Samedi 9 Juin 1906 10 centimes Ie IV omir i Fanfare Royale Un congres libre-penseur Oü mène la neutralité scolaire Injures aux campagnards Une appréciation peu suspecte Les noces d'or religieuses du B. P. Monsabré Le témoignage de Ia Bourse Le Progrès et le scrutin du 9.7 mai A propos d'Ypres s'abonne Beurre, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix da I'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco da rort a l'adresse ci-dessus. Les annonces ,coütent is] centimes la ligrs Les réclames dans le corps du jourua coütent30 centimes la ligne. Les i.wtions judiciaires, I franc !a ligne. Les numóros supplémentaires coütent 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAqence Havas Bruxelles, rua d'Argent, n° 34 at a Paris,8, Place de la Bourse. Oimanche 10 Juin a 6 1/2 heures (après les Courses) au Kiosque de la Grand'Place. 1. VIndépendance Nationale, Marche J. Muldebmans 2. BelgiqueOuverture J. Steenebrugen 3. Pour un Oui, Polka-Ma zurka "W. Van Perck 4. Fantaisie Militaire, Fan- taisie Paul Gilson 5. Mignonne, valse L. Canivez Les feuilles libérales nous annoncent qu'un congres de libres-penseurs se tiendra dimanche et lundi a Bruxelles. Retenons quelques points du programme. A ce congrès on étudiera la fagon de répandre dans la jeunesse les idéés laïques et rationalistes. C'est la suite du vol des conscience s on cherche a arracher des atnes des eniauts la religion pour les faire sombrer dans le ma térialisme. On va étudier aussi la manière de s'ern- parer des cadavres. On va chercher com ment on pourrait laïciser les inhumations et les transports funèbres. Si Ton y pouvait réussir, plus l'église.plus de prêtres pour les morts. Tous au charnier sans aller recevoir la suprème bénédiction et les dermères prières. Voila cette tolérance et ce respect des opinions dont se targuent les libres pen- seurs. (Ami de l'ordre). Itn anarchiste logique II y a eu dimanche a Bruxelles un congrès de la Libre-Pensée, MM. Lorand et Furné- mont étaient les deux plus éminents penseurs de l'assemblée. On peut des lors mesurer facilement tous les autres II y avait un anarchiste dans la salie le citoyen Ohapelié. II a prétendu placer un discours. Rendons-lui graces. Nous incli- nous a croire que c'est le Saint-Esprit qui l'a inspiré. L'Esprit souffle oü il veut. Point de tète qui puisse lui résister. Point de Chapelié non plus. Le citoyen Cbapelié a montré clairement que la neutralité scolaire, la vraie, est aussi opposée a l'enseignement des dogmes de la propriété et de la patrie.qu'ü l'enseignement des dogmes religie ux. Voici, d'après le Peuple le eompte rendu de sou discours Chapelié applaudit aux réformes préco- nisées par le rapporteur, mais pour l'ou- vrier et le pauvre, il n'y a pas de liberté. Le riche pourra donner ses enfants toute l'instruction. mais le pauvre non; il devra accepter 1 école qu'on lui offrira, inême si elle ne lui plait pas. II ne faut done pas oublier la réforme du régime social. (Appl.) Nous demandons la neutralité de l'éco'e offic elle, c'est a-dire LA SUPPRESSION DES DOGMES RELIGIEUX, MAIS I Y A D'AUTRES DOGMES QU'IL FAUT PROS- CRlRE DE L'ÉCOLE OFFICIELLE POUR QU'ELLE SOIT NEÜTRE, IL Y A LE DOG ME DE LA PROPRIÉTÉ, IL Y A LE DOGME DE LA PATRIE qui fait périr des miliiers d hommes sur les champs de bataille pour défendre une patrie oü ils n'out pas a manger. fVifsapplaud.) II ne faut pas demauder des réformes il faut les prendre. Hius. Par la guerre civile? Par le sang Barthélemy. Par la bombe, comme a Madrid Chapelié. Laissez cela aux journaux. Lors de 1 attentat de Paris, on avait crié a l'attentat anarchiste. II fut prouvó que c'était un attentat de la police espagnoie. A Madrid, on ne tient pas encore l'auteur de l'attentat. De quel droit dit-on, a prio ri qu'il est anarchiste? (Applaud./ On n 'en sait l ien- Si Ton veut des maitres, on ne doit pas nous les imposer, sinon nous restons eu état de révolte. Chapellié a raison. C'est-a dire qu'il a la logique pour lui. Neutralité, point de dogme nul enseignement qui pui-se froisser les consciences. Dès lors, il faut exclure de 1''école le dogme de la propriété et le dogme de la patrie.II faut interdire aux instituteurs de froisser la conscience des citoyens qui ne croient ni a l'unni al'auire... (XX' Siècle.) Les journaux gueux injurient les braves électeurs des campagnes flamandes, qui out tiré un joli piedde nez aux candidats de la franc magonnerie. Le Carillon d'Ostende se distingue entre tous et rend les sons d une clochette terri- blement fêlée Non lesoleil des gueux n'a pas lui II avait le pressentiment de Tissue de scrutin, peut être, et il lui répugnait de parer d'or ces campagnes dominéés oü le gaysan stupidesourd a la voix du progrès et de la liberté, suit, comme une machine sans cer- velle, le silon que trace, dans son champ, la sombre soutane de son maitre intrigant et cupide. Les malheureux condamnés ont, il est vrai, au moins 48 heures pour maudire leurs juges I La Cote Libreorgane de la finance, de l'industrie et du commerce, s'occupant exclusivement des affaires et ne subissant aucune influence politique, apprécie le résultat des élections de dimanche. Cette appréciation est noter Le bilan de la journée electorale d'hier se résumé en ce résultat Que sur 160 mem bres composant la Chambre des représen- tauts, la majorité du gouvernement catholi- que compte 89 volx contre 47 voix libérales, 29 socialistes et 1 voix daeusiste, ensemble 77 voix. Au point de vue des affaires, ces résultat assure j la tranquillité, l'ordre ia stabilité et conséquernment 1 la prospérité. Ce qui revient a dire que la victoire des libéraux alliés aux socialistes eüt été un désastre pourle pays. Le P. Monsabré, l'ancien prédicateur de Notre-Dame, vient de célébrer, en leglise Saint Michel du Havre, ses noces d'or donii- nicaine», c'est-ü-dire le cinquantième anni- versaire de sa profession religieuse. On sait que le P. Monsabré a été pendant dix-huit ans de 1872 a 1890le prédica teur de Notre-Dame, et Ton n'a pas perdu l'impression de la magnifique éloqueuce dont il a su draper 1'eDseignement de saint Thomas d'Aquin. L'illustre religieux, chassé par la loi de 1901 du couvent du Havre oü il s'était retire,est néanmoins demeuré dans eet ville, oü il vit dans une retraite de plus en plus profonde II a soixante dix-neuf ans. d Paris el a Bruxelles Les titres de rente, les obligations, la Bourse n'ont pas d'opinions politiques. Deux seuls fac.teurs agissentpuissamment sur eux la crainte et la contiance. Or, que dit la Bourse En France, il suffit de consulter le tableau des valeurs cotées a la date du 5 mai 1906, veille du premier tour de scrutin, et de le comparer au tableau publié le 26 du même, c est-a dire quelques joui\s après le scrutin de ballottage pour constater que les seuls obligataires des grandes compa gnies frangaises de chemins de fer ont subi pendant cette période de trois semaines,une perte s eievant a 474,022,160 francs,prés d un demi milliard Nous tirons cescbiiïres d'un article de M. Dumoulin, dans le Gaulois Cependant aucun coupon n'a été détaché du 5 au 26 mai, et nul n'a entendu dire que le credit de ces compagnies ait subi quelque atteinte. Conclusion on n'a pas foi en France dans la sagesse de la majorité nouvelle tt Ton y redoute des experiences politiques, sociales et économiques désastreuses pour les affaires. En un mot, c'est la crainte. Consultez en revanche le cours des valeurs beiges depuis buit jours. Vous y constaterez la fermeté de nos fonds d'Etat, de villes, de nos premiers établissements financiers, de nos charbonnages, de nos grandes sociétés industrielles. Depuis les élections du 27 mai qui out déjoué les espérances des revolution- naires et maintenu au pouvoir le gouverne ment catbolique. on apergoit même parmi toutes ces valeurs,une tendance a la hausse, notamment pour les charbonnages. Et les caisses de nesbanques regorgent dargent les coffres-fort8 de leurs caves sont pleins de titres qui viennent d'outre-Quiévrain se réfugier en Belgique. C'est-a dire qu'en Belgique, lavenir est envisagé avec contiance. Voila le témoigna ge irrécusable de la Bourse, a Bruxelles et a Paris. Patriote 3-6-o6. Le Progrès est satisfait du scrutin qui a maintenu a M. Nolf son siége a ia Chambre. Après Télection de 1902, il était bien plus content, et il rêvait d'acquérir le second siége 1 Or, sou parti a perdu des voix et le nótr« en a gagné 2343 C'est un siége fixe, dit le Progrès. Nous verrons cela daus quatre ans, confrère. Ne vou iriez-vous.en attendant, nous faire conuaitre votre appréciation sur les chiffres que nous avons cités, au lieu de dire simple- ment la difference de voix entre M. Tbevelin et M. Nolf? Et que pensez-vous de nos calculs relatifs aux votes de la ville d'Ypres. Le Progrès accuse le parti catbolique d'avoir laucé un manifeste socialiste rappe- lant que M. Nolf a voté contre le suffrage universel, dans une des dernières séances de la Chambre. C'est la, dit-il, une fraude électorale. Le Progrès voudra bien nous faire tenir un exemplaire de ce soi disant manifeste, dont nous n'avons pas lamoindre connais- sance, et qui doit être sans doute fort intéressant. Le Progrès se plaint de Tingérence du clergé dans la politique. N'en déplaise au Progrès, le clergé s'est jeté en effet dans la mêlée des partis. C'était son devoir, et ce devoir deviendra plus impérieux a mesure que le parti libéral deviendra plus irreligieux. Nos libéraux, alliés aux radicaux et aux socialistes, pourraient combattre l'Eglise et ses Prêtres, nos institutions et nos libertés, et le Clergé ne pourrait les défendre 1 Allons, confrère, assez, n'est ce pas, de cette guitare Vous trouverez le clergé sur votre chemin aussi longtemps que subsistera votre programme progressiste que nous avons reproduit pendant la période électo rale. Faites en votre deuil. Et, après tout, les prêtres ne sont pas des fonctionnaires de l'Etat qui, eux, n'ont pas le droit de se jeter dans la mêlée des partis. Quelques-uns da ceux-ci ne se sont pas fait faute de faire une propagande active, intense, contre le Gouvernement dont ils dependent. Le Progrès ne songe pas même a les en blümei'. Et qu'il ne dise pas que nous diffümons ces fonctionnaires. Nous en connaissons qui ont engage leurs fermiers par écrit a voter et d faire voter pour la liste libérale. Et qui plus est, nous possédons des circu laires imprimées et signées, avec, eu marge, un appel écrit de la main du fonctiounairo 1 C'est pour notre musée. Il est vrai que ce fonctionnaire ne se qualifie pas, et qu'il agit comme particulier. Mais il nous semble que son devoir le plus élémentaire était de s'abstenir, laissant combattre par d'autres le Gouvernement catholique, qui le laisse en fonctions depuis 22 ans. Compris Du Bien Public Le Journal d' Ypres fait ces trés opportu nes reflexions sur le résultat du scrutin dans son arrondissement Notre élection constitue une nouvelle et importante étape vers le triomphe final. On peuten juger d'après les chiffres En 1896, 20.557 contre 18,223 En 1900, 22,924 12,893 I

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1