Mereredi 15 Mars 190S
Année 40 N° 3297
10 centimes le N°
La Guerre Russo-Japonaise
Conférences
Les lecons de la grève
bureaux
Beurre,
s abonne
rryaurne.
L'Ördre do Batlrecn retraile...
EfFroyublc debacle
articulable déroute
Reddition en masse
Les chances dc paix
Los annonces coCitent
par. an
Le J OBNAL D'YïRES parait lo Mcrcredi ei le Paraedi.
Le prix do l'abonnement, payable par anticipation, est de 5
tout ie pays; pour l'étranger le port en sus.
les abonnerr.enU "sont d'un an et se régularisent fin Déeembre.
I articles el communications doivent étre adressés franco de rort a l'artresse ci-dessus.
13 centimes la ligra Le.? réclames dans le corps du journa
coüteutSO centimes la 1 gne. Les ms-tions Judiciaires, 1 franc la ligne. Les
luméros supplémentaires coütent 10 trams les cei.t exemplairos.
Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Fiandres) s'rrtresser a
VA(jence Havas Bruxeiies, rue d'Argent, n° 34 et a Paris,». Place de la Bourse.
Jusqu'au moment oü la nuit est tombée
hier,7 mars,la colonne de gauche dc 1 armée
Ju general Okuaeu un combat acharnée prés
de Li-Kam Pou, a 7 milles au Nord du
cours du Houn Ho et a 5 milles a l'Ouest du
chemin de fer.
Les Russes étaient trois fois supéri. urs en
nombre aux Japonais. Les Pusses ayant
recu de forts contingents du Sud, se préci-
pitèrent hors de leurs tranchées conlrc les
Japonais qui avancaient. 11 en résulta un
vif combat corps a corps, les soldats se ser
vant de leurs ba'ionnettes et les officiers de
leurs épées.
Les pertes russes ont dépasse' dix mille.
Les peites japonaises ont dépasse' de tics peu
trois mille Les cadavres russes ont e'té lais-
sés en monceaux sur le terrain. Parmi eux,
on distinguait beaucoup d officiers d'e'tat-
major.
Hiersoir, une partie de l'extrémité gauche
de l'armée est arrivée au chemin de fer entre
Moukden et Tiding. Elle a detruit la ligne et
et a empcché ainsi les trains de se diriger
vers le Nord.
Les Russes ne retirent aujourd'hui en forts
détachements vers le Nord, le long de la
grand'route. lis croientqu'il y a une division
japonaise tout entière en dehors de la ligne.
U11 detachement considerable s'est porté sur
la grand'route pour couper la retraite aux
Russes.
De nouvelles troupes venant de l'armée de
gauche ont été jete'es hier soir sur la ligne du
chemin de fer et elles changeront probable-
ment le re'sultat de la bataille.
Sans le chemin de fer, les Russes ne peu-
vent pas transporter leurs blessés, pas plus
que leurs grosses pièces de canon,qui tombe,
ront trés probablement entre les mains des
Japonais.
Les troupes russes au centre, prés du
chemin de fer ont commence la retraite a
minuit. Les Japonais les ont poursuivis
vivement et on capture quelques grosses
pièces d'artillerie et des canons automati-
ques.
L'aile droite de l'armée du général Oku
attaque aujourd'hui la station de Fu-Chia-
Tun, a dix milles au sud de Moukden. Cette
station est le point d'embranchement du
chemin de fer de Sin Min-Ting qui se trouve
a letat de projet. La gare est trés bien forti-
fie'e. Elle est entourne'e de forts ouvrages de
campagne et les Russes l'ont défendu avec
obstination.
Le centre opère contre les villages dans
Tangle Nord Ouest du chemin de fer. Les
Russes, a ce point, ont de forts ouvrages
qu'ils ons défendu avec une grande bravoure.
Les Japonais ont occupé a midi les villages
sur la route principale a 5 milles au Sud de
Moukden et ils continuent la poursuite. Les
Russes se sont retirés en toute hate vers le
Nord.
De forts détachements russes quittent
constamment Moukden dans la direction du
Nord Ouest et suivant la grand'route.
Pendant deux jours, les témoins oculaires
ont pu voir les blessés transportés a travers
la plaine bombardée par les Russes.
Ce matin, un fort détachement qui portait
des civières a ete bombarde. II s est divise
en deux groupes. L un deux s est dirigé a
1 Ouest et l'autre au Nord. Mais les deux
détachements ont été poursuivis par les obus
jusqu a ce qu'ils fussent hors de portee.
Hier, les voitures d'ambulances traversant
le champ de bataille ont été poursuivies par
des obus jusqu'a cc qu'ils fussent hors de
portée.
Ces faits ont été constatée de visu par les
correspondants étrangers et par tous les atta
chés militaires.
La bataille au Sud de Moukden s'est
transformed aujourd'hui en un engagement
qui ressemblait a une poursuite. Le centre
suivait la retraite et les ailes maintenaient
la ligne defacon a donner Textrême-gauche le
temps de s'établir fermement en travers du
chemin de fer.
Tout maintenant, dépend de la force de
la troupe qui se trouve en eet endroit et de la
question de savoir si elle peut tenir le chemin
de fer et jeter la confusion dans les colonnes
qui battent en retraite.
11 est probable que, par suite de sa mau-
vaise organisation, la colonne du service des
transports russes se désorganisera.
Ce que disent les correspondants russes
a ratje ct la douleur tbs
Beaucoup d'officiers ont été tués en cou-
"ov
soldats.
vrantla retraite. A Tiéling, on creuse
des
Saint Petersburg. 14 mars. Selon le
correspondant a Tiéling du Novo'ié Vrimia,
lorsque le détachement du flanc gauche
recut, le 7 mars, l'ordre de rétrograder sur
les positions situées le long du Houn Ho a
Test de Fouchoun, personne ne voulait y
croire, d'autant plus que les Japonais cora-
mencaient a reculer sur toute la ligne. Les
Russes attendaient, au contraire, 1 ordre de
poursuivre Tennemi dontleur héro'isme avait
brisé la resistance.
Les soldats pleuraient d avoir a abandon-
ner les positions ou gisaient les deux tiers du
détachement.
Plusieurs demandaient aux officiers pour-
quoi on devait rétrograder. Nul fle pouvait
Texpliquer.
On enviait le sort des camarades morts
devant lennemi avec la certitude que les
positions resteraient aux Russes.
Quand il fit nuit noire, les troupes se
dirigèrent tristement versie Nord et dépassè-
rent Maziadan, tandis que derrière eux
brulaient les dépots d'approvisionnements
incendiés au moment de cette retraite inat-
tendue.
Cet énorme bücher éclairait au loin la
route.
Le correspondant de la Bouss fait des ccn-
statations analogues et trace un effroyable
tableau de la retraite surla route mandarine,
encombre'e de milliers de chariots et de
bagages auxquels venaient se mêler les
batteries etles pares d'artillerie et les troupes
fuyant en déroute.
La panique était encore accrue par la
canonnade des Japonais qui, au village de
Pou Ho, tiraient sur l'amas confus des véhi-
cules, des hommes et des chevaux, les cul-
butant les uns sur les autres.
Les servants russes épouvantés abandon-
nèrent les chariots et les caissons des canons.
La rr.ême scène ne produisait a la station de
Khouschita. Les pertes russes sont conside
rables. Les dépots ont été incendiés a Houd-
ziadzak, a Moukden, a Fouchoun et a
Saintaizak.
tranchées et on construit des fortifications
pour se reformer, retenir éventuellement
1 ennemi et opposer une énergique resistance.
Les Russes affamés et démoralisés se ren-
dent aux vainqueurs. Les officiers étran
gers che\ les Japonais.
Armée de Kuroki, par Fusan, sans dat-e.
Fe pays fourmiTe de Russes affamés et
découragés qui viennent en escouades se ren-
dre aux Japonais en train de faire la poursui
te. Pendant ce temps, la poursuite continue.
La plupart des attachés étrangers de l'ar
mée russe, parmi lesquels un officier anglais
et deux officiers américains, sont tombés, a
Moukden, entre les mains des Japonais.
Tokio, 14 mars, 12 h. 10 soir. Un rap
port recu dans la matinee de ce jour dit qu'un
détachement de notre armée opérant dans la
direction de Hing-king a occupé, le II Ying-
pan, a dix-huit milles a Test de Fouchoun et
en a chassé l'ennemie.
Dans la direction du Cha-Ho, nos troupes
des différentes colonnes continuent a repous-
ser les débris de l'armée ennemie.
Dans les districts montagneux, a Test de la
route dc Tiéling, un nombre considerable
d'officers et de soldats russes se rendent a
nous.
Niou-Chouang, i3 marsfsourceanglaise).=
Les officiers qui reviennent du theatre des
opérations disent queles redditions se suivent
sans arret.
C est comme un courant ininterrompu de
Russes venant en corps se mettre a la merci
du vainqueur.
Ces malheureux sont affamés, blessés, ma-
lades, gelés.
Le pays étant de'pourvu de vivres, ils n'ont
pas d'autre alternative que de se rendre ou de
mourir de faim.
Les autorités étudient en ce moment le
problème du transport des prisonniers russes
au Japon.
On dit que 40,000 d'entre eux seront ex-
pe'diés au Japon, via Dalny. Les autres seront
embarqués a Inkéou, dès que le fleuve sera
ouvert a la navigation.
New-York, 14 mars. L'Evening Post
publie en gros caractères une dépêche spéci
ale provenantde Washington,dépêche d'après
laquelk on a la conviction, dans les cercles
diplomatiques de la capitale fédérale, qu'un
pas sera fait vers la paix d'ici une semaine,
sur Tinitiative du Japon, et que les termes
que le Japon accordera seront tellement fa-
vorables que la Russie les acceptera certaine-
ment.
Washington, 14 mars. On croit que
pour des raisons financières la Russie et le
Japon ne continueront pas la guerre. Un ac
cord conclu directement interviendra pro-
chainement. (Sous réserve)
principales pièces de Shakespeare, Hamlet
d'abord, le Roi Lear ensuite, le Marchand
de Venise enfin. Elles tenteront de faire
revivre devant nous ces chefs-d'oeuvre et de
mettre ainsi en un9 pleine lomière la
merveilleuse originalité du génie de
Shakespeare.
La durée des conférences ne dépassera
pas une heure.
La première aura lieu le Jeudi 16, et les
autres, s'il a la bonne fortune de mériter
notre approbation, les Jeudi 23 et 30 Mars,
6 et 13 Avril, a 8 heures du soir.
Les cartes valables pour une familie ct
pour la série compléte des cinq Conférences
seront au prix de 10 fr.les cartes person-
nelles donnant entree a une conférence
coüteront 3 fr. Après Ja lre Conférence les
cartes persoimelles pourront être échangées
contre une carte de série et de familie
moyennant Tappoint de 7 fr.
On peut se procurer des cartes chez M.
Callewaert, imprimeur, rue au Beurre, et a
Tentrée de la Salie Iweins les soirs de
Conférence.
M. A. Verhaeghe se propose de donner
une série de cinq Conférences a la Salie
Iweins.
Ces Conférences seront purement littérai-
res. Elles auront pour sujet trois des
Nous lisons dans le <1 Hainaut
La grève du Borinage est terminée, elle
a dure cinq semaines.
Voicile moment de se demander quel
re'sultat pratique elle a produit pour les
ouvriers
Si les charbonniers qui ont suivi les mee
tings donnés par les échevelés et les hysté-
riques du socialisme veulent prendre la peine
de réfléchir quelques instants, ils feront les
constatations suivantes
Les agents provocateurs et leurs journaux
ont encouragé les grévistes et entretenu le
mouvement en promettant la victoire des
charbonniers». Ces citoyens ont annoncé Tin-
tervention pécuniaire des cooperatives et
syndicats ils ont assure' que les grévistes
recevraient une assistance matérielle.
Les péroreurs, pour engager les houilleurs
ont annoncé la grande souscription ouverte
par le «Peuple» pour venir en aide aux cho-
meurs.
Or, après cinq semaines de repos les gré
vistes retournent au travail sans avoir
obtenu le moindre rcsultatils n'ont eu gain
de cause sur aucun point
Ils sont demeurés cinq semaines sans tou
cher un centime, lis ont vécu de privations
leurs femmes et leurs enfants ont manqué des
choses les plus indispensables.
Des centaines de mille francs de 'salaires
sont irrémédiablement perdus.
Maintenant, les ouvriers reprennent le
travail. II leur faudra de longs rnois pour
rattraper les pertes qu'ils ont subies.
La souscription ouverte par le «Peuple»
a montré au grand jour Tabsence de généro-
sité et de dévouement des meneurs habituels.
Ceux-ci veulent bien donner des conseils
désastreux, «mais il ne veulent pas payer»,
ni aider leurs dupes en abandonnant un peu
de leur argent et de leur superflu.
Quelle somme les orateurs du meeting
qui ont excité a la grève et conseillé aux
ouvriers de «tenir bon» ont-ils envoyée
a leurs «frères» sans travail
Des citoyens déclamateurs ont dit dans les
meetings M. Francotte devrait donner ses
appointements de ministre pour les grévistes.