Un concert d'ceuvres beiges
Le krach des sucres
Le jubilé beige et la Chine
Manifestation calholique
Conseil Communal
La question Marocaine
Après Ie discours du bourgmestre
Cle Visart, Sa ftUiesM prononce d'uoe
voix claire et éloquente sa royale
répouse.
Nous y relevoos le passage suivant
qui s'appüque aussi bien a uotre chère
cité YproiseLa villi de Bruges a
raison de restaurer ses monumeuts, de
garder soigneusement sou cachet, de
ne pas combler les fossés qui l'entou-
rent, de maiutenir ses vieilles partes
et, par des mo iificalions de voirte, de
ne point faire disparaitre des detneures
intéressantes. Je me réjouis de ce que
l'on paraisse maiutenant, ce qui n'a
pas toujours èté le cas, géuéraletnent
d'accortl sur ces points.
Après l'excellente execution de la
magistrale Kin dercantate De wereld
in, de Peter Benoit, interprêtée sous
l'habile direction de Karei Mestdagh
par 4500 executants, le corlège royal
se dirige vers i'hötel de ville. Le Hoi
préside a l'inauguration de la salie
échevinale superbementrestaurée.llse
fait, présenter 1'architecte De la Gen-
serie, le peintre Julien De Vriendtet
le statuaire brugeois Jules Anthone
puis s'entretient avec nolre séuateur
M. le baron de Vinck et notre dépulé
M. Van Merris.
(Gageons qu'il a été question de l'a-
chèvement du canal.Aurons-nous une
grande coupure ou un nouveau
tunnel ?...Ne pourrait-on proposer de
fortifier les hauteurs de Hollebeke? Ge
serait la peut-être la meilleure solu
tion.
Une courte visite a I'hötel Gruut-
huuse.puis leRoi touiourstrèsacclamé
est conduit a l'Exposition horlicole
pour en faire l'inauguration.Sa Majesté
exprime aux organisateurs toute sa
satisfaction, car l'exposition florale est
vraimcnt remarquable. Le cortège
royal [admire la superbe collection
d'orchidées et loutes les autres mer-
reilles épirpillées aux quatre coins
de eet Eden floral. Léop id 11 s'entre
tient de la facou la plus familière avec
les eiposauts ce quiencourageun vieil
échevin d'une de nos communes fh-
tnandej a s'approcher de Sa Majesté.
Tenant d'une main sa casquette et sa
pipe et montrant de l'autre mainson
écharpe d'échevin il s'adresse au Roi
a peu prés en ces termes Monsieur
le Roi, je suis content de vous revoir.
Je vous ai connu en 4857quand j'étais
a l'armée et ne vous ai plus revu de-
puis Sa Majesté rit aux éclats et ap-
prouve la démarche de son fidéle su
jet. Gelui-ci plus du tout alarmé se
montre trés fier d'avoir osé apostro-
pher le Roi et est persuadé qu'il rece-
vra sous peu une belle décoration.
Le Roi poursuit sa visite dans le
jardin de l'Exposition,qui excite l'ad-
mlration des connaisseurs par ses
pares ravissants dk.ortensias, de gé
raniums et d'autres jolies fleurs. II
nous est agréable d'apprendre que
notre concitoyen l'horticultcur Van
Winsen y a fait preuve de ses talents.
Après avoir passé une heure et demie
a conterapler toutes ces belles cli )ses,
le Roi se dirige vers la gare de Bru-
ges-Nord. II remercie les autorités de
la belle reception qui lui a été faite
et part a 5 h. 30 pour Bruxelles,
salué une derniére fois par les accla
mations de ses fiièles sujets d3 la
West-Fiandre.
On a souvent médit des foules et la pressa
ne s'est pas fait faute demaudirecordialement
Bes emballements, ses violences et souvent
ses inconsciences. Et cependant les fêtes
bruxelloiscs qui touchent a leur fin nous ont
pertnis de constater que le public bruxellois
s'est considérablement assagi. Pensez done
qu'aujourd'hui, dimanche de cloture de la
Jcermesse de Bruxelles, on a pu faire pendant
deux heures de bonne, superbe musique
en presence d une assis /[.e énorme, caime,
presque recueillie, quiImoignait avec une
rare intelligence de '''^"vnpréhension quelle
avait des belles chosesA^
Pas de barrières N/^ar_ Qn ci rculait li bre
ment sur 1 immense Forum. A peine un
couloir avait-il |yé ménagé autourde l'estrade
rapidement éojjafaudé devant la Maison du
Roi. Du .rmonde a toutes les fenêtres. Des
grappes humaines. Bien que le terme soit
passé a/l'état de cliché,il est de circonstance...
A 4 heures, plus une place n'était disponi-
ble'au balcon de I'hötel de ville, ni aux deux
galeries de la Maison du Roi. Rien d officiel,
pas d'uniformes, pas d'habits brodés.mais de
fraiches et gracieuses toilettes, sous un beau
rayon de soleil. Le coup d'oeil était ravissant.
L'Orphéon, les Artisans Réunis, les San
Nom,de Jonge Tooneelliefhebbers.le Choral
Mixte des sections chorales des écoles N"s 10
et i3 et des élèves des écoles primaires, for
mant une phalange de t,200 executants,
occupaient l'estrade. A son arrivée au pupitre
M. Sylvain Dupuis a été 1'objet d'une cha-
leureuse ovation.
L'hymne national a ouvert ce concert,con-
sacréentièremental'audition d oeuvres beiges.
Et nous constatons, non sans une patriotique
fierté, que nos concitoyens ne se lassent pas
d'acclamer avec transportie chantdela patrie.
Tous les assistants tenaient le chapeau a la
main pendant que les masses chorales inter-
prétaient avec une incomparable maestria
l'oeuvre, toujours chère aux Beiges, de Van
Campenhout.
Deux cantates, Vlaanderc-ns Grootheid»,
de Jean Blockx, et la «Cantate inaugurale»,
de Paul Gilson, la paraphrase symphonique
de Macbeth de Sylvain Dupuis, une
fantaisie pour orchestre sur deux Noëls po
pulates wallons, de Joseph Jongen; enfin,
Vers l'Avenir de Gevaert, formaient le
programme de cettemagnifique fête musicale,
qui a été marquee pour M. Sylvain Dupuis
par un veritable triomphe.
A six heures le concert était terminé... et
la kermesse de Bruxelles reprenant ses droits,
les accordeons criards des bals populates
succédaient au magique orchestre qui nous
avait tant charmé.
Le Temps dit dans son bulletin financier:
On s'entretient du krach des sucres
survenu a la Bourse de Commerce, qui en-
traïne, parait-il, des différences a payer des
plusieurs million, ainsi que la suspension de
paiements de maisons fort honorablement
connues.
D'autre part, les journaux publientles ren-
seignements suivants
Le bruit courait, a la Bourse de Com
merce, de la défaillance d'un trés gros
spe'culateur, qui se serait trouvé dans l'im-
possibilité de faire face au paiement de
différences de jeu s'élevant a une quinzaine
de millions
Des renseignements que nous avons pu
obtenir, il résulte que les créances dont ce
spéculateur est 1'objet, s'élèvent a 16 mil
lions, une partie des contrats non exécutés
s'élevant a 12 millions porterait la signature
commerciale de ce spéculateur. Le reste lui
serait personnel.
De nombreuses maisons sont atteintes.
On en signale particulièrement deux qui
auraient déja suspendu leurs paiements.
Cette panique a causé un désarroi tel que
le Syndicat des commissionnaires, immédia-
tement réuni, se tient en permanence. II a
décidé la fermeture provisoire du marché des
sucres.
La déconfiture a été occasionnée par une
tres forte baisse du sucre. Le plus haut cours
de la campagne actuelle était celui de 46
francs le sac de 100 kilos. Mais les prix ont
rétrogradé rapidement et aujourd'hui la
marchandise disponible vaut moins de 28 fr.
Cet écart considerable joint aux engagements
énormes pris par le spéculateur défaillant
rend le chiffre de 16 millions dont on parle
tout a fait vraisemblable.
Ce gros spéculateur trés connu c'est M.
Jaluzot, depute nationalisme de ia Nièvreet
administrateur des magasins du Printemps.
Les maisons qui ont suspendu leur paie
ments par suite de la défaillance inattendue de
l'administration des magasins du Printemps
sont la maison Parville, et la maison Lepou-
tre et Boudreau. La défaille de M. Jaluzot
proviendrait d'une difference de t5 millions
qu'il aurait dü payer hier a la liquidation de
fin de mois pour faire face a ses engagements.
D'autre part, certains journaux afhrment
que M. Jaluzot comme tout homme qui bras-
se de grosses affaires, a l'habitude de ces
fluctuations, qu'il est au-dessus d'une perte
importante et que de toute cette émotion, il
ne restera rien aujourd'hui.
Nous lisons dans Chine et la Belgique
1 intéressante revue publiée par la chambre
de commerce sino-belge, les lignès qui sui-
vent
L'« Echo de Chiue consacreson leader
du 7 juin au Jubiié bolge 1830-1905 Cet
article, admirablement écrit, provenant du
plus grand journal frangais du Cé.csto Em
pire, et réflétaut certainement les senti
ments que les étrangers y portent a la Belgi
que, nous touche de trop prés pour 11e pas
nous y arrêter.
La Belgique, qui va fêter cette année
son soixante-quinzième anuiversaire, dit le
grand quodidien de Sangha'i, montre, par
son merveilleux développement, ce quepeu-
vent des hommes sages et industrieux pour
consolider les créations si souvent factices
et éphémères de ia politique. On peut la
donner comme modèle aux peuples qui
s'afl'aiblissent en poursuivant sans cesse de
chimériques destinées. Notre temps loue,
avec raison, l'homme pratique il faut ad
mirer plus encore la nation qui sait se con-
tenter de ses frontières et modère ses am
bitions.
C'est ainsi que la Belgique a grandi a
l'ombre de la diplomatie européenne, et
qu'elleapu,cessant d'être le champ debatail-
le ou l'cnjeu de guerres stériles, devenir un
champ clos pour les oeuvres de l'activité
humaiue.
L' Echo de la Chine prend eusuite
l'histoire de la Belgique cimentée avec du
sang frangais il la décrit, dans le passé,
comme conservant toujours son ame
en dépit des évónements qui laisaient d elle
la colonie banale, de tous les royaumes, le
butin périodique de tous les conquérants il
nous la montre souvent assoupie, mais tou
jours prête pour le réveil.
Pendant ces soixante-quinze années de
liberté, continue l'« Echo de Chine après
avoir décrit les événements de 1830, la Bel
gique a travaillé et la fortune lui a souri.
L'Expositiou de Liége en fournira une preu
ve nouvelle et decisive.
Et notre confrère d'Extrême-Orient ana
lyse notre organisation politique, constate
l'accroissement considerable de notre popu
lation, notre richesse publique, les ressour
ces iuépuisables de uosrégions carbonifères,
notre commerce général qui dépasse 7 mil
liards, la prospérité de notre port d'Anvers.
La Belgique, resserrée dans d'étroites li-
mites, dit il alors, a étendu son champ
d'action dans les régioDS oü les capitaux
sont rares et recherchésa maintes reprises,
la Itussie, l'Espagne et la Chine ont profité
de son concours financier.
L'organe francais de Sangha'i rappelle
ensuite ce que notre grand Roi a fait du
Congo, ce «modèle de colonisation oü
lÉtat indépendant aura bientöt un millier
de kilometres de voies ferrées, et qui compte
déja citiq grandes villes au milieu d'un ter-
ritoire immense, oü les richesses naturelles
ne manquent pas.
Le jubilé de 1905 sera le couronnement
de cette oeuvre, dit en terminant l'«Echo de
Chine et c'est avec une legitime fierté que
la Belgique peut aujourd'hui tourner les
pages de son histoire si courte et cependant
si pleine.
A SO 1GN l ES
Dimanche on a inauguré les drapeaux de
la Jeune Garde catholique et de la Mutuelle
St Vincent.
A 9 heures et demie du matin toutes les
sociéte's catholiques de la ville se sont ren-
dues en cortège a l eglise collégiale pour y
entendre la grand'messe solennelle au cours
de laquelle a eu lieu la bénédiction des nou-
veaux étendards. Le sermon de circonstance
qui a été prononce' par lerévérend curé-doyen
Maubert, a fait grande impression.
A 2 heures de l'après-midi, un brillant
cortège, compose d'une cinquantaine de
sociétés du Centre, du Borinage et du pays
de Charleroi, parcourt les rues magnifique-
ment décorées.
Au Cercle Léon XIII oü l'on s'est rendu
ensuite, la salie était archi comble.
Sur l'estrade se trouvaient MM. les séna-
teurs Hubert et Vandevelde, les députés
Mabille, Gravis et Renkin de Savoye,
sénateur suppléant Hanotiau, depute sup-
ple'antle révérend doyen de Soignies, lc
bourgmestre Van Cutsen Oblin, conseiller
provincial, et nombre de notabilités.
Après quelques mots de bienvenue, les
mandataires catholiques de l'arrondissement
ont pris la parole tour a tour pour féliciter
nos amis de leur belle manifestation.
M. Renkin, depute de Bruxelles, a fait
ensuite une conference trés acclamée dans
laquelle, après avoir caractérisé les devoirs
qui s'imposent aujourd'hui a la jeunesse ca
tholique, il a insisté du travail politique en
presence de la coalition de nos adversaires.
L'orateur a été ionguementovationné al is
sue de sa conférence.
La manifestation catholique de Soignies a
été troublée par une contre manifestation
organise'e paries allies libérauxet socialistes.
A 1 intersection des rues Pierre-Joseph
Wincqz et du parvis des Carrières, une forte
colonne de contre-manifestants a coupé le
corlège, au dernier groupe formé de la Jeune
Garde de Soignies. Une pluie de pierres s'est
abattue sur les manifestants.
Un contre-manifestant liberal, M. Pater
noster, brasseur, a recu un coup de brique a
la tête, jetée parun des siens.
Le président de la Jeune garde de Soi-
nies, M.Albert de Savoye,fils de l'honorable
sénateur suppléant, qui se trouvait a la queue
du cortège a été entouré par un groupe de
contre manifestants et renverse' et piétiné.
II s'en est suivi une mêlee.
Le commissaire de police, ayant voulu in-
tervenir, a été a son tour, culbuté et piétiné
paries contre manifestants.
Vers 7 heures ct demie du soir, au moment
oü les manifestants regagnaient la gare, la
musique socialiste suivie des contre-manifes
tants passait en face du café Rubens, prés de
la gare, au moment oü le café régorgeait de
manifestants catholiques dont plusieurs nota
bilités. Les socialistes semparèrent des
verres, des chaises et des tables et les jetèrent
a la tête de nos amis. Le café a été mis a sac.
II y a une dizaine de blessés. Entre autres
M. Henri Devreux, d'Hennuyères, qui a
recu une profonde blessure a la tête, ct deux
camionneurs, MM. Lecomte et Bastien, de
la Cooperative du Bon Grain, a Mariemont,
qui ont recu également des blessures, tou
jours a la tête.
Séance publique du ConseilCommunal du
samedi, 5 aoüt 1905, a 5 h. de relevée.
ORDRE DU JOUR
1. Hospices civils: vente de terrain aSt-Jean.
2. Hospices civils vente de terrain a Ypres.
3. Fabrique d'église St-Jacques: budget 1906.
4. Fabrique d'église St Nicolas location de
biens.
5. Ecole moyenne budget 1906.
6. Finances dépöt compte communal 1904.
7. Abattoir agrandissement de la maison
d habitation du Directeur; demande de
crédit.
Les avantages concédée
aux Alleinands au \laroc
La réponse de la France du aojnilleta
1 invitation du chériffïen a la conférence pro-
jetée a éte' transmise verbalement. En méme
temps, le ministre de France informa Ben
Sliman, ministre des Affaires e'trangères, de
l'accord franco-allemand.
Les cercles francais sont me'contents de
1 AUemagne a cause de la concession qu'elle
a obtenue a Tanger, attitude qu'ils considè-
ïent comme peu loyale, étant donné que les
léf01 mes résultant de l'accord proprement dit
appartiennent aux questions qui doivent être
discutées par la conférence. On assure que le
ministre de France fera une protestation, ne
lut-ce que dans le but d'empêcher le sultan