ORGANS CATHOLIQUE DE L'ARRONDISSEMEi TtLEPHONE 52 Samedi 1 Sepfembre 1906 10 centimes le N° A Leur Idéal Tout pour les Cléricaux Le paiement des pensions de vieillesse Les trois raisons du Pape La Gilde de St Thomas et de St Luc s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'Yi RES parait le Mercradi e* le Samedi. Le prix de 1'abontiement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port A l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réc lames dans le corps du joufi.1 coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc I» ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franse les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Fiandres) s'adresser YAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et k Paris,8, Place de la Bourse. Vindépendance est en admiration devant la politique d'Outre-Quiévrain dont les sectaiies procédés antireligieux out abou i a la dénonciation du Concordat. C'est bieu fait, semble dire la feuille libérale Si le clergé francais s'était tenu étroite- ment sur le terrain religieux, sil ne s'était pas jeté a corps perdu dans la mêlée politi que, la Béparatlon de l'Eglise et de l'Etat ne be füt saus doute pas imposée a l'beure actuelle et la République u'<üt pas dü dé- noncer le Concordat, qui obügeait l'Etat a entretenii- une légion de prêtres complotant ouvertement saperte. Et non settlement 1 'Indépendance applau- dit des deux mains a la politique francaise en matière de concordat, mais el le appelle de ses voeux les plus ardents l'instauration du régime Kultuikampfiste dans notre propre pays oü elle s attache a découvrir la même situation qu'en Frarce. II en est ainsi partout, dit l'organe gueux, oil le cléricalismc a une réelle in fluence dans l'Etat, partout oü la religion est mêlée a la politique. Nous en savons quelque chose en Belgique oü le parti prêtre est au pouvoir depuis vingt deux ans et oü il abuse scandaleusement de sa situation pour écraser tout ce qui ne consent pas a le Servir. La oü le cléricalisme se manifeste, ce n'est plus du libre exercice du culte qu'il s'agit, mais de la conquête du pouvoir pour la facile satisfaction de toutes les ambitions et de toutes les convoitises de l'Eglise. Par la faute du clergé, méconnaissant sa vérita- ble mission, la religion est devenue un moyen d'oppression et c'est a ce clergé politicien seul qu'il faut s'en prendre si par- fois la lutte anticléricale prend un caractère antireligieux. En d'autres termes, si les catholiques sont traqués, persécuté3, ils n'ont qua s'en prendre a eux-mêmes. Telle est si bien la mentalité de ces anticléricaux enragés qui n'adorent qu'un idéalle régime des com- bistes francais. Ce régime la, et celui la seul, est la con dition sine qua non de la liberté, de l'ordre et du bien-être. Or, veut-on savoir comment les journaux francais les moins suspects de cléricalisme apprécient ce régime idéal Nous lisons dans le Temps, journal anti. cathoiique de Paris, les lignes suivantes La Belgique vit sous un gouvernement clérical. La France vit bous un gouverne ment anticlérical Quel est celui qui excom- munie et qui tracatse Quel est celui qui est exclusif comme une Plglise Quel est celui qui est inquisitorial et sectaire La réponse va de soi. Quelle humiliation Nous avons k prendre des lecons de liberté dans le pays oü les cléricaux sont lesmailres. Nous serions fiers d'avoir la liberté comme en Belgique Et dans la République Francaisequi ne j se pique pas uon plus de cléricalisme L'héritage du cabinet eombiste est vrai- ment effroyable. L'anarchie est dans toutes les administrations. Lrs instituteurs mani festent. Les postiers s'insurgent.Lesouvriers des arsénaux se révoltent, et les pouvoirs pub'ics tremblent. Jamais on n'a vu plus de confusion, plu3 de malaise, plus d'insubor- dination, plus d'audace en face de plus de faiblesse. Jamais nous n'avons eu besoin d'une main plus ferme pour reprendre le gouvtrnail. Oü est la main 1 Et vers quels bords inconnus flotte notre barque a la dérive Quel magnifique idéal! Quel mirobolant régime que le régime d'Outre Quiévrain Dans une chronique de la Meuse, öustave Abel, écrit M. Beernaert avait dit que son gouver nement allait étonner le monde par sa modération. Tout esprit libre a appris k ses dépens comment le cléricalisme entend la modéra tion. Elle s'est particulièrement manifestée dans les nominations et dans la pratique administrative. Mais des loia sectaiies et des passe-dFoits ne suffisent pas. Les catholiques s'organisent de plus en plus pour faire la guerre a tous ceux qui n'appartiennent pas a leur parti. On dirait que cette méthode s'est même encore exagórée en ces derniers temps. Est-ce le résultat d'un suprème effort pour empêcher la dégringolade fina'e Ce sublime début sert dintroduction a toute une colonne tissue d'insanités du même calibre. Mais le plus beau de l'histoire, c'est que ces élucubrations paraissent dans l'anticlé- ricale Meuse au moment précis oü le Patriote publie la note suivante Trois hauts fonctionnaires d'opinion ca thoiique, M. Emile Goffin, conseiller, et M. Delarge, directeur général des télé- graphes, ont atteint l'üge de la mise k la pension. Ils sont tous trois valides de corps et d'esprit. M. Liebaert a décidé de les écarter de l'Administration. Trois hauts fonctionnaires d'opinion anti- catholique M. Ramaeckers, sécrétaire général, M.Garnir, administrateur,M.Allaux directeur de la marine, ont atteint l'üge de la mise a la pension. M. Liebaert a décidé de les maintenir en fonctions. Le conseil d'administration qui entoure M. Liebaert, est anticatliolique homogene il importe que celte liomogénéité subsiste. M. Garnir est indispensable M. Ra maeckers aussi.S'il s'en allait,un cathoiique pourrait lui succéder. Cette calamité doit être épargnée au pays et a l'administration de M. Liebaert. Jamais le système des deux poids, deux mesures dans l'application des règlements n'a été aussi candidement pratiqué. Le fait marquera. C'est uu beau cas dirait un pathologue. Si la situation est telle que l'expose notre confrère bruxellois, elle constitue, en effet, une réponse péremptoire aux inédites inepties débitóes dans ia Meuse par le rédacteur en chef de la Flandre libérale. Voila comme les catholiques, après 25 ans de pouvoir, font la guerre a ceux qui n appartiennent pas a. leur parti Concluons avec la Meuse On peut done constater que le pai ti clérical ne recule plus devant aucun moyen pour exclure de toute faveur, de tout emploi et même de l'octroi de commandes, quicon- quene se range pas sous sa bannière. Le mot d'ordre est de faire expier aux libéraux et aux socialistes la franchise de leurs convictions. Le département des chemins de fer en eit un témoignage. Contentons-nous de celui-lè, pour le moment. Divers journaux ont signalé des retards dans le payement de l'alloca- tion de 65 francs aux vieillards admis a jouir de eet avantage en vertu de la loi du 10 mai 1900 sur les pensions de vieillesse. Uu communiqué du ministère du travail fail remarquer que le pave ment de ces pensions a eu lieu régu- lièrement au mois de Juillet pour foules les atïaires.en état. Aiusi, le 16 Juillet, 167,128 mandats ont été émis. Le 1" aoüt, le nombre des quittances envoyées s'élevait a 178,056; le 15 aoüt, a 185,389, le 18 aoüt,a 189,602. Tous ces poyements aurontéfé eflec- tués plus rapidemenl que les années préccdentcs. Des critiques ont été renouvellées aussi contre certains abusqui auraient é'érema qués. Des indications h eet égard seraient, nous n'en doutons pas, accueiilies avec reconnaissance par ('administration centrale celle-ci n'a pas le droit de snspendre jusqu'a 11011- vel examen le payementdesallocations accordées par les comités compétents, dont la majorité des membres est dé- signée par la deputation permanente. Le Pape, en proclamant la resistance en France, a été mü par trois raisons principa ls En premier lieu il a craint, en acceptant la loi, que les autres Etats fussent encouragés par l'exemple de la France, et par la condes- cendance du Saint Siège, a introduire la séparation chez eux. L'exemple de la France est contagieux. Et lorsqu'on aurait vu en Europe l'expérience de la séparation absolue procéder pacifiquement et régulièrement dans les grands pays, il est a présumer que les autres pays, surtout ceux qui ont des affinite's de race et de tempérament, comme l'Italie et l'Espagne, auraient tot ou tard marché sur les traces de la France et la sépa ration serait devenue le régime normal des Etats européens. Le Pape a voulu couper court a cette perspective En second lieu, le Pape a été trés impres- sionné par certains rapports qui lui sont venus de la France. Deux hommes ont sur tout exercé une influence prépondérante sur la décision du Pontife M. Flourens, ex- ministre des affaires étrangères.et Grousseau, professeur de droit a l'université cathoiique de Lille. M. Flourens, l'on sait, a écrit un opuscule pour démontrer l'impossibilité de la part du Pape et des catholiques,d'accepter les associations cultuclles, et, au Vatican, on a donné a cet opuscule, envoye' a tous les évêques et cardinaux et qui a eu en France et a Rome la plus grande diffusion, une im portance considerable. M. Grousseau, qui possède dans les ques tions de droit une compétence indiscutable, a suffisamment impressionné le Vatican par un rapport dans lequel l'illustre professeur de Lille, traitant la question au point de vue juridique, insista sur les difficultés et sur les dangers qui peuvent dériver pour le Saint- Siège de la Constitution des Associations cultuelles. Le Vatican du reste était informé et c'est la traisième raison qui explique Ie refus du Pape que la majorité cathoiique, sur tout dans les campagnes, montre une forte repugnance pour former les nouvelles asso ciations prescrites par la loi. Les catholiques francais n'ont ni le sens ni la pratique de la liberté. Ils sont, sous ce rapport, aux anti podes des catholiques allemands. II faut ajouter ensuite que l'indiffe'rence religieuse a atteint en France un degré qui épouvante. Depuis quelques mois on a fait des quêtes pour recueillir des fonds pour remplacer le budget des cultes. Or les sommes recueillies sont dérisoires. Le Vatican a dü se convaincre que l'expé rience de la loi aurait marché d'une manière humiliante et n'aurait servi qu a démontrer le peu de consistance et l'infériorité des forces catholiques. Le Pape a done pensé que mieux vaut une crise violente que le marasme. Cette crise aurait du moins pour résultat de secouer l'indifférence du peuple et l'espoir que les catholiques francais se réveilleraient peut- être de leur torpeur, en se voyant prive's de tout et sans églises. 7/s ont besoin d'une forte lecon. Telles sont les raisons qui, probablement ont déterminé le Pape a prendre une décision aussi grave de conséquences pour le catholi- cisme francais. La célèbre gilde gantoise, dite de Saint- Thomas et de Saint-Lnc, composée des archéologues les plus éminents du pays, tient actuellement sa session annuelle a Charleroi. Chaque année, la Gilde de St Thomas et de Saint-Luc fait un voyage d'exploration en Belgique ou dans les pays voisins. Cette coutume est pratique'e depuis la fondation de cette Société savante, c'est a dire depuis qurrante ans. Chaque année aussi, les travaux de la célèbre gilde sont publiés et constituent des documents trés fouillés concernant l'histoire de l'art au point de vue du moyen age et, particulièrement, de l'architecture religieuse. La gilde de St Thomas est présidée par M. le baron de Bethune, gouverneur de la Flandre occidentale, et comprend plus de 3oo JOURNAL I) AuX CHEMINS DE FER, POSTES, MARINE, TÉLÉGBAPHES, TELEPHONES, ETC.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1