Mercredi 3 Octobre centmies Le tbvorceess un Omn* L'Alliance nationale des édérations M nt.uaI istes hrétitnues a iloiue Economie et Travail 10 bureaux royuurne )!>nsu 2 m eurre Le J JBNAL D'YFRBS parait ie Mercredi ef Iprix de ('abonnement, payabl- par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par pioip! tout le pays pou> l'étranger ie port en sus Los abonnement* sont d'un an et se régulansent fin Décembre. Tontes les communications doivent étre adressés f a co d orr. a 1'adress-. el-d'usus Les annonces coütent 13 centimes la^.gre - Les réclame-: dans le corps du jonrn coütent30 centimes la ligne. Les insertions judcciairés, 1 franc !a ligne. Lc nttméros supplómentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour los annonces do France de Belgtque (excepté les deux Fiandres) s'atiresser 'Ai/ence Havas Bruxelles. roe d'Argent, n® 34 -t a Paris,8. Place de la Bourse. L'Eglise ne permet pas le divorce. Vous reprochez h Ia loi do 1 Eglise de mauquer de justice et de charité Permettez-'moi une comparaison trés vul gaire et trés nette. Un bateau se trouve dans un port oü l'uu des passagers voudiait aborder. II y vapour lui des plus grand in téréts moraux et matériels, de revoir un père mourant, par exemple, d'assister a un procés d'oü dépend l'aveuir des sieus. Que sais-je 1 Des cas de paste se so.it produits sur le bateau. Les autorités de la viile m- terdisent le débarquemeni >ar craiute de contagion. Serait-il juste, erait-il charita ble, de céder aux supplications du voyageur, au risque de contaminer une cité de c .nt mille habitants Evidemment non. Voila done une cuconstauce oü Injustice, oü la charité exigent le sacrifice de l'intérêt individuei a lintèrêt générai. (Je principe domine la société. Entre deux mesures dout l'une est certaiuement uthe a i ensemble el pénible tel iudividu, l'autre agréabie a eet individu et uuisible a l'ensemble, la justice et la charité veulent que la première prédo- mme. 0 est la question qu il faut se poser a propos de toute institution pour en mesurer la valeur. Posez-ia pour le mariage indisso luble. Que répond la raisou Que Ia société se compose de families et que tam valent ces families tant vaut cette société. Considé- rez maintenant ce que le mariage indissolu ble apporte de chances de sauté a la familie; chauces de réflexions séneuses avaut l'eu- gagement, puisqu'il est irrevocable chan ces de cohésion plu» étroite ent-re les ancêtres, les parents et ies enlauts, puisque la lignée comporte moiirs d'éléments hété- rogènes chances d'unité dans l'esprit des membres et de suite dans ia tradition. Ce mariage est ie pms fort agent de cette üxité des mceurs, en dehors de laquelle tout n'est qu'anarchie et üèvre ótarnelie. Que répond l'histoire après la raison Elle démuntre qu'en efl'et toute» les civilisa tions supérieures ont teudu a la mouogamie. Or ie divorce n'est pas de ia monogamie, c'est de la poligamie successive. Savez-vous ce qu'établit la statistique 1 Dans ies pays oü le divorce existe, le chiffre des crimiuels, des ious, des suicides est proportionnelle- ment décuplé chez les divorces. Done pour une personne qui apporte ou préserve dans le divorce les délicatesses de sou eceur et de son esprit, la majorité ou les ava-it déja gatées ou les y a perdues. Réglementer la société en vue d'une mino rité de dégénérés probables, c'est cherciier sa régie dans ce qui doit re»ter son déchet. Ce n'estpas un progrès, c'est une regression. Nous venous de nous mettre, remarquez- le, au point de vue de l'observation pure. J'ai voulu vous faire ainsi toucher, du doigt l'ideutité entre la loi de l'Eglise et ia loi de la, réalité, entre l'enseignemcnt de i'expe rience et celui de la Révélation. Daus sou effort pour durer, la nature sociale aboutit précisément a la règle dont la religion a iait un dogme. A ialumièrede ces idéés, nom- prenez maintenant la gravité de :a faute que vcus avez commise en profltaut du criminal article q ont introduit dans notre code les pi res ennemis de 1 ordre social, les destruc- teurs de ia familie. Vous vous êtes associée a cette oeuvre d'ébranlemont dans la mesure oü vous l'avez pu. Vous avez sacrifió la société a voire bonheur individuei. Vous avez cqcstituf, dans votre humble sphè're. un type de foyer auarchique d'autant plus funeste que v u y avez donné l'exemple de pus de vertus pri vées, de décence dansTf'irrégular ité 'Jap- parences d'ordre dans le dósordre Ne cherchez pas ailleurs la raison d' s difficultés extrêmes que vous rencontrez dans votre effort de retour. Mesur z la grandeur de votre faute a ces difficultés. Si vous saviez combien de tragédies a produites déja cette détestable loi du divor ce, dans quelles catastrophes j'ai vu som- brei' des ménages comme le vótre, qui n'ont pas compris cette évideuce, partout em- preinte cependant toute liberté contraire aux lois de la nature engendre une servi tudetout devoir abandonné un malheur. J'ai vu des haiues fratricides entre les eiifanls du premier et du second lit, des pères et des mères jugés et condamnés par leurs fils et leurs filles, ici des heurts meurtriers entre le beau-père et son beau- tils, la entre ia seconde femme et la fille du mari, ailleurs la jalousie du passé, d'un passé rendu si vivant par l'existehce du premier inari, suppliciant le second mari, ailleurs les 1 uttes horribles eutre ce premier mari et son ancienne femme autour des maladies de leur enfant, ou, une fois grau di, de ses passions, de ses folies de jeune homrne, de soa mariage si c'est une fille. Et je tie vous parle pas de cette rancoeur, quotidiennement renouvelée, contre la mal- veillance avouée ou cachée, hypocrite ou sincère. qu'itnporte, dun monde oü, malgré tout, le respect de l'union chrétienne de meure intact Tremblez. L Action vengeressc de Dieu ici- as ne s'acconiplit point par des événe- ments extraordinaires. La logique do nos fautes y suffit. Paul Bourgei. De l Académie Francaise. On nous écrit de Rome Une délégation du comité de l'Alliance a eu 1 insigne honneur d'être recue en audience privée le jeudi 27 septembre dernier par le Saint Père. Cette délégation se cotxiposah notamrnent de MM. de Pierpont, Ranwez, Senel, l'abbé Marlière, Pierard, Hubert etc., I tous presidents ou secrétaires de l'une de nos grandes fédérations de mutuahté. Assistait égaiement a eelte audience, M. Verhees. Par une faveur exceptiouuelle, Sa Sainteté PieXa teuu a recevoiries mutuahstes beiges dans son cabinet de travail. Son accueil paternel uvivement touché tous les assistants. Au cours de l'auditnce, M. E. de Pierpont, président de l'Alliance, a donné lec ure d'une adresse concue en ces termes Trés Saint Père, Humblement proste:nés aux pieds de Volie Sainteté, les délégués de l'Alliance nationale des Fédérations Mutualisfès Chré- tiennes de Belgique au Congres International de la mutualilé de Vljlan, ont considéré comme un devoir impérieux de venir offrir au (Jhef suprème de l'Eglise l'hommage de leurs sentiments de filial attachement et de profond respect. L'Alliance Nationale groupe dans son sein tous les organismes régionaux et locaux de mutualité chrétienne. Elle a pour but, en coordonnant et en étendant leur action, de re'aliser dans une mesure plus efficace et de plus en plu large, l'assurance integrale des travailleurs, notamrnent, le secours en cas de maladie, d'accidents, d'invalidité ainsi que les pensions de vieillesse. Ce groupement d'oeuvres constitue dés maintenant ia plus grande force sociale orga- nisée en Belgique dans le domaine si étendue de la prévoyance. Fondée il y a quelques années et reconnue comme personne civile par le Gouvernement a la date du 28 mai 1906, l'Alliance compte déja plus de trois cent mille membres effec- tifs, recrutés dans toutes les parties du pays. Ces résultats, nous les devons a la volonté ferme des organisateurs de l'Alliance de se conformer aux directions de Votre Sainteté, en visant surtout a faction pratique et persé- vérante. Dans la sphère modeste de ses efforts l'Al liance s'attache a suivre les exemples admi- rables du Volksverein catholique allernand. Elle espère ainsi contnbuer efficacement au relèvement tant materiel que moral et reli gieus des travailleurs. Le plus précieux encouragement que nous puissions recueillir c'est la bénédiction pai Votre Sainteté, de ce faisceau d'oeuvres que symbolise notre Dra- peau nous osons solliciter cette faveur du coeur de Votre Sainteté et nous La prions humblement d'étendre cette bénédiction de notre bannière a nos collaborateurs, a nos families et a nous mêmes. Le Saint Père écouta cette adresse avec la plus vive attention et manifesta par signes son approbation, qu'il exprima ensuite dans un discours italien pronpncé avec tant de clarté et d'expression qu'il fut compris même par des assistants que ne connaissent que trés imparfaitement la langue italienne. 11 Je suis trés réconnaissant, trés heureux, dit en substance Sa Sainteté, de l'acte de piété filiale envers le Saint-Siège apostolique accompli par le Comité de l'Alliance. Je ne puis que de tout coeur vous encourager dans votre volonté de vous dévouer au peuple en poursuivant surtout son relèvement materiel, moral et religieux. C'est le plus grand bien qu'on puisse faire.C'est un véritable aposto- lat dont je vous suis particulièrement récon naissant et que j'admire. II a le plus grand mérite vrs-è-vis de Dieu. C'est faction la plus pratique ét la plus utile qui se puisse concevoir dans ce domaine. Je connais toute l'importance pratique de eet ensemble d'oeu. vres dont votre union fécondera factivité. II faul que chacun des 3oo,ooo mem res que déja vous avez su grouper, ce dont je vous félicite, devienne uu apótre a son tour pour attirer a vous tous les catholiques pré- voyants, De tout mon coeur, je bénis votre oeuvre et j'appelle d'une fa^on toute spéciale la béné diction de Dieu sur ses organisateurs et collaborateurs, ainsi que sur vos families et vos amis. Bien volontiers, je bénis votre bannière. La bénédiction du Ciel portera sur vous consolation et lorce dans la vie. Et, saisissant la bannière et ia portant ses ièvres le Saint-Père la bénit ainsi que les assistants. Après s'être entretenu d'une facon parliculièrement touchante avec les délégués, le Saint-Père leur remit a chacun un sou venir. Cette encourageante audience, qui s'était prolongée pendant une demi-heure, laissera au coeur de tous les assistants un impérissa ble souvenir. Le soir le Président de 1 alliance réunissait en un diner intime les délégués, auxquels s'étaient joints Mgr San Paulo et M. le Commandeur Maupetit.qui leur exprimèrent toute l'admiration que l'on a a Rome, pour les oeuvres des catholiques beiges. Nous lisons, dans une étude sur les a Mceurs Hesbignonnes de Moyen-Age que, tandis que les seigneurs couraient les tournois, guerroyaient soit pour leur cotnpte, soit au service des rois étrangers, dépen- saient autant d'écus qu'ils ramassaient de gloire et engageaient même, pour payer les frais des expeditions «agrafes de grand prix, pierres fines, boutonnières de perles, vaisselle d argent voir terres et chateaux, leurs dames au logis tenaient le ménage en ordre et le budget en équilibre. Elles étaient femmes d'affaires et fermières entendues. On raconte que l'épouse de Mauclère d'Hemri- court s'ingéniait surtout a élever de beaux troupeaux. Elle eut en maints endroits de Hesbaye bêtes a laine sans nombre et bestiaux a l'engrais, ce qui lui permit de racheter les terres et joyaux de son mari, compromis par les dépenses guerrières de ce dernier. Ce trait de moeurs hesbignonnes de moyen-age doit nous servir de lecon. A diverses reprises, nous avons été amené a déplorer les dépenses excessives que font certaines gens de notre temps, et nous en avons conclu que les fortunes, qui ne sont pas soutenues par Ie travail et féconomie, doivent fatalement diminuer, paree que d'un cöté certaines charges de ia vie s'aggravent constamment, et que de l'autre, le taux de la renté tend a s'abaisser sans cesse. Le coüt de la vie animale, n'est pas plus élevé qu'il y a cinquante ans, mais la société contemporaine est prise d'un besoin effrené de luxe et de jouissance et bien rares sont ceux qui ont le courage de se soustraire a toutes les sollicitations de dépenses super- flues, qui les entourent. Tout le monde veut d'ailleurs faire aussi bien, si ce n'est nneux que son voisin. D'oü un accroissement journalier de dépenses. Quant au mouvement économique, qui produit la diminution du taux de l'intérêt, il est continu, quasi progressif, interrompu un peu a chaque crise industrielle, financière ou politique, mais repris a la moindre éclaircie pour aller s'accentant notablement aux heures de prospérité. Le résultat de cet état de choses c'est qu'il faut aujourd'hui travailler plus longtemps que jadis pour obtenir, par féconomie, la même reserve qu'autrefois. Le petit négociant, qui a peine toute une existence, qui a réalisé quelques economies sou par sou, franc par franc, ne peut plus prendre aussi rapidement qu'autrefois le repos légitimement gagné. Quant au rentier, il voit ses intéréts diminuer quotidiennement. Quel est le portefeuille ou la propriété foncière donnant 1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1