L'ARROND TÉLÊPHOWE 52 ai VERIFICAT Mercredi 27 Juin 1906 10 centimes Ie N -v j<ss ia m du 3 au 20 Juillet 1900 La réponse de M. Merghelynck Le cas de M. Merghelynck Au t Pays On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. La prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligr«. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franus les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser a YAgence Havas Bruxelles, rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. HARMONIE COMMUNALE Grand'Place Dimanchc l Juillet 1906 a 8 1/2 h. du soir. Programme au prochain nume'ro. VILLE D'YPRES des poids et des mesures au petit Marché au Beurre. Nous avons re^u la réponse de M. Merghelynck. En la publiant, nous nous f'aisons un devoir de remercier {'honorable Commissaire d'arrotidisseinent de ne nous avoir pas fait languir plus long temps. Voici le document Ypres, le 25 Juin 190 G. Monsieur éditeur Sou» les rubriques Cela dépasse la mesure et Paille et Poutre le Journal d'Ypres. daus ses numéros des 16 et 20 Juiu, reproduit une lettre confidentielle, que j'ai adressée,sous pil fermé,k tous mes occupeurs de la Province, pour les engager sans con- trainte, ni menace aucunes, a voter le 27 naai pour la Liste Libérale et, prenant texte de cette lettre, vous afiïrmez, non sans une certaine témérité, que, paree que je suis tonctionnaire d'un Gouvernement Catkolique, qui me maintient dans mes fonctions, il m'est absolument interdit d'agir de la sorte, comme homme privé et comme propriétaire. Pour un rien, vous me con- testeriez le droit de voter selon ma con science. Je relève d'abord l'incorrection qu'il y a de publier dans un journal, sans mon auto- risation, une lettre personnel le adressée a des tiers mais sans m'arrêter a cette question de convenances, j'ai hate de vous dire que ce que j'ai fait a été mürement réfléchi, et que, s'il y avait de nouvelles ólections, je n'hósiterais pas afaire de même, avec la conviction bien arrêtée de ne contre- venir, d'aucune manière. a la circulaire ministérielle du 25 Juillet 1884 que vous invoquez.circulaire qui défend aux fonction- naires de se jater dans la mêlée des partis. Défendre a un citoyen, füt il revêtu de fonctions publiques, de demander paternel- lement A ses locataires, voire même a ses tournisseurs, que j'ai négligées en l'occur- rence, de voter dans un sens déterminé, serait évidemment vinculer sa liberté et porter atteinte a ses droits les plus légiti- mes. Notez que, contrairement a ce que vous déclarez, je me suis borné a m'adresser a mes locataires, et nullement a mes ouvriers, amis et connaissances, que je n'ai fait ni démarches, ni visites. Du reste, Monsieur l'Editeur, faites-vous reproduire certain dossier d'Octobre 1887 a propos d une question identique, me con- cernant personnellement, et il vous sera permis de constater que le Gouvernement d'alors n'a pas désavoué cette manière de voir et doit avoir décidé, de l'avis conforme du comité consultatif de Législation, d'ad- ministration générale et de contentieux administratif, que le fonctionnaire, agissant comme homme privé et comme propriétaire, ne tombait pas sous l'application de la cir culaire ministérielle précitée. Si j'avais assisté k des meetings si j'avais signé des circulaires,des affiches, des procla mations si je fréquentais un cercle libéral a l'instar de la plupart des fonctionnaires de votre opinion, qui font partie du cercle catholique si une lettre pareille a celle reprochée avait été adressée a des personnes avec lesquelles je suis en relations en raison de mes fonctions, ou auxquelles j'ai pu ren- dre service pendant une carrière de plus de 27 ans, telles que Bourgmestres, éche- vius, conseillers communaux, secrétaires, receveurs, instituteurs, gardes-champêtres, j'eu passé et des meilleurs, je comprendrais jusqua un certain point la légitimité de vos critiques. Mais, comme je l'ai proclamé au Banquet des Bourgmestres, jamais, en aucune cir constance je n'ai usé de mes fonctions dans- un intérêt politique auprès de qui que ce soit, pouvant, a un titre quelconque, relever du commissaire d'arrondissement ma conscience est absolument tranquille et c'est la l'essentiel. Pour le reste, ce ne sont pas vos décla- mations intéressées, qui ma feront dévier de la ligne de conduite que je me sais tracée et que j'estime être de la plusparfaite correction et de la plus stride légalité. Agréez, je vousprie, Monsieur l'Editeur, l'expression de mes sentiments distingués. Ferd. MERGHELYNCK propriétaire a Ypres. P. S. Si j 'ai tardé aussi longtemps de vous adreeser la réponse que vous réclamiez, c'est que je me proposais d'attendre qua le sujet füt épuisó dans vos colonnes, pour reucontrer tous vos articles a la fois ja me suis même demandé, si, en présence de votre déolaration (n° du 23 Juin) que vous vous occuperiez encore de cette lettre qui vous préoccupe tant, il n'y avait pas lieu de surseoir encore mais vous me paraissez si impatient que je n'ai pas voulu vous faire languir plus longtemps. M. Merghelynck est en aveu. II a écrit la lettre que nous avons publiée. II l a adressée, non seulement a ses fermiers de l'arrondissement d'Ypres,mais a tous ceux de la Province qui ont le bonheur de de'pen- dre de lui. Nous n'avons done plus besoin de produi- re d'autres documents habemus confitentem reum M. Merghelynck doit s'attendre a quelques mots de réplique de notre part. Les voici Nous n'avons pas demandé son autorisa- tion pour publier, dans notre Journal, sa lettre personnelle. C'est vrai mais ayant recu, dans notre botte, plusieurs exemplaires de sa lettre imprimée,nous avons cru pouvoir la publier, avec Ie postscriptum écrit de sa main. M. Merghelynck nous pardonnera notre incorrection d'autant plus volontiers que ce qu'il a fait a été mürement réfléchi, et que, s'il y avait de nouvelles él eet ions, il n'hésiterait pas a faire de même. Dont acte. M. Merghelynck nous dit qu'zV na pas adressé une lettre pareille a celle reprochée, a des personnes avec lesquelles il est en relations en raison de ses fonctions. Nous ne lui avons reproché rien de pareil. Du reste ses lettres, adressées, dans un but politique, aux BourgmestresEchevins, Conseillers communauxsecrétaires, receveursinstitu teursgardes champêtres eussent été des lettres mortes. M. le commissaire d'arron dissement le sait aussi bien que nous, et c'est peut être pour ce motif qu'il n'a pas demandé aux magistrats communaux, etc. de voter dans un sens déterminé. A moins que ses müres reflexions ne l'aient amené a se rappeler certain dossier d'Octobre i88y, a propos d'une question identique le concernant personnellement. M. Merghelynck a engage', dit-il, ses occupeurs de la Province, sans contrainte ni menace aucunes a voter pour la liste libérale. II le leur a demandé pater nellement... C'est pour cela qu'il a signé MIJNHEER Ferdinand Merghelynck, grondeigenaar te Yper. MENHEERE !1 Mais ce sont la les petits cötés de la ques tion que nous avons soulevée. Mijnheer Merghelynck est convaincu d'avoir invité ses locataires, leurs ouvriers et leurs camarades, a voter, dans les arrondissements de la Provincepour la liste libérale, leur donnant I'assurance qu'en agissant ainsi ils travaille- raient dans l'intérêt général. Voila la question et, a cette question, M. Merghelynck ne répond pas un mot dans sa lettre-réponse. Voudrait-il nous dire, maintenant que lelection est passée, ce qu'il entend par cet intérêt général ('t algemeen welzijn) au nom duquel ii s'est adressé a ses fermiers Est-ce l'intérêt de l'agriculture, dont le parti libéral n'a jamais eu cure jusqu'en 1884? Est-ce l'intérêt des oeuvres agricoles, mena- ce'es dans leur existence, par les déclarations récentes de la gauche socialiste et radicale dont M. Merghelynck a soutenu 1 alliance avec les libéraux, dans les arrondissements de notre Province S il ne s'agissait pas de cet intérêt, quel autre intérêt avouable pouvait bien mériter 1 intervention de M. Merghelynck dans la lutte qui a précédé 1 election du 27 mai L'intérêt de la Royauté.de nos institutions, de nos libertés M. Merghelynck est, parmi nous, le représentant du Roi. II lui a juré fidélité il a juré obéissance a la Constitution et aux lois du peuple beige. A-t-il pu croire, après müre réflexion, qu'en favorisant l'alliance libérale-radicale-socialiste, il faisait ceuvre de loyalisme et de conservation sociale II n'est pas assez naif pour cela I Sur ce point les libéraux modérés de notre Province ont pensé autrement que lui, et, sans être fonctionnaires de l'Etat, ils se sont séparés des cartellistei. Non, nous n'apercevons pas l'intérêt général 't algemeen welfljn que M. Merghelynck a eu en vue, en incitant ses fermiers, leurs ouvriers et camarades, a voter pour la liste libérale sur laquelle figuraient, a cöté de ses amis, des socialistes avérés, républicains et révolutionnaires. M. Merghelynck nous répondra cell. Si non, nous lui dirons qu'il n'a songé qua l'intérêt d'un parti pour qui l'arrivée au pouvoir était la seule preoccupation, un parti auquel ses alliances et ses compromis- sions ont fait perdre toute dignité et tout espoir de recueillir un jour la succession de ce gouvernement catholique qui a poussé la longanimité jusqua maintenir, depuis 22 ans, un fonctionnaire qui le combat dans toutes les elections. Mais que M. Merghelynck ne nous réponde plus que pour un rien nous voudrions l'em- pêcher de voter selon sa conscience. C'est un fonctionnaire libéral qui nous dit cela, un Yprois qui connaït l'histoire des Gouverneurs et Commissaires d'arrondisse ment catholiques brutalement destitués par ses amis, en 1847 et cn '878 1 Les méchantes langues attribuent k l'atti- tude de M. Merghelynck un autre mobile, que nous croyons indigne de son caractère Comme tous les libéraux, M. Merghelynck croyait, dit on, que le Gouvernement catho lique ne résisterait pas l'assaut du cartel. Vendeur de peau d'ours, il se voyait déji Gouverneur de cette Province oü il a tant d'honorables fermiers, eerzame pachters. Qu'avait-il done a risquer Sa dignité peut-être, mais pas autre chose. Quoi qu'il en soit, nous sommes heureux, pour M. Merghelynck, qu'il n'ait pas été oblige' de vivre, a Bruges, l'histoire du Procureur Heyvaert. II lui sera plus agréable de rester a Ypres, en attendant que, dans 23 ans, les Bourgmestres catholiques de l'arrondissement célèbrent son jubilé de 5o années de services loyalement rendus au Gouvernement conservateuret que la ville d'Ypres reconnaissante lui élève une statue avec le concours du parti catholique. Quelle est done la force aussi puissante que mystérieuse qui nous pousse, nous pauvres emigrants vers la ville, les uns un peu plus, les autres un peu moins, a retourner avec un élan irrésistible, i des époques généralement périodiques, a notre lieu d'origine On appelle, je le crois du moins, cet état dame tout particulier, la nostalgie du Pays mais comme je n'ai pas eu 1'occasion de faire, ni des études philosophiques, ni phisiologiques, ni psycologiques, )e me garderai bien de chercher a re'soudre ce problème perplexe ou d'analyser les causes déterminantes qui poussent les individus, quelle que soit leur culture intellectuelle, comme par une espèce de fascination, vers le lieu oü ils ont passé leur première jeunesse, comme je ne chercherai pas davantage a trouver les motifs ou les causes qui poussent le criminel vers le lieu oü il a commis son crime. Mais ce que je puis dire c'est que moi-même j'obéis k cette espèce de suggestion et que chaque année je ressens le besoin pressant et singulièrement irrésistible d'aller, ne fut-ce que pour vingt quatre heures, me retremper aux bords de la petite Espierre, qui baigne de ses eaux sottes, quelquefois impétueuses mon village natal, et qui dans sa cours» insensée ne permet même pas aux petitcs JO UBNAL cat:

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1