ORGANE CATHOLiaUE têlephobe 52 DE L'ARRONDISSEM ENT Samedi 21 Avril 1906 5 centimes le Nc OEuvre des Eglises Pauvres de la ville d'Ypres Le parti libéral el les ouvriers Le concours général de 190b Aux instituteurs de la campagne Comme en France On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le payspour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressós franco de ort k i'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre, Les réclames dans le corps du journa coutent30 centimes la ligne. Les inactions judiciaires, 1 franc 'a ligne. 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Quel jugement porte sur les libéraux la presse socialiste en examinant le bilan de leurs oeuvres pour l'amélioration du sort de l'ouvrier, Le Peuple répondra pour nous Pendant 60 ans, vous n'aveservi a vos adeptesque des cures et des religieusesVous voule\ continuer a leur servir ces plats Prene\ garde, de guerre lasse, les ouvriers pour- raient bien vous briser la vaisselle sur la tête Le Vooruit repondra lui aussi Ce qu'ils ont fait pour le peuple Mais rien du tout. Citons encore le Peuple Aussi long- temps qu'ils étaient majorité, ils ont négligé de faire la moindre réforme. Les libéraux ont berné les ouvriers pour gagner leurs voix aux élections. Dressons le bilan de leurs oeuvres ou- vrières I Oil done sont leurs höpitaux,leurs maisons ouvrières, leurs petites soeurs des pauvres, leurs frères de charité, leurs orphelinats I Oü sont les écoles libres subsidiées de leur argent Montrez moi leurs Patronages et leurs Gildes d'ouvriers I Leurs oeuvres les voici... Libéralisation du peuple, guerre a la religion 1 Education athée pour les enfants des pauvres, éducation religieuse pour les leurs Profanation des cimetières populaires, caveaux bénits pour leurs morts 1 Guerre aux soeurs de charité desservant nos höpitaux, présence des mêmes soeurs au chevet de leurs moribonds 1 Enfin la pratique religieuse tolérée chez leurs seuls caissiers et servantes Regardons leur action au parlement Examinons ce qu'ils firent li pour les ouvriers Tout s'est réduit hélas, a mettre des batons dans les roues, et comme le fit M. Bara, a voter contre toutes les lois ouvrières. Bara essaya de le nier un jour a Templeuve dans un meeting electoral. II venait de faire un discours absolument piètre, sans élévation. II demandait aux électeurs de prouver que le libéralisme n'est pas mort en Belgique et de voter contre les catholiques qui ne font rien pour les ou vriers, de voter pour les libéraux qui allaient tout faire. Alors, le citoyen Hambursin, candidat socialiste, qui était dans l'auditoire, escalada la tribune et prit la parole M. Bara, dit-il, vient de vous dire que le gouvernement catholique n'a rien fait pour l'agriculture et les ouvriers. Eh bien, moi, j'aurai la loyauté de reconnaïtre que le gouvernement catholique a fait quelque u chose pour les cultivateurs et les ouvriers et que lorsqu'il a voulu faire des lois en faveur, il n'a rencontré d autres adver- saires que M. Bara et les libéraux ses amis. M. Bara a été député pendant trente ans, ministre pendant treize ans, pourquoi n'a- t-il pas réalisé alors les réformes qu'il reproche aux catholiques de n'avoir pas faites t Les libéraux ont toujours été les ennemis de la classe ouvrière. Ils se sont opposés au droit de suffrage des ouvriers et des cultivateurs. Les libéraux, ces éternels égoistes, n'ont done rien fait pour le relèvement des ouvriers. A l'approche des élections ils font risette aux travailleurs, ils allongent des phrases, ils font force promesses. Tout cela ne coüte pas cher, mais laisse les ouvriers parfaitement indifférents. 11 faut des oeuvres et vous, messieurs les libéraux, vous vous présentez les mains vides. II n'y a pas de parti moins démocratique, plus justement détesté des ouvriers que votre parti, le parti des tous pingres. Aussi, le 27 Mai, les ouvriers vous enverront en congé définitif Le Moniteur a publié, il n'y a pas bien longtemps, le tableau détaillé des résultats du dernier concours général. Sans nous arrêter a envisager ces résultats sous tous leurs aspects nous en avons déduit une série de chiffres, qui font le plus grand honneur aux colléges patronnés du diocè-e de Bruges. Les 27 athe'nées et colléges cimmunaux, sur 355 élèves, ont présenté 171 concurrents et obtiennent 299 mentions. Les 3 colléges patronnés du diocèse de Bruges, sur 74 élèves,ont présenté 49 concur rents et obtiennent 111 mentions. Voici le détail Courtrai, 29 élèves, 16 concurrents, 34 mentions. Poperinghe, 17 élèves, 10 concurrents, 22 mentions. Thielt, 28 élèves, 23 concurrents, 55 mentions. MM. les professeurs du diocèse de Bruges ont le droit d'etre fiers de leurs élèves. Nous sommes heureux de constater que l'enseignement donné sous les auspices de Mgr 1 évêque de Bruges continue de se maintenir en Belgique au premier rang. Si les résultats obtenus par les 3 colléges patronnés de la Flandre occidentale sont brillants, nous en concluons a juste titre que les autres colléges diocésains ne méritent pas moins d'éloges. Tout le monde sait en effet que dans les concours annuels organisés entre nos établissements ecclésiastiques les élèves de Courtrai, Poperinghe et Thielt n'obtien- nent pas plus de succès que ceux des autres colléges épiscopaux de la West-Flandre. Cela nous autorise a croire que le niveau des études est exceptionnellement élevé dans les maisons d'éducations dirigées par nos prêtres diocésains. La propagande organisée en faveur de l'instruction obligatoire bat son plein. La Ligue de 1 Enseignement et la F'édération des instituteurs,composées et grande majori té d'instiiuteurs de ville et d'instituteurs libéraux, soutiennent naturellement cette campagne de toutes leurs forces. Le journal Plnstituteur Beige attire l'attention des instituteurs ruraux sur la situation qui leur serait faite si, faisant droit aux réclamations de la «Ligue de l'Ensei- gnement soutenue par la Fédération les Chambres actuelles, ou celles de demain, votaient l'instruction obligatoire, objet de leurs pétitions. Le tout n'est pas, disait tout récemment le XX' Siècle avec infiniment de bon sens pratique, pour assurer la fréquentation de l'école par tous les enfants et la disparition ou la quasidisparition des illettrés parmi un peuple, de décréter que l'enseignement est obligatoire l'important est d'organiser celui-ci, l'important est d'assurer l'appli- cation du principe par la sanction de pénalités et de tenir, en outre, la main a l'application de cette sanction. Voila le point grave, le point essentiel dans la question de l'enseignement obligatoire, du moment qu'on sort du domaine de la phraséologie et de la déclamation du meeting pour consentir a descendre sur le terrain pratique L'lnstituteur Beige ajoute Admettons done, pour un instant, que la chose soit faite. Dans les villes et les centres importants, cela pourra marcher. Une police bien organisée veillera a ce que la loi soit observée. Mais dans les villages, soit les 99 centièmes des localités des campagnes, les choses se passeront-elles de même Qui fera respecter la loi Qui obligera les parents a envoyer régulièrement leurs enfants a 1 école jusqu a l'age de 14 ans Qui oserait le faire et les priver ainsi de l'aide précieuse qu'ils sont en droit de réclamer de la part de ceux pour qui ils ont arrosé jus- qu'alors lesol de leurs sueurs Oh je le sais, il y a des abus et aussi des négligences coupables I Mais, je le répête, qui osera prendre la responsabilité de vio- lenter la liberté des pères de familie Sera- ce le bourgmestre, chef de la police Nous ne le pensons paé. Ecoutez le rapport sur le budget de la justice de 1906, déposé dernièrement sur le bureau de la ChambreAinsi que la j) commission gouvernementale de 1902 n l'établit parfaitement, I on ne peut compter il sutfisamment sur les bourgmestres.Choisis i) presque toujours au sein du conseil com- munal,naturellement soucieux de ménager la faveur de leurs électeurs, ils peuvent être enclins a une complaisance qui pro- voque ou qui dissimule les écarts de leurs administrés. Sera ce le garde-champêtre Pas davan tage 1 Les gardes-champêtres, dit le même rapport, placés sous la dépendance de l'autorité communale, pris dans le milieu oü ils ont leurs parents et leurs relations, souvent mal payés et surchargés de beso- gnes de tout genre, ne sont pas les utiles auxiliaires sur lesquels Ie parquet devrai pouvoir compter. Qui sera-ce alors II est fort a craindre que l'instituteur, placé entre le pouvoir central chargé de veiller a l'exécution de la loi qu'il cherchera par tous les moyens a faire observer, et l'autorité communale qui s'en désintéressera et opposera a tous les efforts sa force d'inertie habituelle, ne soit l'homme tout désigné sur lequel le pouvoir central exercera route la pression nécessaire pour obliger les parents réfractaires a se soumettre a la loi. G est done lui qui devra dénoncer a la justice les parents coupables et c'est sur lui que retombera 1 odieux des mesures tracassières coercitives, prises nécessairement par le pouvoir exécutif, a moins que celui-ci ne veuille que l'obligation reste un vain mot dans toute la partie rurale du pays. Voila le danger qui menace l'instituteur des campagnes, danger dans lequel un cer tain nombre de nos confrères ruraux, encore affiliés a la Fédération neutre ont donné tête baissée, paree qu'ils ne l'avait sans doute pas prévu, et ceci sera leur seule excuse. Comme en 1870, comme en bien d'autres occasions du reste, le modeste maïtre d'école de village sera la dupe, s'il n'y prend garde, des intrigues de son collègue de la ville qui, ne voyant en tout que ses propres intéréts son programme, s'inquiète fort peu de situation précaire de celui qu'il nomme volontiers son Cher confrère 1 f... ni des difficultés et des embarras qu'il lui suscite chaque fois que l'occasion s'en présente. A nous done, camarades des campagnes, d'avoir I'oeil Le Progrès est furieux paree que nous disons que le parti radical, auquel appartient M. Nolf, instaurerait en Belgique la nefaste politique francaise. Nous dédions au Progrès et a M. Nolf. le passage suivant de l'Indépendance, journal le plus attitré du libéralisme beige numéro du 9 Février 1904 li faut nous efforcer d'arraclter coute que coute la masse a l'influence religieuse..Et nous pré- tendons rester parfaitement libéraux en disant cela... Oui, Is combisme, puisque com- bisme il y a.mais mis au point de la situation qui existe en Belgique. Nos adversaires de droite peuvent être tranquilles Le jour ou cette puissante poussée antiolérlcale sera possible chez nous, nous la sou- tiendrons comme n„us avons ssntenu la poussée anticlérioale franpaise. Ce passage est a ajouter k tous ceux que nous avons de'ja reproduits, et l'opinion des amis de M. NolfM. M. Janson, Cam- bier, Crombez, Vandamme, Dewandre etc. Qu'en peut M. Nolf Répudiera-t-il, oui ou non,l'Indépendance, l'Etoile et tous amis Nous attendons sa réponse. et la le JOURNAL

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1