ORGANE
Avis
Grand CONCERT
TÉLÉPHC1E 52
AUDITION
DE HAM©
eiiSOMiQM rPËQfSE
Samedi 9 Décembre 1905
10 centimes Ie IV
40 Année W $367
Fanfare Royale
Procés de presse
LTo portrait de M. Woeste
FRANCE
SSBraB
-
RHV9M
Hii
I?
n
s'abon
ne rue au
Beurre, 36, a V pres, et a tous les bureaux de poste du royaume.
L«s nouveanx
ibonnés au Journal
d'Ypres poui
1906 rccovrout !e Jour-
pal graluitement jusqu'au nonkel au.
SalSe iweins
LUND1 18 DÉCEMBRE
a 8 heurcs du soir
offerte aux membres du Cercle
Catbolique et a leur familie par
Monsieur LOUIS VAINIIÜUITE,
professeur a l'bcole de musique.
3.
4-
5.
le Samedi 10 Décembre 1905
PROGRAMME
i
tpplication de la loi
1ü budget
des cultes
L'impression du ote a Rome
Un avis de I. le Comte de Mim
JO
D'YP
fr. 50 c. par an
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de .5
pour tout le pays pour l'étranger le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre.
Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adressb ci-dessus.
Les annonces coütent 15 centimes la ligre Les réi tames dans la corps du journa
coütent30 centimes la hgne. Les i*i«9"tions jucheiaires, 1 franc !a ligne. Les
numéros supplémentaires coütent 10 frarm les cei.t exemplaires
Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a
VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34''ét a Paris,8. Place de la Bourse.
«v:.-,
1.
2.
J. GOETINCK.
Jan Blockx.
Ed. Lassen.
d la SALLE IWEINS
a 7 1/2 heures.
Les portes seront ouvertes a 7 heures.
1Fidélio, ouverture pour
Fanfare L. VON BEETHOVEN.
2. Souvenir de Bade,
fantaisie pour violon, par
M.Lucien Verbaeghen H. LEONARD.
3. A) Cdidair, AMB.THOMAS.
B) De Bloemen en
de Sterren MORTELMANS.
par Melle Em. van Hoorde
4. Sonatine pour Hautbois JOS.RlJELANDT.
et Piano par MM. Verstraete
et Vanhoutte
5. Monologuepar M. Bossier
00
Marche aux flambeaux n° 1,
pour Fanfare MEYERBEER.
Concertino pour Hautbois,
par M. Verstraeten G. GUILHAUD.
Monologuepar M. Bossier
A) Fantaisie Ballet, Ch.DEBERIOT.
B) Berceuse, pour violon,
par Lucien Verhaeghen
A) Ik ging
B) J'avais rèvé,
par Melle van Hoorde
C'est hier, Vendredi, que le ministère
public a donné son avis sur 1 action en
dommages-intéréts, intentée par M. Colaert,
Depute et Bourgmestre d'Ypres, au Week
blad
La salie d'audience était remplie de
monde.
Au milieu d'un profond silence, M. le
Procureur du Roi, constate tout daboid
qu'il s'agit d'attaques graves dirigées contre
la vie privée de M. Colaert, qui, depuis
vingt-huit ans, occupe une place éminente
au barreau d Ypres, acquise par son talent,
son travail et sa probité. Estimé de tous ses
confrères, M. Colaert est de plus, depuis
longtemps, député de l arrondissement, et
Bourgmestre de la ville d'Ypres.
L'action est dirigée contre Deweerdt,
l'éditeur responsable du «Weekblad», qui
a appelé en cause le sieur Maurice Devaux,
auteur des articles francais de cette feuille.
L'honorable magistrat estime que Deweerdt
doit rester en cause mais la condamnation
ne doit pas être prononcée solidairement
contre les deux, leur coopération aux deux
genres d'articles flamands et francais
n'étant pas suffisamment e'tablie. lis doivent
être condamnés divisémeut.
M. Thienpont analyse les divers articles
II les trouve diffamatoires, injurieux et
préjudiciables.
On comprend, dit-il, que dans une lutte
électorale, certains articles véhéments échap-
pent a la presse. On ne peut même que
louer la polémique, lorsque, critiquant les
actes d'adversaires, elle peut être une garantie
de la bonne gestion des affaires publiques.
Les hommes politiques sont exposés a ces
inconvénients, a ces attaques.
Ici, rien de pareil. Sous prétexte de faire
rire, on a attaqué M. Colaert de la facon la
plus odieuse, dans sa vie privée. Est-ce que
les auteurs des articles n'ont done pas
conscience du mal qu'ils peuvent faire par
de pareilles attaques? Ne savent-ils pas que
derrière l'homme qu'ils tachent d atteindre
dans son honneur, il y a une femme et des
enfants, solidaires de eet honneur Et que
leur manière d'agir peut semer la discorde
et la révolte dans la familie
M. le Procureur du Roi conclut a la
condamnation de Deweerdt et de Devaux,
mais trouve celui-ci moins coupable que le
premier, et a la contrainte par corps.
L'avis de l'honorable magistral,donné avec
un calme et une dignité parfaits, et nous
ajoutons avec une réelle eloquence,produit
sur le public,aussi bien que sur les membres
du barreau, une profonde impression.
L'affaire est ensuite remise au 22 décembre
pour le prononcé.
M. Woeste vient de réunir en volumes
un certain nombre de discours prononcés, et
d études publiées par lui en ces dix dermères
années. La Gazette de Liège trace a ce
propos un portrait de M. Woeste, qui est
un magnifique hommage rendu a eet homme
éminent
Le programme politique de M. Woeste
n'est point lait d'une substance molle ou
malléable. Taillé dans le roe, d'aucuns
pourront lui reprocher ses arrêtes trop vives,
ses angles trop aigus. Quant a l'arme dont
se sert ce chevalier sans peur et sans repro-
che,on n'en connait guère de plus redoutable.
Ses adversaires politiques s'en apercoivent,
parfois aussi certains de ses coreiigionnaires.
Et cette arme a toutes les vertus, sauf celle
de la divine Pélias. Elle ne guérit pas toujours
comme la lance d Achille,les blessures qu elle
fait.
Les catholiques pourront, sur plus d'un
point,ne pas partager les idéés de M. Woeste.
Mais qui d'entre eux, qui même parmi ses
adversaires loyaux, oserait lui contester, non
seulement la haute intégrité du caractère et
de la vie, mais encore l'ampleur de ses
connaissances, la multiplicité de ses res
sources, la lucidité de sa pensée et de sa
parole, toutes ces qualités qui font de lui le
modèle des orateurs et des écrivains parle-
mentaires.
Ce mest pas comme artiste de la plume
que nous l'apprécierons ici. Les écrits de
M. Woeste se distinguent par la logique, la
clarté, la facilité du style, une abondance
toujours contenue. II ne cherche pas le mot
rare, l'expression pittoresque, l image saisis-
sante ou poétique. M. Woeste est un
combattant dont l'ceil percant scrute sans
cesse l'horizon, attentif au moindre mouve
ment de l'ennemi. C'est dire qu'il ne dépose
jamais son arme pour écouter le chant du
rOssignol ou cueillir les fleurs du chemin.
II 11 y a rien en lui de ce Jacques raison
neur et mélancolique, monologuant au bord
des ruisseaux, et versant des larmes sur un
cerf blessé, que Shakespeare a placé dans
une de ses plus délicieuses comedies «Com
me il vous plaira II ne dira pas avec ce
seigneur des Ardennes Le monde entier
est un théatre dont nous tous nous sommes
les acteurs. Pour M.Woeste, le monde n'est
pas un vain théatre, mais un champ de
bataille.Et sur ce champ, au cours du dernier
tiers de siècle beige, nul n'a combattu avec
autant de vaillance et d'opiniatreté.
Aussi, M. Woeste méritera t-il de prendre
place dans cette galerie d'hommes d'Etat et
d'orateurs éminents qui ont consacré leur
vie au triomphe de l'Eglise et de la liberté.
Dans un discours prononcé a Alost, lors de
son jubilé parlementaire, et dont il a fait la
preface de son livre, il disait J'ai aimé,
j'aime de toutes les forces de mon être la
cause catholique. II n'est pas de plus grande
qui puisse solliciter l'adhésion de l'homme.
C est la cause du XIX siècle, de Monta-
lembert, d'O'Connel, de Windthorst.
Citoyen d'un pays libre, Montalembert
pouvait fournir la carrière la plus féconde
et la plus brillante. En France il devait être
ce qu'il fut un grand vaincu.
Plus heureux que lui, Windthorst put
donner toute la mesure de son génie. Tacti-
cien consommé sur le terrain parlementaire,
comprenant d'autre part les aspirations et
les besoins des sociétés modernes, il sut a la
fois faire plier le chancelier de fer et imprimer
au parti du Centre une marque dont les
succes croissants ont prouvé l'opportunité et
la valeur.
Que manque-t-il a M. Woeste pour être
rangé un jour a cóté de ces grands parlemen-
taires catholiques Peut être de n'avoir pas
eu a déployer ses talents sur un champ plus
étendu. II n'eut pas un peuple a émanciper
comme O Connel, ni un Bismarck a vaincre
commeWindthorst.Mais il est de leur lignée.
Beaucoup ne s'en apercevront que lorsqu'il
aura disparu de la scène politique. Puisse ce
jour être éloigné encore, ce jour ou les
députés catholiques de la chambre,cherchant
dans un débat ingrat, 1 homme capable
d'asséner a l'adversaire la réponse vibrante
et decisive, se tourneront instinctivement
vers la place occupée si longtemps par
leminent député d'Alost, et setonneront de
ne l'y trouver plus. Alb. D.
La situation du clergé par rapport au
budget de l'Etat pendant l'année 1906 sera
la suivante
Trois quarts du traitement (viager) pour
les ministres du culte ayant 60 ans révolus et
3o ans de services rémunérés par l'Etat.
Moitié du traitement (viager) pour les
ministres du culte ayant q5 ans et 20 ans de
service rémunérés par l'Etat.
Totalité du traitement (une année seule
ment) pour les ministres du culte actuelle-
ment salaries par l Etat.
La Croix publie une dépêche de son
correspondant a Rome d'oü il résulte que le
vote définitif de la loi de séparation était at-
tendu. II n'a done cause au Vatican aucune
surprise. Depuis plusieurs mois, on travaille
a l'étude et la preparation de la situation
nouvelle. II n'y a done aucun désarroi.
II est remarquable que les persécuteurs
aient créé une situation oü le Pape devra
déployer son autorité souveraine. II ne s'agit
plus seulement de débattre, dans un cabinet,
avec des diplomates,desclauses du Concordat,
mais de déclarer en face d'un pays ce que
l'Eglise decide après avoir examiné une loi
faite par un Parlement.
On sait a Rome quelle est l'impatience des
catholiques d obtenir une decision. On com
prend leur nervosilé. Maïs ils comprennent,
eux aussi, que la force de l'Eglise en face des
persécuteurs consistera dans une discipline
absolue et une confiance complete.
Le Gaulois a recueilli les impressions de
M. de Mun, au sujet du vote de la loi sur la
séparation.
M. de Mun s'est exprimé ainsi
Aujourd'hui même, au moment oü j'arri-
vais a la Chambre, un de vos confrères me
dit Eh bien c'est fini.» Je lui ai répondu:
Non, cela commence. Je ne puis mieux
rendre ma pensée. Ce vote ne clot pas une
discussion. II ouvre une période troublée. II
n'organise pas un régime. II détruit un état
transmis par le temps et fondé sur la tradi
tion. II ne le remplace par rien de précis.
Cela est si vrai que tous,amis et ennemis,
attendant, pour savoir en face de quelle
situation ils se trouvent, le règlement
d'administration qui doit interpreter la loi.
L'expérience nous a appris ce que les
règlements d'administration font des lois
prétendues organiques. Le souvenir de la loi
de 1904 est d hier. Les catholiques doivent
done, malgré les protestations intéressées,
s'attendre a toutes les entreprises de l'arbi-
traire. Comment pourraient ils oublier,
d'ailleurs, que Ia loi a e'té concue, préparée,
résolue pour détruire le culte catholique?
Mais s'ils doivent, en consequence, se
préparer a une lutte douloureuse et difficile,
leurs adversaires, eux, doivent savoir qu'ils
vont se heurter a des difficultés sans nombre
et a des résistances imprévues.
n J ignore, conclut M. de Mun, quand le
Pape pariera, quelles instructions il donnera.
Mais soyez assuré que tous les catholiques,
prêtres et la'iques, le suivront docilement.
Quant ace qui va se passer, nul ne peut
le dire. Le pays fait aujourd'hui un saut
dans le plus redoutable inconnu.
On n'a pas constaté, sans quelque sur-
prise, que la loi de Séparation des Eglises
et de l'Etat, qui devait être promulgée, dès
le lendemain même du vote du Sénat, ainsi
qu'on l'avait annoncé dc tous cótés, n'a pas
paru ce matin au Journal officiel. La pro-