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TELEPHONE 52
N°8298
Sameai 18 Mars 1905
Année 40
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POUR LE
LA GUEKRF)
Allemagne
FRANCE
Necrologie
Shakespeare
Chronique religieuse
10 centimes le N°
Beurre,
Donne
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Nouvel et grave
echec pour les Russes
Tieling, la viilc qu'on nous représentait hier
encore, dans les informations russes et fran-
caises, comme formidablement fortifiée et de
nature a offrir aux armées de Kouropatkine
un abri sür et un point d'appui séricux pour
leur reorganisation a été occupée dans la nuit
de mercredi a jeudi par les Japonais. C'est la
preuve a la fois de la vigueur extréme avec
laquelle les Japonais mènent la poursuite,
et de la désorganisation compléte a laquelle
sont arrivées les cohortes du Tsar. Les
40,000 hommes de troupes intactes arrive's
de Kharbine a Tieling n'ont done servi a peu
prés a rien.Tout au plus a protéger la retraite
dans les combats d'arrière garde qui nous
étaient signalés hier.
Si les Nippons peuvent continuer a pour-
chasser leurs adversraies avec l'entrain qui les
anime, on peut s'attendre a de nouvelles et
terribles mésaventures pour ce qui reste des
armées russes, Maintenant qu'elles sont a
peu prés privées de munitions et de vivres,
qu'elles ne peuvent se ravitailler que par le
transsibérien, leur position va devenir ter
rible. II y a environ 60 kilometres de Mouk-
den a Tieling et un peu plus de 400 kilom,
de Moukden a Kharbine. II reste done une
longue étape a franchir. Les Japonais met-
tront, dans des conditions ordinaires, envi
ron un mois et demi pour la parcourir.Quand
ils occuperont Kharbine, ils auront re'alisé
leur plan, qu'ils avaient fixé d'avance en
annoncant qu'ils chasseraient les Russe.s de
la Mandchourie.
Le bulletin officiel japonais annoncant
la prise de Tieling mentionne seulement
qu'une chaude poursuite est engagée. II
n'indique pas la nature du combat.
Une nouvelle sensationnelle nous arrive
de Berlin l'Empereur Guillaume dine au-
jourd'hui vendredi chez M. Bihours, l'am-
bassadeur de France, en l'hötel du Pariser-
platz.
II est inutile de souligner l'importance
d'un événement auquel on ne nanquera pas
d'attacher une grosse signification de politi
que étrangère, surtout dans les circonstan-
ces actuelles.
La France et le Vénézuéla sont en con
testation le président Castro a decide
d'annuler la concession des cables faite
a une compagnie francaise et de confisquer
tcus les cables cotiers que cette compagnie
possède au Vénézuéla. Le gouvernement
francais est bien décidé a prendre des mesu-
res énergiques pour sauvegarder les droits et
les biens de l'Etat francais au Vénézuéla.
a tons les Bureaus; de \poste au rryaume.
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a
II n'y a pas que la France avec laquelle le
Vénézuéla soit en difficulté les relations de
son président Gastro avec les legations de Ca
racas sor.t de plus en plus tendues et le prési
dent essaie de discuter la question de la dette
vénézuélienne avec les représentants euro-
péens. Certains diplomates ont déciaré que
la situation actuelle ne pouvait plus se pro-
longer longtemps. On assure que depuis
plusieurs mois aucun membre du corps
diplomatique n'a pu s'entretenir avec Castro
I des différends internationaux. On dit aussi
que la majorité des Vénézuéliens envisage
l'éventualité d'une intervention étrangère
avec indifference 0.1 même avec plaisir.
Une brochure que vient de publier un des
conseillers de Castro révèle les rêves de con-
quêtedu Président et mentionne notamment
l'envoi de 3o,ooo Vénézuéliens contre la
Nouvelle Orleans. L'écrivain exhorte la po
pulation a venger l'insulte faite par l'Amé-
rique au Vénézuéla.
D après des letrres des révolutionaires, les
ressources de ceux ci sont minimes et la
déposition de Castro ne serait guère pos
sible.
Le Père Iweins
Nous avons déja annoncé la mort du R.
P. Iweins d'Ecckhoutte, prédicateur général
do l'Ordre des Frèies-l>rêcheurs, Nos
lecteurs nous sauront gre de mettre sous
leurs yeux ces lignes écrites par une main
qui seconda plusieurs fois le regretté défunt
dans ces travaux.
Adolphe Iweins naquit a Ypres en 1840,
de parents, plus nobles encore par leurs
sentiments que par leurs titres. Son enfance
s'écoula sous les yeux d'un père qui fut un
module de magistrat chrétien, et d'une mere
dont on a retrace dans un livre édifiant la
vie et les vertus.
Après des liumanités commencées au
collége de Marcq prés de Lille et
terminées a Ypres, le futur Dominicain fut
envoyé a Louvain, oil il conquit lo grade de
docteur en droit. C'est pendant ses années
universitaires qu'il publia cette biographie
cle Rytliovius, qui devait être suivie de tant
d'autres.
Mais dés son arrivée a l'Université, uue
vocation plus haute s'était fait jour dans
cette ame d élite, avide cle dévouement et
d'immolation. En 1861, il put enfiu entrer
dans la voie cü Dieu voulait qu'il marchat,
et il vint demander au couvent de Louvain,
la faveur de revêtir la blanche tunique du
Frère Prêcheur.
Lo Noviciat terminé, les supérieurs
envoyèrent le frère Henri-Marie a Rome,
pour y étudier la philosopliie et la théologie.
Les dispositions qu il montrait pour ces
sciences et son ardeurau travail, le firent
destiner an Lectorat, mais la maladie le
for<ja de revenir dans son pays avaut la fin
des études.
Bientöt la piété du jeune Dominicain et
la prudence dont il faisait preuve dans la
direction des ames,décidèrent ses superieurs
a lui confier la charge de maitre des Novices
au couvent de la Sarte-Huy. A cette charge,
il dut renoneër en 1875 pour recueillir la
charge du P. Verineersch, 1c principal
restaurateur de la devotion du S. Rosairo
dans notre pays. Dès lors, le P. Iweins put
donner libre cours a son zèle de Frère-
Prccheur. Son apostolat eut surtout le
Rosairopourl'objet,et produisait do grandes
choses. Afin de perpétuer les fruits cle ses
iucessantes predications, afiu aussi d'exercer
sur les ames une action plus efficace ct plus
étendue, l'ardent apótre créa uue revue
pieuse le Propagateur du Rosaire qu'il
ne cessa de cliriger et de voir prospérer.C'est
lui qui créa et organisa dans la Belgique
entière, les florissants pèlerinages du mois
d'octobre II développa au dela de toute
espórance, l'Association du Rosaire perpé-
tuel, et il est le véritable fondateur de la
Congrégation des Dominicaines du Rosaire
perpótuel, des couvents du Val-des-Roses a
Héverlé Louvain et de Bethléem a Dinant.
Voila ce que le vaillant apótre rappelait
avec une touchante modestie, le cceur
débordant de reconnaissance, dans un
rapport présenté et lu l'année dernière, au
Congrès marial de Rome.
Les Souverains Poniifes connaissaient et
appréciaient hautement ce zèle éclairé.
Léon XIII adressa, par deux fois, au P.
Iweins, des brefs pleins d'éloges et d'cncou-
ragements, et lui décerna les croix Bene
Merenti et Pro Ecclesia et Pontifice
A un zèle sans borne pour la gloire de
Dieu, de sa sainte Mère, pour le salut des
ames, sejoignait, dans Fame du P. Iweins,
un amour intense pour sa familie religieuse.
Combien de brochures, d'articles de revues,
n'a t-il pas écrit pour exalter les gloires de
soa Ordre? Le jour même de sa mort, le
vénérable défunt avait envoyé a Paris, les
épreuves d'un livre qui doit paraitre dans
une collection d'ouvrages destines a venger
les Ordres reiigieux si calomniés, si mécon-
nus dans ce mallieureux pays cle France,
livre qui a pour titre L'Ordre des
Frères-lTêcheurs
L'activité du P. Iweins était inlassable.
Malgré ses multiples occupations, il trouvait
encore le temps d'entretenir uue correspon-
dance trés étendu oü il prodiguait ses
conseils et ses avis.
Céux qui Pont connu de pres, savent
combien il était heureux de rendre service.
Ils n'oublieront jamais la bonté si douce, si
délicate qui se dégageait de toute sa
personne, ni la constante sérénité de son
ame, toute plongée en Dieu.
Sa mort serapleuré par beaucoup, mais
surtout par sc-s frères en religion qui
l'élurent plusieurs fois a Ostende.a Louvain
Prieur couventuel. Ils trouvaient en lui un
ami, un conseiller, un frère dans toute
la torce du terme, et aussi un modèie si
aimable de sainteté.Mieux on le connaissait,
plus on éprouvait pour lui de sympathie et
de vénération.
La mort l'a subitement emporté, mais il
était prêt, saus que son ame fut le moins du
monde assombrie par la pensee du terme
fatal de toute vie humaine sur la terre
depuis longtemps, il se préparait chaque
jour a se présenter devant leSouveraiu Juge.
Et qu'ayait-il a craindre? II naurait pu
donner plus et de meilleur coeur a Dieu que
ce qu il a fait pour Lui 1
Nous en avons la ferme confiance Dieu
aura déja recompense ce fidele et généreux
serviteur, en le plagant parmi les Saints de
son Ordre qu'il a tant exaltés, sous le
manteau de la Vierge bénie, dont il airna et
promut le culte avec passion. 1'. L.
(Courrier de Bruxelles).
Jeudi matin a eu lieu, a Louvain, le service
solennel pour le repos de l'ame du R. P.
Iweins d'Eeckhoutte, dont nous annoncions
le décès inopiné, a Dinant.
Une foule compacte se pressait dans la
chapelle des RR. PP. Dominicains et en
dehors de la familie on a remarqué dans
Passistance Mgr le recteur Hebbelynck, Mgr
Coenraets, vice-recteur, une nombreuse délé-
gation de toutes les maisons religieuses de la
ville et descouvents fondéspar Ie R.P.Iweins.
La messe a été chantée par le T. R. P.
Portmans, provincial des Frères Prêcheurs,
et les absoutes furent données par le R. P.
Bummermütb,prieur du couvent de Louvain.
Au milieu d'une grande affluence de mon
de, le transport du corps a eu lieu. Ce furent
les reiigieux, ses confrères, qui ont conduit
les restes mortels au cimetière de Parck.
Un second service sera célébré a Ypres, en
l'église St-Jacques, mardi prochain, 21 mars,
a 10 heures.
La 1re conférence
de iM. A. Verhaeghe
La première de la série a dépassé l'attente
des plus difficiles. Des circonstances diver-
ses avaient malheureusemeut restreint
Pauditoire. Mais c'est lo cas, ou jamais, de
dire les absents avaient tortL'on ne peut
désirer plus beau et plus vivant langage,
une exposition plus claire et plus nette.
Tóute la conférence 'était agrémeutée de
reminiscences, de rapprochements et d'aper-
qus les mieux choisis.
La puissance tragique de ce surprenant
génie fut mise en pleino lumière. De tous les
tragiques des siècles précédents, peut être
bien, Shakespeare est le plus puissant et Ie
plus completdans son oeuvre immense,
toutes les passions du ceeur de 1'homme,
toutes les énergies et toutes les faiblesses de
sa nature se manifestent et se déploient avec
une vigueur et un naturel incomparables.
Nul mieux que lui n'inspire la terreur et la
pitié.
Quand le conférencier passa a i'étude de
la première partie de HamletIa mise en
scène elle-même fut si bien rendue qu'oa
en avait I'impression dans les yeux. II nous
fit de Ilamlet une traduction si pure, si
souple, si nerveuss, si vivante que volon-
tiers l'on eflt cru qu'il lisait le texte original
d'un chef d'ceuvre écrit en francais.
Encore une fois, les absents out eu to: t
Aussi croyons nous que les nm.iteurs de
belle et grande littërature ne manquoront
pas les rendez vous des quatre jeudis qui
suivent. •f">
Si beaucoup d'entre eux ont admiré et
applaudi l'exceilente conférence que nous
donna M. le substitut Soenens, tous diront,
comme nouscomme elle fit bien le
prologue des cinq études oü M. Verhaeghe
nous montrera Shakespeare en action.
Eglise de St Martin
Dimanche 19 Mars, Fête de St Joseph,
Messe solennelle a 8 heures.
Samedi 2S Mars, Fête de l'annonciation
de la Sainte Vierge, Messe solennelle a 8
heures, en l'honneur de N. D. de Lourdes, a
l'intention des associés.
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