TÊLÉPHOffE 52 m til Mereredi 18 Juin 1906 10 centimes Ie N° EJarmonie communale Le grand soir... Pour plus tard Funérailles de M. Florimond Vande Voorde 'n s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume j m Dimancbe 17 Juin A MIDI au Kiosque de la Grand'Piaee. Liau Le JOURNAL D'YPRES parait la Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco da r ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces iCOÜtent 15 centimes la ligr<a Les réclames dans le co^ps du journa coütent30 centimes la 1-gne. Les inas-tions judiciaires, t franc 'a ligne. Les numóros supplémentaires coütent 10 frams les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Programme au prochain numéro. II y a de pauvres ames sentimentales qui font parfois de» objections contre ce dogme effrayant du catholicisme 1' enter Hier, elles ont eu leur réponse. Peut on imaginer quelque chose de plus gracieux, de plus poétique, de plus désar- mant qué ce jeune roi de 20 ans, eet enfant, conduisant, au milieu de son peuple, sa fiancee une autre enfant a i'autel... Elle et lui n'ont fait que du bien. Avant-hier encore, la princesse Ena s'avan $ait au milieu de la rue pour relever une pauvre femme, lui prenait sa requête, et Alphonse XIII ajoutait une grèce de plus i toutes celles qu'il a signées ces derniers temps. Chacun d'eux résumé, dans son genre une somme de tendresse intelligentes et de préoccupations sans limites. On les a élevés, instruits, entraines, pour le bonheur de leur peuple,... Ils sont rois... C'est vrai Mais on nait de qui l'on peut Ils n'ont pas intrigue pour capter un tröne... Dans leur mariage, l'amour a parlé bien plus haut que la politique. Et pendant que l'affection de tout un peuple dispose les tentures dans les rues et autour des places publiques... pendant qu'on pique les fleurs... qu'on déroule les tapis... qu'on illumine les églises.., des êtres k face humaine, enfermes dans une chasibre, a quelques mètres de la, versent l'acide sulfu. rique dans l'éprouvette de verre, et ferment une bombe auprès d'un bouquet.... Cela, sans un remords, sans un frisson de pitié pour cette jeunesse et cette innocence pour cette mere dont on va anéantir 1 oeuvre.pour ce pays qu'on va endeuiller... pour cette foule dont le sang va gicler sur les toilettes de fête.... Non... Ils ne pensent qu'a une chose l'engin éclatera-t-il dans toute sa hideur tenacc et hypocrite... L'anarchiste en est imbibé comme une éponge trempée dans du vitriol... Vous le pileriez eet homme... que chacun de ses atomes crierait la haine... la haine contre l'autorité... contre tout ce qui brille... contre ce qui dépasse le niveau fixé parson cerveau effarant L'enfer, c'est cela... C est l'irréductible, l'insatiable haine... Rappelez-vous l'émouvante apostrophe de Dieu k Satan dans le livre si curieux de Catherine de Sienne M'as-tu jamais demandépardon... Et Satan, sans répondre au Maitre qui mendie, méme ici, un peu d'amour, tourne le dos et s'enfonce, farouche, dans la nuit Tout, plutot que ne pas haïr L'anarchie, c'est l'enler sur laterre... c'est le mal pour le mal... le mal béte, idiot... qui lue pour tuer, et qui, a certaines heures, nous fait rougir d'etre homme et nous force presque a regarderavec envie les bêtes, meilleures que nous. Etpourtant, il y a un être plus coupable, plus re'pugnant que 1 anarchiste... C'est le franc-macon qui, bien a l'abri au fond de son arrière-Loge, crée le bouillon de cultureVatmoSphère de haine,dont le com pagnon n'est qu'un logique produit. L'anarchiste est la main; le franc-ma^on est le cerveau Si Von navait pas ruiné la religion en moi, disait l'anarchiste Henry au pied de l'échafaud, je n'aurais pas commis Vacte pour lequel je vais mourir... Or, qui fait l'impossible pour anéantir la foi dans les ames...? Qui incarne rageusement, en sa per- sonne, le type d'adversaire de Dieu...? N'est ce pas le franc-macon...? La conclusion est done rigoureuse. D'ailleurs, la Franc-Mafonnerie a tou- jours tué, sinon directeraent, du moins par procuration. C'est elle qui fit passer a Louis XVI la fameuse voüte d'acter, en 1789... Depuis elle a continué son geste... et n'arrête pas d'inscire des souverains ou des souveraines au tableau de chasse de ses Convents... Comme ils profiteraient en le me'ditant, ce tableau, tous ces souverains qui flirtent avec la Franc Ma^onnerie, telle jadis la princesse de Lamballe, et rêvent de devenir tabous en passanti leur cou le ruban bleu aux fleurs d'acacia Tabou Personne ne l'est devant ceux qui tirent les conclusions des principes des Loges... Personnel... ni les bons, ni les mauvais.... C'est l'incorruptible Garcia Moreno assas- siné en 1875. L'empereur de Russie assassiné en 188r L'impératrice d'Autriche assassinée par Luccheni en 1898, a Territet. Canovas,premier ministre d'Alphonse XII, assassiné en 1897 par Angiolillo, Sadi Carnot assassiné en 1894 par Caserio. Le roi Humbert assassiné en 1900 par Bresci. Mac Kinley assassiné en 1901 Etc..., etc..., sans compter les innombra- bles tentatives, oü le bras ne fut pas a la hauteur du cerveau... Ainsi.on essaya quinze fois d'assassiner Louis Philippe..., deux fois le vieux Guillaume, deux fois Edouard VII et la reine Victoria.... C'est le triomphe terrestre du Non ser- viam evise de la Maconnerie universelle appliquée avec strategie tantot d'une faijon brutale, tantöt avec un doigté mysté- rieux Thiers Gambetta... Jules Ferry... Reinach... Barrême... le colonel Hery.. le commandant d'Attel... Richaud... Félix Faure... Syveton... Ah I si les morts pouvaient parler Mais comme tout cela est triste Bienheureux les simples... ceux qui ne voient pas... ceux qui ne comprennent pas... ceux qui croient encore aux iacades les belles ames qui disent qu'on exagère I... Les autres ont l'impression d'etre dans la forêt de Bondy... Et ils font leur route, l'ame imprégnée de défiance et de mélancolie, humiliée d'ëtre humaine, s'attendant a tout. même quelquefois au bien I Mais, surtout, ils sentent qu'en dehors de la lumineuse religion d'amour apportée par le Christ, il n'existe, sur la terre, aueun remède contre la haine... aucune puissance pour empêcher le «grand soir», dont on salue déja l'apparition dans le monde ou- vrier, et oü l'anarchie triomphante écrasera la sociéte' sous les ruinss de toutes les croyances.... PlERRE L ERMITE. Du Ralliement, sous la signature de G. Lorand C'est la Flandre qui doit nous rendre la majorité ce sont les campagnes qu'il faut éclairer, pénétrer, détromper, convertir, soulever contre la domination des seigneurs et-des curés. Mais c'est la une tdche longue délicate et difficile. II y faudra mettre BEAU- COUP DE TEMPS, UN TRÉS LONG et tres patient effort. L'oeuvre est peine commence'e. Ce ne sera pas dans deux ans, ni dans quatre ans qu'elle sera achevée sans doute. Un ami de M. Lorand qui semble vouloir disputer a celui-ci le dou de la prophétie electorale, est, d'ailleurs, plus précis a cet égard que le Virtonnais national. L'Echo du Luxembourgjournal libéral d'Arlon, écrit Nous fixons a quatre ans la date PROBLÉMATIQUE du renversement du mi nistère paree que, en 1908, la consultation electorale se portant sur la partie wallonne du pays ne peut guère apporter de change ment décisif. Ainsi le? libéraux n'ont pas a espe'rer la victoire d'ici a quatre ans, et encore dans quatre ans sera-t-elle problématique 1 Mardi matin, a dix heures et demie, ont été célébrées, en l'église paroissiale de Saint- Pierre, les funérailles de M. Florimond Vande Voorde, brasseur et cunseiller com munal. La levée du corps a été faite et la messe chantée par le curé de la paroisse, M. Vandermeersch, assisté par M.\l. Denys, yicaire a St Nicolas et Outtier, vicaire a St-Martin. Les coins du poè'e étaient tenus par MM. Colaert, membre de la Chambre des représentants, bourgmestre d'Ypres Fraeijs, conseiller provincial et président de l'Association catholique de larrondissement Boone, président d honneur du Volkshuis Félix Struye,secrétaire du Cercle catholique; Vandenberghe, président du Bureau de Bienfaisance Sobry, conseiller communal, président de la Jeune Garde Catho'^ue. Dans le cortege, ouvert par lTJar- .onie Communale et escorté par le corps des sapeurs-pompiers communaux, on cniar- quait le conseil communal au complet, diflerente3 notabilités, plusieurs prêtres et un public trés considérable. Après la cérémonie religieuse, le cortège se reforme pour se rendre au cimetière oü le bourgmestre, M. Golaert, adresse, au nom du Conseil communal, un suprème adieu au collègue défunt. Fin un langage ému et qui impressiotine vivement l'auditoiie, il s'ex- prime aiusi Messieurs, Nous nous conformons a un pieux usage, consacré par une touchante délibération du Conseil communal, en venant, au nom de la ville, dire une derrière parole k M. Flo rimond Vandevoorde, notre collègue et ami. Une parole d'adieu k un de nos derniers élus, le plus robusle, presque le plus jeune, dont la mort brise la carrière avant qu'il ait pu donner toutes les preuves de son dévoue- ment a la chose publique, toutes les marque de son attachement a notre parti 1 i Né en 1861 d'une honorable familie de Moorslede, Florimond Vandevoorde, après ses études moyennes, devint apprenti bras seur, et posa dès lors les jalons d une profession, oü la pratique et l'expérience conduisent au succes plus sürement que la science spéculative et l'esprit du livre. En 1886, il s'établit brasseur a Ypres deux ans après, il s'uoit a une de nos conci- toyennes qui lui assura, avec les moyens d'étendre et de perfectionner son industrie, une consideration basée sur Fhonneur et le travail. C étaient deux êtres qui devaient s'harmoniser et se compléter. Vande Voorde avait hérité de ses parents la franchise flamande, qui parait rude au premier abord, paree qu'elle dédaigne l'éti- quette, qu'elle ne connait ni les équivoques ni les expédients et qu'elle ne recourt jamais aux ambages ni aux subterfuges. Tout d'une piece, il cachait, sous une écorce dure, une ame sensible et un coeur généreux, qui finissent toujours par conqué- rir l'affection du prochain et la sympathie publique. Dès 1899, nous songeames a faire de notre ami un candidat a l'élection commu nale. Nous savions qu'il était aimé de ses ouvriers qu'il affectionnait sincèrement, bien vu des pauvres de S' Pierre qui trouvaient une Providence danssacompagnechrétienne, considéré par le public tout entier et spé- cialement par les locataires et tous ceux qui, a un titre quelconque, étaient ses obligés. II avait du reste fait preuve de connaissances techniques, qui 1 avaient fait entrer dans la Commission chargée de l'examen de l impor- tante question de l'éclairage public. Mais Vandevoorde ne se croyait pas appelé 4 la vie politique il n'ambitionnait d'autre role que celui de simple soldat de l'armée catholique dont il était devenu un serviteur militant. II fallait vaincre de longues résis- tances dicte'es par un sentiment de modestie que nous devions apprécier, mais que nous trouvions exage'ré. II fallait surtout des cir- constances exceptionnelles pour qu'enfin, en 1903, il finlt par céder devant cette con sideration, irrésistible pour un chrétien, le devoir. Cest le devoir qui le fit lutter a cóté de nous, avec ce bel entrain que d'autres s'elforcèrent d'imiter, avec celte tactique parfaite qui n'est pas le fait du premier venu, avec cette humeur enjouée qui, sans blesser l'adversaire, enthousiasme les troupes pour le combat. II triompha avec nous a une belle majo rité et, la lendemain de la victoire, son premier souci fut de se rendre utile a sa ville adoptive, en s'occupant des intéréts de tous, mais surtout de ceux de Fouvrier et des déshérités de la fortune. Ceux qui Font vu l'ceuvre comme nous, ont pu apprécier son zèle, son activiié, son dévouement. A tous les problêmes il trouva des réponses promptes, presque immédiates il proposa même quelquefois de résoudre les questions les plus épineuses comme un personnage de l'antiquité trancha le noeud gordien. Ce n'est certes pas toujours la vraie manière, et il le comprit lui-même dès que les lumières et l'expérience de ses ainés lui signalaient la solution qui leur paraissait la

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1