Samedi 7 Octobre 190S 40 Année 3354 Conférence Les travaux d'Anvers Karei Deweerdt en justice Jean sans peur Correspondance Cue administration modèle 10 centimes le N On s'abonne rue au Beurre 36, Ypres, tous les bureaux poste rc va urne. Nous apprenoDS que Karei De weerdt, l'éditeur du journal innom- mable, a regu du papier timbré. M. le Bourgmestre de la ville d'Ypres, représenté par Mlre Georges Begerera, avocat-avoué, lui demande der, dommages-intérèts élevés, a rai son d'ignobles attaques personnelles, portant abeinte a son honneur, pa- rues depuis plus d'un an, dansl'in- fauie journal personnel de M D' ive°rdt. Bravo, M. ColaertVous vengerez ainsi non settlement votre honneur contre d'infames diffamations qui raeurent a vos pieds, mais vous don nerez a votre éloquent défenseur l'oc- casion de fustiger ceux qui lachent d'atteindre, par d'abominables insi nuations, vos collègues du Conseil communal, les m> mbres du Cercle catholique, ceux du Cercle militaire, nos prètres, nos religieuses, les jeunes fiiles de nos peDsionnats, et méme les Dames patronnesses de nos oeuvres pieuses et charitables Karei a ri locgtemps, il ne rira plus, ou pluföt il rira jaune désormais Aura t il au moins le courage de P'éciser davantage ce qu'il veut dire a l'adresse des catholiques Désigne- ra-t-il ses complices, et, entreautres, Jean sans peur, l'impie, le pornogra- phe, le difïamateur Nous verrons Jean sans peur a donné son portrait dans le dernier numéro du journal de Karel Deweerdt. Le voiciJeune hommebien de sa personne il le croit du moins 24 ans; toutes scs dents il ne parle pas de sa chevelure pas de corset, garde civique et célibataire. Nous avous re£u,au sujet de l'article paru dans le Journal sous la date du 27 septembre et la rubrique Jean sans peur une lettre de M. Max Moerman, le clerc de M. le notaire Lauwers, contenant protestation, sous tou'es réserves, contre la teneur du dit article, oü M. Moerman se croit désigné comme étant le Jean sant peur en question, croyance, ajoute- t-il, partagée par tous ceux qui out lu le Journal. N >us n'hésifons pas a declarer que M. Moerman fait erreur, que ce n'est pas lui qui a été vise et, regrettant le malentendu, nous tenons a ajouter que nous le eonsidérons comme inca pable d'être l'auteur ou l'inspirateur de l'article et des propos diffamatoires auxquels nous avous fait allusion. Nous lisons dans La Flandre libé rale JO Le JOOENAL D'YFRES parait le Mercredi et Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. es articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. le Samedi. est de 5 fr. 50 c. par ail Demain Dimanche, 8 Octobre, a 7 h. du soir, au Volkshuis, conference par le R. P. Adriaensen, S.J. L'orateur pariera des re traites ouvrières, l'oeuvre florissante qu'il dirige a Gand. Le projet de loi relatif aux Installations Maritimes d'Anvers et au Système défensif de cette place a vivement ému l'opinion Quelques uns s'effraient du total de la dépense proposée. On est généralement d'ac- cord cependant sur la nécessité des travaux maritimes. Mais, par habitude, on résiste pour les dépenses militaires. Cette opposition n'est pas raisonnée. Nous disons plus, elle est purement impul sive. Elle s'inspire de préjugés déplorables. II importe d eclairer les esprits hésitants et de montrer que la réalisation du projet du gouvernement est l'oeuvre la plus grande et la plus féconde que la Belgique aura accom- plie depuis i83o, et que ladoption de ce projet est commandée par le devoir patrio- tique et la nécessité économique. Pour le démontrer, nous ne ferons appel ni aux préjugés ni a la passion, mais a la raison et au bon sens de nos concitoyens Telle est la preface d'une brochure que vient de publier M. Jules Renkin, député de Bruxelles, et dans laquelle, estimant que l'opposition faite au projet militaire dont les Chambres vont bientöt reprendre la discus sion n'est pas justifïée, l'auteur s'attache a démontrer 1. Que la transformation du port d'Anvers et du système défensif de la ville sont indis- pensables 2. Que la question des fortifications se résumé dans le point de savoir si l'on peut démanteler la place d'Anvers ou si l'on doit la fortifier 3. Que le démantèlement est impossible, paree qu'il impliquerait, l'abandon de la défense nationale, la violation de nos devoirs internationaux et une injustice vis a-vis de l'armée chargée de la défense nationale, puis- qu on lui refuserait les instruments de combat et de protection nécessaires dans la guerre moderne 4. Que, dès lors, il faut fortifier la place d'Anvers et, par conséquent, la fortifier sérieusement, tout en respectant ses intéréts civils 5. Que pour cela, il faut raser Fenceinte actuelle, créer une enceinte de süreté et achever la ligne des forts avancés, de telle sorte qu'Anvers soit a l'abri d'une surprise et garantie contre le bombardement 6. Que la construction de l'enceinte de süreté ne coütera rien, puisque la réalisation des terrains de l'enceinte actuelle rapportera une somme supérieure au prix de l'enceinte nouvelle 7. Que le plan des travaux maritimes est approuvé par toutes les autorités compétentes et par tous les intéressés 8. Que l'ensemble des travaux maritimes et militaires abstraction faite de l'arme- mentn'entrainerait au plus qu'uné charge annuelle de 5 millions 445,000 francs rapide- ment compensée par laugmentation des diverses recettes qu'amènera l'extension du port d'Anvers 9. Qu'ils n'exigeront ni augmentation du contingent ni augmentation des impóts. Et M. Renkin conclut Quiconque étudiera, sans prevention,'ie projet du gouvernement devra nécessaire- ment s'y rallier. Ge projet est si logique, il répond si exactement aux besoins du pays, qu'il ne peut pas ne pas être voté. Parmi les cathoiiques,beaucoup hésitent, paree qu'ils redoutent que, dans l'état de l'opinion, le vote d un tel projet n'éloigne d'eux quantité d'éiecteurs et n'entraine la chute de leur parti aux élections de 1906. Craintes pusillanimes Que ces timorés se demandent plutot quelle serait la consequence du rejet des propositions gouvernementales. Un grand parti ne peut se maintenir au gouvernement s'il ne parvient pas a sauve- garder les intéréts vitaux du pays. Sachons done tous nous élever a la hauteur des circonstances et montrons au monde qu'il n'est point de difficultés que la petite Belgique ne sache vaincre lorsqu'il s'agit de remplir ses devoirs et d'assurer son avenir. M. Renkin rencontre la plupart des argu ments que l'on a fait valoir contre le projet. II pose la question sur son véritable terrain en affirmant qu'il faut démanteler la place d'Anvers ou la fortifier sérieusement Or, personne n'oserait proposer le demantèlement d'Anvers, et les plus intransigeants qui siè- gent a la Chambre ne se sont jamais risqués a faire une telle proposition. Le système défensif actuel de ia Belgique, qui fait d'An vers le réduit national, le dernier refuge de notre indépendance en cas degression étran- gère, a été décrété en 185get on ne pourrait l'abandonner sans violer les devoirs interna tionaux de la Belgique et abdiquer le devoir de défense nationale qui s'imposeaux peuples dignes de la liberté. La brochure de M. Renkin établit qu'il ne s'agit pas ici d'une question de parti, mais d'une question nationale,sur laquelle tous les bons citoyens devraient être d'accord. A ceux qui affirment que si le gouvernement actuel imposait au pays le vote du projet d'Anvers, le corps électoral ferait payer cher, l'année prochaine, au parti catholique ses tendances militaristes M. Renkin réplique qu'un grand parti ne peut se maintenir au gouver nement s'il ne parvient pas a sauvegarder les intéréts vitaux du pays G'est trop beau pour ne pas être entaché de quelqu'agrégation. Aussi bien, l'étude de M. Renkin n'est pas de celles dont on peut dire qu'elles viennent a leur heure. Ce résumé lumineux du débat, pour intéressant qu il soit, retarde sur Invo lution de la question. «II nous parait, dit le Bien Public, que l'heure n'est plus aux plaidoyers, ni pour, ni contre.Tous les arguments ont été répé- tés vingt fois de part et d'autre sans que l'entente ait pu débaucher. La brochure de M. Renkin ne nous parait pas devoir opérer des conversions. En ce moment, il s'agirait moins de rafraichir les démonstrations et réfutations d'il y a deux mois que de découvrir une formule sur laquelle la conciliation puisse se faire. De cette conciliation, il semble i) qu'on ne se mette guère en peine du moins, aucune formule d'accord n'est-elle 1) proposée ni suggérée. II nous parait que dès lors, si l'on ne 1) veut perpétuer un débat stérile ct irritant, Les annonces coütent ls centimes la ligre Les réclames dans le cores du iourna content 30 centimes la ligne. Les umriions judieiaires, 1! franc la ligne Les luméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'arfresser i 1 Agence Haygp Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris.8. Place de la Bourse il nereste qu a se rallier au projet d'enquête proposé au mois de juillet par M.De Lants- heere.De cette enquête peut-être la solution transactionnelle surgira. Ainsi qu on peut le voir par les conclusions de la brochure que nous venons de résumer, M Renkin réclame également l'accord pa- triotique des partis. G'est la aussi notre désir Ie plus sincère d'autant que nos adver- saires, libéraux et socialistes, tireront leur épingle du jeu et ne chercheront qu'a profi- ter éventuellement des fautes du parti catholique. Raison de plus pour qu'on ne songe pas, dans les sphères ministérielles, a enlever cette gsosse partie, manu militari, Sur le dos de nos propres troupes. Pas de violence, dit 1 'Ami de l'Ordre, en aussi grave matière 1 Pas de coups de lête 1 Pas d amour-propre excessif et mal placé 1 On a pu, en haut lieu, se tromper sur les dispositions du pays au sujet du vaste camp projeté. Si le projet avait vu le jour avant les elections, ou saurait a quoi sen tenir. Quel déshonneur y aurait-il a reconnaitre que le pays résiste Errare humanum est, perseverare autem diabolicum. Une solution provisoire est la qui se présente elle sauvegarde l'avenir, elle ménage toutes les dignités, toutes les opinions, toutes les espérances. Cette solution, e'est la constitution d'une commission d'enquette et le vote de la proposition mettant 10 millions a la disposi tion du gouvernement pour commencer les travaux maritimes. A moins d'etre de ses joueurs qui veulent tout gagner et risquent témérairement le quitte ou double, nos excellents ministres se ren- dront compte de la situation. Et, une fois de plus, ils auront bien mérité du pays enne provoquant pas celui ci a se jeter étourdi- mentdans les aventures périlleuses du régime combiste. II n'est presque plus une bourgade de quelque importance, ou l'on n'ait vu fêter le soixante-quinzième anniversaire de notre in- dépendance. Pourtant, a cette unanimité, fait actuellement défaut une ville flamande de plus de quinze mille habitants,qui a une page brillante dans les annales de notre pays.Nous avons nommé Ypres, qui fut jadis une vail- lante cite, luttant pour la défense des libertés communales, a cöté de Gand et de Bruges,et dont le grand titre de gloire fut, en plein moyen-üge, le triomphe de la liberté d'ensei- gnement. On ne peut ignorer qu'aujourd'hui chef lieu d'arrondissement, Ypres fut la capi- tale de la West-Flandre, pendant la guerre suscitée par l'ambition de Louis XIV. Et veut-on savoir a quel degré d'abaissement cette ville vient de descendre, qu'on lise l'édifiante histoire que voici Au mois de juin dernier, le Progrès, orga- ne libéral, signala a ses lecteurs une invita tion faite par le doyen au conseil communal a assister en corps a la fête de Flmmaculée

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1