Mercredi 3 Octobre
centmies
Le tbvorceess un Omn*
L'Alliance nationale
des édérations M nt.uaI istes
hrétitnues a iloiue
Economie et Travail
10
bureaux
royuurne
)!>nsu
2 m
eurre
Le J JBNAL D'YFRBS parait ie Mercredi ef
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L'Eglise ne permet pas le divorce. Vous
reprochez h Ia loi do 1 Eglise de mauquer
de justice et de charité
Permettez-'moi une comparaison trés vul
gaire et trés nette. Un bateau se trouve dans
un port oü l'uu des passagers voudiait
aborder. II y vapour lui des plus grand in
téréts moraux et matériels, de revoir un
père mourant, par exemple, d'assister a un
procés d'oü dépend l'aveuir des sieus. Que
sais-je 1 Des cas de paste se so.it produits
sur le bateau. Les autorités de la viile m-
terdisent le débarquemeni >ar craiute de
contagion. Serait-il juste, erait-il charita
ble, de céder aux supplications du voyageur,
au risque de contaminer une cité de c .nt
mille habitants Evidemment non.
Voila done une cuconstauce oü Injustice,
oü la charité exigent le sacrifice de l'intérêt
individuei a lintèrêt générai. (Je principe
domine la société. Entre deux mesures dout
l'une est certaiuement uthe a i ensemble el
pénible tel iudividu, l'autre agréabie a eet
individu et uuisible a l'ensemble, la justice
et la charité veulent que la première prédo-
mme. 0 est la question qu il faut se poser a
propos de toute institution pour en mesurer
la valeur. Posez-ia pour le mariage indisso
luble. Que répond la raisou Que Ia société
se compose de families et que tam valent
ces families tant vaut cette société. Considé-
rez maintenant ce que le mariage indissolu
ble apporte de chances de sauté a la familie;
chauces de réflexions séneuses avaut l'eu-
gagement, puisqu'il est irrevocable chan
ces de cohésion plu» étroite ent-re les
ancêtres, les parents et ies enlauts, puisque
la lignée comporte moiirs d'éléments hété-
rogènes chances d'unité dans l'esprit des
membres et de suite dans ia tradition. Ce
mariage est ie pms fort agent de cette üxité
des mceurs, en dehors de laquelle tout n'est
qu'anarchie et üèvre ótarnelie.
Que répond l'histoire après la raison
Elle démuntre qu'en efl'et toute» les civilisa
tions supérieures ont teudu a la mouogamie.
Or ie divorce n'est pas de ia monogamie,
c'est de la poligamie successive. Savez-vous
ce qu'établit la statistique 1 Dans ies pays
oü le divorce existe, le chiffre des crimiuels,
des ious, des suicides est proportionnelle-
ment décuplé chez les divorces. Done pour
une personne qui apporte ou préserve dans
le divorce les délicatesses de sou eceur et de
son esprit, la majorité ou les ava-it déja
gatées ou les y a perdues.
Réglementer la société en vue d'une mino
rité de dégénérés probables, c'est cherciier
sa régie dans ce qui doit re»ter son déchet.
Ce n'estpas un progrès, c'est une regression.
Nous venous de nous mettre, remarquez-
le, au point de vue de l'observation pure.
J'ai voulu vous faire ainsi toucher, du doigt
l'ideutité entre la loi de l'Eglise et ia loi de
la, réalité, entre l'enseignemcnt de i'expe
rience et celui de la Révélation. Daus sou
effort pour durer, la nature sociale aboutit
précisément a la règle dont la religion a iait
un dogme. A ialumièrede ces idéés, nom-
prenez maintenant la gravité de :a faute que
vcus avez commise en profltaut du criminal
article q ont introduit dans notre code les
pi res ennemis de 1 ordre social, les destruc-
teurs de ia familie.
Vous vous êtes associée a cette oeuvre
d'ébranlemont dans la mesure oü vous l'avez
pu. Vous avez sacrifió la société a voire
bonheur individuei. Vous avez cqcstituf,
dans votre humble sphè're. un type de foyer
auarchique d'autant plus funeste que v u y
avez donné l'exemple de pus de vertus pri
vées, de décence dansTf'irrégular ité 'Jap-
parences d'ordre dans le dósordre
Ne cherchez pas ailleurs la raison d' s
difficultés extrêmes que vous rencontrez
dans votre effort de retour. Mesur z la
grandeur de votre faute a ces difficultés.
Si vous saviez combien de tragédies a
produites déja cette détestable loi du divor
ce, dans quelles catastrophes j'ai vu som-
brei' des ménages comme le vótre, qui n'ont
pas compris cette évideuce, partout em-
preinte cependant toute liberté contraire
aux lois de la nature engendre une servi
tudetout devoir abandonné un malheur.
J'ai vu des haiues fratricides entre les
eiifanls du premier et du second lit, des
pères et des mères jugés et condamnés par
leurs fils et leurs filles, ici des heurts
meurtriers entre le beau-père et son beau-
tils, la entre ia seconde femme et la fille du
mari, ailleurs la jalousie du passé, d'un
passé rendu si vivant par l'existehce du
premier inari, suppliciant le second mari,
ailleurs les 1 uttes horribles eutre ce premier
mari et son ancienne femme autour des
maladies de leur enfant, ou, une fois grau
di, de ses passions, de ses folies de jeune
homrne, de soa mariage si c'est une fille.
Et je tie vous parle pas de cette rancoeur,
quotidiennement renouvelée, contre la mal-
veillance avouée ou cachée, hypocrite ou
sincère. qu'itnporte, dun monde oü, malgré
tout, le respect de l'union chrétienne de
meure intact
Tremblez. L Action vengeressc de Dieu
ici- as ne s'acconiplit point par des événe-
ments extraordinaires. La logique do nos
fautes y suffit.
Paul Bourgei.
De l Académie Francaise.
On nous écrit de Rome
Une délégation du comité de l'Alliance a
eu 1 insigne honneur d'être recue en audience
privée le jeudi 27 septembre dernier par le
Saint Père. Cette délégation se cotxiposah
notamrnent de MM. de Pierpont, Ranwez,
Senel, l'abbé Marlière, Pierard, Hubert etc.,
I tous presidents ou secrétaires de l'une de nos
grandes fédérations de mutuahté. Assistait
égaiement a eelte audience, M. Verhees.
Par une faveur exceptiouuelle, Sa Sainteté
PieXa teuu a recevoiries mutuahstes beiges
dans son cabinet de travail. Son accueil
paternel uvivement touché tous les assistants.
Au cours de l'auditnce, M. E. de Pierpont,
président de l'Alliance, a donné lec ure d'une
adresse concue en ces termes
Trés Saint Père,
Humblement proste:nés aux pieds de
Volie Sainteté, les délégués de l'Alliance
nationale des Fédérations Mutualisfès Chré-
tiennes de Belgique au Congres International
de la mutualilé de Vljlan, ont considéré
comme un devoir impérieux de venir offrir
au (Jhef suprème de l'Eglise l'hommage de
leurs sentiments de filial attachement et de
profond respect.
L'Alliance Nationale groupe dans son sein
tous les organismes régionaux et locaux de
mutualité chrétienne. Elle a pour but, en
coordonnant et en étendant leur action, de
re'aliser dans une mesure plus efficace et de
plus en plu large, l'assurance integrale des
travailleurs, notamrnent, le secours en cas de
maladie, d'accidents, d'invalidité ainsi que
les pensions de vieillesse.
Ce groupement d'oeuvres constitue dés
maintenant ia plus grande force sociale orga-
nisée en Belgique dans le domaine si étendue
de la prévoyance.
Fondée il y a quelques années et reconnue
comme personne civile par le Gouvernement
a la date du 28 mai 1906, l'Alliance compte
déja plus de trois cent mille membres effec-
tifs, recrutés dans toutes les parties du pays.
Ces résultats, nous les devons a la volonté
ferme des organisateurs de l'Alliance de se
conformer aux directions de Votre Sainteté,
en visant surtout a faction pratique et persé-
vérante.
Dans la sphère modeste de ses efforts l'Al
liance s'attache a suivre les exemples admi-
rables du Volksverein catholique allernand.
Elle espère ainsi contnbuer efficacement au
relèvement tant materiel que moral et reli
gieus des travailleurs. Le plus précieux
encouragement que nous puissions recueillir
c'est la bénédiction pai Votre Sainteté, de ce
faisceau d'oeuvres que symbolise notre Dra-
peau nous osons solliciter cette faveur du
coeur de Votre Sainteté et nous La prions
humblement d'étendre cette bénédiction de
notre bannière a nos collaborateurs, a nos
families et a nous mêmes.
Le Saint Père écouta cette adresse avec la
plus vive attention et manifesta par signes
son approbation, qu'il exprima ensuite dans
un discours italien pronpncé avec tant de
clarté et d'expression qu'il fut compris même
par des assistants que ne connaissent que trés
imparfaitement la langue italienne.
11 Je suis trés réconnaissant, trés heureux,
dit en substance Sa Sainteté, de l'acte de
piété filiale envers le Saint-Siège apostolique
accompli par le Comité de l'Alliance. Je ne
puis que de tout coeur vous encourager dans
votre volonté de vous dévouer au peuple en
poursuivant surtout son relèvement materiel,
moral et religieux. C'est le plus grand bien
qu'on puisse faire.C'est un véritable aposto-
lat dont je vous suis particulièrement récon
naissant et que j'admire. II a le plus grand
mérite vrs-è-vis de Dieu. C'est faction la
plus pratique ét la plus utile qui se puisse
concevoir dans ce domaine. Je connais toute
l'importance pratique de eet ensemble d'oeu.
vres dont votre union fécondera factivité. II
faul que chacun des 3oo,ooo mem res que
déja vous avez su grouper, ce dont je vous
félicite, devienne uu apótre a son tour pour
attirer a vous tous les catholiques pré-
voyants,
De tout mon coeur, je bénis votre oeuvre et
j'appelle d'une fa^on toute spéciale la béné
diction de Dieu sur ses organisateurs et
collaborateurs, ainsi que sur vos families et
vos amis. Bien volontiers, je bénis votre
bannière. La bénédiction du Ciel portera sur
vous consolation et lorce dans la vie.
Et, saisissant la bannière et ia portant
ses ièvres le Saint-Père la bénit ainsi que les
assistants. Après s'être entretenu d'une facon
parliculièrement touchante avec les délégués,
le Saint-Père leur remit a chacun un sou
venir.
Cette encourageante audience, qui s'était
prolongée pendant une demi-heure, laissera
au coeur de tous les assistants un impérissa
ble souvenir.
Le soir le Président de 1 alliance réunissait
en un diner intime les délégués, auxquels
s'étaient joints Mgr San Paulo et M. le
Commandeur Maupetit.qui leur exprimèrent
toute l'admiration que l'on a a Rome, pour
les oeuvres des catholiques beiges.
Nous lisons, dans une étude sur les
a Mceurs Hesbignonnes de Moyen-Age
que, tandis que les seigneurs couraient les
tournois, guerroyaient soit pour leur cotnpte,
soit au service des rois étrangers, dépen-
saient autant d'écus qu'ils ramassaient de
gloire et engageaient même, pour payer les
frais des expeditions «agrafes de grand prix,
pierres fines, boutonnières de perles, vaisselle
d argent voir terres et chateaux, leurs
dames au logis tenaient le ménage en ordre
et le budget en équilibre. Elles étaient
femmes d'affaires et fermières entendues. On
raconte que l'épouse de Mauclère d'Hemri-
court s'ingéniait surtout a élever de beaux
troupeaux. Elle eut en maints endroits de
Hesbaye bêtes a laine sans nombre et
bestiaux a l'engrais, ce qui lui permit de
racheter les terres et joyaux de son mari,
compromis par les dépenses guerrières de ce
dernier.
Ce trait de moeurs hesbignonnes de
moyen-age doit nous servir de lecon.
A diverses reprises, nous avons été amené
a déplorer les dépenses excessives que font
certaines gens de notre temps, et nous en
avons conclu que les fortunes, qui ne sont
pas soutenues par Ie travail et féconomie,
doivent fatalement diminuer, paree que d'un
cöté certaines charges de ia vie s'aggravent
constamment, et que de l'autre, le taux de
la renté tend a s'abaisser sans cesse.
Le coüt de la vie animale, n'est pas plus
élevé qu'il y a cinquante ans, mais la société
contemporaine est prise d'un besoin effrené
de luxe et de jouissance et bien rares sont
ceux qui ont le courage de se soustraire a
toutes les sollicitations de dépenses super-
flues, qui les entourent. Tout le monde veut
d'ailleurs faire aussi bien, si ce n'est nneux
que son voisin. D'oü un accroissement
journalier de dépenses.
Quant au mouvement économique, qui
produit la diminution du taux de l'intérêt,
il est continu, quasi progressif, interrompu
un peu a chaque crise industrielle, financière
ou politique, mais repris a la moindre
éclaircie pour aller s'accentant notablement
aux heures de prospérité. Le résultat de cet
état de choses c'est qu'il faut aujourd'hui
travailler plus longtemps que jadis pour
obtenir, par féconomie, la même reserve
qu'autrefois.
Le petit négociant, qui a peine toute une
existence, qui a réalisé quelques economies
sou par sou, franc par franc, ne peut plus
prendre aussi rapidement qu'autrefois le
repos légitimement gagné.
Quant au rentier, il voit ses intéréts
diminuer quotidiennement. Quel est le
portefeuille ou la propriété foncière donnant
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