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Mercredi 23 Mai [906
Aux électeurs consciencieux
I>os combistes
M. Nolf
Électeurs
10 centimes !e N
a 1 if
CO
i hi s'abonne rue au Benrre, 36,
Ypres
bureaux
poste
royaume
1)1 tf ANCHE 27 MAI, en dé-
pit cits sclenneiles pré.lictions et
du travail acharné de nos adver- j
sairesle Gouvernement cat) oil-
que remportera un nouveau et
éclatant succes sur les libéraux,
proqressisf.es et revolutionnaires
coal hés cesera le DOUZIÈ flE
TRIOMPDE de nos amis depuis
que les élections du mépris ont
chassé Ier libéraux du pouvoir.
Lf ur vrai programme
Que veulent ks libéraux
Guerre k la Religion
II n'y a qu'un moyen d'assurer la
paix et la prospérité dans la
pays, c'est de voter pour Ia liste
catholique.
e róle des Socialistes
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Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Pour tout homme qui raisonne, le droit
de suffrage est une affaire capitale c'est
l'acte social le plus important, le plus grave
par ses conséquences, et, a l'heure oü nous
sommes, une question de vie ou de mort
pour l'Eglise et la Belgique.
Fonder des höpitaux.construire des écoles,
élever des églises, sont autant de grandes
oeuvres pour lesquelles les catholiques ont
fait preuve d'une génc'rosité incomparable.
Leur dévoucment sera a peu pres inutile
si les élections amènent leurs adversaires au
pouvoir il suffira d'une loi pour tout ren-
verser d'un seul coup. Nous n'en avons fait
que trop l'expérience sans les libéraux, et la
France doit vous faire ouvrir les yeux.
Hélas que d'électeurs ne soupconnent
même pas la gravité de leurs votes 1 Ne
voyant dans l'acte qu'ils posent qu'nn acte
de faveur envers un homme auquel ils sont
lies par des interets privés, par des rapports
personnels, ou par une certaine de'pendance,
ils sacrifient en aveugles les destine'es reli-
gieuses et sociales du pays tout entier.
En présence de si grands intéréts, d'oü
dependent, le salut des ames, la paix, l'hon-
neur et la prospérité du pays, comment ne
pas comprendre l'absurdité de faire de tel
vote une affaire personnelle ou une affaire
de familie? Qu'impörte que tel candidat
liberal ou socialiste soit ami de la familie,
qu'il soit personnellement aimable, serviable
etc. Est ce une raison de voter pour lui et de
lui donner ainsi des armes pour marcher,
selon la consigne du parti, a la guerre contre
l'Eglise et la société Comment ne pas com
prendre qu'il est également absurde et
coupable devant Dieu et devant la société, de
refuser son vote a un catholique parce qu'on
a eu quelques difficultés avec un catholique
un peu marquantou avec le candidat catho
lique lui même
Or voila trop souvent les mesquines
considerations qui l'emportent 1ft ou tout est
en jeu Dieu, l'Eglise, la société, la 'Patrie,
la Propriété, la familie.
Ce sont les électeurs qui font le gouverne
ment s'ils le font mauvais et impie, ce
gouvernement fera un mal immense par ses
mauvaises loisil causera la perte d'un
nombre immense d'ames comme nous le
voyons en France.
Etre cause de la perte d'une multitude
d'dmes n'est ce pas se rendre gravement
coupable devant Dieu Quoi on professera
de l'horreur pour le vol et l'homicide et 1 on
regardera comme léger de corrompre des
ames, et de causer leur perte éternelle Et,
disons le, ces braves gens, qui ne voudraient
commettre aucun exces maisqui continuent
a être du parti libéral ou socialiste font la
force des ennemis de la religion. Ils leur
sont ce que la nourriture est au corps. Ils
iront a la messe, ils feront leurs Paques,mais
votent pour de mauvais candidats. Ils sont
inconséquents car c'est une faute de mal
voter autant que de manquer a la messe ou a
ses Piques c'est une faute dont les consé
quences sont bien plus étendues et bien plus
graves. Des Chretiens qui sortent de l'e'glise
leslèvres encore teintes du sang de Jesus-
Christ eto'" ter pour les ennemis
de Jésus L. .uettent le crime de i
Judas sortant au Cénacle pour livrer son
maltre.
Msr Jauffret, évêque de Bayonne, disait
en 1892 Les bulletins que vous jetez dans
l'urne, dépouille's une première fois sur la
terre, le seront une seconde fois au jugement
qui suivra Ja mort.
Ne l'oublions pas, Dieu jugera les candi
dats, il jugera les électeurs, il jugera tous
ceux qui prennent part aux élections de
quelque tnanière que ce soit.
II vous demandera compte de votre choix,
de votre suffrage, de vos paroles, de vos
actions dans 1 exercice du droit important de
vote. Pas une parole, pas une démarche, si
cachée qu'elle puisse etre, n'e'chappera a son
oeil scrutateur.
II est rencontré dans la vie d'O'Connel,
l'immortel défenseur catholique de l'lrlande
opprimée, qu'un paysan Irlandais avait éte'
jeté en prison par un lord anglais dont il
était le fermier. On proposa au détenu son
élargissement, mais a la condition qu'il irait
déposer a l'urne un bulletin de vote contre
O'Connel. Le paysan hésite d'abord enfin
la pense'e de sa familie, dont il est l'unique
soutien, le de'cide a trahir sa conscience et sa
foi. Mais au moment ou il va déposer son
vote, sa femme magnanime l'arrête et lui
crie Malheureuxque vas-tu faire
Soui'iens toi de ton ante et de ta liber té.
Ce cri sublime a retenti comme un coup
de tonnerre d'un bout a l'autre de l'lrlande.
Ce fut le salut de ce pays.
Une femme chrétienne peut beaucoup. j
Puisse d'un bout de la Belgique a l'autre,
retentir ce même cri aux oreilles de tout I
électeur chrétien SOUVIENS TOI DE
TON AME ET DE TA LIBERTÉ.
Effrayés de la mauvaise impression produite
dans io pays par la persécution reiigieuse de
France, libéraux et socialistes, jadis ardents
admirateur» de Cornbes, essaient de se dégager
par des déclarations rassurantes et des pro
messes pacifiques
Personne ne so laissera prendr# au grossier
truc electoral de nos adversaires. Leurs décla
rations sont trop fragiles, trop intéressées en ca
moment pour paraitre gincères au plus naif da
leurs lecteurs.
Nous n'ignor"' 1 ,v.s ceque disent MT Nolf et
consortsNous n'entendons pas, affirm ent-
ils, attaquer la religion lire lour manifeste
ils se tienneut au motdordre du Congrès des
libéraux, réunis a Bruxelles en 1846, ons la
présidence de M. Defacqz, Grand Maitre de la
maconnerie beigeRespect a la religion, mnis
guerre au cléricalisme Ce que vaul la dis
tinction pour les libéraux de tout poil pour ceux
de 1846 comme pour ceux de 1906, il n'est plus
permis depuis longtemps de l'iguorer Nous
aimons mi>*ux eet aveu brutal de l'Indépendanre
Beige Le libéralisme est la guerre a l'Eglise
ou il n'est rien. Et cette autre déclar ation do
la «Flaudre Libérale» qui imprimsit Tont
l'effort du libéralisme doit tendre d déiruire
l'influence de l'Eglise. Voiia de la franchise
digne d'une meilleure cause ou means on
ee présente risière levée, bannière déployée.
Nous n'airfion» pas 4 combattre des ennemis
masqués.
M. Nolf est libéral radical il ne s'en défend
pas et il fait bien La candidature de M. Nolf
est soutenue paries Loges et 11 aurait mauvaise
grace de s'en dófendre. IL Nolf n'est pas
homme d rêunir son partia s'aliéner les bon
nes graces de ses amis des Loges qui sont
venus si utenir sa candidature, il n'est pas
homme a dései ter le dra; eau du radicalisme qui
suit le drapeau rouge.
M. Notf suivra done son drapeau Fs n'est
pasun des chefs malgré ses interpellations et
questions combien fructueuses II se tient
plutöt a la queue et modeste,mais fidéle banneret
il suivra sou suzerain.
Oü marchera la têta il suivra: son passé le
proclame et, si l'avenir lo permet, il se propose
dï suivre plus servilement encore. Oü va-t il ce
parti radical-socialiste Que rêve-t-il d'accom-
plir au jour de sa revanche sur le clér icalisme
Ne consultODS pas leur programme électoral,
il y a un autre programme qui subit une éclipse
pour le moment, et ce programme comporte
guerre dia religion catholique, guerre a l'en-
seignenient catholique, guerre aux associations
religieuses.
Ce programme fut exécuté tn France par le
triste oéfroqué qui y attache son nom. Ce pro
gramme c'est le Combisme et le Combi sine est
le vrai programme du libéralisme, piteux ailió
du socialisme qui a hérité sa haine antireli-
gieuse.
Nos blocards veuient faire de la Belgique ce
que leur congénères out fait de la France.
lis 1 event de déchainer demain la persécution
reiigieuse iis orient bien haut qu'ils traqueront
moines et religieuses, volerout les biens du
clergé, imposeront l'enseignement neutre et
athéo, chasseront le Christ des écoles et des
trifcunaux...
Électeurs vote\ contre les Combistesvotei
contre Mr Nolf et Cie.
Les socialistes et les libéraux sont décidés
faire Ia guerre A la religion et toute
inlluence reiigieuse
Us feiguent de croire que, du moment oü les
églises sont ouvertes, oü les curés peuvent dire
la messe et'administrer les sacrements, la reli
gion est sauve grande est leur erreur ou leur
tartuferie 1 Lorsqu'iU combattent l'irfluence
sociale de la religion, lorsqu'ils veulent la rest-
reindre et l'ontraver, ils se posent en ennemis
de l'Eglise, ils afUiblissent faction du cbristia-
nisme sur les ames, ils travailla'd k l'apostasie
du pays. Trois grands fails montrent bien que
la haine antireligieuse règne fn souve aine
dans le par li auquel appartient M. Nolf: le
premier, c'est que tou es I s forces dont il dis
pose, journaux et associations, ont «n caractère
anticatholique et antireligieux 1 ien marqué
Ie second, c'est que tous les chefs de ce parti
sont personnellement hostiles l'Eglisele
troisième, r'est que, pris dans leur ensemble, ils
n'ont que des éloges pour la politique combiste,
d«s souhaits pourqu'elle soit appliquée en
Belgique
A ce dernier point de vue signalons les décla
rations réitérées de M Nolf. Le 27 Septembre
19;>2 il écrivait dé a dans l'« Aid-ni ais les j
répi'blicains se sont enfin mis a l'ceuvre. Nos
clérica.ux ont beau crier, aligner les injures et
les sophismes. lis ne nous donneronl pas le
change et ne nous empicherontpas d'applaudir
a la bonne besogne.
Et, après nos dernières élections, il envoyait
au Siècle cette adbésion - Non seulement la
loi Waldeck Rousseau et le ministère Combes
ont été l'objetd'un véritable enthousiasme de la
part de tous les libéraux et de tous les démo-
crates beiges qui connaissent par expérience ce
que devient co pays livré aux cléricaux, maia
les deux derniers cabinets-francais ont montré
comment un gouvernement anticlerical démo-
crate peut avoir l'appui parlementaire des
socialistes et en faire un parti de gouvernement.
C'est pour la Belgique la seule fagon d'échapper
au cléricalisme, et c'est en voyan t l'exemple de
la France qu'on a fini par se dire que ce qui se
fait en France pourrait aussi se faire en Bel
gique
En s'exprimant ainsi, M. Lorar.d n'a élé qu'un
écho et dójü, de divers cótés, les libéraux, en
prévision d'.;n succès électoral, esquissent les
réformes k introduire. C'est M. Goblet qui, dans
la Démocratie», souhaitait il y a quelques mois
qu'on fit sauter i'art. 117 de la Constitution
et qu'ow supprim&t toutes les dépenses relatives
au culte de même que les procédés attestant les
bons rapports de l'Église et de l'Etat.
Et remarquons le les voix qui patronnent
ces réformes ne sont pas des voix perdues ce
sont celles des dirigeants de l'opposition libé
rale. Au surplus, dans une discussion retentis-
sante engagée a la veille des élections a l'effet de
préciser la ligne de coiduite de son parti,
M. Hymans s'est écrié Entre eux (le parti
libéral et le parti catholique) a éclaté un antago
nisme qui n'a jamais été plus ardent, plus
irréductible qu'aujourd'hui et l'on peut dire
qua, malgré la formation fun parti nouveau en
dehors des cadres de nos partis historiques et
qui se caraciórise comme un parti de classe,
la vraie question politique qui se pose d.vant
le pays la grande et la seule question politique
sur laquelle le pays, va avoir d se prononcer,
c'est la question cléricalisme
En dénorcant ainsi l'objectif de son parti
M. Hymans ne voulait certrs pas se contenter
de lui donner en pature un mot. La solution de
la question cléricale dans sa pensée implique
toute une série de lois et d'arrêtés destinés d
combattre l'expansion des idéés, des oeuvres,
de l'influence religieuses.
C'est un programme de haine, de guerre et de
discorda.
Voter pour les libéraux, c'est meltre le pou-
voifux mairs des sccialiMis.
Voter pour les libéraux, c'est ressusoiter la
terrible hitte scolaire de 1879.
Voter pour les libéraux, c'est ramener l'en
seignement obligatoire et impieon outrepassera
vos droits de père pour faire de vos fils des
incrédules.
Voter pour les libéraux, c'est ramener la
persécution reiigieuse.
Voter pour les libéraux, c'est voter pour les
ennemis de l'agriculture et des ouvriers, c'est
donner votre suffrage k des gens qui n'ont
amais rien fait pour les agriculteurs et les
ouvriers 1
Quel róle les socialistesjoueront-ils dans cette
guerre d la religion et d l'influence reiigieuse
Voyez ce qu'ócrivait leur grand chef Vander-
velde, l'ami que M. Nolf se plait d recevoir le
jour des Processions d Ypres. Dans son livra
récent Essais socialistes le leader socialiste
conclut que les socialistes doivent travailler k
détruire les croyances religieuses dans le
peuple.
Il appartient aux socialistes qui sont en
même tempsdes libres-penseurs de contribuer ik
Emancipation ouvrière, en travaillant libérer
les esprits, au point de vue religieux.
D'ailleurs Anseele ne disait-il prsalaCham
bre, le 7 Décembre 1894 Si des hommes nous
interrogent k propos de nos idéés religieuses
nous répondrons avec Liebknecbt - Nous som
mts athées et chaque socialiste doit se poser
en ennemi de la religion.
Et pour flnir ces citalions relatons un éxtrait
des Essais socialistes oü M. '1 irveldo soa-
ligne k raainfes reprises lecaracièie antirel
gieux du socialisme et des socialistes