ORGANE DE L'ARRON DISSEMENT TELEPHONE 52 Sarnedi 10 Mars 1906 5 centimes le N( Quelques mots aux cultivateurs sur les accidents du travail A l'Ëtranger France Chute du ministère Rouvier AJlemagne Autriche Chine Edouard VII et AlphonseXül Au Sénat et a la Chambre ■fli s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royauiue. A l'occasion du Circme, des ser mons francais sont prêchés par Ie Révérend Père Hofftcaun des Frères Prêcheurs, tous les jeudis, jusqu'au 5 avril, en l'Eglre de Saint-Nicolas, pendant Ie salut de 5 1/2 heures. la crise Hongroise L'épiscopat Autrichien HHBS Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de .5 fr.' 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de nort l'adresse ci-dessus. 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Or, les libéraux qui viennent aujourd'hui critiquer la loi et la taxer de sévérité excessi ve, sont pre'cisément les mêmes qui, a la Chambre, s'efforcèrent de rendre la loi plus one'reuse pour 1'agriculture. Lorsqu on proposa detendre la loi a toutes les exploitations agricoles indistinctement, par conséquent même a celles qui n'occu- pent qu'unseul ouvrierles libéraux, parmi lesquels iMM. Buyl et Vandevenne, votèrent en faveur decette extension.Tous les deputes catholiques de la West-Flandre y étaient opposés. Du reste, de nombreux représentants catholiques, et en particulier ceux de la Flandre Occidentale, étaient hostiles a l'ap- plication de la loi sur les accidents du travail a 1'agriculture. Non pas qu'ils ne fussent partisans de la réparation forfaitaire des accidents agricoles. Mais ils croyaient préfé- rable de réserver cette matière a une loi spéciale qui aurait pu tenir compte,dans une plus large mesure, des conditions spéciales dans lesquelles s'opère le travail agricole. C'était aussi la pensee du gouvernementet le projet qu'il avait déposé ne prévoyait que les accidents occasionnés dans les entre- prises agricoles par l'emploi de machines mues par une force autre que celle de 1 homme. Les votes émis par nos adversaires a la Chambre, prouvent qu'ils voulaient étendre la loi aux petits cultivateurs et a présent que cette loi n est applicable qu'aux fermiers qui emploient habituellement trois ouvriers au moinsils prétendent que les catholiques ont imposé une trop lourde charge a 1'agri culture Voila, pris sur le vif, les procédés au moyen desquels ils essaient de donner le change aux campagnards nous reste un dernier point a examiner; eest celui qui concerne l'assurance.Ici encore on s est etïorcé, et 1 on est parvenu, a sauve- garder les intéréts de chacun. D une part, en ne rendant pas l'assurance obligatoire, on a laissé aux patrons une entière liberté d appreciation de leur intérêt; d autre part, en ne reconnaissant que les assurances contractées avec des sociétés agréées par le gouvernement et en instituant un fonds de garantie pour les cas d'insolva- bilité, on a procuré a l'ouvrier la certitude du paiement des indemnités en cas d'accident. Done, le cultivateur auquel s'applique la loi est libre de s'assurerou de ne pas s assurer contre les risques d'accident. S'il ne s'assure pasou s'il ne s'assure qu'a une société non agréée, il sera personnelle- ment tenu du paiement des indemnités dues pour tout accident dont un de ses ouvriers aura été victime. De plus, il devra verser chaque année une certaine somme au fonds de garantie institué par le gouvernement cette somme constitue une prime d'assurance contre sa propre insolvabiliré. Dès lors, le fonds de garantie paiera les indemnités du chef d accident,chaque fois que l'insolva- bilité du patron sera constatée. Si le cultivateur s'assure a une société agréée,comme la prudence le lui commande, il sera déchargé de toute obligation. Le paiementdetoutesles indemnitéssera effectué par la société d'assurance. Les sociétés d assurance agréées, c'est-a- dire reconnues par le gouvernement, sont de deux sortes. Les unes, dites compagnies d'assurance a primes fixes, prélèvent des assurés une prime qui ne varie pas selon l'importance des acci dents survenus durant l'année les bénéfices realises appartiennent a la société et seront distribués aux actionnaires par contre s'il y a des pertes, elles sont uniquement suppor- tées par les actionnaires. Les autres sociétés sont des sociétés d'assu rance mutuelle. Les assurés ne versent chaque année que ce qui est requis pour que la société puisse remplir ses obligations. Si, durant l'année,le nombre et l'importance des accidents dépassent les prévisions, les assurés devront suppléersi non, l'excédent leur sera bonifié, et la cotisation a payer pour l'année suivante sera diminue'e d'autant. On voit que ce système est tout a l'avantage des cultivateurs, et puisque ces sociétés sont agréées par le gouvernement, elles présen tent toute garantie. La plus importante des sociétés d'assurance mutuelle contre les accidents du travail est certainement celle instituée par le« Belgische Boerenbonddont chacun connait les flo- rissantes institutions. Cultivateurs,si leslibéraux viennent encore vous dire que la loi sur les accidents du travail est faite a votre détriment, sachez qu'ils vous trompent et qu'ils agissent uni quement en haine du gouvernement catho- lique. C'est entre le 10 et le 20 Mars que le Concile national réunira a Paris cardinaux, archevêques et évêques. Cette assemblée plénière, manifestation catholique solennelle et grandiose au lendemain de la separation, statuera sur le projet élaboré par une commission préparatoire. Cette commission a déja tenu plusieurs reunions elle est composée de huit arche vêques et évêques et a désigné cinq juris- consultes pour l'aider dans ses travaux. L opinion publique, vivement intéressée par l'usage d'ane liberté ignorée depuis le concordat, se demande avec curiosité quel est l'objet de ces délibérations épiscopales. Le secret le plus strict étant consciencieuse- ment gardé, toutes les nouvelles n'ont d'autre caractère que celui de suppositions. Toute fois certains points s'imposent ik l'examen des prélats. Tels sont le futur mode des nominations épiscopales, l'acceptation ou le rejet de la dévolution des biens.l'organisation de l'Eglise en France, l'établissement d'une commission épiscopale permanente. L'interpellation a la Chambre sur l'inci- dent tragique de Boeschepe a amené la chute du ministère Rouvier. A la suite des graves événements provo- qués par les inventaires, le ministre avait suspendu, les inventaires dans plusieurs dé- partements.oü des troubles étaienr a craindre. C'était déja une fameuse reculade si I on songe que le gouvernement avait declare vouloir terminer tous les inventaires avant le 18 mars Surviennent les sanglants incidents de la Flandre framjaise. Plusieurs députés expri- ment le désir que le Cabinet, sans renoncer a l'application de la loi, decide de surseoir aux inventaires jusqu'a l'apaisement des esprits. Monsieur Rouvier n'ayant pas accédé a cette demande, l'interpellation de l'abbé Lemire sur l'incident de Boeschepe a fourni a la droite, a un grand nombre de progres- sistes et de socialistes, l'occasion de mani fester leur hostilité au ministère. Ce^ui-ci mis en minorité a aussitot démissionné. L'importance d'un tel e'pilogue ne peut échapper a personne. La chute du Cabinet survient juste au moment le plus décisif de ce long et pénible conflit franco-aïlemand sur les affaires marocaines. C'est jeudi que devait avoir lieu la séance la plus imporiante de la conférence d'Algé- sirasc'est la veille que la diplomatie francaise perd son chef. La fortune politique de la France, au point de vue extérieur, risque done de dériver a l'aventure au moment le plus critique. Le Reichstag a consacré de longues séan ces a l'examen de la politique intérieure ou, pour parler plus exactement, de la politique sociale. Les orateurs des divers partis sont venu donner leur appreciation ou faire connaitre leurs demandes. Cette revue politique a fourni l'occasion de constater que le socialisme est grandement en baisse chez nos voisins d'outre-Rhin: De 1898 a 1903 les socialistes avaient gagné 2 siéges. Depuis 1903 les socialistes n'ont encore gagné aucun nouveau siége par contre, ils en ont perdu trois. Le parti socialiste n'a gagné des voix que dans quatre endroits encore dans ces centres les partis bourgeois ont égalemeat vu accroitre le nombre de leurs voix. Les chefs du parti hongrois projettent un voyage a l'étranger dans le but de gagner des sympathies a leur cause en montrantque l'Empereur-Roi a violé la constitution I qu'il avait juré d'observer. Le comte Apponi visiterait prochainement Paris et LondresKossuth se rendrait en Italië avec l'intention d'y prononcer des discours et d'exposer la nature des griefs contre la couronne. L'épiscopat autrichien, représenté par un grand nombre de ses membres, a terminé, dimanche dernier 25 février, ses conférences, commencées le mardi précédent et tenues au palais archiépiscopal de Vienne. Les conférences ont eu pour objets princi- paux les questions scolaires, le développe- ment de l'Association scolaire catholique de Salzbouig, mais en première ligne la legis lation du mariage. L'Autriche est, en effet, agitée depuis environ un an par une propagande active des francs-masons en vue de faire supprimer l'article de la loi qui consacre l'indissolubilité du mariage entre catholiques. En d'autres termes, c'est le divorce que la Franc Maijon- j nerie voudrait introduire dans la legislation. Le cardinal archevêque de Vienne a déjè publié un mandement contre cette propa gande. Les conférences épiscopales auront pour premier résult*t une action simultanée et énergique des chefs spirituels de l'Eglise d'Autriche contre ces menées. Les massacres dc.missionnaires,.annoncés depuis quelques jours,sont malheureusement confirmés.Les Jésuites francais et une familie de mis,sionnai,res Américains opt été attaqués et mis a mort par la populace chinoise, avec la complicité öu tout aü moins grace a l'inaction du gouvernement. Les canon* nières allemandes, anglaises et américaines sont en route le gouvernement chinoisst déclare pret a payer des indemnités aux missionnaires déja il a donné l'ordre de chatier toute personne ayant trempé dans le récent massacre. Malheureusement ce ne serait pas la première fois que cés promesses resteraient lettre morte. Le roi d'Angleterre se rendant a Biarritz est arrivé a Paris samedi soir. II a profité de sa présence a Paris pour voir plusieurs personnalités. Le lendemain il a assisté a l'office en l'église Anglicane, rue d'Aguessau. La ville de Biarritz s apprêtait a recevoir Edouard VII de la facon la plus brillante, man. le roi a decline ces manifestations. Edouard VII s'est rendu a St-Sébastien avec lesjjrincesses Béatrice et Ena de Battenberg. L'labjuration de la princesse Ena a eu lieu a St-Sébastien mercredi dernier. Les princesses sont déjè de retour a Paris, A, -, Tandis que le Sénat continue la discussion sur le projet des travaux maritimes et mili- taires d'Anvers, la Chambre de sön cöté poursuit la discussion du projet de loi sur la recherche de la paternité. MM. Denis et Vandervelde, avaient dé- posé un amendement admettant la recherchj

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1