Mercredi 19 Avril 1905 10 centimes le N0 Année 40 N° 3307 La guerre Russo-Japonaise Les grèves de Limoges Violents incidents Préfaee de la Concentration li 1/1 t bureaux iJeurre, s aborine pioste du rr yaume. Le JOURNAL CYPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est do 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rógularisent fin Pérembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessns. Les annonces coütent 15 centimes ia ligr« Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les inse-tions jud/ciaires, 1 franc la ligne. Les ruméros supplémentaires coütent 10 trams les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAgence Ilavas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Vjlle d'Yprcs i/U si organisé par l'Harmonie Communale de la ville d'Ypres, le Lundi,Mai igoS.a 7 heures du soir, en la grande salie des Halles, avec le concours de MelIe JEANNE FLAMENT, contre alto des concerts du Conservatoire Royal de Bruxel les Me,le G. CORNÉLIS, harpiste, ir prix du Conservatoire Royal de Bruxelles et Mr Edouard Jacobs, violoncelliste, professeur au Conservatoire Royal de Bru xelles. Programme lr0 partie 1. Les francs Juges, ouverture, par l'Harmonie Communale, BERLIOZ 2. Romance, pour harpe, par MeIl0G. Cornelis, J. RlSLER 3. Adagio et Allegro du concerto en mi mineur, pour violoncelle, parM. Edw. Jacobs, DavidOFF 4. AI Strophes hebraïques, SCHUMANN BHet RoosjeP. BENOIT avec accompagnement de violon celle, harpe et piano, par Melle J. Flament. 5. Transcription de Top. Samson et Dalila, par l'Harmonie Com munale, Saint Saêns 2° partie 1. Adagio et Allegro de la ire sym phonic, par l'Harmonie Commu nale, Saint Saéns 2. Valsepour harpe, par MclIe G. Cornelis, HASSELMANS 3. AHeures de tristesse, KERVÉGUEN B/ Berceuse, par MeIIe J. Fla ment, Brahms 4. ALe Cygne, SAINT SAÉNS BHumoresque, DVORAK C/ TarentellePOPPER par M. Edw. Jacobs. 5. Ballade pour harpe, par Melle G. Cornells, G. PFEIFFER 6. Panis Angelicus, CÉSAR FRANCK avec accompagnement d'harmonium, violoncelle et harpe, par McIle J. Flament. De Mandchourie, on ne signale rien d'im- j portant. L'attention universelle se porte maintenant vers la mer,oü une partie d'une importance eapitale va sejouer. D'aprèslesderniers renseignements re^us, l'escadre russe cingle probablement vers la mer du Japon. Elle se trouve, désormais, dans la zone la plus dangereuse; elle devra clioisirentre deux routes,également difficiles, pour gagner la mer de Chine oriëntale, et doabler i'ile de Formose, cette sentinelle avancée du Japon dans le Pacifique. L'amiral Rodjestvensky, s'il choisit la route de l'ouest, c'est-a-dire le détroit de Fou Chieo ou de Formose,devra longer deux imponantes bases navales japonaises,les iles Pescadores et Kelung, que l'amiral Togo a formidablement armées. S'il gagne la haute mer, il devra traverser tout l'archipel des iles Kiou-Siou, oü se trouvent des passages extrêmement difficiles, que le mousson rend plus périlleux encore. Et, la aussi, il peut se heurter aux éclai- reurs de Togo, qui croisent entre les ilea Sigaki et Okinava. A moias que le commandant de l'escadre russe, renoncjant a rallier Vladivostok, n'ac- cepte lc combat dans les eaux de Formose, oü ia Hotte japonaise est concentrée tres probablement a 1 heure actuelle. La marchc des Japonais TOKIO. Suivant des informations officielles, une force, s'avancant au Nord, venant de Sing-King et chassant l'ennemi devant elle, a occupé, le 14, a une heure de l'après midi, Ying Tcheng a 38 milles au nord de Sing-King. Un detachement de la inême force, coopé- rant avec de la cavalerie, a occupé Tachia- Tsou, le même jour, a six heures du soir. Pres de cette localité, les forces ennemies se composaient de sept sotnias de cavalerie et d'une batterie d'artiiierie.Elles se replièrent d'abord sur Ying-Tcheng,puis revinrent vers Tachia-Tsou. Trouvant cette place occupée, elles franchirent la passé de Peling,a 2 nulles au nord de Pachia-Tsou. Ailleurs, la situation reste la même. bruit (Tune bataille natale PARIS, 17 avril. La nouvelle qu'un engagement naval aurait eu lieu dans les environs des iles Anambas, et qui fut irapli- citementdémentie,serépand une fois encore, si l'on en croit la dépêche suivante, que publie 1' «Agence Havas» Hong-Kong, 16 avril. Le vapeur «Teiemachus» rapporte qu'il a entendu une canonnade,le 12 avril èt'trois heures vingt de 1 api ès-midi, a cent ciuquante milles au nord des Natoéna. Les iles Natocna sont, corame sait, voisines des anambas». La position de ia fi tte de la Baltique «SINGAPOUR, 17 avril. Le vapeur «Prince Henri», du Nordeutscher Lloyd, a apergu dix-huit navires russes dans la baie deKamrank, vendredi a midi». La baie de Kamrank est située sur la cöte d'Annam, a trois cents kilomètres environ au nord du cap Saint Jacques. Ou est bo.ljestvensky ST-PÉTERSBOURG. 11 n'ya absolu- ment aucune nouvelle de Rodjestyensky. Dans les cercles de la marine,on espère qu'il n'y aura pas de brume au momentoü la flotte russe se recontrera avec les navires de l'ami ral Togo, car le brouillard serait favorable auneattaque detorpilleurs.il fautdirequ'en cette saison le brouillard règne souvent autour de Formose. Des faits trés graves se sont produits samedi a Limoges. Les grévistes chantant 1' Internationale et la Carmagnole drapeau rouge et dra- peaunoir déployés,se sont portésdans l'après- midi vers l'usine de M. Théodore Haviland. Après avoir force les portes, ils ouvraient les locaux, brisant les objets de porcelaine qui s'y trouvaient et sifflèrent M. Haviland. Ils ont ensuite renversé l'automobile de M. Haviland, qui stationnait dans la cour, le moteur en marche. L'essence se répandit et la voiture prit feu. Le député collectiviste, maire de Limoges, M. Labussière, qui s'était rendu sur les lieux et avait exhorté vainement les grévistes au calme, remit, a la suite de ces désordres, entre les mains du pre'fet ses pouvoirs de police. Le pre'fet prit immédiatement toutes les mesures nécessaires pour protéger les usines et réquisitionna des forces importantes de gendarmerie. Après avoir mis a sac deux boutiques d'ar- muriers, les grévistes se portèrent sur d'autres usines. Au moment oü une partie d'entre eux par- venaient aux portes de l'usine Touze, située un peu plus haut sur la route d'Aixe, ceux des manifestants qui étaient demeurés en arrière apercurent un de'tachement du 2ie chasseurs, qui arrivait au grand trot. Immé diatement, ils donnèrent l'alarme. La route d'Aixe présentait a eet instant une animation extraordinaire.La foule emplissait la rue, les femmes, ainsi que les enfants, étaient en grand nombre sur la chaussée, tandis que les cavaliers approchaient a une vive allure. Sur un ordre des officiers, l'escadron se mit en devoir de déblayer la route. Les gré vistes, massés sur la terasse de la fabrique Touze, assaillirent les chasseurs a coups de pierrc et de baton. Les cavaliers, dans le but d'intimider les grévistes, mirent sabre au chair. Ne'anmoins, ils s'arrêtèrent face aux manifestants et restèrent ainsi un quart d'heure environ. Les grévistes, cependant, envahissaient l usine Touze et les jardins avoisinants ils rassemblèrent des matériaux: caisses, che vrons, arbres, bois mort, pour élever quatre barricades, entre les militaires et eux, et commencèrent ales consolider, au moyen de pavés pris sur la chaussée. Pendant que ces travaux s'effectuaient, les chasseurs étaient l'objet d'insultes nom- breuses. L'ordre fut alors donné a une partie de l'escadron de marcher en avant. Les chevaux franchirent les obstacles. Ce fut sous une grêle de pierres que les cavaliers traver- sèrent les rangs des grévistes, et vinrent prendre position a quelques metres de la maison Prévót. Les barricades se consolidaient derrière eux on les garnissait de Hls de fer et de ficelles. Des femmes et des enfants, témoins de ce spectacle, pleuraient et se lamentaient. Les barricades achevées, les manifestants prirent position, les uns derrière elles, les autres sur la terrasse, et ils ramassaient des projectiles. M. Labussière arriva sur les lieux a ce moment, mais le maire de Limoges, malgré tous ses efforts, ne parvint pas a se faire entendre sa voix fut couverte par les chants et les cris. Vers 6 h. 1/2, M. Touze, accompagné de son beau-frère, M. Chüteau, après avoir fran- chi une première barricade, arrivait a un deuxième retranchement, dressé a la porte de son habitation privée. Reconnus par la foule, les deux hommes furent assaillis et frappés a coups de pierres. Leurs blessures, fort heureusement, ne présentent pas le caractère de gravité qu'on leur attribua tout d'abord. A 7 heures, pendant que quelques grévistes restaient auprès des barricades, le gros des manifestants rentrait en ville. Place de Lamothe,les grévistes s'arrêtèrent devant le magasin de M. Nicot, armurier. Ils le mirent a sac et s'emparèrent ainsi de 25 a 3o fusils et d'une quarantaine de re volvers. Ils se rendirent ensuite a la Bourse du travail, oü ils se séparèrent. Six ou sept usines particulièrement mena- cées, sont garde'es par la troupe. Les grévistes se sont portés vers le magasin de M. Bacelot, armurier. lis ont fracture, avec divers outils, la devanture de ce magasin. Ils ont fait voler en éclats toutes les vitres. Ils ont brisé la grille du soupirail d'un sous sol oü sont emmagasinés des poudres et des munitions, j Ils se sont emparés des armes qui s'y trou vaient. L'arrivée de deux agents et de quel ques fantassins a mis les grévistes en fuite. On a retrouvé quelques fusils qu'ils ont abandonnés dans la rue. La journée de Dimanche Les troubles se sont renouvelés, dimanche matin, accusant un caractère de violence qui rend la situation des plus inquiétantes. Au cours d'une collision entre les grévistes et un escadron de chasseurs, des projectiles furent lancés avec tant de violence contre les cavaliers qu'un chef fut tué net. Les émeutiers construisirent une barricade avec le corps du cheval et un amas de pavés que surmontait un drapeau rouge. Une explosion a fait sauter la porte de l'habitation de M. Chadal, directeur de la fabrique Haviland. Fort heureusement, tout se borne a des dégats matériels. On croit que l engin ne se composait que de poudre ordinaire. II y a peu de monde dans les rues, tous les volets des maisons sont fermées, la panique règne dans la population.Le Palais de Justice est gardé militairement. La nuit, une bande de grévistes a tenté de se rendre a la pou- drière, elle a été dispersée par les chasseurs et les gendarmes. Une autre manifestation s'est produite devant le tribunal. Les grévistes, s'y trouvant rassemblés en grand nombre, se sont heurtés a un escadron qui leur barrait la route. Ils les ont lapidés, comme les chasseurs la veille. Des chasseurs ont été appelés en renfort, et les grévistes intimidés se sont éloignés a distance respectueuse, mais en continuant a lancer des pierres et d'énormes pavés. Une colonne de grévistes a parcouru Ia ville, précédée de drapeaux noirs et rouges. Les manifestants ont essayé, mais vaine ment, de forcer les portes de la prison ils ont brisé une statue religieuse placée dans l'encoignure d un des murs de la maison d'arrêt. Du Peuple, a propos de la loi du repos dominical, ces lignes cinglantes, qui ne semblent pas promettre pour sitöt l'entente cordiale de tous les groupes de i'opposition Au moment du vote définitif de la loi sur le repos dominical, nous avons assisté hier, a la Ghambre, au défilé des leaders chaque parti a voulu marquer une dernière ois, en l'espèce, ou plutót, si l'on generalise, en matière sociale, l'orientation de sa poli tique. Nous regrettons que la gauche libérale ait cru devoir mandator a eet effet, M. Huys- mans qui, par malheur, incarne dans ses rangs, la tcndeance la plus modérée, on peut lib 1 Hi 1.4-ij

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1