FA ITS DIVEKS
^SAVO^®*^
Le discours du tróne
en Hol lande
SANS RIVAL POUR LE MÉNAGE
nes, les torches des pèlerins qui grjavissent
les lacets de la pente, qui montent vers la
grotte, oü la douce vierge, fille du due Sini-
balde,éprise de solitude et de contemplation,
▼e'cut et mourut ignorée, pénitente et ravie.
En ce moment,vingt millepersonnes peut-
être nous pre'cèdent ou nous suivent. Dans
la rue du faubourg oü nous entrons, les
voitures, presse'es les unes contre les autres,
n'avanccnt plus qu'au pas. Le spectacle preod
une couleur intense. Aux deux cote's de la
voie, des fourneaux flambent, barrant de
lueurs rouges le flot humain qui passe. On
vend des fritures de toutes sortes, et de petits
pois secs grilles, la zimenza un regal
sicilien.
D'autres marchands offrent deséventails de
sainte Rosalie, monte's sur un bout de roseau
et garnis de franges multicolores ,- d'autres,
des forches, des transparents,des citrons, des
figues d'Inde. J'apercois deux oü trois mai-
sons ouvertes, vivement éclairées, oü Ton
danse.Lesflambeaux s'allument par centaines
au milieu des groupes. Des cantiques s'élè-
vent ca et la,murmures d'abord par quelques
voix, et repris en choeur, sur un mode
trainant, en langue sicilienne.
Nous voici au pied de la montagne, au
milieu d'un vaste terrain caillouteux, planté
d'oliviers.Nous traversonsla foule grouillante
et chantante. Oh le singulier campemenl
Sous les arbres, des hommes, des femmes,
des enfants dorment, e'tendus sur la terre
nue. Le cheval ou la mule d un coté,la petite
charette de l'autre les protègent et se'parent
les families. Quelques pèlerins ont attaché
aux branches d«s couvertures comme un
toit brim.
D'autres, assis en rond, attendent l'heure
de partir ou veillent sur les dormeurs. Tous
ces groupes silencieux, enveloppés d'ombre
bleue, donnent l'idée d'une tribu nomade,
arrêtée un moment dans sa course et se
reposant pour franchir, le lendemain, une
étape difficile, tandis que, juste au milieu de
la plaine, tracant une ligne lumineuse, une
seconde tribu, dans la confusion pittoresque
et la rumeur d'une marche de nuit, tente
l'escalade de la montagne. Ceux-la, ceux qui
continuent leur route, iront coucher a deux
heures dechemin d'ici, surle plateau dénudé
du Pellegrino, ils entendront une messe a
l'aurore, et redescendront avec le jour. lis
montent a pied.
Leurs torches en mouvement dessinent,
jusqu'au sommet. les lacets de la montagne.
II y a de petites lumières, bien baut, bien
loin, qui rejoignent les étoiles, comme si un
grand coup de vent, soufflant sur un feu de
platre, emportait en spirales ces gerbes
d'étincelles.
Je regardai longtcmps leur défilé, puisje
rentrai a Palcrme. La lune s'était levée. Des
feux en l'honneur de sainte Rosalie, s'allu-
maient au sommet des montagnes. La nuit
était trés douce et la ville toute blanche
devant moi.
Deux jours après, je retournais au Pelle
grino, cette fois a pied et dans le dessein de
monter jusqu'a la grotte.
Le Pellegrino, complètement détaché de
la chaine de montagnes qui enveloppe Paler
mo, n'est qu'une rnasse de rochers, comme
un mole gigantesque se dressant a gauche de
la ville et dominant la mcr. L'ascension,
autrefois, devait être pénible. On l'a rendue
aisée.en construisant une route en lacets. On
s'élève en zig-zag, ayant toujours a gauche
ou a droite le paysage merveilleux de Paler
mo a ses pieds et de la conque d'or autour
d'elle.Puis le sentier, pointant droit, traverse
le haut plateau de la montagne.
La grotte est demeurée ce qu'elle devait
être au temps de sainte Rosalie, de grandeur
médiocre, irrégulière, et si humide qu'il a
fallu suspendre a la voüte, pour recueillir les
gouttes d'eau a chaque instant reformées.tout
un système de tuyaux du plus facheux effet.
On montre, dans la paroi, a deux ou trois
mètres de hauteur, une seconde excavation,
oü la viergc, dit-on, se retirait pour prier,et,
au fond de la grotte, la statue de sainte
Rosalie, qui la représente couchée, la tête
appuyée sur l'une de ces mains, l'autre main
ramenée sur la poitrine. Elle mourut ainsi,
raconte la légende, écoutant les choeurs des
esprits célestes. Mais ses ossements ne furent
retrouvés que cinq siècles après, en 1664,
pendant une grande peste qui désolait Paler-
me. Un vieil auteur a rapporté le fait dans sa
langue naïve.
C'est un chasseur du Pellegrino qui dé-
couvrit les reliques de la bienheureuse. 11 se
nommait Bonelli. Sc voyant sur le point de
mourir de la commune peste, Bonelli fit ap-
peler son confesseur et voici la déposilion,
bien sicilienne dans les détails, qu'il consi-
gna entre ses mains
Le dernier jour du carnaval, j'ai perdu
ma femme de la peste elle n'avait que quin-
ze ans, et m'était extrêmement chère,de sor-
te que jétais accablé de douleur. Ma maison
ayant été mise sous séquestre, en conséquen-
ce de mort, je sorlis pendant la nuit, pour
aller a la chasse et me distraiie de ma tristes-
se. Je montai sur le Pellegrino. Au point du
jour, j'étais dans une partie de la montagne
qu'on appelle la Scala. Je vis alors une jeune
filie en habit d'ermite, et dont la beauté était
plus angélique qu'humaine.
Oü vas-tu sur cette montagne me dit-
elle. Qu'y viens-tu faire
Je vais a Ia chasse, madame, répondis-
je tout tremblant.
Viens avec moi, reprit elie, je te mon-
trerai ma grotte et ma celluie de pelerine.
Je la suivis en silence jusqu'a la caverne.
Voila, dit-elle ense tournant vers moi,
la grotte oü mon corps est resté tant d'années,
et que tant de chasseurs ont en vain cherché;
voila la celluie oü j'habitais.
Encouragé par sa bonté, je lui demandai,
non sans trembler, qui elle était.
Ne me reconnais tu point? me dit elle
en souriant.
Non madame.
Je suis Rosalie, dit-elle.
On suivit les indications de Bornelli, et, a
l'endroit qu'il avait désigne', on trouva les
précieux ossements que l'eau du rocher,
tombant goutte a goutte, avait recouvert
d'une pierre transparente comme l'albatre,
aussi dure que le cristal, et ayant des reflets
scmblables a ceux de l'améthyste et de
l'hyacinthe.
Quatre jours après, les reliques de sainte
Rosalie étaient exposées a la vénération du
peuple, et la peste cessait- Palerme témoigna
sa reconnaissance par des fêtes magnifiques.
Le culte de sainte Rosalie, ancien déja dans
la Sicile, devint subitement populaire. Et de-
puis lors, deux fois chaque été, les sentiers
de la montagne grise s'emplissent de pèle
rins.
Tout le reste de l'année, il est bien désert
et bien triste, ce sommet du Pellegrino.
Quand je sortis de la grotte, eet aspect de
désolation me saisit le coeur. A gauche, il y
avait trois ou quatre masures. Dans l'une
d elles, je trouvai une vieille femme, jaune
comme une orange, qui voulut me vendre un
peu de vin.
Elle l'alla tirer dans une cruche pantago-
nale, en terre crème, dont un collectionneur
cut rêvé. Et pendant qu'elle me vantait
l'arome, la couleur du vin de Partinico,
l'un des meilleurs, en cffet, de la Sicile et
des plus inconnus, apporté avec grande
misère disiit-elle, en haut de la mon
tagne, moi, je regardais sous les fenêtres,
dans le cirque rocheux, trois enfants, ses
petits-fils, qui riaient.
Ils riaient, le teint halé de soleil et de
vent, la joie comme une étincelle fixée dans
leurs yeux brillants de petits Italiens. Je
me reposai un quart d'heure, avec l'air
d'écouter la grand'mère, et je les vis galo
per, poussant des cris d'enthousiasme et
faisant des ricochets sur la grande nappe de
pierre dont ils étaient toute la vie.
Et je redescendis, songeant que ce lieu
désolé leur apparaitrait, dans leur regrets
futurs, comme un paradis terrestre que,
devenus soldats, bien loin, ils soupireraient
apiès le désert de Pellegrino, comme d'au
tres après les champs d'avoine, les grands
bois, les plaines traversées de fleuves, qu'ils
parleraicnt avec la passion na'ive du sou
venir de ces deux jours de l'année, oü les
pèlerins montaient de Palerme, portant des
éventails de sainte Rosalie et chantant des
cantiques siciliens. Gar, voyez-vous, les
nids peuvent être de laine, de erin, de soie,
d'herbes marines ou de simples cailloux
amoncelés la couvée n'en sait jamais rien,
et le meilleur de tous est celui qu'on a eu.
René Bazin
Courrier de Brux.)
i
...KrtBte.-
S. M. la Reine a ouvert aujourd'hui la
session des Etats-Généraux par un discours
dans lequel elle constate que l'état général
du pays et des colonies est satisfaisant et que s
la situation aux Indes néerlandaises s'amé-
liore. La résistance de quelques membres de
la dynastie de quelques sultans de Bornéo a
cessé.Les opérations militaires aux iles Célè-
bres, rendues nécessaires par quelques prin
ces, ont eu du succes. Les relations avec les
peoples étrangers conservent leur caractère
amical.
Les projets deloi concernant les contrats
du travail pris sous le ministère Kuyper se-
ront maintenus sous le nouveau ministère.
Des projets seront en outre déposés concer-
nant l'introduction de la condamnation
conditionnelle, des modifications a la loi sur
les débits de boissons alcooliques, etc., etc.
U n projet sera déposé concernant les exer
cises préliminaires de 1# jeunesse, afin de
preparer le peuple entier a porter les armes,
l'assurance obligatoire contre lu maladie,
1 invalidité et la vieillessc et contre les acci
dents sera étendue aux ouvriers agricoles,
aux pêcheurs et aux marins de la marine
marchande.
Sa Majesté termine en annoncant la revi
sion de la Constitution pour permettre aux
législateurs de régler le droit électoral. L'on
examinera d'abord s'il y a lieu d'apporter
encore dans la Constitution d autres modifi
cations.
1IBBBMB—WBBB8B8BW
YPRES.
Une importante capture. Un individu
du nom de Remi Lippens, originaire de
Worteghem-lez-Audenarde, repris de justice
de la pire espèce, s'évadait, ily a une dizaine
de jours de la prison alors qu'il devait subir
encore un emprisonnement d'une année.
Dans la nuit de Samedi a Dimanche, vers
minuit, la police d'Ypres apprit sa présence
dans cette ville. Les agents Migom, Raspoet,
VanUxemet Decrock, se mirent aussitot a
sa recherche. Ils le rencontrèrent dans un
petit estaminet de la rue Basse.et l'arrêtèrent
Conduit au bureau de police, Lippens fut
trouvé porteurd'un revolver chargé, et d'une
provision d'une quarantaine de cartouches a
balles. II a été écroué a la disposition du
Procureur du Roi.
Ne toussez p'us. Je garantis la guérison
du rhume et de la loux Ia plus opinatre en
deux jours au moyen du Sirop Depratere au
gourdon décoloré et au baume de Tolu. C'est
le pectoral le plus prompt, le plus sür et le
plus agréable qui existe. C'est un remède
incomparable, mais faites bien attention,
demandez et exigez toujours le véritable
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revientao.io centimes par jour. En vente
a Ypres, pharmacie Socquet, Libotte, Donck,
et Aertssens; Poperinghe, pharm.monteyne,
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Rotiers; Warneton, Vander marlière; Cour-
trai Hulpiau et De Boey Roulers, Veys
Dixmude.Ghyssaert; Iseghem (Grand'Place).
Rodenbach.
DES VEINARDS.
Lorsque arriva, il y a quelques jours, a la
poste de Saint Nicolas, l'ordre de renvoyer
les lots non encore vendus pour le dernier
tirage de la tombola de Liége.les employés et
les facteurs résolurent de tenter la chance
ils étaient vingt et un ils se cotisèrent pour
acheter coopérativement les dix-buit lots qui
lestaient. Le jour du tirage, les employés se
concertèrent pour faire une farce aux fac
teurs ils fabriquèrent un Lux télégramme
annoncant qu'un de leurs numéros avait
gagné une prime de i5,ooo francs. Les fac
teurs, sur Ia foi du télégramme, fêtèrent leur
chance fort avant dans la nuit. Les employés
songeaient a la tête que feraient les facteurs
en constatant que le lendemain matin, par
les journaux, qu'ils n'avaient rien gagné du
tout.Mais qu'elle ne fut pas leur stupéfaction
lorsque jeudi matin ils virent un de leurs
numéros, le 1 3748, série i, figurer parmi la
liste des gagnants, non pour i5,ooo francs,
il est vrai, mais pour 5,000, ce qui est encore
coquet. On a aussitot recommence la fête...
Voulez-vous des sucres de tout première
qualité Prenez les paquets de la Raffinerie
Tirlemontoise.
Le glissement des quais du sud d A nvers.
Le glissementdes quais duSud s'accentue
Cette nuit, vers une heure, a mare'e basse
les terres se sont effondrées de fa<;on effray-
ante il y a actuellement une crevasse de
six mètres de large et de soixantc-dix ccnti-
mètres a un mètre de profondeur et de 1J0
mètres de long.
Les conduites d'eau ont crevé, les rails
du chemin de fer et des grues ont éte' ense-
velis. Le hangar n° 12 est prés de s'écrou-
ler. Le raur lui-même du quai présente
des mouvements inquiétants.
De grand matin, des ingénieurs des ponts
et chaussées sont arrivés sur les lieux. Plus
de deux mille ouvriers travaillent a enlever
tout ce qui se trouve sur le quai et s'occupent
d extraire toutes les terres des assises du mar
de quai; l'on espère éviter ainsi le gfissement
du mur de quai dans l'Escaut Une foule
énorme se trouve sur les lieux de 1 accident.
Remain Daurignac le frère de la fameuse
Tbérèse Humberr. sorti de prison, s'était
cmbarqué pour New-York. A son arrivée le
bureau d'immigration ne l a pas laissé dé-
barquer. Romain Daurignac regagnera la
France par le prochain bateau.
y a ail]ourdhui trois ans qu est mortc
a Spa notre iegrette'e reine Marie Henriette.
A cette ocassion une messe a été célébrée
ce matin a 10 heures en la chapelle du cha
teau de Laeken par Ie R. M. Proost aumonier
de la Cour. Le Roi et la princesse Clémentine
occupaicnt le premier rang de 1 assistance
qui, bien qu'assez nombreuse, n'dtait cepen-
dant composée que des dignitaires et du per
sonnel de la maison du Roi.
Y assistaient notamment MM. le comte
John d Oultremont, baron Snoy, barons E.
et C. Goffinet, Carton de Wiart, les géné-
raux Chapelié, Bricou, Dony et Daelman,
Mile la baronne d Hoogvorst, demoiselle
d honneur de la princesse Clementine, les
dames d honneur de la feue Reine Mme la
comtesse de Kamur, Mme la baronne
d'Hoogvorst,Mme la baronne de Limnander,
Mme la comtesse d'Ursel et Mme la baron
ne de Pierland les officiers d'ordonnamce
Cumont, Binger et Nypels.
La cérémonie religieuse s'est accomplie
avec laplus grande simplicité et vers 10 h. 1 2
la princesse Clementine s'est fait reconduire
a son pavilion du Pare royal.
La comtesse Lonyay, ne'e princesse Sté-
phanie de Belgique, est arrivée a Bruxelles,
hiersoir, venarit de Wiesbaden.par i'express
de Cologne qui est entré en gare du Nord a
9 h. 55.
La deuxième fille de notre Souverain occu-
pait une coupé réservé avec sa dame d'hon-
neur, Mme la baronne de Gagern et M. Ie
baron E. de Bornemisza, chambellan de
S. M. 1 empereur d Autnche,roi de Hongric,
et premier lieutenant a la suite des hussards.
La princesse a transmis a la presse ce
communiqué
Son Altesse Royale Madame la princesse
Stéphanie de Belgique venarit directement
de Wiesbaden, est arrivée ce soir a Bruxelles
accompagnée de sa dame d'honneur,baronne
de Gagern, et du grand maitre, baron de
Bornemisza, chambellan de S.M. l'empereur
d Autriche, roi de Hongrie.
Son Altesse Royale, qui est descenduea
l'«Hotel de Belle-Vue compte retourner
mardi soir, a Wiesbaden.
i) La princesse était venue en Belgique
uniquement dans l'intention de déposer,
elle-même, unecouronne au caveau royal de
Laeken, le 19, jour anmversaire de. la mort
de Sa Majesté la reine Marie-llenriette et de
prier sur la tombe de son auguste mère
qu Elle a tant aimée et vénérée, et de son
frère le due de Brabant.
Pendant que le Roi et la princesse Clé
mentine assistaient a la cérémonie religieuse
célébrée en la chapelle de fer du palais, u ne
autre messe était dite, a la demande de la
princesse Stéphanie, en l'église paroissiale de
Laeken.
Mme la comtesse de Lonyay est arrivée
a l'église en voiture accompagnée de Mme
la baronne de Gagern et de M. le baron
Bornemisza.