DE L' LfPHPNE 52 Mercredi 26 ^eptembre 1906 s Congrès de la Ligue démoci atique 1 anife,station en l'honneur des démissionnaires de 1879 .*-vi 10 centimes le N° 5""„ li m n s'abonne rue au Reurre, 36, Vpres, et k tous les bureaux de poste du royaurae. La lre assemblée génér ale se tient a n h,, au Cercle Ouvrier, rue des Béguines. Cinq a six cents personnes parmi lesquelles quelques dames et des prêtres sont présentes. e °2e assemblée générale Discours de Mgr Mercier La, Soirée La, journée de lundi Les sections i Le Congrès s'est réuni en une dizaine de. sections, dimanche de 3 a 5 heures et lundi I aux mêmes heures. JOURNAL r f A K. Le Ji aHNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. !,e prix de i'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus Les abonnement» sont. d'un an et se régularisent tin Déeembre. Toutes les communications doivent étro adressés franco de ort a l'adres'se ci-dessus. Les annonces coütent IS centimes la—grLes réclames dans le corps du journa coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc !a ligne. Les numéros supplómentaires coütent 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VApencp. Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. C'est dimanche qu'a eu lieu a Malines, le iq® Congrès de la Ligue démocratique. II y a eu cortege, au cours duquel un incident s'est produit. En passant devant le Volkshuis les manifestants ont été bassement injurie's par des individus qui se tenaient bravtment sur un balcon du j local libéral. Ce que voyant, des congressistes pe'nétrèrent dans le cabaret oü une violente bagarre se produisit. A io h. i/a, la plupart des congressistes assistèrent a une messe célébrée a la cathé- drale Saint-Rombaut, sur la tour de laquelle. pour le dire en passant, le drapeau tricolore flotlait en l honneur du Congrès. Auparavant.il y avait eu reception a Ehötel- de-ville oü M. Nobels, échevin, remplacant M. le bourgmestre De Cocq, attendait les délégués, entouré des autres membres du College et de conseillers communaux. II souhaita la bienvenue en flamand, puis en francais, aux congressistes. M. Verhaegen répondit au nom de ceux-ci tl rappela, dans son allocution, que c'est a Malines que la Ligue démocratique a vu le jour. M. Arthur Verhaegen, depute, preside, entouré de MM. Michel Levie, Mabille, Coifs, Renkin, Carton et Hendrickx, repré- sentants Eylenbosch, secrétaire Chanoine Peeters.doyen de Saint-RombaultChanoine Douterlungne, de Tournai Hanotiaux, Victor Delporte, Huyshauwer, De Meester, etc. Le discours inaugural traditionnel est remis a la séance du soir et la discussion s'ouvre immédiatement sur le rapport au R. P. Rutten, relatif au mouvement syndical chrétien en Belgique pour l'exercice 1905- 1906. Le P.Rutten, secrétaire général des Unions Protessionnelles Chrétiennes, expose des idéés en la matière. De l'avis du P. Rutten, les catholiques devraient organiser dans les principals régions industrielles des cours spéciaux ayant pour but de former l'état-major des syndi- cats. Le secrétariat général leur fournira dans ce but tous les renseignements et colla borateurs nécessaires. Les catholiques orga- niseront de préférence des syndicats oü l'on donne des avantages d'ordre mutualiste et ils useront de toute leur influence auprès des directeurs de patronages, de cercles ouvriers, d'écoles professionnelles ainsi qu'auprès des membres des sociétés de Saint- Vincent-de-Paul, afin d'obtenir deux un appui efficace et un concours constant pour le recrutement des syndiqués. On devrait également intervenir auprès des actionnaires catholiques des sociétés anonymes et autres et les determiner a faiie reconnaitre par ieurs délégués les syndicats chrétiens, afin d'abou- tir a des ententes également efficaces aux deux partis (patrons et travailleurs) et a la paix. Quant a la limitation légale de la durée du travail, le P. Rutten en est partisan et il souhaite que le Parlement vote la proposition de loi Helleputte réglant cette question. Soyons prudents et ne légiférons pas d'une manière générale, mais progressivement La proposition Helleputte est immédiatement acceptable acceptons la pour le moment, en attendant qu'il soit possible, dans l'état de notre industrie, de voter des mesures plus radicales. M. Verhaegen, président de la Ligue, appuie les observations du P. Rutten. II demande que le Congrès se prononce en faveur du projet Helleputte, a défaut duquel on risque de ne rien obtemr du tout.(Applau- dissements). M. Renkin constate que Tidée syndicale fait desérieux progrès dans l'opinion publi- que. La séance est levée a midi trois quarts. Ede s'est ouverte a 6 heures du soir. Mgr Mercier, Archevêque de Malines, y assistait, M. Verhaegen dans un magnifique dis cours, rappelant la mémoire de S. E. ie Cardinal Goossens, a fait l'historique de ia Ligue et des efforts réalisés par elle. Avons-nous démérité a-t-il dit Ne som- mes-nous pas demeurés fidèles a la religion, hostiles a la lutie des classes, vigilants a sauvegarder les intéréts et les droits des travailleurs II me semble que je puis répondre affirma- tivement a ces trois questions. Notre con science ne nous reproche rien. Nous nous efforcerons qu'il en soit de mème a l'avenir. Nous demeurons fidèles a la religion. In certis unitas. Nous demeurons hostiles a la lutte des classes et fidèles a l'union entre les catholi ques. In omnibus caritas. Forts de la hberté que nous réclamons pour tous les Beiges, nous continuerons a défendre spécialement les intéréts et a sauvegarder les droits des travailleurs. In dubiis libertas. L'orateur a salué ensuite S. G. Mgr Mercier. En termes éloquents, il a fait l'apologie de son action sociale et fait des vceux pour son long et fécond épiscopat. Mgr Mercier monte a la tribune,au milieu des acclamations. Après avoir remercié M. Verhaegen de l'honneur rendu a S. E. le cardinal Goossens et il rappelle cette parole de celui ci a Je saiue les associations ouvrières comme les agents les plus efficaces de la pacification sociale II dit qu'il marchera sur les traces de son prédécesseur et se dévouera aux intéréts des ouvriers. Aussi bien, dit-il, j'en ai le devoir l'Evangile a changé le monde. Avant lui, il n'y avait qu'une tourbe d'esclaves, livrés a une oligarchie il a fait tomber les barrières entre l'esclave et I hommelibre. Nous trou- vons naturel aujourd'hui ce programme de liberté, et ceux qui tournent le dos au chris- tianisme se proclament les inventeurs de eet enseignement qui date de 20 siècles 1 Tous, croyants et incroyants, nous vivons sociale- ment de l'Evangile. Un seul des dix lépreuxque leChrist gue'rit vint le remercier. Les lépreux ingrats sont de tous les temps. Mais nous,qui ne sommes pas ingrats, be'nissons notre libérateur social, le Christ Jésus. (Appl.) Le fils de Dieu a été simple ouvrier dans un atelier de Nazareth ses collaborateurs étaient des pécheurs. Paul, l'organe des plus grandes pensees formantl'atmosphère morale oü s'est épanoui le christianisme, se procla- mait fier de travailler de ses mains et il jetait aux parasites de la société,cette parole: «Que celui qui ne travaille pas ne mange pas Le respect du travail ne s'est pas perdu dans l'Eglise. Quand il y a trois ans, les princes du Sacré-Collège se réunirent en Conclave, ils désignèrent pour succe'der au noble Pecci. le fils d'un garde-champêtre de village et nous bonorons Pie X comme nous honorons Léon XIII. Nous ne demandons pas a nos chefs d'oü ils viennent, mais ce qu'ils sont- Mgr Mercier a continué par une apologie remarquable de Taction sociale chrétienne. Son discours a produit une profonde impres sion. II a été salué par d'inoubliables ap- plaudissements. Sous les frondaisons des maronniers qui garnissent le jardin de la Maison des Ou vriers, et au milieu d'un cadre joyeusement illuminé, les congressistes assistent a un déli- cieux concert de carillon et et de chants exe cute's par la Cijferistengilde du haut de la tour qui apparait bientot embrasée par de multiples feux de Bengale. A ce concert aérien succède un concert de fanfares donné du kiosque de la Maison des Ouvriers. L'animation est grande tout Malines est dehors et l'ordre le plus complet règne par- tout. II convient d'ailleurs de reconnaitre que le service de police a été admirablement orgamsé de nature a obliger les turbulents gueusillons a une sage réserve. La deuxième journée débute par une séance du Cercle d'études sodales, peu sui- vie, car des excursions sont organisées a Willebroeck et des visites aux monuments de la ville. Au bureau ont pris place MM.Van Hoore- j beke et Tabbé Jacobs. i On tient une séance-type du cercle d'étu des sodales. C'est-a dire qu'on s'occupe d'abord des faits de la semaine, puis des élections au conseil de l'industrie et au conseil des prud'hommes. M. Van Yseghem, de Gand, donne d'in- téressants renseignements sur Taction des antisocialistes sur ce terrain, i La séance s'est terminée par un échange de de vues sur l'apologétique proprement dite. Fait a noter ce sont toujours les ouvriers qui ont la parole pour produire ou pour réfuter des objections. Après eux seulement intervient un prêtre ou un la'ique compétent 1 qui conclut. I Celles du premier jour sont assez suivies I mais lundi, la plupart des congressistes fai- sant nombre au banquet des instituteurs, les j auditeurs sont passablement clairsemés dans j les sections. j Les différentes fédérations des syndicats ouvriers ont discuté, outre leur organisation intérieure, les points suivants, d'ordre géné ral les moyens a mettre en ceuvre pour faire subsidier les associations professionnel les, les caisses de chömage, les bourses du travail et les cours professionnels, ainsi que la participation a un Congrès international des syndicats chrétiens. La section de la neutralité et des caisses de pension a émis des voeux en vue de réaliser sans retard Tassurance intégrale en cas de maladie et d'invalidité prématurée, du moins jusqu'a l'üge de 65 ans. Elle voudrait voir supprimer la restriction prévue par la loi de 1900 en ce qui concerne les versements capital réservé, pour le calcul du maximum de la rente, et la Ligue Démocratique contri- bite davantage, par des conférences et la propagande, a faire produire k la loi sur les pensions ouvrières tous ses effets. La section de l'enseignement a renouvelé ses voeux antérieurs contre la laïcisation de lecoie. Elle a insisté sur Tutilité d'organiser dans les cercles ouvriers des soirees instructi- ves et des biblothèques d'ouvrages d'apologé- tique, de sociologie, de technologie, littérai- res et artistiques. II est de ne'cessité absolue et urgente d'étendre davantage Tinstruction religieuse parmi les membres des Cercles ouvriers,afin de les armer contre les attaques multipliées de l'incrédulité, et les mettre en état de réfuter les objections courantes contre notre sainte religion. Les instituteurs recommandent aussi vive- ment, dans chaque province, l'organisation d'une société mutualiste d'instituteurs chré tiens,fédérées entr'elles pour former entr'elles une caisse de réassuranee. lis demandent que le Gouvernement prenne Tinitiative d'un projet de loi assurant la stabilité aux écoles adoptées et a leurs instituteurs et assimilant les écoles subsidiées non adoptées aux écoles adoptées dans la répartion des subsides, Un membre proteste contre la loi de igoS.présen- tée par M. Schollaert et dont M. Woeste a étc rapporteur, C'est le seul qui soit satisfait de la loi, loi inique qui ne contente personne (Appl.) On demande aux députés présents de s'engager a réformer la loi. MM. Mélot, Verhaegen en Helleputte promettent de faire un examen de cette revision (Appl.). Les oeuvres de femrnes ont fait l'objet d'une section spéciale qui a discuté en détail un rapport de M. Tabbé Verhaert de Malines, embrassant Tensemble des organismes spécia. lement utiles aux enfants, jeunes filles, écoles dominicales, patronages, classes ménagères, syndicats chrétiens d'ouvrières, etc. La section des employés et voyageurs de commerce a préconisé la création de sections spéciales pour employés du commerce et de l'industrie au sein des Conseils de prud' hommes et des Conseils de l'industrie et du travail et l'organisation d'une propagande en vue d'obtenir pour les employés adultes inférieurs un minimum de salaire par semaine et un maximum d'heures de travail par jour. Cette section n'a pas tenu de séance lundi, aucun rapport n'étant présenté sur les moyens de propagande. L'oeuvre des émigrants en Wallonië et en France, s'est réunie également lundi et a pri» diverses mesures pratiques de préservation et de protection en faveur des ouvriers obligés de s'expatrier. A 4 heures le Congrès est clos. Lun ;i eu lieu Malines, la manifestation organises par les catholiques beiges en

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1