ORGANE CATHOLIQUE
DE L'ARRONDJSSEM ENT
Avis
CONCERT
TELEPHONE 52
AUMTIOM
DE &XANG
Sarnedi 2 Décembre 1905
40 Année N° 8368
Au Volkshuis
La Situation
Nouvelles parlementaires
Un (rait de génie
Bande de Pillards
10 centimes le !V°
On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et ~k tous les bureaux de poste du royaume.
Les nouveaux abonués an Journal
d'Ypres pour 1906 recevront le Jour
nal gratuitement jusqu'au nouvel an.
Salle Iweins
LUND1 18 DÉCEMBRE
èt 8 heures du soir
offerte aux membres du Cercle
Catholique et k leur familie par
Monsieur LOCIS VA.SNHOLTFTE,
professeur k l'fccole de musique.
La section centrale, chargée d'exa-
miner les propositions relatives a la
recherche de la paternité, s'est réunie
p ar la dernière fois, hier vendredi,
aux fins d'entendre la lecture du rap
port de M. Golaert.
Ce rapport a été approuvé a l'una-
nimité.
M. Denis a lu une note, dite de la
minorité, dans laquelle, tout en se
ralliant a Tensemble, il défend sa
proposition concernant la recherche
de la paternité adultérine et inces
tueuse, vivement combattue par M.
Golaert et les au tres membres de la
section.
L'honorable rapporteur a déposé
son rapport pendant Ia séance pu-
blique, en demandant, avec M. Denis,
que la question soitdiscutée en mém
temps que la proposition relative a
la protection de 1'enfance.
JOURNAL D'TPRES
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de I'abonnement, payable par anticipation, est de (5 fr. 50 c. par an
pour tout le pays pour l'étranger le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent flu Décembre.
Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort k 1'adresse ci-dessus.
Demain soir, a 7 h. la section dramatique
Willen is kunnen représentera le céièbre
drame Le Gondelier de la Mort.»
Le premier grand Concert de la Fanfare
sera donné a la Salle Iweins, le Dimanche
10 Décembre prochain a 7 1/2 h. du soir.
Enfin, après une navigation laborieuse et
pleine de dangers, nous entrevoyons le port.
L'amendement et les sous-amendements
présentés jeudi par un groupe de membres
de la droite paraissent avoir rallié la majorité
parlementaire et obtenu l'assentiment du
cabinet. On marche ainsi vers une solution
quine sera que l'expression atténuée des idees
exprimées dans la motion d'ordre de l'hono-
rable M. Beernaert.
Nous ne pouvons que nous réjouir du
dénouement entrevu, et, nous félicitons
chaleureusement ceux denos amis qui bont
préparé par de patients et intelligents efforts
dans une pensée d'union patriotique.
Ce dénouement justifie leur attitude et les
venge de l'injure qu'on leur a faite en les
accusant de méditer la chute du ministère.
Un éloge tout spécial est dü a tous les
députés catholiques de Gand pour leur
attitude a ia fois modérée et ferme, et aussi
*u cabinet lui-même qui a su repousser les
conseils d'intransigeance.
II n'y avait que trois issues a la crise que
nous venons de traverser.
Ou bien l'adoption en bloc du projet de
loi, présenté par le gouvernement. C'eüt
®té un succès passager pour le cabinet, mais
'1 parait impossible de contester aujourd'hui,
Vü les dispositions manifestes de l'opinion,
fine ce succes eüt eu un facheux lendemain
et eut exercé une déplorable influence sur les
elections législatives de 1906.
Ou bien la Chambre pouvait rejeter le
projet et amener ainsi la retraite du cabinet.
Mais,dans ce cas encore, Iasituation devenait
mauv»ise et nous risquions fort de nous
aflaiblir et de nous diviser, a la grande allé-
gresse de nos adversaires, prêts a monter a
1 assaut du pouvoir.
Restait enfin une solution transactionnelle,
réduisant les propositions gouvernementales
au strict nécessaire et offrant aux contribua-
bles et a leurs représentants a la Chambre les
moyens de controle, les garanties de sécurité
comme de sage économie qu'ils ont le droit
de réclamer, sans d'ailleurs méconnaitre
l'intérêt supérieur et les légitimes exigences
de la défense nationale.
C'est cettedermère combinaison qui est en
train de prévaloir. Nous l'avons toujours
préconisée comme la plus conforme aux aspi
rations générales du pays, qui nest pas
systématiquement hostile aux charges mili-
taires, mais qui ne les acceptequ'ala condition
que la nécessité et l'efficacité lui en soient
bien démontrées, comme le réclame le loyal
fonctionnement du régime représentatif.
Voici, d'ailleurs, pour pleinement édifier
nos lecteurs, l'économie générale de la tran
saction qui parait destinée a prévaloir, dans
des termes auxquels peuvent honorablement
se rallier les parties en cause.
L'amendement Ruzette, Tibbaut, De
Groote, Pirmez, Van Naemen, Verhaegen,
tend a ce qu'une loi spéciale détermine les
ouvrages de la seconde ligne de défense,
c'est a-dire la nouvelle enceinte. Les travaux
de réfectior) des forts existants, 1 a 8, pour-
raient seuls étre commencés. Telle est la
portée exacte de 1'encommissionnement.
Pour apprécier l'importauce réelle de cette
concession, il faut, évidemment, la joindre
aux concessions déja obtenues
l° le renvoi de la Grande Coupure a une
commission
2° l'abandon d'une partie de la ligne
avancée sur la rive gauche et a l'endroit
inondable de la rive droite
3° la création d'une cité industrielle sur la
rive gauche et sa mise en communication
avec la rive droite.
Le droit d'examen de la Chambre est done
reconnu. II n'est plus question de lui faire
voter en bloc, sous prétexte qu'elle n'a pas
compétence pour délibérer sur des objets
d'ordre technique, un ensemble de travaux
qui auraient 1 air d'etre non pas réclamés par
le pays mais imposés au Parlement.
Un second amendement, qui e'mane des
députés catholiques du banc d'Anvers,stipule
que la démolition de l'enceinte actuelle sera
commencée au plus tard le ier janvier 1909.
Dans le projet primitif, il était dit que cette
démolition serait retardée jusqua Tachève-
ment complet des nouveaux ouvrages. Cette
disposition revêtait les apparences d'un acte
de defiance a l'égard des Cbambres, vu que
l inutilité absolue de Ia vieille enceinte est
proclamée par tous les officiers compétents.
A Metz, oü les nouveaux ouvrages sont loin
d'être achevés,on a commencé, il y a six ans,
de démolir l'enceinte, est cette démolition
est, aujourd hui, presque terminée. Ajoutons
qu'il n'est pas question d'y construire
une enceinte nouvelle.
Enfin, un amendement de MM. Visart et
De Bruyn dispose que la loi determinant les
ouvrages de la seconde ligne devra étre votée
avant le ier Janvier 1907; sinon, 1 enceinte
de süreté pourrait être exécutée telle qu'elle
est prévue au projet du gouvernement.
Le délai il faut bien le reconnaitre
n'est pas long, surtout si Pon tient compte de
l'habituelle lenteur qui préside aux travaux
Les annonces coütent 15 centimes la ligro Les réclames dans le corps du journa
eoütent30 centimes la ligne. Les ingftions judrciaires, 1 franc la ligne. Les
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législatifs. II importe done, si le gouverne
ment se rallie au premier amendement qu'il
constitue sans aucun retard la Commission,
et que celle-ci fasse preuve d'activité extraor
dinaire, sous peine de grave déception.
La transaction, telle que nous venons d'en
préciser la portée, ne comble certes les voeux
de personne. C'est le propre de toute transac
tion. Mais elle donne a tous les intéréts en
présence une large satisfaction. Et a ce titre
nous estimons qu'elle mérite d'obtenir Tas-
sentiment ge'néral.
Bien Public)
Si les voeux formulés par la Commission
d'enquête au Congo si réalisent, Tinstruction
y sera obligatoire et la legislation future com"
prendra Tarticle suivant
A la demande expresse des parents,
les enfants seront dispenses de suivre le
cours de Religion. (Rapport, Titre VI, les
Enfants recueillis, fin.)
L'idée de transporter au Congo la loi
scolaire beige révèle, on ne peut le nier, une
tournure d'esprit originale, lc sens de la
diversité des milieux, et des vues profondes
sur la civilisation des peuplades nègres
On imagine la scène qui se reproduira de
hutte en hutte, quand ce bienfaisant décret
aura été promulgué.
L'agent de TEtat se présente dans un
village M'fumu, il faudra envoyer tes
gamins a Técole de la Mission
Le M'fumu, en voyant approcher le blanc
de TEtat, se sent d'abord mal a Taise. Mais
quand il s'apercoit que seuls les enfants sont
en cause, il se rasseoit, et continue, impassi
ble, a tirer la fumée de sa pipe.
Nu'fumu, reprend l'agent, il faudra
envoyer tes gamines a lecole de la Mission
Le M'fumu trouve, a part lui, que,somme
toute, la nouvelle corvée n'est pas plus raide
que le portage de la chikwangue, a 75 kilo
metres, tous les 12 jours... II retire sa pipe
d'entre ses dents,léve sa face noire oü rouient
deux gros yeux blancs, et fait un signe qui
veut dire oui
Puis il reprend sa pipe.
L'Agent. Mais,une question...! Veux-tu
que tes moricauds suivent le cours de religion
catholique
Le M'fumu demeure stupide...
L Agent. Voyons, vieux singe, veux-tu,
oui ou non,qu'ils suivent le cours de religion
catholique
Le M'fumu est de plus en plus
perplexe.
Allons,reprend l'agent après un silence,
je comprends ca. La religion catholique, 5a
ne te dit rien. Aimes tu mieux les protestants
peut-être la religion de Bentley, un honriête
homme, qui ne ment pas The Missionary
Herald of the Baptist M issionary Society 1
Ou bien penches-tu vers les presbyté-
riens,... les ritualites,... les évangéliques,...
les mormons ou les salutistes
Tu ne bouges pas Préfères-tu les Mu-
sulmans, les Arabes
Ce nom d Arabe fait courir un frisson sur
la peau grasse du M'fumu.
- L Agent. Bon, je comprends ^a. Tu ne
gardes pas bon souvenir du Coran... Alors,
quoi Te sens-tu par hasard de vagues
aspirations vers la philosophic Es-tu déiste,
M fumu panthéiste, kantiste, jeune hégé-
lien, positiviste, agnostique ou Tolstoïste...?
Le m fumu ne salt pas quel idiome on. lui
parle il fume toujours, immobile, le regard
bete...
L Agent conclutAllons, tu es plus fort
que je ne pensais Si les missionnaires ne
réussissent en rien, la civilisation, elle, fait
des conquêtes Tu es indifférent, hein?
neutre comme moi...
Tes gamins ne suivront pas le cours de
religion, M'fumu
Plus de religion pour les noirs Mais
qu'est-ce qu'on mettra a la place L'Etat
aurait-il par hasard découvert un moyen de
les moraliser sans religion Pense t il suffire
a cette tacbe par les exemples de ses agents
et les lecons de morale civiquc de ses institu-
teurs..., s'il en trouve
Un cours de morale civique, basé sur les
postulats de la raison pratique ou sur la
notion de la solidarité bumaine, voila qui
couronnerait dignement l'ingénieux système
d'éducation de la Commission d'enquête
Un des journaux les plus combistes, la
Lanternefait la réflexion suivante
(i Quand nous avons demandé, avec tous
les republicains, la suppression des congré-
.gations religieuses, nous n'avions pas pour
but de livrer leur fortune a une bande de
pillardsqui sous couleur de liquidation,
font surtout leurs affaires et celles de quel-
ques-uns de leurs amis du palais.
Les organes maconniques libéraux et
socialistes, qui ont imprimé des colonnes
sur les «milliards descongrégations »,destinés,
selon ces imposteurs, k assurer la création
d une caisse de retraites ouvrières le Soir
qui a renchéri,annoncant qu'on confisquerait
onze millards aux congrégationg tous
ces journaux se gardent bien de reconnaitre
que ces chiffres fantastiques n'e'taient qu'un
mirage, que les ouvriers ont été odieusemen