-
ser fobligation de ne pas instrumenter a
certains jours de'terminés. L'art. 63 du code
de procédure, qui défend d instrumenter les
jours de fête légale, ne blesse pas plus la
liberté religieuse que l'art. 1057 du même
code, qui défend d'instrumenter la nuit, ne
blesse la liberté individuelle des huissiers. Le
législateur a incontestablement le droit de
tracer ces regies, par égard pour les senti-
Une explosion mystérieuse s'est pro-
duite aujourd'hui a Cronstadton a fait
sauter un atelier de chaudronnerie et de
ferronnerie appartenant a l'industrie pri-
vée, mais travaillant pour la marine de
l'Etat. II n'y a, fort heureusement, pas de
perte d existences a cléplorer.Les batiments
ne forment plus qu'un monceau de ruines et
les dégats dépassent vingt mille roubles.
Plusieurs journaux disent qu'hier,
depuis le matin jusqu'a quatre heures du
soir, le gouvernement russe a conservé
l'usage exclusif des télégraphes sitériens et
que tous les télégrammes privés pour la
Mandchourie ont été refusés.
C'est la première fois que le gouverne
ment russe arrête les communications télé-
graphiques avec la Sibérie, et ce fait est
con8idéró comme significatif, étant donné
que 1 agitation s'est répandue dans le pays.
1 cs troubles du Caucase
Les désordres n'ont pas cessé durant
ces derniers jours. Quelques uns des agi-
tateurs qui ont répandu vendredi soir des
proclamations, ont été emprisonnés.
Dimanche matin, une foule d'eaviron 3Ü0
personnes, drapeau rouge en tête, a répan
du des proclamations et tiré des coups de
revolver sur des agents de police qui vou-
laient s'emparer du drapeau rouge. Trois
agents de police ont été blessés, dont deux
assez grièvement. La foule a pu être dis-
persée par la police aidée des Cosaques.
Un autre agent de police a été blessé.
Le Caucase est le seul journal qui pa
raisse.
ments religieux et
population.
le repos habituel de la
La population cominoise tout entière a été
vivement impressionnée, hier, par la décou-
verte d'un engin qu'une inspection sommaire
permet déja de croire meurtrier, quoique
d une confection peut-être un peu primitive.
Tout laisse croire a un attentat dont le
sang froid et la bravoure d un ouvrier a fait
éviter les terribles effets.
Quels qu'aient été les mobiles de cette
tentative criminelle, les hommes de cceur de
tous les partis seront unanimes a la flétrir et
a réprouver les funestes idéés qui en ont fait
germerle projet dans le cerveau de quel
que malheureux fou.
Ceci dit, abordons le récit de cet événe
ment qui cause une si douloureuse emotion
dans toute la region
Mardi matin, vers cinq heures. un ouvrier,
M. Paul Bernard, passait dans la rue de la
Gare, lorsqu'il apercut prés de la porte de la
maison de M. Désiré Ducarin, maire de
Comines,une mèche allumée.
Intrigué parun fait aussi anormal, il s'ap-
procha et vit, cachée, dans le coin de la
porte, une boïte en fer blanc, assez sembla-
ble a celles dans lesquelles on met en réserve
de l'essence pour alimenter les moteurs d'au
tomobiles..
Sans perdre un instant, il éteignit la
mèche en la frappant de sa casquette, puis il
alla en toute bate avertir le garde champêtre,
MLecluse.
M. le commisaire Escassut, prévenu a son
tour, fit mettre la bombe dans un seau d'eau
et la fit transporter dans une salie de l'Hötel
de Ville.
M. Escassut s'empressa d'avertir le Par
quet de la sinistre découverte.
M. Carré de Malberg, juge destruction,
accompagné de M. Flahaut, greffier, et d'un
employé du laboratoire municipal de Lille,
est descendu a Comines par le train de deux
heures et demie.
M. Carré de Malberg a questionné d'abord
M. Bernard sur sa découverte, puis il s'est
rendu a l'Hötel de Ville pour examiner la
bombe.
C'est une boite en fer- blanc de vingt centi
metres de longueur sur quinze de hauteur.
Elle renfermait de la poudre a canon, des
cartouches, de la ferraille, des lames de canif
et un petit flacon contenant un liquide in
flammable, dont on n'a pu déterminer la
nature, et dans lequel trempait l'extrémité de
la mèche.
La boite et son contenu, qui pesait environ
trois kilos, a été mise sous scellés et envoyée
a Lille pour être examinee par un expert-chi-
miste.
On n'a aucune indication sur l'auteur de
cette tentative.
Le matin, dans l'usine, on a trouvé des
papiers contenant contre M. Ducarin des
menaces de mort et d'incendie.
Les magistrats ont repris le train de 6 h. 11
pour Lille.
La gendarmerie de Quesnoy est charge'e
de continuer l'enquête.
II est a noter que l'honorable maire de
Comines, M. Désiré Ducarin, et Mme Du
carin sont a Nice depuis plusieurs jours déja.
Cette absence laisse done supposer que
l'attentat, si attentat il y a, ne visait point sa
personne, mais plutot quelqu'un de son
entourage, a moins qu il soit la manifestation
de la haine d'un anarchiste contre un magi
strate
La nouvelle d'une tentative anarchiste s'est
répandue comme une trainee de poudre dans
Comines, malgré l'heure matinale de sa
découverte.
Pendant toute la journée,les commentaires
allaient leur train.L'indignation,une certaine
incrédulité et, en général, une veritable stu-
peur, se manifestaient partout. Les allées et
venues des magistrats ont été suivies avec
une vive curiosite' par les habitants, peu
habitués, a des crimes de ce genre.
Nous ne pouvons relater tous les on-dit,
préférant atlendre qu'une enquête sérieuse
fixe l'opinion publique sur un certain nombre
de points encore obscurs.