CATHÜL1ÜU
DEL
ONDISSEMENT
1
TELEPHONE 52
8MQSHQUE YPROISE
Rüggero Leoncavallo
Brissago (Suisse) 13 septembre 1905
A
Samedi 28 Septembre 1905
10 centimes le N(
40" Année N° 88S0
Le choix d'unc carrière
Le
Congrès de ions
(I om mage a ia Belgique
Le Gaz
Cinquantenaire
Saint-Siège
France
n
s'abonne rue au Bcurre, 36,
Ypres, et a tons les bureaux de poste du rryaurne.
-
Une lettre de Leoncavallo au Pape
LOtservalore Romano publie la
iettre suivante que, de Brissago
(Suisse), le maestro Roger Leonca
vallo fait parvenir au Saint Père
O Saint Père Le cri de douleur,
qui du fond de notrepresqu'ile a ému
le monde entier, a trouvé un écho
encore bien plus douloureux et plus
proford dans mon ame chrétienne.
La-bas, dans cette C&labre ainsi muli-
lée, me lient les plus doux souvenirs,
celles de mes doux parents morts,
ceux de ma joyeuse enfance, puisque
l'ai grandi au sourire de ces monts et
j'ai chanté mes premières chansons
dans ces vallées alpestres! Le premier
rayon de gloire que Dieu m'a accor-
dé se lie encore a cette terre hospi
tal lère qui me considère comme son
tils I
Je sens,par conséquent, de devoir
de faire en ce moment plus que les
autres; et alors, m'inspirant. de ce
sincère sentiment religieux que j'ai
toujours professé hautement.j'ai pensé
de composer une priè~e k la Bien-
heureuse Vierge Marie, de la faire
imprimer a mes frais, et d'en donner
ie produit de la vente en partie pour
Its malheureureux les plus nécessi-
teux et en rartie pour restaurer et
ernbellir la caihédrale de la Madonna
do la Serra a Montalte Uffugo.
Sainteté Si en tête de ce mor-
ceau je pouvais publier quelques
iignes du Père de la Chté ienté, qui
ferait au dernier de ses fils l'honneur
q'accepter la dédicace de 1' 4ee Maria
composé par moi et d'en recomman-
der la vente aux fidèies, j'aurais fait
avec I'aide puissante de Votre
Saintété et avec le seul appui des
fidèies la plus belle, la plus catho-
lique et la plus utile des aumönes
Dans ('assurance que ma prière
sera accueiliie favorablement par Sa
Saintété, je présente mes remerci-
ments aniicipé?, en souhaitant la
bénédiction de Votre Saintété et je
me déclare
avec une enticre humilité et dévotion
VOsservatore Romano ajoute qu'il
sait que Ie Saint-f ére applaudit a la
no!de pensee du maestro Leonca
vallo et qu'il lui a fait parvenir sort
précieux autographe, par leque! il
accepte la dédicace et fait des voeux
pour qun les pr ié es des obliges implo-
rent pour lui du Giel la récompense
de sa charité.
La reprise du concile
On télógraphie de Rome a {'Infor
mation
Le Pape, recevant ces derniers
jours un haut personnage, lui a
déclaré que dès que la crisereligieuse
auraitrcQu sa solution en France, il
entendait convoquer de nouveau au
Vatican Ie consi.e oecuméniquev'nter-
rompu en 1870 par la guerre franco
allemande.
Ce concile aurait pour mission
d'entreprendre dans l'Eglise toute
une série de réformes concernant
l'administration ecclésiastique et la
discipline. Le Pape aurait ajouté
Je veux attacher mon nom a la
reprise du concile.
Le Milliard
I'TPSES
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Que fait-il faire de nos garcons
Voila une question grave et dont la solu
tion tourmente pas mal de chefs de familie.
Dans les classes aisées on avait pris l'ha-
bitude dans la seconde moitié du XIXe
siècle d'orienter presque tous les jeunes gens
vers les carrières libérales.
Mais les carrières libérales s'encombrent.
Les avocats pullulent. 11 y a pléthore d in
génieurs et de médecins. Ces professions ne
nourrissent plus tous leurs hommes, loin de
la. Elles nepeuvent, d'ailleurs, se soutenir
qu'a la condition de s'alimenter a !a richesse
générale. Or, celle ci dépend avanttout de
l'industrie et du commerce. On mesure, avec
raison,la prospérité d'un pays a la prospérité
de son commerce et de son industrie. C'est
ainsi que pour marquer les progrès accom-
plis par la nation beige depuis i83o nous
citons les chiffres compares de la production
et du commerce beige.
Nous avons done bien fait de condamner
le préjuge d'après lequel le commerce et
l'industrie seraient des occupations d'ordre
inférieur, indignes en général de tenter les
intellectuels. Ce préjugé était dans toute sa
force il y a quelque quarante ans. Depuis,les
idéés se sont forlement modifiées en Beigi-
que; et c'est bien heureux car il faut voir
dans cette nouvelle disposition des esprits
une des causes les plus efficaces de l'expan-
sion économique du pays.
En France, pays oü règne 1 amour de la
sécurité, on voit s'augmenter de facon in-
quiétante le nombre des fonctionnaires. Des
statistiques citées par M. Isaac, président de
la chambre de commerce de Lyon, au 2qme
congrès de la Société d'écononie sociale, il
résulte qu'en 1846 il y avait en France seize
fonctionnaires pour cent patentés, et qu'en
1904 il y en avait trente. Or, la France ne
suit que d'assez loin la marche ascendante
des nations industrielles. Une des causes
de nos malheurs et denos révolutions, a
dit Le Play, est que la faveur populaire
s'attache plus souvent aux hommes exer-
cant des professions libérales qu a ceux des
arts usuels. Les hommes de travail ont été
trop souvent dominés par des fonction-
naires imbus de tendances tyranniques.
Les sciences et les arts progresseront tou
jours en pays prospère. On peut citer a ce
sujet l'Angleterre, nation de boutiquiers,
comme disait avec dédain nous ne savons
quel homme d'Etat francais, mais nation
progressive entre toutes.
II nous faut done orienter une partie de la
jeunesse intellectuelle vers les arts usuels
commerce, industrie, agriculture. Et nous
avons eu raison de créer en Belgique beau-
coup d'ingénieurs agricoles, de licenciés en
sciences commerciales, etc. 11 est même né
cessaire d'accentuer le mouvement. Car les
arts usuels pratiqués avec science et compé-
tence rendent les plus grands services au
pays. lis doivent augmenter la prospérité
générale. On crie a l'encombrement des
carrières. Evidemment les carrières sont
encombrées s'il ne s'agit que de faire toujours
la même chose et si nous ne parvenons pas
a étendre le champ de nos activités. Mais les
occasions de travailler utilement, d'ouvrir de
nouvelles voies, de créer de nouvelles sources
de richesse ne manquent point. Ce sont les
hommes qui manquent trop, souvent paree
qu'au lieu de les former a l'initiative et a
l'audace, on enferme trop fréquemment et
trop uniformément les jeunes gens dans le
moule de la même formation exclusivement
classique.
Deux discours seront prononcés a la séan
ce solenuelle d'ouverture du Congrès inter
national d'expansion écoaomique mondiale,
qui aura lieu dimanche prochain au Théatre
de Mons, en presence de Sa Majesté le Roi.
M. le baron de Favereau, ministre des
affaires étrangères, prendra la parole le
premier, pour souhaiter la bienvenue aux
membres du corps diplomatique, ainsi
qu'aux congressistes beiges et étrangers. On
entendra ensuite ua discours du président
du Congrès, M. Beernaert, qui caractérisera
la portée de ces importantes assises.
Les dispositions suivantes ont été prises
en vue de la réception royale sur la scène
du théatre prendront place aux cötés de M.
Beernaert, les quatre ministres et les presi
dents des chambres qui ont accepté.on le
sait, la présidenced'honneur du congrès
ainsi que les deux secrétaires généraux MM
Capelle et Van Overbergh.
La loge royale occupera le fond du théatre;
dans les loges de cöté se trouveront les
délégués officiels des gouvernem .nts étran
gers. Aux fauteuils seront placés les congres
sistes.
Après les discours de MM. le baron de
Favereau et Beernaert, le Roi se rendra au
foyer situé derrière sa loge. C'est la que les
représentants des gouvernements étrangers
formeront le Cercle. Pendant que le Souve-
rain conversera avec eux, les congressistes
se grouperont dans le théatre par nationali-
té et se reudront ainsi, succesivement au
foyer pour être présentés a Sa Majesté.
Prés de trois mille cartes ontétó adressées
aux participants du congrès c'est dire
l'importance considerable que doit avoir
cette grande manifestation internationale.
La délégation franqaise sera trèsnombreuse;
eile ne compte pas mains de deux cents
adhérents. Le gouvernement de la Ilépu-
blique a désigné pour la présider son trés
distinguéréprésentant a Bruxelles, Son Exc.
M. Gérard.
Denombreux fonctionnaires des ministè
res ducommerce etde l'instructiou publique
ainsi que des professeurs d'enseignement 011
font partie. Citons parmi les personnalités
marquantes de cette délégation MM. Klotz,
député de la Somme Albert Métin, profes-
seur a l'Ecole colonialeJules Gauthier,
chef du cabinet du ministre de Pinstruction
publique, etc.
On sait, qu'indépendamment de cette
délégation, le gouvernement franqais enver-
ra a Mons une mission spéciale chargée
d'aller saluer le Roi a son arrivée. Elle sera
reque par Sa Majesté a 1'Hotel de Ville.
Nous avons dit que cette mission se
composerait du général Lebon, de MM.
Levasseur, membre de 1 Institut Vincent,
préfet du Nord et Juttet, chef du cabinet du
ministre du commerce.
Les journaux ont raconté récemment dans
quelles circonstances malheureuses celui-ci
venait de perdre la vie. Nous apprenons
aujourd'hui que M. Levasseur a du décliner
pour des raisous de santé la mission honori-
fique dont on l'avait investi. D autre part,on
nous annonce que M. Viacent, vient d'être
remplacé par M. Duréault, préfet du Pas de
Calais
li se tienfc en ce moment a Vienna un
congrès des accidents du travail. M. Jean
Dubois, directeur général de notre Office du
Travail, a eu l'occasion, au cours de la séan
ce de mardi, d'exposer les bienfaisantsefiets
de la loi beige de 1900. M. le Dr Boediker,
da Berlin, après le discours de M. Dubois,
s'est empressé de rendre hommage a notre
legislation sociale, et tous les congressistes,
présidés par l'ex ministre socialiste Millc-
rand, se sont associés a eet hommage.
A en croire cependant les représentants
du socialisme en Belgique, nous serions, au
point de vue de la légisiation sociaTe, a la
queue des nations civilisées...
Nous apprenons, de source autorisée,
ju'un accord vient d'être conclu entre M.
Valcke et la société De Brouwer et consorts,
par lequel celle ci, entre autres stipulations,
est autorisée a relier sa canalisation aux
canalisations de l'usine existante.
En vertu de eet accord le gaz sera exploité
par la société dès la fin d'Octobre prochain.
Cet accord ne peut évidemment être conclu
que sous réserve d'approbation par la ville
qui, aux termes de la concession nouvelle,
doit l'autoriser.
Un joyeux cinquantenaire réunira lundi
prochain au couvent des Dames de Rous-
brugge a Ypres, les chanoinesses de St
Augustin, les soeurs et nièces et un grand
nombre d'anciennes élèves de Dame Félicité,
née Virginie Syoen, Prieure depuis 1875
de l'ancienne abbaye de la Plante a Ypres.
La révérende Prieure fête le cinquantenai
re de sa vie religieuse.
Sa Grandeur Monseigneur l'Evêque de
Bruges a daigné déléguer le révérend cha-
noine Duclos pour la cérémonie.
L'abbé Vanspeybrouck,aumonier militaire
a Bruges a bien voulu se charger du sermon
de circonstance.
Les amies et connaissances de la digne et
bien aiméejubilaire ont term a lui offrir des
vitraux pour la chapelle du couvent ainsi
qu'un banquet.
Le Journal se réjouit de la félicité des
Dames de Rousbrugge, et prie la chère et
bonne Prieure de daigner agréer ses plus
chaleureuses congratulations et ses meilleurs
voeux de félicité.
Le député socialiste francais Mirman, qui,
après avoir longtemps oscillé, s'était brus-
quemant converti au combisme, se voit