ORGANE DE L'ARRONDISSEM ENT TELEPHONE 52 Samedi 19 Aoüt I90o 10 centimes le 8340 Y a-t-il lieu d'exempter des droits proportionnels d'en- registremeut les iibéra- t ionsde som mes et va 1 eu rs? Contre la tuberculose La presse ordurière La soif du scandale AlNHÉE Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du rcyaume. JOURNAL Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de i ort a l'adressb ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes Ia ligr« Les réclames dans la corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les in«ï-tions judiciaires, 1] franc la ligne. Les luméros supplémentaires coütent 10 frams les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser i I'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. L'article 10 de la loi de frimaire exempte de tout droit particulier d'enregistrement la quittance totale ou partielle donnée dans l'acte même. Mais par une singuliere anomalie, si c'est un acte ultérieur qui constate le paiement du prix de vente,il donne par lui-même ouver ture au droit proportionnel d'enregistrement de o.65 p. c. Cette disposition se comprend difficile- ment si l'on se représente le vrai caractère de la liberation quest en somme cette dernière sinon le résultat de l'execution d'un contrat antérieur Si le contract a subi le droit pro portionnel, oü cherche t on la raison qui autorise la perception d'un second droit sur l'acte d'exécution L effet de cette legislation par trop fiscale- a été d'engager les débiteurs a se priver de quittances authentiques. Dans la pratique, si une dette est constatée par acte authentique, le créancier remet au débiteur la grosse du titre en y inscrivant la quittance. De la sorte, la liberation échappe a la formalité et au droit d'enregistrement. Dans les ventes d'immeubles, par la force des choses, le paiement tait au comptant est tres exceptionnel. Le plus souvent l'acqué- reur, dans l'incertitude oü il se trouvait detre déclaré adjudicataire, négligé de se mumr des fonds. Voici comment procèdent alors pour élu. der le droit de quittance les parties mattres ses de leurs droits Le paiement du prix est constaté dans le procés verbal de vente, et l'adjudicataire remet au vendeur un bon par lequel il s'engage a se libérer dans un délai plus ou moins rapproché, par exemple quinze jours, trois semaines, un mois. Le danger du procédé pour le vendeur ap- parait manifestement si l'on songe qu'il lui enlève en même temps le privilège et Taction résolutoire. Impossible au reste de Tadmettre lorsque la vente porte sur des biens appartenant a des mineurs, et qu'elle se fait a l'intervention du juge de paix. Dans ce cas, le droit de quittan ce vient s'ajouter aux trais déja élevès des ventes publiques ordinaires. Toutes ces considérations doivent engager le législateur a supprimer au plus tót un droit dont la perception ne peut se justifier et prête aux plus sérieux inconvénients. L'article 17 du projet de loi modifïant les droits d'enregistrementse charge de ce soin.ll décrète l'exemption du droit proportionnel d'enregistrement des libérations de sommes et valeurs, lorsque le contrat constitutif de la dette a subi le droit proportionnel ou lorsqu il en est exonéré par un texte d'excep- tion. M. le docteur De Cooman, qui a mis au service de la Ligue contre la tuberculose, le zele et l'intelligence qui le distinguent, ne pouvait manquer de profiter de la session du conseil provincial pour recommander cette ceuvre si humanitaire a ses collègues. Lors de la discussion du budget de la province, il a attiré Tattention de Tassemblée sur les résultats déja acquis et sur ceux que la section de la Ligue compte atteindre procbainement si ses efforts sont secondés. C'est ainsi qu'au cours du discours qu'il a prononcé a cette occasion, M. le docteur De Cooman a invité ses collègues a l'inaugura- tion du premier dispensaire qui, cette année encore, aura lieu a Bruges, en attendant que des créations de ce genre soient établies a Courtrai et a Ypres. Voulant apporter notre pierre a ledifica- tion de ces utiles établissements, nous croyons opportun d'atiirer Tattention de nos lecteurs sur le discours que 1'honorable con- seiller provincial a prononcé et dont voici le texte Messieurs, a Tart. 5i litt. B.du chapitre 14 de notre budget, figure depuis quelques années un poste réservant 2000 francs a la députation permanente pour être affectée par elle a la prophylaxie antituberculeuse. Cette somme a été inscrite grace aux efforts de notre honorable collègue M. Pardoen, vice- président de la section West-flamande de la Ligue Nationale Beige contre la tuberculose. En ma quaiité de président de cette même section West-flamande, je crois de mon devoir de remercier ici publiquement notre députation permanente pour le crédit annuel de 5oo francs qu'elle a bien voulu accorder a votre section. Bien que ce subside ne soit pas immense en regard d'abord de nos immenses besoins et en second lieu quand on le met en regard des fortes sommes que d'autres provinces ac- cordent annuellement a leurs sections, nous n'en remercions pas moins la députation de trés grand coeur, paree que nous sommes convaincus de deux choses que d abord c'est de grand coeur qu'elle nous a accordé le subside et qu ensuite nous sommes convain cus qu elle nous réserve de plus grandes lar gesses le jour oü l'élasticité du budget le permettra. En effet, lorsque les taxes atteiguant soi- disant le luxe auront produit au-dela des sommes espérées, ce sera faire oeuvre saine que de reverser a la partie la plus malneu- reuse de ia coilectivité, c'est-a-dire les tuber- culeux pauvres, ce que ie Juxe aura fourni. L heure sonnera d'ailleurs bientót, MM., oü tous les yeux s'ouvriront sur 1 étendu du mal et sa menace chaque jour grandissante envers la vitalité de la race. Les pouvoirs publics, comprenant alors l'étendue de leurs devoirs, se mettront a la place des associa tions ce que les pouvoirs font maintenant pour l'assainissement des villes et des plages et je me glorifie d'avoir pu faire quelque chose pour amener la province dans cette voie les mèmes pouvoirs publics le feront pour le tuberculeux pauvre. En attendant cette époque heureuse, les ligues continueront a éveilier Tattention pu- blique en recrutant leurs trop maigres res sources parmi les hommes de bonne volonté. Ces hommes de bonne volonté, j'en ai ici devant moi les protagonistes et les modèles. Ce qu'il ne vous est pas encore possible de faire comme conseil provincial, vous le pouvez individuellement comme conseillers provinciaux. Beaucoup d entre vous ont déja répondu a 1 appel que j'eus, il y a quel ques mois, l'honneur de vous faire. Beaucoup d entre vous sont déja inscrits sur la liste de nos membres laquelle se monte présente- ment a un petit millier, recrutés parmi les citoyens généreux de notre province. Ce nombre doit se décupler, deux fois se décu- pler, et nous espérons y parvenir grace a l'ardeur denos zélateurs etde nos zélatricesqui ont entendu notre exhortation, de se faire mendiants éhontés Je leur dois, en attendant, Texemple. C'est done en mendiant que je me présente aujourd'hui devant vous, MM.,et je demeure persuadé qu'avant qu'il soit peu, nul d'entre vous n'aura négligé de s'inscrire sur le con trole de nos milices pour une modeste somme annuelle de cinq francs, un simple petit jeton de présence. Rires et applaudissement Je dis de nos milices, MM., car effective- ment c'est plutót en soldat qu'il faut agir en cette lutte terrible contre le plus terrible des fléaux, dont Dieu veuille préserver vos families Vous avez tous pu lire déja, en les revues et les tracts que spécialement nous vous faisons parvenir, combien la tuberculose est le principal fléau de lepoque, en nos contrées de civilisation outrancière. Vous n'êtes pas non plus sans savoir combien sont multiples les causes de déchéance organique qui est la principale prédisposition a la contagion tuberculeuse misère de la familie, enfance miséreuse, les vices en leur diversité et surtout l'alcoolisme, 1 insalubrité de l'habitation, etc. Nombreuses toutefois sont les ceuvres et les sociétés philanthropiques destinées a combattre ces vices et soulager ces misères. Mais le fléau principal, celui auquel aboutissent et que produisent toutes ces causes, la tuberculose elle même ne fut, jusqu'ii y a quelques années, jamais suffi- samment connue m suflisammeut regardée en tace. Non seulement leffet meurtrier de la tuberculose, maïs surtout son désastreux eflet économique s'est fait sentir partout, notam- ment en Allemagne et en France. Maïs c'est de la aussi devant la ruine imminente des mutualités par les secours dus a leurs mem bres tuberculeux, qu'est venue la méthode nouvelle de prophylaxie d'abord ies dispen- saires oü ia maladie est dépistée,oü ie maiade est examine', susventé et éduqué ensuite les établissements de cure, les sanatorium a ia montagne, au bois ou a la mer. Tout cela se fait la Das par les initiatives coordonnées des particuliers, des associations, des mutualités et des pouvoirs publics. C'est ia, MM., en peu de mots, le but de notre ceuvre qui vous a été plus longuement détaillé dans les tracts flamands et francais que nous nous sommes fait un devoir de vous faire parvenir. Ce doit être, Messieurs, 1 honneur de notre West-flandre de ne pas nous laisser dépasser par les autres provinces. Nous possédons des bois magniflques, des mon- tagnes au site admirable dans le Sud est de la province, nous avons enfin et nous sommes seuls a avoir la mer. Nous vous invitons dès ce jour, MM. et Chers Collègues, a l'inauguration de notre premier dispensaire a Bruges, qui aura lieu cette année encore 1 an prochain, nous aurons l'honneur de vous inviter a l'inaugu ration du dispensaire de Courtrai et proba- blement aussi de celui d'Ypres, en attendant que dans un avenir prochain nous puission^ soumettre a votre inspection nos étaiblisse ments de cure a la mer, au bois ou a la montagne. Vous voyez, MM., combien grands seront nos besoins. En attendant que les pouvoirs publics nous puissent aider plus généreuse- ment, que l'obole de tous, que la souserip- tion de toutes les classes un peu aisées, que la généreuse souscription annuelle de mes sieurs les conseillers provinciaux nous aident a établir sur des bases solides cette oeuvre grandiose que M. le baron de Béthune, notre gouverneur si éclairé, a bien voulu prendre sous sa protection en notre province. Mon cri sera entendu, j'ose espérer, MM. non seulement vous serez tous de notre lutte par votre souscription et votre sympathie, mais vous vous ferez zélateurs autour de vous afin de nous amener des ressources nouvelles. Bientót nos festivités jubilaires ne seront plus qu'un souvenir. Après la glorification de la Belgique heureuse et riche, viendra l'heure oü il faudra la protéger contre les dangers qui menacent et notre sang et notre prospérité. Combattre de toutes nos forces le principal de nos dangers, c'est-a-dire la tuberculose, sera travailler non seulement pour Dieu et le prochain, mais aussi pour la race et la patrie Longs applaudissements). A la suite de ce discours, sur la proposi tion de M. le Docteur Pardoen, bourgmestre de Menin, le crédit de 5oo francs, accordé antérieurement par la Députation perma nente, a étéporté a looo francs. Ce n'est pas aux C... seulement que peu- vent s'adresser les observations suivantes. Certain journal Yprois, devenu innommable, pourrait se les voir adresser. Nous copions l'Echo d'Arlon, journal libéral Les C. (ici le nom du papier) sont cen- sément un journal de propagande libérale. Or, le dessin qui figure en première page (d'un récent numéro) et qui tire l'oeil est tout simplement ignoble... C'est a se demander quels lieux fréquente l'auteur. C'est a se demander aussi, quel but poursuivent ceux qui commanditent de pareilles ignominies. Au risque d'etre taxé de cléricalisme par les saligauds de carrière, je crois devoir dire que i'anticléricalisme compris a la iacon des C. est nauséabond, ne se complaisant que dans l'ordure et la pourriture. Les specia listes qui prêlent leurs mains a cette répu- gnante besogne, etc... Après la Fripouille de malpropre mé- moire, recommandée jadis par toute la presse de gauche, les C..., poussière et ordure Voila dit le Patriote les truffes oü se délecte la Loge. Certains journaux du Bloc ont une véri- table soif du scandale clerical. Pour arriver a leurs fins, ils ne reculent devant rien la calomniela plus éhontée est jointe au men songe le plus cynique. Aussi le malheureux prêtre, objet de leurs dénonciations, est-il le plus souvent reconnu non coupable et acquitté par les tribunaux.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1