LES VIEUX
afons et Travaillons
LA SEMAINE
En France
Au Vatican
En Allemagne
La vérité sur les
finances publiques
J" 'f-eneZ
'S^me 'ar le Représeu-
.éponse da Progrês.
Deux figures sinistres
1882
i833
1884
W B
tw A
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>d-,se
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"JA'fb
1 us'
^ais événements furent ils plus fe'conds
jjtHnauva^raves lecons pour les catholiques que
ceux dont la France est aujourdhui le
théalre
Certes, un fait nous parait résulter
l'évidence du mouvement actuel qui,sur tous
les points de la France proteste contre les
inventaires précurseurs de la spoliation.C est
que l'immense majorité du pays est adver-
saire de la persecution religieuse c est que
l'e'lite du pays est catholique, entend le
rester et le proclame, même en versant son
sang. II est encore une France fidéle a son
Dieu. Soyons heureux de le constater.
Toutefois une véritéd experience se dégage
surtout lumineusement de 1 ensemble des
faits, qui ont permis aux auteurs de lois
révoltantes et odieusement liberticides, de
fouler k ce point la liberté religieuse, de
profaner les églises et de brutaliser les
fidèles.
II y a 20 siècles de'ja, le poète Ovide
l'avait formulée en deux mots Principiis
obsta. Oppose-toi aux premières manifesta
tions du mal. Etrangle le jeune tigre avant
que ne lui poussent ces griffes et ces dents
dont il te déchirerait. Gare a toi, si cette
prudence et cette énergie te manquent.
La Belgique et la France s'engagèrent
presque en même temps dans la voie téné-
breuse de l'anticléricalisme. En 1877, le
dernier ministère conservateur francais, celui
du due de Broglie, faisait place aux republi
cans de gauche. Quelques mois plus tard,
le gouvernement catbolique beige succombait
sous les coups des loges. Bientót une même
politique sectaire fit rage dans les deux
pays. En 1879 l'école neutre triomphe en
Belgique.
La religion, bannie du programme de
l'enseignement primaire, n est plus admise
qu'en dehors des heures de classes. Plus
radicale encore, la loi francaise de 1882
impose 1 instruction complètement la'ique et
obligatoire.
Mais de quelle faqon différente cette poli
tique anticléricale n'est-elle pas accueilie
dans les deux pays En France les conser-
vateurs s'épuisent en paroles inutiles et en
gestes vains. La la'icité entre peu a peu dans
les moeurs. Secondaire devient bientöt la
place de la question scolaire dans l'ensemble
des problèmes politiques.
En Belgiquequel contraste 1 Imme'dia-
tement la loi de malheur est condamnée par
tous les catholiques. Laïcs comme clergé
ne cessent d'en dénoncer l'esprit malfaisant,
les tendances néfastes, de montrer les ruines
morales et matérielies dont son application
couvrira le pays. La résistance s'organise,
vigoureuse, inlassable. Patout un même
cri réclame l'abrogation de la loi.
En Belgique Combattu dès l'origine, le
mal fut bientot vaincu.
En 1884, la majorité libérale subissait la
plus retentissante et la plus compléte défaite
dont nos annales politiques fassent mention.
Le parti catholique avait triomphé par
l'union, par l'action, par la persévérance.
Vingt-deux ans se sont écoulés depuis
lors. Les catholiques occupent toujours le
pouvoir, et malgré les vantardises des anti-
cléricaux, ils le détiendront longtemps
encore.
En Francepar contre, les catholiques ne
devaient plus saluer les jours de triomphe.
Comme Napoléon après Moscou, ils recur
rent toujours. Une première capitulation en
entrainait d'autres.
Successivement, les catholiques furent dé-
logés de toutes leurs positions. Expulsés des
écoles officielies, ils se crurent en süreté sous
l'abri de la liberté d'enseignement. Combes
vint, Combes le renégat, l'impie, le persécu-
teur, chassa les congrégations et ferma les
écoles libres. Ecartés de toutes les fonctions
gouvernementales, les catholiques se réfu-
gièrent dans l'enceinte de la vie privée. Les
francs macons les y suivirent, traquèrent
Parmée les officiers chrétiens, dispersèrent
les congrégations charitables, proscrivirent
les savants fidèles leurs croyances reli-
gieuses. Ainsi, pour n'avoir pas résisté
suffisamment aux premières attaques de
l'ennemi, les catholiques se virent contraints
de battre toujours en retraite. Maintenant
toutes leurs redoutes avancées sont perdues,
et les voila cernés dans leurs églises comme
les derniers soldats de Napoléon seus les
murs de Paris.
Une résistance énergique dès le début
nous assura en Belgique une prompte
victoire et un long règne.
La mollesse, la passivité, l'absence de
discipline des catholiques francais les menè
rent de déroute en déroute, a la situation
épouvantable d'aujourd'hui.
C'est une maxime de bon sens et d'expé-
rience que les partis politiques se maintien-
nent, se consolident et progressent, grace
aux mêmes causes qui ont assuré leurs
premiers succes.
Demeurons done unis, agissons, riva-
lisons d'ardeur dans la lutte, préparons et
organisons la victoire pour en conserver les
fruits qui nous seront disputés demain.
Car voici que nos anticléricaux, hypnotisés
par le chimérique espoir d'un prochain
retour au pouvoir, manifestent 1 intention de
copier la hideuse politique combiste, et tout
d'abord nous promettent l'instruction la'ique
et obligatoire a la mode de la France 1
S'imaginent ils done que les catholiques les
laisseront faire cette fois Sont-ils done assez
niais, ces anticléricaux, de penser que notre
attitude a l'égard de leurs futures lois sco-
laires ne serait plus celle dont nous pouvons
nous féliciter depuis un quart de siècle Non,
vous ne l'aurez jamais l'ame de nos enfants
Mais peut-être se croient-ils de taille cette
fois a nous imposer leur despotisme ou,
par contre,les catholiques devenus incapables
de leur opposer une aussi victorieuse ré
sistance 1 Ce serait la encore la plus inepte
des illusions.
Mais qu'attendent-ils done de leur coalition
hétéroclite, divisé sur presque toutes les
questions Qu ils se débrouillentC'esT la
confusion, le gachis, le delirium anticlé-
rical.
Q^uant aux forces catholiques, qui ne sait
combien elles sont supérieures comme orga
nisation a notre armée d'autrefois Depuis
25 ans, nos associations de tous genres se
sont multipliées et leurs rouages perfection-
nés. Nous disposons de moyens formidables
pour l attaque comme pour la résistance.
Veillons, travaillons, dépensons nous avec
un zèle infatigable nous souvenant de la
vieille maxime chrétienne n Aide toi et le
ciel t'aidera 1 et la jactance des anticlé
ricaux recevra en mai prochain la raclée
qu'elle mérite I
II y a deux têtes dans le ministère Sarrien:
M. Clémenceau et M. Briand.
M. Clémenceau a une longue histoire.
11 a été mëlé au meurtre des généraux Le-
comte et Clément Thomas il a proposé, au
lendemain de la guerre, de détacher la Corse
de la France il a endossé plus tard la res-
ponsabilité de la perte de l'Egypte il a été
l'adversaire frénétique de l'alliance franco-
russe il a créé le général Boulanger il a
été lami intéressé et l'homme ligc de Corné-
iius-Herz finalement il fut le protagoniste
de l'afl'aire Dreyfus I
Quant a M. Briand, il a jadis été le colla
borateur de l'anarchiste Sébastien Faure il
a préconisé la grève générale, même celle des
soldats. II a conseillé a ces derniers, de tirer
sur leurs officiers. A cette occasion, il a
prononcé la fameuse phrase Les fusils
pourraient partir, mais peut-être pas dans
la direction indiquée.
II a défendu Hervé devant le Conseil
supérieur de l'Instruction publique, et enfin,
rapporté devant la Chambre la loi de Sepa
ration.
La commission du budget s'est réunie
samedi. Le ministre des finances a dü avouer
que les recettes baissaient d'une fa^on inquié-
tante, et qu il faut prévoir pour 1906, un
déficit d au moins 53 millions. En présence
de ces chiffres le ministre a proposé de sup-
primerles 3 millions portés a l'amortisssement
et d'émettre de nouvelles obligations.
Et dire qu'avec une ^situation financière
aussi précaire le gouvernement a 1 audace de
promettre aux ouvriers francais une pension
de retraite. On voit bien 1 oeuvre du syndicat
électoral qui gouverne la France.
L'acceptation par le citoyen Briand d'un
portefeuille dans le ministère Sarrien a pio-
voqué, nous l'avons dit, une scission dans le
parti socialiste de Loire, dont Briand est
député. Cette scission s'accentue un certain
nombre de groupes sont sortis du socialisme
unifié i) pour protester contre l'exclusion
de Briand. Et voila l'unification de nouveau
a refaire.
Le 19 mars, fête de Saint Joseph, le Pape
a recu dans sa bibliothèque privée, tous les
cardinaux présents a Rome. yLe cardinal
Oreglia, doyen, a présenté les voeux du
Sacré Collége, il l'occasion de la fête patro-
nale du Saint Père. Pie X répondit en remer-
ciant les cardinaux de leur concours de'voué
que Dieu récompensera puis il paria des
catastrophes qui viennent d'affiiger tous les
coeurs, notamment aux mines de Courrières.
Chaque cardinal successivement offrit ses
voeux personnels au Pape.
Le Pape a souscrit vingt mille francs pour
les victimes de la catastrophe de Courrières,
tous les cardinaux présents il Rome ont
également souscrit et chargé le cardinal
Mathieu de transmettre leurs souscriptions
a l'évêque d'Arrts.
Les journaux publient seulement mainte
nant le discours adressé par l'empereur aux
recrues, a Wilhelmshaven. En voici la con
clusion
Si Dieu est avec nous, si nous élevons
vera lui nos regards pleins d'amour et de
vraie confiance.alors nous pouvons envisager
avec confiance l'avenir et tout ce quil nous
apportera, dut le monde entier se réunir
contre nous, t
II. SITUATION BUDGÉTAIRE.
L'opposition voudrait prouver que le
gouvernement catholique a été en déficit, ne
fut ceque pour un exercice.
Elle n'y parvient pas.
Si elle parvenait a faire cette démonstra-
tion, elle conclurait que les catholiques con-
duisent le pays a la ruine.
Qui parle ainsi
Des gens dont le but unique estde ramener
au pouvoir le parti libéral.
NOUVELLE (suite)
Tout a coup le vieux so dresse sur son
fauteuil
Mais j'y pense, Mamette.., il n a peut-
être pas déjeüné
Et Mamette, effarée, les bra» au ciel
Pas déjeüné Grand Dieu 1
Je croyais qu'il s'agissait encore de Mau
rice, et j allais répondre que ce brave enfant
n'attendait jamais plus tard que midi pour
se mettre a table. Mais non, c'était bien de
moi qu'ou parlait et il faut voir quel
branie-bas quand j'avouai que j'étais encore
a jeün.
Vite le couvert, petites bleues 1 La
table au milieu de la chambre, la nappe du
dimanche, les assiettes a fleurs. Et ne rions
pas tant, s'ilvous plait I et dépêchons-nous..
Je crois bien qu'elles se dépêchaient. A
peine le temps de casser trois assiettes, le
déjeuner se trouva servi.
Un bon petit déjeüner I me disait
Mamette en me conduisant a table seule
ment vous serez tout seul... Nous autres,
nous avons déja mangé ce matin.
Ces pauvres vieux 1 a quelque heure qu'on
les prenne, ils ont toujours mangé le matin.
Le bon petit déjeüner de Mamette, c'était
deux doigts de lait, des dattes et une bar-
Or, quels ont été les résultats budgétaire
de la gestion libérale de 1879 a 1884
Quels sont les résultats budgétaires de 1«
gestion catholique depuis 1885
Les voici, d'après la Situation du trésor
au i4r janvier 190Ï (page 64 et 65)
Gestion libérale
1879 déficit francs 3,u5,l53.oo
1880 88,525.13
1881 6,o6o,35i.45
15,211,844.21
i8,253,868.i:
16,237,234 65
1885
1886
1887
1888
1889
1890
1891
1892
i8g3
1894
1895
1896
1897
1898
1899
1900
1901
1902
1903
1904
boni
0
Déficit total. 58,967,177.56
Gestion catholique
déficit 745,548.56
francs 2,184,83111
14,300,102.61
'8.767,454.79
15705,032.37
5,295,020.65
7,623,572.80
6,259,532.77
7,584,103.43
i) 9,260,196.34
7,3 i6.833o5
6,103,286 56
5.771,014.43
12,100,949.55
17,601156 44
15,049,989.97
2,539,525.11
3,215,338-72
2,830,587.77
1,520,000.00
Total des bonis. 161,028,528.47
Total des déficits. 745,548.56
Boni net total. 160,282,979 91
Ainsi en résumé.
Sous le dernier gouvernement libéral tous
les exercices se sont clos a déficit.
Sous les catholiques, depuis 1886 tousles
exercices se sont cloturés en boni.
Le déficit moyen des libéraux a été de
10 millions par an.
Le boni moyen des catholiques a été de
8 millions par an.
Depuis 1901, nos bonnis ont diminué.
Pourquoi
i" A cause des charges considérables
assumées par l Etatnotamment pour les
pensions de vieillesse, Vamorlissemenl de la
dette, etc.
2* Paree que depuis 1896 le gouvernement
impute sur les dépenses ordinaires des dé-
penses exceptionnelles qu'antérieurement on
imputait sur le budget extraordinaire.
De ce chef, le total de la surcharge impo-
sée aux budgets ordinaires depuis 189S
jusquen 1904 s'élève a fr. 133.664 162.
Si Pon tient compte de cette somme, on
voit que le bom total des 20 années de ges
tion catholique atteindrait 294 millions d«
francs.
Et la comparaison entre le gestion de
libéraux et celle des catholiques se résumerait
comme suit
quette, quelque chose comme un échaudé
de quoi la nourrir, elle et ses canaris au
moins pendant huitjours... Et dire qua moi
seul je vins a bout de toutes ces provisions I
Aussi quelle indignation autour de la table 1
Comme les petites bleues chuchotaient en se
poussant du coude, et la-bas, au fond de leur
cage, comme les canaris avaient l'air de se
dire Oh 1 ce monsieur qui mange toute
la barquette
Je la mangeai toute, en effet, et presque
sans m'en apercevoir, occupé que j étais a
regarder autour de moi dans cette chambre
claire et paisible oü flortait comme une odeur
de choses anciennes... II y avait surtout
deux petits lits dont je ne pouvais pas
détacher mes yeux Ces lits, presque deux
berceaux, je me les figurais le matin, au
petit jour, quand ils sont encore enfouis sou»
leurs grands rideaux a franges. Trois
heures Bonnent. C'est l'heure oü tous les
vieux se réveillant
Tu dors, Mamette
Non, mon ami.
N'est-ce pas que Maurice est un brave
enfant
Oh 1 oui c'est un brave enfant.
Etj'imaginais comme cela toute une cau
serie, rien que pour avoir vu ces deux petits
lits de vieux, dressés l'un a coté de l'autre.--
(a suivré)