Avis Mercredi 29 vlovembre 1905 ,1367 40 Amu: Concert Co mme en France, s'ii vous plait La situation 10 centimes le HIS Beurre, s'abonne bureaux de poste du royaume. Les nouveaux ahonnés au Journal d'Ypres pour 1906 recevront le Jour nal gratuitement jusqu'au nouvel au. &mWrii£L Le JC OENAL D'YE RES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de .5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a i'aiiresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligr<j Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, l franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgiqud (excepté los deux Flandres) s'adresser a VA pence Havas Bruxellas. rue d' Argent, n°34 et a Paris,8. Place de la Bourse. Le premier grand Concert de la Fanfare sera donné a la Salie Iweins, le Dimanche io Décembre prochain a 7 1/2 h. du soir. Pour cette fête la Fanfare s'est assuré le Concours d'artistes de tout premier ordre. Nous donnerons le programme dans un prochain numéro. Nous extrayons du Bien Public 1 article suivant, fort suggestif. L'Indépendance c'est une appreciation qui, sans doute, ne sera pas faite pour lui déplaire est le journal le plus partialement francais de la presse beige. En dehors d un rayon spécial(politique congolaise, fortifi cations d'Anvers, nouvelles de la Cour, etc.) elle tient de preference, Particle-Paris. Jamais le père Combes, au plus fort de sa lutte con- tre le catholicisme, n'eüt d'admiratrice plus passionnée jamais, non plus, depuis l'exode du Défroqué, la République jacobine n'eüt de camériste plus serviable et plus fidele. Elle fait réellement partie de la maison elle en connait les détours et surtout les tours. II n'en est que plus intéressant de voir une servante aussi dévouée exhiber, de temps a autre,a l'étalage des photographies politiques des clichés, pris sur le vif, qui pourraient bien, quelque jour, amplement documentor l'histoire. Leplus souvent, c'est M.Jean Bernard, le photographe de la succursale parisienne, qui opère lui même et la justice, que nous ne refusons jamais a nos adversaires,nous oblige a reconnaitre que ses épreuves instantanées sont absolument remarquables et vraiment dignes de l'encadrement. Pour le dire en passant, eet opérateur distingué est d'une bien autre force que le banal ferblantier qui, depuis quelque temps, s'occupe dans les colonnes de 1 'Indépendance du bulletin politique et de la polémique beige. II y a trois jours, par exemple, le susdit Jean Bernard adressait de Paris a son journal une correspondance qui dépeignait, d'après nature, le suave et délicieux régime que nos francs-ma$ons de Belgique se proposent bien d'acclimater parmi nous, le jour béni, mals vainement attendu depuis vingt ans,oü notre pays, tristement ente'nébré, réussirait enfin a se délivrer de l'abominable domination déricale. Voici d'abord Jean Bernard pinxitle i portrait du véritable magistrat républicain, j du juge d'instruction, nouveau jeu, produit immédiat de la sélection jacobine et macon- n'que. Ce fonctionnaire distingué a instruit l'escroquerie colossale, commise par Galley et voici comment sont décrits, d'après le correspondant parisien de XIndépendance, ses procédés a l'égard du personnel féminin de cette transatlantique aventure Les cabinets d'instruction ne sont pas a l'abri de la critique, et c'est le juge Bour- j mais personne n avait deaux, chargé de l'aflaire de l'escroc Galley, contars. qui donne a causer Ce magistrat est devenu jj vite céièbre a Paris par la manière dont il a j communiqué ou laissé communiquer a la j presse des bulletins quotidiens dans lesquels on mentionne jusque dans leurs moin^ires jj détails les phases de l'instruction secrète a laquelle il opère toutes portes ouvertes et coram populosi on peut dire. C'est lui qui se montre d'une amabilité de vaudeville pour cette demi-mondaine qui a servi dans la galanterie sous le pseudonym e de la Merelly»; il n'est pas de prevenances, d'amabilités, de manières gracieuses que le magistrat ne prodigue a cette demoiselle galante, s'il faut s en rapporter aux comptes rendus officieuxa l'analytique, pourrait-on dire, de ces ébats judiciaires a huis clos. Pour un peu, le juge ofïrirait la boite de rouge, la mouche piquante et le noir pour les sourcils, afin que 1 accusée püt apparattre avec tous ses avantages a l'interrogatoire. Quand l'escroc Galley et sa maitresse ont envie de s'embrasser, le juge les laisse s etreindre sous l'oeil ému du garde municipal. Mais, 1 autre jour, le magistrat instructeur confronts lepouse légitime de Galley avec son voleur de mari cette malheureuse est honnête femme, une mère éprouvée,et elle a, dès le début, rendu tout ce qu'elle tenait de Galley, jusqua des bijoux qu'il lui avait donnés. Pour cette pauvre créature, le juge toujours d après ses bulletins d'indiscrétions journaliers, s'est montré particulièrement sévère, d'une dureté voulue, et, pour un peu, il i'aurait fait arrêter paree qu'elle n'avait pas su deviner que son mari était un coquin. Explique qui pourra cette contradiction, cette difference d'attitude et pourquoi le juge d'instruction, si bienveillant et presque un peu plus pour la fille galante, est si dur pour l'épouse impeccable. Décidément les temps sont durs pour les honnêtes femmes qui ont eu le malheur d'épouser des bandits. Nous laissons a la perspicacité de nos lecteurs le soin facile de formuler les conclu sions politiques et judiciaires qui se dédui- sent a vue d'ceil, peut-on dire, de ce tableau de genre, et nous ne nous écrierons pas comme Cicéron O tempora O mores En France, ces petites scènes font partie du menu quotidien. 4. 4. Ce n'est pas a dire cependant que Jean Bernard soit animé d'une hostilité systéma- tique contre la magistrature républicaine. II lui arrive même de rendre, tout au moins partiellement, justice aux magistrats de la vieille école qui ont le courage de décrire les choses comme ils les voient et de dire tout haut ce qu ils pensent. Voici un nouvel extrait de la correspondance, citée ci-dessus. II a trait a une affaire dont les purs républi cains qui forment la majorité du consei! municipal de Paris, ne nous paraissent pas sortir les mains bien propres et bien nettes. Nous citons Les conseillers municipaux de Paris se plaignent d'un jugement de la première chambre qui a mis en cause de facon un peu vive, et qui a surpris tout le monde, la déli catesse de certains conseillers et celle de certains journaux. Ce n'est pas d'aujourd'hui que des bruits, plutót facheux, sont mis en circulation au sujet des facons de procéder de quelques représentants de l'Hotel de ville, ajouté foi a ces ra- Ces messieurs ont a manier des intéréts considérables et ils ont longtemps laissé dire sans protester quil ne refusaient pas de concilier les intéréts de la Ville de Paris avec les avantages personnels. Ces accusa tions sont sürement .fausses, mais il y a si longtemps qu'on les formule sans qu'on ait songé a les démentir que la protestation d aujourd'hui fait tout de même plaisir. Vaut mieux tard que jamais. L'incident est venu a la suite d'un proces assez piquant. II y a quelques mois, la Ville de Paris achetait le beau domaine de «Bagatelle» pour une somme fort élevée, plusieurs millions. L'interme'diaire entre la Ville de Paris et l'acheteur faisait ce procés pour réclamer la commission d'usage et obtenait du vendeur récalcitrant deux cent trente-cinq mille francs. Cet intermédiaire était a son tour assigné par un autre courtier qui lui réclamait sa part; on plaidait, et le second obtenait soixante-quinze mille francs le jugement contenait ce considérant qui sortait de l'ordinaire Attendu que Merlin a exécuté a l'entière satisfaction d Isabey le mandat qu il lui avait donné. que la campagne de presse qu'il a entreprise a déterminé le conseil municipal a I'achat du domaineet a permis a Isabey de toucher une commission de 235,000 francs. Cet attendu n'était que la mise en ligne d'une partie des conclusions du substitut, qu1 avait soutenu que Merlin avait droit a une rémunération puisqu'il lui avait suffi de quince jours pour retourner la majorité d'abord hostile a I'acquisition du domaine de Bagatelle. Ces conclusions, ce jugement ont ému le conseil municipal, et le président de I'assem- blée communale s'est présenté chez le mi- nistre de la justice pour lui demander de frapper le substitut qui a formulé de pareilles conclusions en audience publique. La démar che du président est trés légitime et elle prouve que cet honorable édile entend faire respecter le corps constitué qu'il représente mais il parait au sentiment de bien des gens que la question est mal posée il ne s'agit pas de savoir si le substitut avait le droit de parler comme il l a fait, mais si l'accusation qu'il a si nettement formulée est bien ou mal fondée. Encore une fois, nous laisserons nos lecteurs eux mêmes déduire, comme Ton dit au Palais, la moralité de l'incident mais, sans rien préjuger, nous prévoyons fort, pour notre part, que l'austérité républicaine ne s'en tirera point sans de notables accrocs. Nous avons gardé pour la fin, et a bon droit, le scandale de la liquidation ou, pour mieux dire, du pillage du patrimoine des congrégations religieuses, supprime'es en France et condamnées a l'exilLa Lanterne elle même a flétri en termes indignés cette oeuvre de déprédation et d'effrontée cupidité. L.e correspondant de Vindépendancevu ses relations, en parle en termes plus radoucis, mais il n'est" pas même besoin de lire entre les lignes pour apprécier, comme elle le métite, l'oeuvre de rapine et de honte dont il parle en ces termes C'est dans les couloirs du Palais- qu'a pris naissance, ces temps derniers, un mot nou veau qui a vite été adopté par l'argot judi- ciaire ce mot est grignotteurs» sous lequel on désigne toute une catégorie d'avocats d'un genre spécial et qui ont paru surtout a la barre a propos des affaires de liquidation des associations religieuses. Chaque liquidation a donné lieu a des incidents de procédure et on a vu les liquida- teurs confier la plupart du temps les dossiers a des avocats régulièrement inscrit, mais qui ne plaident pour ainsi dire jamais, occupés qu'ils sont surtout par la politique. Au sur plus, leur röle est modeste, puisque la jurisprudence est désormais fixée, la Cour ayant solutionné les divers cas qui peuvent se présenter. Le travail est a peu prés nul,mais trés souvent les honor aires sont forts co. pieux. Un confrère peu charitable a un jour ainsi défini ces avocats Ce sont des défenseurs d'un genre spécial ces procés sont des fromages de Hollande qu'ils grignottent a l'aise. Des grignotteurs le mot est amusant, il n'a pas été perdu et il s'applique a mer- veille a ces avocats sans clientèle, amis poli tiques des liquidateurs, trés honnêtes gens de leur personne, mais pas fachés de faire plaisir a quelque camarade tout de même. II n'y a la rien que de bien naturel et c'est si humain. Cependant, certains ont réfusé et un député notamment d'opinions trés tranchées a décliné de se charger de plusieurs dossiers de ce genre qu'on lui offrait pensant que lorsqu'il n'y avait pas de contestations possi bles, que le cas était récemment jugé paria cour suprème, de simples conclusions d'avoué s'en rapportant a la justice suffisaient et que dans tous les cas on ne devait pas aller chercher hors des avocats habituels des défenseurs pour le simple plaisir de leur payer trés cher un travail superflu. II y a des gens qui ont le caractère mal fait et tout le monde n'a pas les dents aigui- sées par le grignottage Jean Bernard doit bien connaitre les grignotteurs pour les peindre avec une j verve si pittoresque et qui, malgré des atté- nuations voulues, est, au fond, légitimement justicière. Mais oü Vindépendance a-t-elle eu la tête de mettre ainsi sous les yeux de ses lecteurs des tableaux qui rendent, avec l'intensité de Ia vie, l'existence intime de cette République jacobine qu'on nous dépeint chaque jour comme 1 aréopage de toutes les vertus civi- ques Le fond du programme anticlérical n'est-il pas 1 inauguration en Belgique d'une politique a la francaise Èh bien! merci du cadeau!... Nous n'avons que faire d'une telle contrefacon et jamais ni les mouebgrds,. ni les délateurs, ni les cambrioleurs, ni même les grignotteurs n'obtiendronten Bel-" gique des lettres de naturalisation.La fameuse inquisition scolaire.proposée naguère par M. Neujean et illustrée par les exploits de feu Bouvier ce Demblon du doctrinarisme nous a donné du« grignottage» un spécimen, heureusement passager.qui n'a pas médiocre- ment contribué a discréditer la domination du libéralisme maconnique.Du coup,nous en avons eu assez et nous n'avons pas la moindre envie de recommencer l'expérience. La situation politique est grave. A l'heure oü nous écrivons ces lignes, le Ministère aura peut-être vécu.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1