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FPHONE 59
Mereredi 14 Juin !9()o
40° Année - N° 8323
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Avis important
Jean sans peur
La désunion libérale
Onzen Buyl
Assassinat de M. Delyannis
10 centimes Ie
sal M
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ül 1 ii S Is
On s'abonne rue au Beurre,
36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rcyaume.
Fanfare Royale
La blessure est mortelle
Mort de M. Delyannis
L'assassin
La carrière politique du défunt
E-* B 5 J V i fee
Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mereredi et le Samedi.
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Du ier juillet au 3i aoütles administrations
communales doivent procéder a la revision
des listes électorales en consequence 1'Asso
ciation catholique et constitution nelled'Ypres
adresse un pressant appel auxcatholiques de
l'arrondissement de surveiller leurinscription
et celle de leurs amis avec le nombre de voix
auquel ils ont droit.
Peuvent être inscrits les citoyens qui
avant le 2 mai 1906 auront atteint lage de
25 ans, sur les listes pour la Chambre et
l'age de 3o ans, sur les listes pour le Sénat.la
Province et la Commune et qui, au ier
juillet 1905 ont une année de domicile dans
la Commune, pour la Chambre, le Sénat et
la Province et trois années pour la Com
mune.
Des votes supplémentaires peuvent être
obtenus de chef soit de la contribution
personnelle,soitdc la propriété dimmeubles,
même en indivision, soit d'une inscription
au Grand-Livre de la Dette publique, ou
d'un carnet de rente beige a la Caisse
d'épargne et de retraite d'au moins cent francs
de rente soit d'un diplome ou certificat
universitaire ou d'un certificat d études
completes homologué soit de fonctions, de
professions ou de positions.
tentative
Paris, rue
itastf
au Kiosque de "la Grand'Place
DIMANCHE 18 JUIN
a 8 1/2 heures du soir.
Jean sans peur a toujours peur de se faire
connaitre.
S'il ne s'appelait pas sans peur, nous
n'aurions pas a lui reprocher sa couardise. II
est libre de signer ou de ne pas signer ses
élucubrations. Mais s'écrier par dessus les
toits Je rCai pas peur moi, et puis se déro
ber, non franchement cela nest pas intrépide.
Nous aurions voulu connaitre l'opinion de
M. Deweerdt ou de son correspondant nou
veau, Jean sans peur, sur M. Malato, le
libertaire francais arrêté pour excitation a
l'assassinat sur le Roi d'Espagne et le Prési
dent de la République francaise.
Notre curiosité était bien légitime, puisque
Jean sans peur, dans son hideux pamphlet
de l autre jour, distribué la nuit, avait invo-
qué a l'appui de ses thèses irnpies et porno-
graphiques, l'opinion de son Collègue
Charles Malato.
Son Collègue Collègue en quoi En
impiété, en pornographie, en anarchisme
Notre curiosité ne sera pas satisfaite, parait
dir tJean sans peur dans le «Weekblad».
Est-ce done que les hommes noirs, écrit-il,
voudraient connaitre notre opinion touchant
le régicide
Mais ami, Jean, et e'est que nous avons
demandé a votre ami, Charles Deweerdt.
Vous nous répondez ainsi soit-il mais
vous nous promettez de passer a coté de la
question, en falsifiant l'histoire
Répondez nous franchement, carrérr.ent, a
cette question; que pense M. Charles De
weerdt, l'ami de Jean sans peur et de
l'anarchiste Charles Malato,
de régicide de l'autre jour,
Rohan
Que le Collègue en anarchie de Jean sans
peur s'appelle le marquis Charles Amand
Malato de Come qu'il soit talentueux ou
non. Si l'accusation qui pèse sur lui est
fondée, c'est un gredin de la pire espèce, et si
Jean sans peur mérite d'être son Collègue, et
si Charles Deweerdt les soutient directement
ou indirectement, il ressembleaux autres.
Or, M. Deweerdt a pour correspondant
Jean sans peurun libertaire, sur lequel la
süreté publique a peut être Pceil ouvert, en
ce moment oü Charles Malato trouve en lui
un admirateur et, sans doute, un collobora-
teur.
Voila Nous sommes un journal respon-
sable. N'est ce pas que nous avons moins
peur que Jean sans peur
L'opinion du Progrèss'il vous plait, que
pense t-il de ses co blocards Aurait-il peur
de Jean sans peur et de Charles Deweerdt?
Le Bloc est un fait accompli et l union
anticléricale est depuis longtemps cimentée.
Tel était ces derniers temps le résutné des
polémiques de nos adversaires.
Or, il parait qu'en dépit de ces belles assu
rances et de cette foi profonde en l'infaillibili-
té des principes, il y aurait lieu de déchanter
a gauche.
Une des citadelles du libéralisme national,
notamment la position d'Anvers,serait,si l'on
en croit le Ralliememt, dans de tres vilains
draps.
L'organe anticlérical écrit
La tension qui existe entre les divers
groupes vient a nouveau de se révéler par la
proposition des groupes démocratiques de
s'entendre avec les autres partis d'opposition
pour former un cartel et la décision des autres
groupes libéraux de ne pas répondre a cette
invite (pour manque de formes ce qui
aurait provoqué le Volkspartij libéral a deci
der de lutter seul en 1906
II est temps, nous semble t il, que les
libéraux du pays fassent comprendre aux
Anversois qu'ils ont a cesser leurs querelles
intestines et a se préoccuper de la situation
d'ensemble du pays
Voila quarante ans que dure a Anvers,
avec quelques accalmies, cette lutte de pré-
pondérance entre la vieille associationlibérale
et les éléments avancés et flamingants du
parti, sans que ces derniers soient parvenus a
obtenir l'indépendancea laquelle ils ont droit.
Aussi longtemps que cette lutte n'a pas com
promis l'union devant i'ennemi, le mal était
relativement faible, mais depuis quelques
années la scission existe et elle ne fait que
s'aggraver.
D'abord, ce sont les éléments radicaux
qui se sont séparés de la Ligue progressiste
et ont conquis l'indépendance au prix d'une
scission puis les éléments ouvriers libéraux
ont rejeté de leur sein les émissaires doctri
naires et ont conclu alliance avec les radicaux,
d'oü le Volkspartij,tn attendant que d'autres
éléments se détachent a leur tour de l'ancien
bloc libéral.
r Cette situation est pleine de périls et
d'autant plus regrettable que vraiment l'en-
tente est aussi facile que nécessaire
II faut aussi craindre que la lutte entre
les deux fractions libérales une fois engagée
avec les violences inévitables, on ne voie se
former a Anvers une alliance radicale socia-
liste,qui aurait certes pour résultat un amoin-
drissement considérable, si pas la défaite des
anciens groupements
On voit qu'il ne faut pas gratter beaucoup
la belle «union anticléricale» pour découvrir
les traces d'une discorde armant les uns con-
tre les autres, non seulement les libéraux et
les socialistes, mais même les libéraux entre
eux.
Nos adversaires historiques ne sont pas
encore au pouvoir.
II passera même beaucoup d'eau sous le
pont avant que s'ouvre a leurs yeux la per
spective de ce retour a meilleure fortune...
pourvu que nos amis y mettent un peu de
bonne volonté et s'inspirent du triste exemple
de gauche pour universaliser la concorde et
raffermir la confiance dans les rangs du parti
catholique.
La maitresse fustigation dont On\en Buyl
a e'té l'objet a la chambre continue de dé-
frayer les journaux.
Le XX' Siècle écrit a ce sujet
M. Buyl a beaucoup occupé la Chambre
cette semaine. II l'a occupée d'attaques per-
sonnelles, de potins de village, de dénonci-
ations, courageusement faites a l'abri de
rimmunité parlementaire, pour satisfaire des
vengeances et des rancunes de politique
locale. A ces mesquineries il a mêlé parfois
des essais d'eloquence grandiloquente, de
discours devant lesquels la gauche elle-
même n'a pu tenir son sérieux. Au point de
vue de la dignité, de l'efficacité des débats
parlementaires, il faut certes se plaindre de
la place que les propos derhomme-aux-potins
ont tenue ces jours derniers dans les débats
de la Chambre mais il faut s'en réjouir a un
autre point de vue M. A. Buyl y est apparu
a la fois odieux et grotesque.
Et puis, certaines de ces attaques, qui
visaient a atteindre, a travers une institution,
des membres de la droite, ont eu ce bon
résultat elles ont fourni a M. Helleputte
l'occasion de mettre une bonne fois a néant
des perfidies, des calomnies contre le Boe
renbond qui trament depuis quelque temps
dans certains journaux spéciaux destine's a
soutenir des entreprises commerciales ou
financières. II fallait un M. Buyl pour oser
les ramasser la et venir les jeter au Parlement
a la tête d'hommes comme M. Schollaert,
le comte de Grünne, le baron de Broqueville,
MM.Desmaisières,Helleputte, De Bruyn,etc.
II en a cuit, d'ailleurs, au député des
potins II s'est attiré de la part de M.
Helleputte une réponse qui a été une véri-
table exécution.
II semble que la plus grande partie de la
Chambre ait vraiment éprouve' une sorte de
soulagement a voir ainsi administrer une
correction dont il se souviendra a cette pré-
tentieuse, encombrante et méchante nullité
qu'est MBuyl.
Un autre que On^en Buyl ne recommen-
cerait plus. Mais le Messie du Veurne-
Ambacht moms inconscient que Célestin,
l'illustre fou national de Londs-Pirette, est
tout aussi incorrigible que lui.
Or, il ne peut pas nous déplaire de le voir
revenir a la charge. Cela permettra a nos
amis de récidiver.
Président du Conseil d Athènes.
ie n-inistre Frappé d'un coup de
coutcau
Atliènes, i3 Juin. Au moment oü M.
Delyannis, président du Conseil, entrait a
la Chambre, un individu, nommé Jheraka-
ris, lui aporté un coup de couteau a l'abdo-
men. La blessure est des plus graves.
L'assassin a été arrêté.
Get attentat a, jeté la consternation a
Athènes, oü le ministre était estimé.
Athènes, i3 Juin. L'opération tentée
sul- M. Delyannis, pour arrêter l'hémorragie
intérieure n'a donné aucun résultat. Unfl
issue fatale est proche.
Athènes, i3 Juin.—hl. Delyonnis vient
de mourir.
Athènes, r3 Juin. L'enquête a établi
que l'assassin de M. Delyannis avait autre
fois tué sa propre femme. II a déclaré quil
avait voulu tuer M. Delyannis pour se ven-
ger des mesures rigoureuses du ministre
contre les maisons de jeu qu'il a toutes fait
fermer dermèrement.
Le corps sera exposé a la chambre, afin
que le peuple puisse défiler devaut lui. Le
roi vient d'annoncer qu'il rentrait a Athè
nes.
M. Delyannis est né en 1826 d'un familie
de patriotes, dont les membres ont joué un
role glorieux dans la guerre de 1 indépen-
dance.
II entra dans la vie publique en 1863.
Successivement ministre des Affaires étran-
gères, des Finances, de la Justice, de 1 in
terieur, de la-Guerre, il fut pour la première
fois président du Conseil'en 1885. II songea
alors a réclamer 1'execution des clauses du
traité de San Stefano, qui comportait un
agrandissement de la Grèce et faillit entrer
en lutte avec la Turquie. II y renonga sur
les conseils de la France et quitta le pou
voir. En 1890, il reprit la présidence du
Conseiletlagardadeuxans.il succéda de
nouveau, en 1895 a M. Tricoupis.
La question crétoise prit alors un carac-
tère menacant. La Grèce se trouva aux
prises avec la Turquie et lui déclara la
guerre. Vaincue, elle ne dut d echapper a
une ruine definitive qua 1 intervention des
puissances. M. Delyannis résigna une ïois
de plus ses hautes fonctions. Depuis lors, il
avait encore repris et quitté lo pouvoir. II
y a quelques mois il occupait de la prési
dence du Conseil.
M. Delyonnis était regardé comme le
champion des revendications extérieures de
la Grèce. II représentait ce qu'on appelle
Tesprit galikare, e'est-a dire la fidélité
presqu'aveugle aux traditions nationales, en
même temps qu'une certaine méfiance pour
les innovations occidentales. Cest sur ces
deux points qu'il se distinguait de son grand
rival, M. Tricoupis. On rendait hommage a
sa moderation, a son talent, a son urbanité
et sa parfaite probité.
Son fils est ministre de Grèce a Paris.