ORGANS OATHCLIQUE
DE L'ARRONDISSEIENT
mi
TÉLÉPHOflt 52
Samedi 14 Avril 1906
5 centimes le S(-
La résurreclion
Ce que seraient les finances
du Bloc en Belgique
L'instruction en Belgique
Les conseiis d'un franc-
macon converti
LA DETTE PÜBLIQÜE
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Après que le divin supplicié eut été
enseveli sous la pierre du sépulcre, au
matin du troisième jour, un rayon de vie
pénétra dans ce séjour de la mortle rocher
du Calvaire tre<saillit au contact d'une
puissance mystérieuse, et la terre rendit en
tremblant le dépót que les hommes venaient
de lui confler. Noti e-Seigneur Jésus-Christ
sortit du tombeau majestueusement, et
debout sur cette pierre, cerceuil de sa vie
morielle et berceau de sa vie g'orieuse. il
put jeter a la mort ce déti du tiiompl e
O mort, oü est ta victoit e, mort, oil est
ton aiguillon 1
La résurrection de Jésus-Christ est un
fait couronné par la plus haute certitude,
par la plus haute publicité et par la plus
haute croyance.
Ce qui témoigne de l'assentiment des
esprits a la réalité de la resurrection de
Jésus-Christ, c'est l'existeuce même de la
plus grande société qui lüt jamais, de la
société chi étienue car la insurrection de
Jésus-Christ est le fondement de la société
chrétieune elle en est la racine historique
et dogmatique, le terme initial ou le point
de départ. La croyance a la résurrection
de Jésus-Christ se confond avec letablisse-
ment de la société chrétienue, qui en sort
comme la fleur de sa tige, comrne le fleuve
de sa source et par conséquent cette
croyance, loin d'etre purement spéculative
et théorique, a eu Ja vertu d'enfanter la
plus grande et la plus vaste des sociétés. Et
comme cette croyance, saus pareille dans le
monde, vient couronner un témoignage
aussi authentique qu'éclatant, il s'ensuit
que le fait le plus prodigieux est aussi le
plus certain.
Loi'squ'au matin de la resurrection, les
saintes femmes vinreut auprès du tombeau
de Jésus Christ, eiies y trouvèrent un ange
qui leur dit Vous cherchez Jésus qui a
été crucitié, il nest point ici, car il est
ressuscité. I! ne convenait pas, en effet,
que le divin crucitié restat euseveli dans le
sein de la terre et que des yeux mortels
pussent contempler a jamais les resies
immortels d'uu Homme-Dieu.
II lallait que ce sépulcre se dressat silen-
cieux et vide au milieu des peuples, comme
le témoin de l'immortalité, afin qu'interrogé
sans cesse par toute rhumauité, ce grand
memorial de la résurreclion pöt répondie
en laissant s'échapper de ses flancs enti 'ou-
verts la parole de 1 espérance Je suis la
résurreclion el la vie quiconque croit en
moi vivra, et je le ressusciterai au dernier
jour
Mgb Freppel.
li y a quelqnes jours M. Ribot a prononcé
a Roubaix, devaut 80OJ personnes, un
grand discours dont il y a beaucoup a rete-
uir pour d autres encore que les Francais.
Nous y relevons volontiers un hommage
désinteressé a notre gouvernement catholi-
que qui s est attiré les foudres du Progrès
a cause de la misérable destinée faite par
lui aux travailleurs in valides .et vieux.
Après avoir constaté la faillite du projet
de loi sur les retraites ouvrières, le chef des
progressistes francais, hommes politiques
dont la nuance se rapproche le plus du
doctiinarismt beige, s écrie A quels
résultats, d'autre part, ne serait-on pas
déja arrivé si on eut suivi le conseil que
nous avons donné. il y a quatre ans, dimi-
ter la Belgiquequiavec 1'aide des sociétés
de secours muluels et au moyen de larges
subventions de l'Elat et des provincesa
imprimë un si merveilleux élan d l'assu-
rance volontaire contre la vieillesse et réalise
ainsiune oeuvre d'une si grande portée
morale
Oh nous savons bieu que le Progrès
traiué a la remorque du projet Warocqué
promet de faire mieux. Le parti liberal
s'appliqaera a chercher les moyens
d'augmenter la pension, car pour lui 360
francs, ce n'est qu'un minimum. Quel
bluff! confrère, décidément vous disputez
!a pal me a Barnum
Gest entendu que pour réaliser cette
ulouie finaucière, qui conduirait le pays
a l'abime du déticit, le grandparti liberal
qui, au dire de la Réforme, manque de
générosité et de sentiments dérnocratiques
va tendre la main aux amis du pauvre
peuple
Nous dédions a nos amis du Progrès
cette adjuration pressante de M. Ribot
Vous voulez que la République ait des
finances iortes, qu'elle soit, plus que les
monarchies qui l ont précédée, un gouver
nement d'économie et de sage administra
tion, ne donne\ pas la main a ceux qui
mèneraient nos finances a la ruine par
des prodigalités qu'ils érigent en système
politiquepour nous conduire bientöt a
1'expropriation des grandes industries.
Des financiers prudents, modérés n'hési-
teut pas k dire que pareille gestion des
affaires doit mener la France a la banque-
route
C'est sur la même pente, écrit a ce propos
le Journal de Bruxelles, qu'uue majoriié
libérale radicale sociahste essayerait de
faii e glisser la Belgique.
M. le miuistre Liebaert le leur a fait
avouer l'autre jour a la Chambre il a
constaté que les socialistes, d'accord avec
les libéraux veuleut porter les pensious
ouvrières a 1 fr. par jour ce serait une
dépense de 50 a 60 millions de plus par an.
Mais oü prendront-iis cet argent, uos
futurs maitres Sur ^interpellation de
M. le ministre des cbemins de fer, its ont
déclaré au contraire vouloir abolir les
impöts indirects, l'impót sur le su'cre, sur
la bière, sur l'alcool. On demanda aussi la
suppression des douanes et la justice gra
tuite. Par contre, ils établiront l'enseigne-
ment obligatoire, la soupe scolaire
obligatoire, le vestiaire scolaire obligatoire,
les colonies scolaires obligatoires. et dépen-
seront des millions pour remplacer lesécoles
adoptées par de nouvelles écoles offlcielies.
Saus parler des dépenses rriiitaires résul-
tant du service general avec 300,000 ou
600,000 hommes a instruire, a armer et a
équiper Avec beaucoup de modération
M. le ministre évalue toutes ces mesures a
150 millions et, en regard, les dégrèvements
promis a 150 millions, soit un déficit annuel
de 300 millions k combler par l'impot direct
sur un budget de 500 millions Or nos
contributions directes, (foncier, personnel,
patentes, successions, etc.) ne rapportent
pas cent millions. II faudrait done au moins
les tripier immédiatement pour appliquer
le programme du bloc, dans la mesure oü.
les radicaux le cousidèrent comme réalisable
et sans parler des revindications socialistes
propremeut dites La propriété, l'agricul-
ture, le commerce, l'iudostrie auraient a
supporter des charges triples a celles qui
les frappent actuellement Yoi.a la per
spective enchauteresse que nous ouvre le
bloc, a l'instar de l'aris Voila le program-
me financier de la gauche radicale qui
aspire au gouvernement.
Un homme prévenu en vaut deux. Les
beaux exemples du bloc frangais et les
belles promesses du bloc beige sont bien
de nature a faire réfléchir les hésitants.
Dans soa rapport sur le budget de l'Inté-
rieur, M. Colaert fournit des chiffres qui
mettent a néant les gnefs du bloc socialiste-
libéral au sujet de la prétendue déchéance de
l'instruction publique dans notre pays.
Pour 1'anhée 1906, le budget de llnstruc-
tion publique est encore .augmenté de pres
de 700,000 francs. Ce budget, qui s'élevait,
il y a vingt-cinq ans, a 20 millions, atteint
aujourd'hui ViNGT-SEPT MILLIONS.
Si I on tient compte des dépenses faites
paries provinces et les communes, l'ensem-
ble des crédits consacrés par les pouvoirs pu
blics a L ENSE1GNEMENT PRIMAIRE
seul était, EN 1845, DE 2 1/2 MILLIONS,
EN 1881, DE 32 MILLIONS, et EN 1906,
DE 41 MILLIONS 1
En 1857, le nombre des élèves des écoles
primaires était de 400,000 en 1881, de
588,ooo; en 1898, de 775,000 et EN 1904
DE 860,000 ÉLÈVES fréquentant les
écoles communales, adoptées ou adoptables.
II en est de même pour les écoles gardien-
nes et les écoles d'adultes. En 1898, il y avait
195,000 enfants dans les écoles gardiennes et
120,000 dans les écoles d'adultes en 1904,
on en compte respectivement 246,000 et
194,000
Ces chiffres se passent de comrnentaires.
Dans i'ensemble du Royaume, les illettrés
ont diminué de 21 p. c. de 1886 a 1900. Le
nombre des habitants sachant lire et écrire
est, en 1900, de 75 p. c. parmi ceux de 45 a
55 ans de 82 p. c. parmi ceux de 35 a 45
ans de 87 p. c. parmi ceux de 25 a 35 ans
et de 90 p. c. parmi ceux de 15 a 25 ans.
Les blocards ont évalué a 125,000 le
nombre d'enfants ne recevant aucune ins
truction c'est une évidente exage'ration.
En 1904, il y avait environ 823,000 enfants
de 6 a 12 ans. Or, la population des écoles
primaires était, cette annéela, de 85o,ooo
élèves. Ces écoles comptent done au moins
3ó,ooo élèves agés de plus de 12 ans. II faut
aussi tenir compte de ce fait que beaucoup
d'enfants restent a l'école gardienne après
six ans et qu'un grand nombre ne fréquen-
tent pas les écoles primaires, mais les écoles
moyennes, les colleges, les instituts non sub
sidiés, les écoles de bienfaisance, les écoles
du département de la Guerre, les orphelinats,
ou bien recoivent l'instruction dans leurs
families. Toutes ces catégories représentent
bien 10 p. c. de la population en age d'école,
soit 82,300 enfants pour l'année 1904.
On peut done affirmer que c'est l immense
majorité des enfants qui recoivent l'instruc
tion primaire.
M. Colaert est d'avis que LE NOMBRE
D'ENFANTS QUI NE RECOIVENT
PAS L'INSTRUCTION N'EST QUE DE
TROISPOUR CENT dans I'ensemble du
pays et encore faudrait il déduire de ce
pourcentage les infirmes, quelques enfants
de bateliers et ceux dont 1 inconduite ne
permet pas de les mettre en contact avec les
éleves de nos écoles publiques ou privées.
II est done évident que les progrès de
1 enseignement sont rapides et constants,
grace aux efforts des pouvoirs publics et de
1 initiative privée.
Au point de vue du développement moral
on a constaté qu'en 1901 l'épargne scolaire
est enseignée dans 6,974 écoles 09,374
élèves des établissements d'instruction pri
maire sont affiliés aux mutualités scolaires
302,444 élèves possèdent un livret de la
Caisse d épargne. Le montant de l'épargne
scolaire dépasse 8 millions de francs.
(XXe Siècle)
Les journaux italiens ont annoncé tout
récemment la mort de l'avocat Berio, député
d'Oneglia. La presse catholique a eu le
bonheur de pouvoir ajouter que ce franc-
Magon avait romp'u avec la secte, franche-
ment et ouvertement, dans ces derniers
temps, et qu'il élait mort dans des senti
ments religieux,muni des saints Sacrements.
Le Cittadinode Gênes, vient de repro
duce la lettre suivante que, quelques semai-
nes avant sa mort, le député Berio écrivit
a un ami qui lui avait demandé s il pouyait
entrer dans la franc-maconnerie.
Gênes, 19 nov.1903
Mon cher ami,
Je pense a mon voyage vers leternité,
qui aura lieu bientöt, et comme tu le com-
prendras, il me reste peu de temps...
L'avis que je te donne est bien clair et
bien net. N'entre pas. Ne compte pas sur
moi pour te faire admettre. Ne te laisse
entraïner par personne a entrer...
Cherche avant tout le moyen de gagner
tavie honnêtement. Après cela, tu penseras
a la politique.
Brie Dieu pour moi, demande-lui qu'il
abrège les tortures auxquellesje suis en
proie.
Ton ami.
P. S. Prends bien garde de commettre
des sottises.
Le député Berio parlait en homme qui
connait ce dont il parle. Son conseil, donné
avec un empressement si affectueux, doit
sonner désagréablement aux oreilles des
membres de la secte.
Les chefs de celle-ci défendirent aux
francs-masons d'assister aux funérailles du
député Berio.
I,a légitimité et l'utilité des emprunts ne
sont pas sérieusementcontestables.Tous les
Etats y ont recours.
Pour déterminer si ces emprunts sont
bons ou mauvais,il ne suffitpas de faire état
JOURNAL
O