FA ITS DIVERS GHhQiïiQtit ÏPHOtSt Procés A propos d'Ypres Turquie Espagne Un jugemen! intéressant Wervicq Necrologie Le budget des dotations La demission est elle unc solution Evidemment non.Tout gouvernement qui succèderait au gouvernement actuel scrait aux prises avec les mêmes difficultés, et aurait a résoudre la question des travaux maritimes et militaires d'Anvers. Ce n'est done pas la peine de changer de gouvernement. Les récalcitrants semblent rester irréduc- ibles. lis donneront sans doute aujourd'hui même la mesure de leur patriotisme et de leur dévouement a la cause catholique. Si le Ministère doit tomber après les con cessions qu'il a faites, la gravité des conse quences qui en résulteront retomberont sur ceux qui se sont montrés revêches a toute entente raisonnable. Le discours de M. Beernaert n'a guère amélioré la situation, pas plus que la regret table interruption de M. Woeste. Si M. Beernaert avait formulé ses propositions dix jours plustot, le gouvernement aurait pu les examiner et peut-être les prendre en consi- dération. Mais il ne peut, sans compromettre sa dignité, se laisser trainer de concessions en concessions. D'aucuns prétendent que les concessions ne sont demandées au gouvernement qu'avec le désir ou la conviction de les voir écarter. Sans aller jusque la nous regrettons qu'elles soient si tardives. Nous aimons a croire que les dissidents de la Droite se recueilleront encore avant de culbuter le ministère. II restait quelque espoir hier, Mardi, après la réunion du groupe dissident,qui fléchira peut-être devant les considérations que le gouvernement ne peut manquer de faire valoir aujourd'hui. Le procés intenté par notre honorable Bourgmestre, M. Colaert, au Weekblad (Deweerdt et Devaux) est remis au 8 Décem- bre, pour avis du ministère public. Résultats de l'adjudication pour les fourni- tures pendant l'année 1906 a la prison d'Ypres, i« lot (Froment, braises, pains), 2.867 fr. 75. MM. Malbrancke Aloïse, Ypres; 3.0Ó3 fr. 75, Reubrecht, Ypres 3,241 fr. 5o c., Deroubaix, Ypres. ae lot (1.400 litres de lait),280 fr. M. Herreman Edouard, Ypres. 3e lot (Légumes, oignons), 483 fr. M. Herreman Edouard,Ypres.4'lot(i.5oo kil. de viande de vache), i.35o fr. ou 0.90 le kilog. M. Giller Albert, Ypres. 5e lot (Articles divers), 205 fr. 25. MM. Molema- kers, Anvers 359 fr. 40, lluughe Pauline, Ypres. 6* lot (bois a brüler, balais), 88 fr. M. Poddevyn, Ypres. 7= lot (cantine), 937 fr. 5o. M. Souxdorf, Ypres. 8e lot (médicaments). MM. Charles May, Ypres, 1 °/o de rabais sur le prix du tarif Emile Gaimant, 10 d'augmentation sur le prix du tarif. 9° lot (toitures). MM. Dethoor Edouard, Ypres, diminution de 8 fr. 5o sur le prix du tarif Spilliaert Aline, Ypres, augmentation de 20 °/o Beirnaert Emile, Ypres, augmentation de 3o °/0. 10" lot (travaux démolition de murs, placement de chassis-grilles, etc.), 324 fr. MM- Emile Beirnaert, Ypres; 442 fr., Edouard Dethoor, Ypres 467 fr., Vve Roose, Ypres. C'est un soir que pour la première fois j'arrivai sur l'immense place d'Ypres, oü se dressait formidable et sombre, l'Hotel de Ville. Un insurmontable effroi e'treint le coeur d'abord, mais c'est bientót le doux sen timent d'un mystère qui chasse ce malaise initial etdétendl'ameduvoyageurrespectueux de la Ville eadormie et confiante en Elle. Une tiédeur vous envahit dans l'intimité de ces grands murs de pierre, avenants et ornés et dans l'admiration surtout du Beffroi, fusant aux nues, se dégageant en un jet harmonieux de ce toit trés haut aux ardoises mates et bleutées, qui semble ce tremplin d'oü le bloc de pierre prend son élan vers les cieux. Le beffroi érigeait ses cloehetons, aériers etden- telés, les plaquait sur la noirceur opaline du ciel etquand dansleurs masses ténébreuses les étoiles allaient une a une se nicher, lame dans un geste d'amour s'y envolait aussi. Même accueil devant la cathédrale la tour sombre a 1 abord et rébarbative. se faisait amène. L'aspect,surtout de ces maisons aux claires facades, aux toits baroques, hérissés de fantasques cheminées, était réconfortant et c'était un délice que dans la nuit eet amalgame hétéroclite et flou de briques disjointes et moussues avec ca et la des lucar- nes. Devant tant de pittoresque bonhomie, )a noire silhouette de la tour la bas se faisait moins terrible; robuste et mastoque, elle paraissait plus inspirée dans son ensol, plus propice aux ames elles n'étaient plus effrayantes ces dentelures qui tout au sommet montraient les dents a Phorizon.ou du moins leur menace était pour la Ville un geste de protection contre les néfastes entreprises du dehors. Et c'était un régal pour la vue que dans ces rues, oü flottait amical et pur le passé, les pavés décimentés, ca et la tachetés d'herbes, qu'éclairait un rayon de lune lan- goureux et blafard. L'impression que fait Ypres au voyageur est en somme trés nette. C'est d'abord un reeul de lame devant les témoignages gran- dioses d'une héroïque histoire c'est un religieux plus encore superstitieux res pect pour de si glorieux souvenirs. Puisle passé se révèle, l'aspect charge c'est précisé- ment le triomphe d'Ypres, la seule ville je ne dis pas en Flandre, mais au monde, qui ait ce caractère le passé y est présent, éclate a chaque instant a l ame, mais pas comme a Bruges, oü l'on trempe dans la mort, oü l'on s'isole dans Barrière plan des 'siècles. oü toute activité s'absente. Le passé a Ypres vit encore, d'une vie actuelle. En dépit des modifications survenues au cours des ages la cité est toujours resté tlle-même, sans défection. Aussi en pleine vie présente, y respire-t on l'air serein et pur du passé, générateur d'énergie, puissant moteur des ames. Elle n'a fait aucune concession pourtant a la vie présente, ne cherchant pas par de fatales compromissions a aguicher les tou- ristes, se souciant peu des fructueux et délé- taires passages des Métiques. Toujours elle méprisa les alvines productions des esprits contemporains. Elle est tout entière, dans une harmonie magistrale, grandiose et sans macule, un hymne a la beauté. Ce n'est pas le beffroi seul qui est admira ble, encore que celui de Bergue puisse seul rivaliser avec lui d'élégance. A Bruges, il est surtout énorme et imposant: ii est le Maitre. A Gand, il est léger, travaillé, mais en dépit de son autbenticité, trop grèle. Mais il y a plus a Ypres, et ce qui est unique et vénérable, c'est l'ensemble. La ville a véritablement une ame, sans aucune félure, belle sans restriction, oü tout se coordonne. Cela n'est pas commun. A Gand, la tour de la cathédrale, grise et bourrue, se hisse avec effort, comme pour lutter de hauteur avec le beffroi, qui s'émane etsépuise a mesure qu'il monte et e est pitoyable et cocasse que cette rivalité des <1 hommes de pierre séparés par une place qu'adornent les fils électriques des tramways. A Courtrai, le beffroi, qui est un trés beau monument de second ordre et de style trés pur, s élève dans un grotesque isolement, au milieu d une place oü s'admire la perfection des trottoirs oü la glaciale correction d'un quelconque jardinet et sur cette place, ce qui force le regard, ce n'est pas le beffroi, mais les écriteaux tintamaresques des épiciers et les devantures des droguistes A Ypres point, et c'est Fame de la ville qu'il faut aimer, non tel monument pris a part. C'est l'Eglise St-Pierre, située pres- qu'aux portes de la ville, ct placée la, telle une citadelle, pour empêcher toute invasion de cosmopolitisme. Ce sont les Halles, la Cathédrale, les maisons, toutes les pierres enfin, dont toutes les molecules sont la cristallisation du Passé et la genese de l'Avenir. A Ypres s'unissent en un parfait accord l'ardent amour de jadis et la virile conquête dedemain. ALBERT CROQ.UEZ. Des démarches faites par Tevvfick pacha auprès des ambassadeurs d'Angleterre et d'Autriche-Hongrie a Constantinople n'ont pas eu de succès comme il fallait d ailleurs s'y attendre. II leur a demandé si les puis sances ne consentiraient pas a apporter des modifications a leur dernière note et la réponse prévue a étéTrop tard Le chef de l'escadre combinée avait déja recu l'ordre d'agir contre Mitylène. Les dépêches annoncent que les grands navires des puissances sont entrés dans le port de Mitylène sans saluer de terre les petits navires ont été forcés par la tempête de mouiller dans l'anse. 400 hommes ont débarqué et ont occupe' la douane, les télé- graphes et les autres points de la ville. La garnison turque s'est retirée dans la caserne, que surveille un détachement autrichien. Que fera maintenaot le sultan P -S. On mande de Constantinople a la Neue F reie Press que le sultan a envoyé 1 ewfick Pacha, ministre des affaires étran- gères, auprès du baron de Calice, ambassa deur d'Autriche Hongrie a Constantinople, pour lui apprendre que la Porte avait décidé d accepter les conditions des puissances avec de légères modifications. Le baron de Calice a demandé que la décision de la Porte lui füt communiquée par écrit. On affirms maintenant,_ non settlement qu'Alphonse Xlll est décicléraent fiance a ia pt'incesse Eugénie de Battenberg, nièce du roi d'Angleterre, mais encore que le mariage sera célébré a Madrid, le 17 tnai, jour du 20e anniversaire de la naissauce du jeune souverain. Le rot Edouard VII viendra assister au mariage de sa nièce, après avoir, en mars, rendu sa visite au roi d'Espagne. La princesse Eugénie de Battenberg sera agée de 19 ans, lorsque le mariage aura lieu. A eux deux, les jeunes conjoints n auro.it done point 40 ans. Laprincesse Eugénie est filleule de l'ex empératrice Eugénie, veuve de Napoléon ill. Le tribunal correctionnel de Tournai a rendu un jugement qui donnera a re'fléchir a certaines administrations publiques toujours prêtes a rogner sur la part du pauvre, quand celui-ci n'entend pas vendre sa liberté reli- gieuse pour une assiette de soupe. Le président et quatre membres de la com mission administrative des hospices civils d'Ath étaient poursuivis pour avoir contre- venu aux dispositions de Partiele premier de la loi du 7 mai 1888, c'est-a dire pour avoir, étant président et membres de la commission des hospices civils d'Ath, soit directement, soit indircctement, fait de'pendre l'octroi de secours penrnanents, temporaires et extraor- dinaires aux indigents, de l'envoi de leurs enfants dans certaines écoles déterminées, et ce en remettant chaque année a l'administra- tion communale d'Ath, une somme de 1.200 francs a titre de subvention pour aliments, soupes et vêtements aux élèves des écoles officielles de la ville, a l'exclusion des élèves d'autres écoles Pour leur défense, les prévenus ont argué qu'ils n'avaient fait que continuer ce que leurs prédécesseurs a la commission des hos pices civils avaient toujours fait, e'est-a dire mettre chaque année un poste de 1,200 francs a la disposition de l'administration commu nale sans donner a celle-ci aucune instruction verbale ou écrite au sujet de l'usage a faire de ces fonds. La commission des hospices indiquait le poste de 1,200 francs a son bud get sous le titre de subvention aux écoles gardiennes et laissait a la ville le soin d'en faire la répartition comme cela lui convenait. Cependant le tribunal, estimant que ces messieurs étaient suffisamment prévenus, puisque la minorité catholique du conseil communal avait protesié contre l'ostracisme incriminé, et que les hospices, saisis de cette protestation, avaient refusé de revenir sur une décision prise antérieurement, le tri bunal a considéré qu'il y avait la un délit spécial dans le chef de MM. les administra teurs des hospices civils et les a condamnés a des amendes conditionnelles et aux frais. Espérons que le jugement de Tournai mo- dérera en temps utile l'ardeur sectaire de certains bourreaux de bienfaisance. CONCERT. On annonce un brillant concert pour le dimanche 3 décembre prochain, en la salie du Chapitre. Pour cette fète, le concours est dès a présent assuré du vaillant Cercle Symphonique Yprois, sous la direction de M. Albert Van Eegroo, lau réat du Conservatoire de Bruxelles de Mile Tyckaert, cantatrice, ier prix avec distinction du Conservatoire de Bruxelles, et qui a obtenu tant de succès pendant la derrnère saison estivale au Kursaal d Ostende de M. Mariën, de Malines, le chanteur de genre si goüté. Tout fait prévoir une magnifique soirée qui tera honneur aux organisateurs de ce coucert. On annonce Ia mort du R.P. René Allard, Consulteur du Visiteur des Pères Rédemp- toristes au Canada. Le Père Allard était né a Poperinghe le 5 octobre 1857. A Page de vingt et-un ans, il faisait profession a Saint- Frond, et six ans plus tard recevait le sacer- doce. Envoyé au Canada, il y remplit la charge de Recteur a Sainte Anne de Beaupré, célèbre lieu de pèlerinage, oü affluent tous les ans des cent mille pèlerins de tous les coins du Canada et des Etats-Unis De'char gé pour cause de santé de eet emploi, il fut appelé par la confiance de ses supérieurs a 1 office de Consulteur du Vice Provincial a Montréal,et c est la qu'il vient de succomber, le 20 courant, plein sinon de jours, du moins de bonnes oeuvres et de mérites. Le budget des dotations est, on le sait, voté habituellement avant la fin de l'année. La section chargée de l'examiner, et dont font partie MM. Drion, Helleputte, De Becker, Versteylen, Davignon et Harmignies celui-ci président, se réunira cette semaine. Ce budget présente cette année un intérêt particulier par suite de la mort du comte de Flandre. La dotation du défunt est réversible pour une somme de 5o,ooo francs, a la comtesse de Flandre. Pour ce qui concerne le prince Albert, aucune décision n'a encore été prise par le gouvernement. Un amendement sera sans doute introduit au projet de budget reglant la situation de Phéritier de la Couronne. YPRES Arrestations -Hier soir la police a arrêté, rue au beurre, un individu d'origine fran- 5a1.se, qui portant un bras en e'eharpe, alla de porie eu potte pour quêter. II était pris de boissonet ne se gênaitpas pour insulterles personnes qui ne se préssaient pas pour lui donner 1 aumóue. Cet homme, qui était sans moyens d'existence, a été mis a la disposition du gouvernement. Aujourd'hui, vers midi toute la rue Longue du Marais était bondée de monde pour voir conduire au bureau de police un individu, mêlé a l'affaire du vol de la rueSte Elisabeth. Voici ce qui avait donné lieu a cette arresta- tion La police, sur les ordres du parquet avait fait des recherches dans le fossé de la ville entre la porte de Dixmude et la Plaine d'A- mour, et y avait trouvé la boïteayant contenu les valeurs volées. La boite était compléte- ment applatie et attache'e a un gros pavé. Un tambour de la Garde civique, parait-il,aurait averti le parquet, que le jour du vol, vers 9 hcures du matin, l'individu arrêté aurait jeté la boite dans le fossé, a Pendroit oü on l'a trouvée aujourd'hui. Espérons qu'on retrouvera bientot aussi les valeurs. Voulez-vous des sucres de tout première qualité? Prenez les paquets de la Raffinerie Tirelmontoise. ISEGHEM Un drame sanglant s'est déroulé, la nuit dernière. A la suite d'une discussion de cabaret, un homme a été frappé d'un coup de couteau a la poitrine et n'a pas tardé a succomber. Quelques consommateurs attardés se trou- vaient encore attablés, mardi matin, vers une heure et demie, a l'estaminet Au Postillon, tenu par M. Corteborst, 62, rue de Menin. Ayant vu de la lumière dans cet établisse ment, les veilleurs de nuit y pénétrèrentils invitèrent les cabaretier a fermer sa porte et les consommateurs a sortir. Ils avaient, en effet, remarqué que ces individus se disputaient. L'un d'eux même, Philémon Cottinie, cordonnier, rue de la Cigale, menacail" quelqu'un de lui lancer un verre a ia tète. Natureilement, l'on avait bu de trop nombreuses rasades. Sur l'injonction des veilleurs de nuit, tout le monde sortit. Mais a ce moment, l'un des consommateurs, Florent Dewaele, prenant a partie le cordonnier, lui demande raison des menaces qu'il avait proférées au cabaret. Puis, s'armant de son couteau, il le planta dans la poitrine de son adversaire. Philémon Cottinie eut encore la force de rester debout et de se diriger vers sa demeure. II ne devait pas aller bien loin. Pendant ce temps, les deux veilleurs de nuit reconduisaient les autres consommateurs vers le hameau de Sloore, oü ils habitent. Passant rue de Menin, ils trouvèrent une personae gisant ensanglantée sur le trottoir. C'était 1'infortuné cordonnier qui, a bout de forces,était tombé la inanimé. Les veilleurs le transportèrent a son domicile oü il recut les soins de M. le docteur Vandewaelde, qui jugea de suite Pétat du blessé extrêmement grave. Cottinie recut le sacrement d'extrême- onction. A cinq heures il rendait le dernier soupir. Informé de ce drame, M. le commissaire de police a immédiatement ouvert une en quête et fait rechercher le meurtrier,Florent Dewaele, qui n'a pas tardé a être arrêté. Le Parquet de Courtrai est descendu a Iseghem dans laprès-midi il était composé de MM. Verscbaeve, substitut du procureur du roi, et Lagae, juge d'instruction, accom- pagnéde sou greffier, M. Rommens. Florent Dewaele qui est agé de 31 ans, a fait des aveux complets. L'arme du crime, un simple couteau de poche, dont la lame est trés aiguisée, a été retouvée par la police. Le meurtrier a etc écroué a la maison d'arrêt de Courtrai.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 2