ORGANE
DE L'ARBONDISSEHENT
FÊTE GYMNASTIQUE
Bieis
TELEPHONE 52
Samedi 7 Juillet 1906
10 centimes Ie N
Dimanche 8 Juillet 1906
Politique et Finances
Une exclusion inj notifiable
Habemusconfitentem reum
Frères Trois-Points
et anarchistes
On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurne.
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VILLE D'YPRES
Le Dimanche 8 Juillet
a 5 heures
a t jardin du Cercle Catholique
Grande
avec le concours de l'harmonie et la
ilde Saint Michel.
FANFARE ROYALE
k 8 1[2 heures du soir
sur le kiosque de la Grand'Place
PROGRAMME
i, Le Plouys, pas-redoublé L. CANIVEZ.
s. Poëte et Paysan,ouverture SUPPÉ.
3. Respectueux hommage L. CANIVEZ.
4. Robert le Diable, fantaisie MEYERBEER.
5. Souvenir de Silésievalse ZlKOFF.
Faites-moi de la bonne politique et je vous
ferai de bonnes finances cette observation,
trés juste, d'un homme d'État trouve sa
confirmation dans la situation prospère de
la Belgique et nous parait, a la veille des
elections pour le renouvellement de la
Chambre, s'imposer a l'attention du groupe
flottant, dont les déplacements peuvent faire
ou défaire les majorités, dans certaines cir-
conscriptions oü les irréductibles de droite et
de gauche balancent k peu prés leurs forces.
Aussi est-elle souverainement opportune la
brochure dans laquelle M. Hubert, repré
sentant de Dinant, s'est attaché a démontrer
que la politique financière suivie en Belgique
est la mieux appropriée au développement
économique de ce pays.
Pour s'en rendre compte, dit M. Hubert,
il faut rechercher la base de la prospérité en
Belgique. La Belgique est un petit pays,
pas trés riche et surpeuplé. Sa fortune tout
entière ne s'élève pas a 3o milliards et le
montant de ses revenus de toutes sortes est
inférieur k un milliard alors que sa
population ouvrière, qui s'élève a environ
1,100,000 ouvriers industriels, 1,400,000
ouvriers agricoles et 200,000 artisans, recoit
un salaire qui peut s'évaluer a prés de 3
milliards. Si on joint a cela les bénéfices des
négociants, des agriculteurs, les rémuné-
rations des professions libérales, on arrive a
un total qui va de 4 a 5 milliards.
On voit done que la Belgique vit du
travail et surtout du travail manuel qui est
a la base il importe dés lors de rendre le
travail aussi abondant que possible.
Or, pendant que le nombre d'ouvriers
agricoles est demeuré stationnaire depuis
cinquante ans, le nombre d ouvriers indus
triels s'est plus que décuplé. Nous avons
une industrie qui emploie la moitié de la
force motrice de la France et qui a un capi
tal égal au i/3 de celui de l'Allemagne. Nous
sommes done en présence d'une production
d'une intensité extraordinaire et d'un petit
marché intérieur de consommation la con-
séquence est que notre exportation doit être
considerable, et comme nous n'avons ni
j colonies pour consommer nos produits, ni j
i marine pour les exporter, la seconde consé- j
quence est que nous devons les vendre a nos j
voisins. Or nous ne pouvons y arriver que
si nous les fabriquons a meilleur marché
qu'eux.
Nous pouvons arriver a ce résultat paree
que notre ouvrier étant peu chargé dimpót,
ayant un Standard of lifetres élevé peut
travailler avec un salaire moindre que dans
les pays voisins, et l'industriel, pouvant
fabriquer, peut lui donner un travail abon
dant. C'est lit le cycle qui forme la base de
toute la prospérité de la Belgique. Et le
Gouvernement a pour devoir de diminuer de
plus en plus les charges qui pèsent sur la
classe ouvrière, en même temps qu'il doit
aider nos industriels a placer leurs produits
a l'étranger le plus fructueusement possible.
Ge devoir il l'a rempli et la récompense
n'a pas tardé a suivre. C'est la prospérité du
pays.
II est tellement vrai que le travail ma
nuel abondant est la prospérité de notre
pays, que le travail étant surtout mesuré par
notre exportation et la prospérité par le
rendement de l'impot, en examinant leur
marche, on voit quelle est parallèle. Ainsi,
en j885le rendement des impóts était de
154 millions et notre exportation était de
1,337 en 190$, le rendement de nos impöts
s'élève a 271en si l'on déduit environ 20
millions provenant de l'augmentation de la
taxe sur l'alcool, on en conclut que le rende
ment de l'impot a augmenté de 94 millions,
soit 60 p. c. L'exportation est passé de i,33y
millions a 2,290 millions, soit une augmen
tation de 70 p. c. Faites rentrer 5 centimes
par jour et par tête dans les families qui
n'ont pas 1,200 francs de revenu et vous
aurez enrichi le pays davantage qu'en dou-
blant les revenus de 100,000 francs et au
dela.
La contre-épreuve de la maxime citée plus
haut nous est fournie par cette conclusion
d'article de M. Vanlaer, professeur a l'univer-
sité de Lille, sur la diminution de la fortune
publique en france
11 est done avéré que depuis 1895, alors
quaucun événement extérieur n'est venu
enrayer la marche des affaires, qu'aucune
crise foncière n'est venue affecter les proprié-
taires du sol, que le mirché financier a
traversé une ère de grande prospérité, la
richesse a cessé de s'accoitre, la richesse a
commence décroitre, chez les Francais. 11
devrait y avoir aujourd'hui, dans l'ensemble
de nos patrimoines, ao a 25 milliards de plus
qu'en 1895. Si nous nous en rapportons a la j
statistique successora'e, c'est, aujourd'hui, j
10 a 12 milliards de moins.
Est-ce la un appauvrissement réd N'est-
ce, au contraire, qu'un appauvrissement
apparent, dü a l'émigration des hommes et
des capitaux dont les années qui viennent de
s'écouler nous ont donné le triste spectale II
y a, sans doute, de l'un et de l'autre. Dans
tous les cas, c'est une perte sèche pour notre
pays.
L'auteur responsable de cette situation
n'est pas difficile a connaitre, et, sans sortir
du terrain économique, nous avons le devoir
de le signaler C'est le systèmede gouverne
ment inauguré par le «grand homme d'État»
qu'était M. Waldeck-Rousseau, continué
avec un succès toujours grandissant par MM.
Combes, Rouvier et Clémenceau. II n'est pas
mauvais de constater que dix ans de ce beau
régime ont déja coüté a la France une bonne
trentaine de milliards, en attendant le reste.
II est nécessaire de savoir qu'un arrêt dans le
développement de la richesse en France, un
fait qui, de mémoire de statisticien, ne
s'était jamais vu que ni la guerre, ni les
crises immobilières et financières n'avaient
pu provoquer, a été l'un des produits du
Bloc. Tanl il est vrai qu'on ne viole pas les
consciences sans le'ser les intéréts.
Uüö dépêche de La Haye dit
Ou sait maiutenaut qu'aucuue
inviialiou au second Congrès de la
paix a La Haye n'a été adressée au
Pape.
A pari quelques seclaires fanatiques
chez qui la passion élouffe la voix du
hou sens, de la justice, ou déplorera
vivement et l'on blamera sévèremerit
chez les partisans de ia paix, cetle
exclusion mjurieuse et que rien ne
matire.
Le prestige du Pape est au dessus
de pareil procédé, mais comment
juger 1'exclusion d'un souverain dont
l'Empire s'étend non seulement sur
quelques provinces, mais sui le mon
de entier un prince qui jouil d'un
ascendant moral a nul autre pareil,
dont les ordres, les conseils mêmes,
sont loi pour de nombreux millions
de créatures humaines d'un roi ami
de tous les rois du ministie d'un
Dieu de paix, et dont la voix ne prêche
que douceur, charité, fraterni
Et cette information se pnblie -
conti aste saisissant au moment oü
le Sainl-Siège prête son concours
désintéressé toujours et toujours
respecté pour éviter nouvelle effu
sion de sang, concours qui rappelle la
victoire pacifique de Léon XIII évitant
une guerre cruelle et meurtrière
entre l'Allemagne et l'Espagne a
propos des lies Carolines.
La Colombie et lo Pérou, qui sont
en conflit pour une question de terri-
toire, out demandé et obtenu l'arbi-
trage du Pape. Mais le Saiut-Siège,
avant de vouloir se prononcer, a
invité les deux répubiiques a retirer
leurs troupes du territoire con:csté,ce
a quoi elles ont acquiescé.
L'Osservatore tire logiquement de
ce fait la conclusion que l'oeuvre du
Saint-Siège peut être toujours bien-
faisaute pour prévenir et aplauir les
conflils internalionaux, et taxe avec
raison d'imprévoyante et u'aveugle la
conduite de ceux qui veulent exclure
ie Yaiican de l'accomplissement de
pareihe oeuvre humanitaire et de
civilisation.
Semblable decision n'attirera certes
par les bénédictions du Ciel sur le
Congrès en question. A ceux qui l'ont
prise la responsabilité.
Avant les élections les libéraux se défen-
daient avec indignation contre le reproche
de u combisme Les élections sont passées.
Ils se montrent a nouveau dans toute leur
nudité anticléricale.
Rien de plus significatif a eet égard que
l'attitude des libéraux d'Anvers, qui veulent
a tout prix la démission des trois membres
de la commission des hospices, coupables
d'avoir, la prière et aux lrais des médecins
traitants, autorisé une jeune fille malade a se
rendre a Lourdes, d'oü elle est revenue
guérie.
A ceux qui voudraient un autre exemple
nous proposons en meditation le résumé que
void du discours prononcé Dimanche der
nier a Lens par M. Heupgen, ancien député
libéral de Mons.Nous empruntons ce résumé
it un journal »oi-disant neutre de Bru
xelles
M. Heupgen fait le procés du gouverne
ment catholique et s'attache aranimer l'espoir
des libéraux. Si nous n'avons pas renversé le
gouvernement en 1906, dit-il, tout espoir
n'est pas perdu mais pour arriver au
triomphe, il faut travailler, et travailler dès
maintenant.
L'orateur s'élève ensuite contre les doctri
nes de l'Eglise, qu'il confond avec le parti
catholique. II parle du syllabus et cite des
declarations de plusieurs évêques tendant i
prouver que les catholiques sont les ennemis
des libertés modernes.
II termine en invitant les démocrates a
serrer leurs rangs pour abattre la réaction
et cite l'exemple de la France.
Nous sommes heureux, dit il, de voir
la tête du gouvernement francais M.Clémen
ceau, et de voir triompher, dans ce pays, la
politique libérale, qui est aussi celle des
libéraux beiges. Espérons qu'elle triomphera
aussi chez nous.
Et voila le beau programme libéral 1
Peut on avouer plus nettement que tout ce
programme n'est fait que d'un misérable anti-
cléricalisme a l'instar des radicaux frangais
Il est entendu, n'est ce pas, que nos bons
FF.:.ne s'occupent pas de politique et ne
songent qu'a assurer le bonheur de l'huma-
nité. Chaque jour met l'exactitude de cette
affirmation un peu plus en lumière et une
démonstration aussi nouvelle que désagréa-
ble pour les FF.:, nous en est fournie par
un des leurs, l'ex-F.:. Jean Bidegain.
On vient d'arrêter a Barcelone, centre
trés actif d'anarchistes, le directeur de
l'Ecole moderne», M. Ferrer, impliqué
clans l'attentat du 31 mai contre les souve-
rains espagnols.Or ce Ferrer était un Magon
trés convaincu, dont Bidegain nous fournit,
dansl' Éclair», de Paris, la biographie
trés documentée.
Ferrer fut professeur d'espagnol aux
cours commerciaux du Grand Orient de
France. II faisait partie, h Paris, de la Loge
Les Vrais Experts», dont le F.:. Vadécard
JOURNAL