ORGANE CATH0L1UUE DE L'ARRONDISSEM EN'i TÈLÈPHONE 52 Samedi 25 Aout 1906 10 centimes le N° m Au Pays des Miracles Chez les catholiques Allemands Une page d'histoire locale Pierre - Antoine Malou-Biga m. *'n s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et k tous les bureaux de poste du rojaunie. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abounement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régularisent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de r ort k l'adresse ci-dessus. Les annonces cofitent 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les inventions judieiaires, 1 franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires content 10 fraais les cent exemplaires. 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Elles meurent contentes, car elles ont offert k la Sainte Vierge leur vie pour la guérison de leurs campagnes. A l'hopital de Villepinte, prés de Paris, persenne n'est admis que si la phtisie a été reconnue. Les pauvres poitrinaires y sont classées par salles suivant la gravité de leur état. Ainsi il y a une salie pour 3me degré, le terrible degré qui amène fatalement la mort. Quelqu'un visitait un jour cette salie il interroge une malade il lui demande com ment elle va. Oh 1 répond elle, ici notre sort est fixe'. Nous ne sortons que pour aller a Lourdes ou au cimetière. Lourdes 1 c'est la seule espérance de ces infortunées. Aussi chaque année, les bonnes religieuses les y conduisent nombreuses. Avant leur départ, comme après leur retour, des médecins d'une compétence indiscutée, examinent avec un soin minutieux la situa tion de chaque malade. Or savez vous le résultat de ces touchants pélerinages Prenons par exemple,une période de 3 ans: En 1896, quatorze malades partent de Villepinte, huit guérissent complètement des 6 autres, quatre sont mortes, deux sont encore trés malades. En 1897, le groupe comprend vingt ma lades. Huit encore obtiennent une guérison compléte ou une amélioration sensible. Des 12 autres, cinq sont mortes. En 1899 Villepinte envoie k Lourdes, 24 de ses pensionnaires. Quatorze sont guéries; parmi les dix autres, huit sont mortes et deux sont mourantes. (Histoire critique des événements de Lourdes, par Bertin). Cette année le gouvernement francais, ne pouvant défendre a la Madone de faire des miracles et n'osant interdire ouvertement les sanctuaires de Lourdres aux pélerins, avait entrepris une lutte sournoise en rendant im possible l'organisation de plusieurs péleri nages. Cette lutte donnait k la Vierge de Lour des droit a une vengeance. Elles vient d'en obtenir une digne d'elle digne de sa bonté et de sa puissance. Quinze trains de pélerins ont quitté Paris; de plus un train spécial a emporté 260 mala des ce qui a porté a 957 le nombre de ma lades hospitalisés a Lourdes. Entretemps, au bureau des constatations, k cotédu Dr Boissarie, 95 dóeteurs s'étaient déja fait inscrire. II en est de la Guyane, du Brésil et même de la Chine. L'un d'eux le docteur d'Andres,professeur a l'Université de Buenos-Ayres, n'est pas venu seulement pour étudier les miracles, il s'est rendu k Lourdes pour demander a la Vierge de le guérir d'un cancer dont il souffre. La Vierge n'a pas manqué d'apporter sa part au triomphe qui lui était si bien préparé au pied de la roche Massabilleen deux jours on a constaté plus de vingt guérisons. Cependant les médecins ont examiné plu sieurs pélerins guéris les années précédentes qui étaient venus en pélerinage d'action de grkces et qui ont tenu a signer, au nom de la ve'rité et de l'humanité, une protestition a l'occasion de la campagne montée contre Lourdes. De l'aveu des témoins jamais pélerinage n'a été plus beau ni plus fertile en graces. La gloire de Marie et la defense de notre foi ne demandent pas que toutes ces guérisons soient des miracles incontestables. Si dans le grand nombre de guérisons la science incré- dule trouve des faits qui n'échappent pas a une explication naturelle, il en est assez oü l'on reconnait le Dieu. M. Bernheim, de Nancy, disait La sug gestion ne peut rien pour réparerles organes quand ils sont détruits elle ne peut rien contre la tuberculose contre les luxations». Charcot, de la Salpétrière, est non moins explicite La guérison subite d'une frac ture, comme de toute lésion tissulaire impor tante, est impossible naturellement Autant vaudrait dire qu'au jugement de ces deux savants incrédules bien des guérisons obtenues k Lourdes relèvent de causes surnaturelles. II y a quarante ans déja M. Artus déposait chez un notaire a Bordeaux 10.000 fr. a échoir comme prime a celui qui prouverait la fausseté d'une seule guérison racontée dans l'histoire de Notre Dame de Lourdes par Lasserre et reconnue comme miraculeux par Mgr Laurence,évêque de Tarbes. Ceux qui affirment tous les jours que Lourdes est une blague, une escroquerie, doivent avoir en main les preuves ils ont tort de laisser passer la bonne aubaine. Au dernier congres de Tournai plus d'un orateur a insisté sur l'opportunité sociale de la dévotion a rEucharistie. A peine le congrès eucharistique est il clos qu'en Allemagne s'ouvre un congrès éminemment social. Et Pie X, confondaut dans un même amour la divine Eucharistie et le peuple chrétien, charge le Cardinal- Légat, SonEm. Vannutelli de le représenter a Essen comme a Tournai. A Essen l'administration communale est protestante, la direction des usines Krupp et autre3 installations industrielles est également protestante; et cependant l'admi- nistration communale est accourue au com plet, saluer, au nom de la ville, le congrès en lui souhaitant la bienvenue a Essen. On a même beaucoup remarqué, au cours de cette réunion, ce passage du discours de M. Holle, bourgmestre d'Essen La charité chrétienne est la mère de nos lois et des institutions sociales qui sont chères a tous les chrétieus, protestants et catholiques. Le Collége des directeurs des usines Krupp ne s'est pas montré moins empressé auprès du Congrès. Il a invité les comités central et local, ainsi que la presse du Congrès a une visite des usines et k un déjeüner donné en l'honneur du congrès. De nombreux télégrammes de sympathies sont parvenus au congrès. Mgr Heylen, évêque de Namur, retenu par le congrès eucharistique et par les retraites ecclésiastiques, s'est excuse par lettre de ne pouvoir répondre a l'invitation des organisateurs. Une lettre de Mgr Rutten, évêque de Liège, apporte aux congressistes ses regrets et ses vceux. L'archevêque de Malines avait délégué Mgr Vanden Branden da Reeth. Est arrivée également, avec une promp titude remarquée, la réponse télégrapliique de l'empereur au télégramme d'hommages que lui avait envoyé le congrès d'Essen. Au début de la seconde journée du Con- j grés on a constitué le bureau, avec le deputé Gröber comme président. Les principals questions examinées par i le coDgrès en sa seconde journée sont les suivantes Vceuvre du denier de St Pierre. Sur la proposition de M. Parsch, vice-président de a chambre prussiemie on decide d'établir Éceuvre sur une plus vaste échelle notam- ment a cause des événements de France oü d'autres besoins ecclésiastiques retiendront les ressources des catholiques. Vceuvre de St Boniface qui est 1'oeuvre des missions dans le pays même. Vceuvre de St Raphael ayant pour objet l'assi stance morale et matérielle aux émigrants vers l'Amérique. Cette oeuvre possède k Anvers une agen- ce qui accuse des progrès constants et les fruits les plus heureux. La question et la legislation scolaire en Prusse. Les catholiques réclameut l'école stricte- ment confessionnelle, oü les enfants catholi ques soient séparés des écoliers protestants et oü les uns et les autres reqoivent tout l'enseignemeut par des iostitnteurs appur tenant au culte des élèves. La troisième journée a appartenu au Volksverein qui a tenu son assemblée géné rale sous la présidence de M. Brandts, de Gladbach, en présence du cardinal Fischer et de nombreux évèques. j Le directeur général du Volksverein, le j docteur Pieper, a présenté un rapport, j duquel il ressort que par son action politi que et sociale autant que par le nombre de ses adhérents, le Volksverein est actueile ment la plus puissante de toutes les organi sations politiq ses de l'Allemagne. Le cardinal Fischer a redit l'admiration que Pie X lui a exprimée pour cette grande institution due a 1'initiative de Windthorst. Au cours de l'assemblée générale du congrès qui suivit celle du Volksverein, une série de propositions conservant l'extension des diverses ceuvres catholiques ont été adoptées. j En 1907 le Congrès se réunira a VVurz- bourg et en 1908 a Düsseldorf. Avant de terminer ce rapide compte- rendu, rappelons encore une proposition tendant a créer une fédération de clients semblable a celles qui existent en plusieurs villes d'Amérique. Les membres de ces iédérations s'engagent a ne pas acheter dans des magasins surtout des magasics de confections et de modes qui refusent de laisser inspecter leurs ateliers et contróler leurs comptes de salaires par les délégués de la fédération des clients. En Amérique, lorsque ces délégués constatent, par la visite des ateliers et le chiffre des salaires que les ouvriers sont traités convenable- ment ils désignent ces ürmes, dans ies circulaires de la fédération, par les mots. 4 Good Loux baane maison. C'est la réclame la plus efficace que les négociants ont tout intérêt a se procurer. 1953 - 1§3? (Suite et fin) Pierre Malou, l'un des représentant» de la West-Flandre, arriva a Paris, le 12 Janvier 1793. Occupée en ce moment a juger Louis XVI, la Convention ne put entendre les courageux députés flamands que le 26 Janvier. Malou-Riga interprête éloquent des Etats de West-Flandre, se pvévalut des récentes tentatives d'organisatioa d'un gou vernement populaire, pour s'élever contre l'annexion qui ne devait s'étendre qu'aux Etats réfractaires a la liberté. Son discours fut écouté sans aucuu signe d'im- probation il eut un moment 1 espoir que la Convention reviendrait sur sa décision il multiplia les démarches. Ce fut en vain, l'anaexion fut décrétée. Revenu a Ypres après l'ëcheo de sa mis sion, suspect de tiédeur envers la Républi- que, Malou eut k souffrir de l'hostilité personnelle du commissaire de la Conven tion. Ses anciens partisans eux-mêmes, oublieux des services qu'il avait rendus, le chargeaiant des maux de la patrie. La sécurité des siens lui commanda de fuir il se rél'ugia d'abord en Hollande, puis a Hamlourg ses biens furent confisqués le commiss lire de la république s'inslalla dans sa demeure Pierre Malou se trouva ruiné. Sans perdre courage, laissant ses deux enfants a la garde da leur mère, il s'embar- qua, en juillet 1795, pour l'Amérique. II s établit d'abord banquier a Pbiladelpbie, puis il acheta des terresa l'endroit oü s'élève aujourd'buiPrincetown,dans le New-Jersey; il coinptait s'y fixer définitivement avec sa familie, quand il apprit la mort de sa femme, décédée le 18 oclobre 1797. Lorsque quelques mois plus t&rd, il regagna Ham- bourg, il n'y retrouva p'us ses enfants, que leur oncle, le clianoine Riga, avait ramenés en Flandre.Emigré et proscrit, il ne pouvait les réjoindre. Alors un drame intime remua cette ame éprouvée par tant d'amertume. Pierre Malou songea a entrer a la Trappe. II avait quaraute-buit aus. Sa santé ne lui permit pas de donner suite a ce dessein. II se diri- gea en 1801 vers le séminaire de Wolsau, en Franconie. 11 y regut les premiers ordres |I JOURNAL D'Y "*V SUClé3.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1