ORGANE
L' ARRONDISSEMENT
Opinion de M. Noif
sur béleclion du 27
TELEPHONE 52
ai
Samedi 7 Avril 1906
Lettre ouverte a U. ftolf,
Les progrès du libéralisme?!
5 centimes le N
>;n s'abonne rue au Beurre, 36,
ft Y pres, et tous les bureaux de poste du royaume.
Le Progrès pi-étend que, comme Backeroot, le délégué brugeois
au congiès progressiste, ftl. Nolf a dit, k Bruges, que s'il n'él ait pas
déclaré qu'il ne sera pt is aucune mesure dans le genre de celles
que prend la France en ce momentIL JA'Y AURAIT PAS
MO YEN DE LETTER AVEC SECCÈS.
Or, pareiile declaration n'a pas été feite jusqu'ici et ne sera pas
faite par le parti radical, auquel appartient >1. Nolf.
iVi Nolf a done prédit sa propre défaite. Cela prouve sa clairvoyance.
Si done il lutte, c'est en désespoir d« cause ct c'est sans doute pour
tomber raoins péniblement qu'il s'est choisi cinq co-victimes.
JOURNAL
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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député radical de arrondissement d Ypres
Monsieur le Représentant,
Le Journal dü Ypres vous a adressé, il y a
quinze jours, une lettre ouverte a laquelle le
Prugres répond, de la mème tacon, a nos
représentants catholiques.
II nous semble que nous vous avoirs ré-
pondu d'avance a tout ce que le Progrès
écrit.
S'il peut plaire a votre organe de faire
passer nos honorables mandataires, MM.
Colaert et Van Merris, pour des fauteurs de
guerre civile, soit, Monsieur. L opinion pu-
blique aura soin de répondre a cette insaniié.
Quand nous reprochons a votre parti de
vouloir instaurer en Belgtque le Combisme
francais, le Progrès nous répond que la
politique beige nest pas la politique fran
caise »,et que la Constitution beige garantit
la iiberté d association, la liberie d enseigne-
ment, la liberté des cultes.
C'est vrai, Monsieur mais il n est pas
vrai que nul ne songe a y porter atteinte
11 est taux que le parti libérai s est toujours
fait le détenscur de ces libertés.
Lans ces derrners temps surtout, loin de
blamer les exces de la politique francaise, vos
amis y applaudissent.
MM. Dewandre, Vandamme, Cambier et
mille autres sont vos amis, n est-ce pas? Vous
connaissez leurs déclarations.
Vous connaissez aussi le programme de
M. Janson spoliation des religieux, con
fiscation des écoles catholiquesexclusion
des emplois puulics et de toutes les profes
sions lioérales prononcée contre les anciens
élèves des écoles tiures. Lt ce programme a
emporté iadhésion de tout le libéralisme
ma^onmque dont vous êtes partisan et
YEtoile Beige,1e piusmodéré de vos organes,
en a allégué la pariaite constitutionnalité.
L'élection approche, Monsieur il est
temps que vous vous prononciez sur ce pro-
gramme.
11 ne suffit pas que le Progrès nous ap-
prenne que, daus ia réumon des Associations
libérales tenue a Bruges, la veiile du congres
progiessiste, vous avez demandé, comme M
Baeckeroot, le délégué brugeois, qu il fut
déclaré qu'il ne sera pris contre l Eglise
aucune mesure aans le genre de celles que
prend la France en ce momentque si non il
n'y aurait pas moyen de lutter.
Ce nest pas cela qu exige le corps élec-
toral.Ce qu'il veut, c'est que vos déclarations
soient autre chose qu'une tactique éiectorale,
un moyen de pouvoir lutter.
II lui faut 1 assurance que vous répudiez
toutes les atteintes a la liberté. Et pour
cela, vous avez a repousser formellement la
politique francaise, que tous les socialistes
et radicaux admirent, a rejeter le programme
Janson dans tous les détails qui visent a
la persécution et a la spoliation de l'Eglise
a vous séparer soiennellement de vos alliés,
que jusqu'ici vous avez constamment
soutenus et qui, en retour, vous donnent vos
suffrages.
Voila la déclaration et l'attitude que vous
dictent votre conscience et votre loyauté
Vous aurez sous peu l'occasion de vous
en exprimer. Dans que,ques jours s'ouvrira
a la Chambre la discussion sur la politique
du gouvernement. Ce sera le moment de
vous prononcer, d'approuver ou de désap-
prouver Combes et sa politique, Janson et
son programme,Dewandreetses déclarations!
L'idée ne vous en est pas venue jusqu'ici.
Viendra t-elle
Non, Monsieur, vous laisserez dire, vous
laisserez faire, comme en 1902, lors des
t'ameuses émeutes. Si vous répétiez votre
pauvre declaration de Bruges, on vous crie-
rait, comme a M. Baeckeroot hou hou
A la porte A la porte 1
C'est que, voyez vous, monsieur, vous
êtes le prisonnier de vos alliés et, croyez-
nous, ces alliés ne sont pas tendres. Le jour
oü vous vous sépareriez deux, ils se sépare
raient de vous,et c'est vous qui seriez sacrifié
par la généralite de vos amis.
Le Progrès accuse M. M. Colaert et Var.
Merris de tenir un langage révolutionnaire,
s'ils affirment que personne ne doit obéissance
a des lois analogues a celles, qui viennent
d étre appliquées en France.
N'en déplaise a votre organe, monsieur,
nos Députés s'expriment comme nous. Et
ne vous avons nous pas dit que vous
n'obéiriez pas non plus a une loi qui per-
mettrait de confisquer vos biens ou ceux des
sociétés dont vous faites partie
Or, 1'Eglise est une association a laquelle
nous sommes heureux d appartenir, et dont
le patrimoine est celui des fidèles qui 1 ont
constitué.
Langage révolutionnaire Ecoutez le
comte de Mun, que vous pourrez taxer aussi
de révolutionnaire
An ils ne savent pas, ces bourreaux
barbouilleurs de lois, ils ne savent pas a
quoi ils ont touché. C est, non 1 excuse,
mais l'explication de leur folie. Enfermés
dans leurs vues étroites, accoutumés
tout ramener au calcul mesquin de leur
politique tortueuse, ignorants des ames
enfin, et dédaigneux de leur mystère, ils
ont cru qu'ils pouvaient, sans risque, pous-
ser a foud le couteau d'opération avec
i) lequel, depuis si longtemps, ils tourmen-
taient les consciences chrétiennes.
De'shabitués de toute croyance par la
longue pratique des abandons successifs,
ils se sont imaginé que la foi n'était qu'un
mot, qu'étant détruite en leur coeur, elle
1 était dans tous les autres, quelle ne
vivait plus en France, que chez quelques
paysans attardés et que, si on en parlait
i) encore, ce nétait qu'une arme de parade
)i dans la main des partis.
lis ont done enfoncé la pointe, et voila
qu'ils ont touché la fibre secrète Cette
foi, qu'ils croyaient morte, s'est réveillée
a brusquement, quand ils ont violé la maison
de Dieu, oü-, des fonts du Baptême jus-
qu'aux tréteaux funèbres, est écrite pour le
dernier des paysans, 1 histoire de sa vie et
ceile des afeux.
li Leur surprise se mesure a leur aveugle-
ment il iaut qu ils chercbcnt, dans une
11 conjuration politique, 1 explication du
mystère Fauteurs de guerre civile.
11 Voila tout l'aboutissement de leur philo-
sophie.
Voila, Monsieur ie Représentant, ce que
pense une des illustrations de la Chambre et
de 1 Académie francaises C est bien dit,
n'est ce pas Et combien c est notre cas 1
iNous pensons comme de Mun vous pen-
sez comme les barbouilleurs de lois fran
caises i). Tuut au moins 11'osez-vous pas les
condamner.
Eh bien Monsieur, puisque le Progrès
nous somme de prendre parti, voici ce que
nous disons s il faut choisir entre les fau
teurs de guerre civile genre de Mun, et les
légistes paciticateurs d comme vous, nous
nous rangeons parmi les premiers.
S il faut choisir entre les inventorieurs et
Céry Uüysel, de Boesctiepe, nous préférons
ce dernier.
Et pour dire toute notre pensée, nous
avons plus d'admiration pour les paysans, de
1 Abeele, ailant, armés de fusiis et de four-
ches, a la défense de leur église, que pour
les inventorieurs accompagnés de policiers et
de soldats, qui vont crocheter cette église.
Vous 11e pensez pas comme nous, Mon
sieur, eest votre droit mais vous permet-
trez a nos candidats d exprimer leurs
prélérences, et de dire aux électeurs ce qu ils
en pensent et ce que vous et le Prugres en i
pensez. Si vous trouvez cela mauvais, c'est
que vous avez perdu votre bon caractère.
Agréez, Monsieur le Représentant, les
assurances renouvelées de notre parfaite
considération.
Le Journal d'Ypres
""«iot-»1 iv
Nous avons le vent du libéralisme en
poupe il nous vient de France, d'Angle-
terre, de Hollande, de partout, profitons-en
pour répandre nos idéés...
Le Progrès z5 maïs 1906.
On le voit, éperonnée par la proximité des
élections, la jactance libérale redouble, et
pour se distraire et se consoler de leurs divi
sions, nos adversaires remplissent leurs
journaux de burlesques prophéties et de
promesses... électorales.
«Tous a 1 ceuvre pour le triomphe des
libéraux s'écrie Le Progrès dans une cris.
d hypnose bleue. Ses arguments Les vic-
toires du bloc anticlérical en France et les
récents succès des libéraux hollandais et
anglais. A en croire le Progrès et ses congé-
nères, un courant politique a haute tension
traverserait l'Europe entière. Partout les
socialistes laissant de cóté leurs doctrines
rouges, s'uniraient aux libéraux, sous les
auspices de la Franc-maconnerie. Et cette
coalition, répondant aux aspirations popu
lates, serait assurée du triomphe
Que penser de ces affirmations et de ces
espérances L'anticléricalisme serait-il done
en progrès dans toute l'Europe
En d'autres termes, la politique macon-
nique est-elle en progrès L'anticléricalisme
devenu incontestablement plus haineux, plus
sectaire, gagnerait-il en extension autant
qu'en intensité Les masses de la population
obéiraient-elles au mot d'ordre des frères
cafards
Vraiment, nos adversaires auraient grand
peine a l'éiablir.Aussi se contentent-ilsd affir
mations aventureuses. Examinons les choses
de plus prés.
Nous occuperons-nous des dernières élec
tions anglaises Nos libéraux beiges ont
célébré le triomphe des whigs et envoyé a
leur chef une adresse de félicitations. Est-ce
impudence ou niaiserie de leur part Igno>
rent ils que les doctrines des libéraux an
glais ne component nullement la lutte contre
les croyances chrétiennes Des catholiques
coiivaincus peuvent appartenir indifférem-
ment aux deux grands partis d'Outre Manche.
Le cardinal Vaughan était conservateur son
prédécesseur, le cardinal Manning, libérai
Aux élections dernières, les catholiques, en
grande majorité, ont donné leurs voix aux
candidats wighs. Et un de leurs plus notables
chefs, le marquis de Ripon, ne fait-il pas
partie du nouveau cabinet Malheureux
Progrès, tu as le visage au vent qui souffle
d'Outre-Maiiche 1
Passons en Hollande. L'an dernier. la
majorité chrétienne a été renversée par une
coalition de tous les éléments de gauche.
Faut-il voir la un triomphe éclatant de
l'anticléricalisme? Ce serait oublier plusieurs
points. D'abord les catholiques ont conservé
tous leurs siéges. Seuls les protestants
croyants ont perdu des mandats, grace sur
tout aux divisions dans leurs rangs, aux
scissions des démocrates chrétiens et des
Frisons.
Puis leurs adversaires ont bénéficié des
chinoiseries du scrutin uninominal. Les
chiffres globaux des élections prouvent
qu'avec la représentation proportionnelle,
les partis de droite conservaient la majorité
a la Chambre.
D'ailleurs la coalition n'avait affiche aucun
programme de persécution religieuse. Ni la
séparation des Eglises et de l'Etat, ni même
la suppression des subsides aux écoles libres
n'a été préconisée. En réalité, le Cabinet de
Meester n est qu'un cabinet d affaires, les
grands succès anticléricaux qu'un trompe-
l'ceil. Décidément les lecteurs du Progrès se
plaisent a humer le vent 1
Pénétrons en Allemagne. Dans eet empire
de 60 millions d'habitants, nous ne trouvons
qu'un seul Etat, comptant a peine 2 millions
d'ümes, oü fleurit la politique du bloc le