ORGANÊ CATHOLIUUE N
DE L'ARRONDISSEMENT
V
TELEPHONE 52
CNROMQUEIPHO/SE
Mercredi 17 Mai I90d
10 centimes le N°
Année 40 - N° 3315
Les elections de 190S
lTne infamie
Encore l'incident du
Théatre Renouprez
CJn épilogue de la
visite royale a Liège
On s'abonne rue au Beurre, 36, a 1 pres, et k tous les bureaux de poste du rcyaume.
Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de rabonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an
pour tout le pays pour l'étranger le port en sus.
Les abonnement» sont d'un an et se régularisent fin Déoembre.
Les articles et communications doivent étre adressés franco d* rort a l'adresse ci-de«sns
Les annonces cofitent 13 centimes la ligre Les réi lames dans le corps du journal
content30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les
iuméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires.
Peur les annonces de France et de Belgiqdd (exceptó les deux Flandres) s'adresser a
i'Apence Havas Rruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse.
La polémique s'oriente décidément vers la
bataillc electorale prochaine. La lutte se pré
pare dans les meilleures conditions.
Sans doute, de ci de la s'élèvent, parmi nos
adversaires et nos anciens frères dévoyés, des
clameurs distinées a jeter la discorde ou
l'eflroi dans lea rangs de nos amis. Mais cette
manoeuvre ne prend pas.
De la grrrande journée du 7 mai, il ne
restera bientöt plus qu'un vague souvenir.
Quant a la petite polémique provoquée dans
certaine pressc au sujet des inde'pendants de
Bruxelles, personne chez nous n'en est dupe.
M. Ad. Daens a eu beau alléguer que les
indépendants se seraient engages en termes
formels a ne plus jamais contracter d'alliance
electorale avec les catholiques, il n'a pas été
difficile d'opposer a cette allegation les de
mentis de personnalités autorisées du groupe
indépendant, notamment de M. The'odor.
Nul ne doute, écrit le correspondant
bruxellois du Bien public, que cette querelle
de plume ait en vue, uniquement, de rendre
plus laborieuses les négociations qui sont
annoncées pour la reconstitution del'alliance
catholique indépendante a Bruxelles. On
concoit que M. Daens crache dans le plat
pour en dégoüter les autres; c'est aux indé
pendants qu'il doit son mandat; la question
est pour lui de multiplier les causes de
malentendus entre indépendants et catholi
ques, et comme il a été toujours, dès sa plus
tendre enfance, un maitre brouillon, il se
flatte bien d'y réussir.
II n'y réussira pas, espérons le, autant qu'il
le voudrait.Les catholiques,hommes d'union,
passent volontiers l'éponge sur les griefs,
fondés ou non, dont ils auraient eu a se
plaindre. II ne s'agit pas pour eux de faire
l'histoire des luttes d'hier, mais de grouper,
en vue des luttes de demain, tous les vouloirs
patriotiques. Nos rangs s'ouvrent, non aux
seuls indépendants, mais même aux schismo-
crates qui, pour l'avenir, voudraient nous
aider a défendre le pays contre le péril de la
déchristianisation et contre le péril de la
Révolution.
L'opinion catholique, a Bruxelles, est
franchement unioniste et conciliatrice; il ne
dépendra pas d'elle qu'en face du bloc anti-
clérical,avorte la coalition de tous lescitoyens
soucieux de libérté, d'ordre, de veritable
progrès.
Ajoutons, d'ailleurs, que la madoeuvre de
M. Ad. Daens a misérablement échoué puis-
qu'en principe, l'alliance des Indépendant est
acquise a la liste catholique. En effet, une
commission de quatremembres a été nommée j
de part et d autre pour arrêter le détail de eet 1
accord. Les délégués de l'Association catho
lique sont MM. Nérinckx, van Ypersele de
Strihou, Dupret et De Bue. Ceux des Indé-
pendants ne sont pas désignés, mais ils le I
seront incessamment. j
Voila pour le Divide et impera que nos
adversaires avaient rêvé de mettre en prati
que.
Quant aux autres fkelles qu'ils mettent en
oeuvres, elles se résument toutes en celle-ci
persuader aux neutres et aux indécis que
le gouvernement catholique chancelle sur sa
base.
La Métropole ne croit pas que ce petit jeu
puisse influencer les électeurs sensés
Toute la tactique libérale, dit notre confrè.
re, n'a qu'un but faire accroire aux flottants
qu'on va renverser le gouvernement catholi
que aux prochaines elections, pour obtenir
ainsi un courant en faveur des libe'raux.
Or, pour tout homme un peu au courant
de la situation electorale, pareil résultat n'est
pas a prévoir et c'est ce qu'il importe de mettre
en lumière pour les flottants.
M ais la campagne entreprise par les libé-
raux offre du moins cet avantage, de mettre
I au premier plan les visées de guerre a l'idée
religieuse dont ils sont animés; c'est le sujet
de tous leurs meetings,le seul dont ils parlent
j sans réticences obligées.
j Et c'est pour donner carrière a leur fringale
d'attenter a la libertédes catholiques, qu ils
veulent, de gaité de coeur, mettre en péril la
gande prospérité matérielle, oü nous a mené
vingt ans de gouvernement conservateur.
Notre pays est celui oü il fait le meilleur
de vivre, oülaliberté de tout le monde
des libéraux notamment est le mieux
respecté, qui paie le moins d'impots et oü
toutes les branches d'activité recoivent des
pouvoirs publics le plus d'encouragement.
Voila ce qu'il importe de bien faire entrer
dans toutes les têtes d'ici un an.
A nos amis a développer ce programme et
a proclamer sur les toits, preuves a l'appui,
la vérité que nos adversaires cherchent a
altérer en la niant.
N'avons-nous pas a leur opposer ces
soixante quinze années d'indépendance na
tionale, cette jeune vie qui coule dans les
veines de la vieille Belgique et l'a rajeunie.
Soixante quinze ans, bientot un siècle de
liberté, de travail fécond, de richesse triplée,
quadruplée a travers plus de soixante années
de domination cléricale. De 1848 a 1852, de
1857 a 1870, de 1878 a 1884, voila toute la
durée de la domination libérale Pas vingt-
cinq ans
Et la Belgique renoncerait a cette inou'ie
prospérité pour héberger le diable rouge,
représenté par la francmaconnerie et le
socialisme unis, la franche mouchardise, la
delation,l'espionnage,ravilissement,la guerre
au capital et a la terre, a l'industrie, au com
merce, a l'agriculture
Ce n'est pas possible.
La Belgique ne veut pas du diable, car
elle remercie, bénit et adore la Providence
qui l'a gatée elle ne veut pas du diable
rouge qui ferait table rase de son indépen-
dance, de sa tranquillité et de sa prospérité.
A bas le diable rouge
Voila ce que sera la signification des élec- j
tions de 1906.
{La Patrie.)
Nous avons relevé svec indignation l'igno-
ble campagne de diffamation et d'impie'té
entreprise par M. Deweerdt dans son journal
personnel.
Nos lecteurs connaissent la réponse du
rédacteur de ce journal tout cela n était que
pour rire
Nous lui avons répondu le rire de Vol
taire alors
Sommé de de'signer les personnes et de
pre'ciser les faits, il s'est dérobé avec, au
front, le stigmate que nous lui avons infligé
lache et pornographe
Et M. Deweerdt s'est laissé dire ces injures
qu'on n'adresse pas impunément au dernier
des hommes
L'opinion publique, par de nombreux
témoignages, a approuvé notre attitude
vis a vis de M. Deweerdt.
Le Progrès lui même, tout au moins par
son silence, semble, a son tour, vouloir
désapprouver l'homme que son parti avail
déja jeté par dessus bord.II ne veut pas même
que Ton puisse soupconner quelqu'un des
siens de tremper sa plume dans le dépotoir
de M. Deweerdt. Aussi excuse-t-il un vieil-
lard que nous n'avions pas songé a accuser.
Mais, le croirait-on M.Deweerdt a trouvé
un de'fenseur Un défenseur de son impiété,
de ses blasphemes, de ses attaques diffama-
toires
Nous ne voulons pas faire a cet immonde
personnagel'honneurdele conside'rer comme
Yprois nous dirons même que l'écrit ne
semble pas être sorti dune imprimerie
Yproise.
11 ne peut venir que d'une dc ces officines
oü certains auteurs et orateurs parlemen-
taires -.ont dénicher leurs ordures.
Le<- dogmes de l'lmmacule'e Conception et
de l'Eucharistie, 1 Eglise et ses prêtrcs, les
religieux et religieuses,la jeunesse catholique
des deux sexes, y sont attaqués dans un
langage que la morale la plus élémentaire ne
permettrait pas de reproduire.
Aussi bien le pamphlet a-t-ii recu, même
de la part de libéraux, 1'honneur du feu,
afin qu il n en restat rien a la ferme de boues.
L ignoble auteur de cet écrit se dit coura-
geux 11 se nomme Jean sans peur
Jean sans peur qui ne signe pas
Jean sans peur qui ne fait pas connaitre
son imprimeur
Jean sans peur qui a fait distribuer son
élucubration la nuit
Et c'est cc Jean qui approuve la polémi
que de M. Deweerdt.dans une lettre ouverte,
oü il l'encourage a rire encore, d rire
toujours I
Nous vcrrons si M. Deweerdt osera re
produire, dans les colonnes de son journal
personnel, l'e'crit en question. II ne manque
que cette dernière abomination, et, pour
dire toute notre pensée, cette dernière folie.
Nous doutons encore que M. Deweerdt
donne publiquement le bras a Jean sans
peur, son infame défenseur.
Le Progrès a recu une lettre de Poperin-
ghe, une lettre aussi anonyme et aussi diff'a-
matoire que la carte qui a eu tant de
retentissement et de suites facheuses.
Le correspondant du Progrès, qui est sans
doute l'auteur de la carte anonyme, semble
avoir conscience de la mauvaise action qu'il
a commise. II cherche a accuser les catholi
ques de Poperinghe d'avoir écrit la carte
Le Progrès ajoute cette correspondance
nous dispense de répondre davantage aux
attaques du Journal d' Ypres.
Ah, ca non, confrère. Vous nous direz
pourquoi vous avez reproduit in extenso la
carte anonyme.
Vous nous direz par qui les faits dénoncés
vous ont été certifiés exacts, comme vous
l'avez dit dar.s votre numéro du 7 Mai.
Vous nous aiderez a rechercher l'auteur des
mentions marginales faites sur le numéro de
notre journal revenu de Poperinghe et qui
est a votre disposition menteq, menteq
toujours, c'est fauxc'est faux, école de
Loyalaetc.
Ah vous voudriez faire croire maintenant
que ce sont nos amis qui ont écrit la carte
anonyme Vous sentez le poids de votre res-
ponsabilité, vous voulez échapper aux consé-
quences de votre mauvaise action. Soit
mais n'accusez pas vos adversaires d'un fait
que vous et vos amis avez commis.
Et si vous avez quelque loyauté, montrez
nous le texte de votre correspondance de
Poperinghe, nous le comparerons a celui des
annotations ci-dessus.
Non, non, Progrès, vous êtesjugé et les
libéraux de Poperinghe aussi.
La visite du Roi a Liège a eu un épilogue.
II est intéressant et inédit. Quand le Roi, le
prince Albert,les ministresde Smet de Naeyer,
Francotte et Liebaert, et les officiers qui les
avaient accompagnés, arrivèrent, vers 7 h.,
au train spécial qui se trouvait a la gare des
Guillemins, un banquet les attendait dans la
grande salie a manger du nouveau train royal,
car le Roi inaugurait ce jour la le train
nouvellement construit dans les ateliers de
Malines.
Ce train comprend six voitures, dont une
voiture restaurant, comportant une salie a
manger avec vaste table en acajou, a laquelle
32 convives peuvent prendre place puis il y
a la cuisine, occupant a elle seule toute une
voiture et comprenant des installations énor-
mes et notamment un foyer dans lequel on
pourrait cuire tout un boeuf a la broche une
glacière et une cave a vin prennent le reste de
la voiture. La troisième voiture consiste en
un wagon lit, le cabinet de toilette, la salie
de bains. Trois autres voitures, destine'es a
la suite du Roi, complètent le train royal,
vraiment digne de ce nom par la richesse, le
bon goüt et le confort qui ont pre'sidéasa
construction.
Un banquet attendait done le Roi et ses
hotes et l'on se mit aussitöt a table car chacun
était affamé. Jugez donele Roj et ses
ministres avaient quitté Bruxelles a 11 h.1/2
et depuis, c'était a peine si, au galop, il leur
avait été permis de croquer un sandwich au
compartiment Cockerill, oü un raout superbe
avait cependant été préparé. Mais, le Roi
entendait tout voir et il brüla Ie raout comme
il avait brülé toutes les étapes au cours de
cette excursion rapide par l'Exposition. On
avait done une faim de loup et le Roi,
comme ses hotes, firent grand honneurace
banquet, qui inaugurait le train royal. Sa
Majesté était d'une humeur charmante a
diverses reprises, elle avait exprimé le ravis-
sement que lui avait procuré cette visite par
Liège, le grand plaisir qu'elle avait éprouvé
a voir si belle l'Exposition. Et le Roi pria
M. Francotte de dire aux Lie'geois combien
leur accueil enthousiaste l'avait ému et
charmé.
JOURNAL D'fPBES