■W 1 V* - sT Samedi 13 Oelobre 1906 Libéraux et Liberté religieuse L'épargne en Belgique Sus aux infames N 10 centimes Ie i K s'abonne rue Beurre, Y pres, J'eus I'autre jour,un entretien a-sez prolongé avec uti locteur attitr de la Réforme et du Soir. Après avoir parié des travaux d< s champs,comrae lo. font de b ins cam- pagnards lorsqu'ils se rencontrent, moe interlocuteur voi lut avoir des reoseignernents précis sur la question du jour ia situation religieuse en France. Qa ne va pas toutseul, me cLt-il d'un air plutót trff mphateur, ga no va pas toutseul chez nos vuisms de France. Je voudrais bien savoir oü le gouvernement veutaboutir au moyen des associations cultuelles. Faut croire qu'il est bien obscur le Soir. A mon avis, cequ'ils cherchent les iibertaires frangais c'est de faire de l'Eglise de France une Egiise schis- matique, uoe Egiise séparée du Pape une Egiise c&tholique laïque ayant pour pontife suprème, H. Des Houx par exempie, une Ëglise relevant non plus du pape,des évêques etdescurés mais des hommes du «Bloc».Ils pensaient cacher leur plan sous ie couvert des associations cuituelles légalesetparvenir ainsiafaire mourir l'Eglise k petit feu. Mais le Pape avec ie concours des évêques (quoi qu'en pense le Soir) a déjoué ie truc infernal des Loges magonico-libérales. II a compris que, admettredes associations telles que ie veut la loi 1905 c'était la ruïne et la mort inévitabie de l'Eglise catholique en France. C'est pourquoi, voulant sauvegar- der la hiërarchie instituée par ie Christ, le pape par une encyclique mémorablea dénoncé et condamné les associations cultuelles. Cette en cyclique fut accueillie par tous les évêques frangais avec une admirable soumission. au Saint-Siége. Une union plus intime que jamais existe mainle- nant entre le pape, les évêques et ie clergé. Tous sont prêts a subir la per- sécutiori prochaine, car le 11 décem bre ia loi sera appliquée, mais toute la loi au dire de Briand et de Clémen ceau. Maisalors,le 11 décembre.qu'ad- viendra-t-il des égiises? On les ferrnera problabiement et on en chassera ies prêtres si lel2 décembrecomme ie 11 ceux ci célè brent encore comme si rien n'était. Si ie gouvernement ne se rappro- che pas de Rome, il fermera tous les édifices destinés au culte. Ce sera persécution religieuse. Voilé ce que nous dpnnerait ur changement d gouvernement dans notre pacifique Belgique. Oui, dit mon interjocuie-r, si i ies socialistesjarrivaient au p uv >\v uis une longue tirade sur les projets socialistes (comme ils s'as i ment les carteliistes). Et croyez-vous que les libéraux suivant en ceia ies ordres de la F.'. Mag.-, ne recherchent pas le pouvoir uniquement pour faire Ia guerre a l'Eglise et nous servir du care. Immi ier ia France c'est ie mot d'ordre.Tous les organes bieus, depuis YEtoile jus- qu'au Soirdécorés de la Franc Ma- gonnerie et du Combisme ne font qu'applaudir ia politique odieuse du gouvernement frangais et espèrent «introduire un jour un régime sem- bhble en notre paysVoila ce que rapportait la Réforme il y a quelques muis, en pariant d'un discours du député radical de Gand. D'ailleurs, nous avons vu ce qu'ils vouiaiept en 1879 et si un jour, (jour néfaste que celui la) ils repren- nent les rêaes du gouvernement, volei quelle, sera ia liste des projets de iois Suppression de i'euseigne- ment iibre surtout congréganiste monopolisation aux mains de i'Etat de i'enseigüemeut athée; suppression des subsides aux écoies iibres, eic., etc. En un mot persecution comme au pays Ue Combes leur idoie. Mon ami, je pense que vous exagérez nos libéraux, partisans de ia liberté pour tous ne veuieut pas ia persecution. Je n'iuvente pourtant pas ce que je vous raconte. Je me souviens avoir lu dans la Chrontque cette phrase qui déclare sans détours ia pe'bsée libérale Etre liberal c'est vivre en hostilité avec la foi», c'est «cesser d'appartenir a la communion des fldèles». Est-ce clair? Done un vrai libéral est un enneroi de ia Religion. Je me souviens encore avoir lu quelque part: Quel moyen em ployer pour écraser i'Egiise la prison, les amendes et le bannisse- ments sont des armes légalespour quoi ne nous en servirions-nous pas N'est ce pas lumineux Voila ceux qui ne reeommandentde la liberté pour tous. Oui lis veulent j ld liberté pour tous excepté poui ies catholïques. (0 les pingres, les j égalitaires) Mais j- vous le demando, depuis 25 aus bientöt que les catholïques tous les bureaux de poste du royaume. sont au pouvoir, ont-ils jamais gén és dans leursopinions? Ont-ils expulsé les F.-. Mag.-, de leurs Loges qui n'oot pourtant pas d'existence légale Non, n'est il pas vrai liberté pour tnus est un point de leur devi se a tel point que le Tempsorgane libre penseur, n'a pas crairit d'éctire qn'i! serail, fier d'avoir la liberté com me en Belgique, au pays des cléricaux ou il y a bien des legons de lib; rté a prendre. Mon interlocuteur ne répondit mot. Sur ce, j'allumai ma pipe et ie laissai sans l'avoir entièrement couvaincu. II faut lui pardonnes-, ii n'a que ie Soir pour toute lumière. G. ATHENSIS. f- 3BB Le Jr JRNAL D'TPRES parait le Mercredi et le Samedi. I,e prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déoembre. Toutes les communications doivent étre adressés franco de orta l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla gre Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les i.wtions judieiaires, i franc *a ligne. Les numéros supplémentaires coütent iO franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a i'Agence Havas Bruxelles, rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8. Place de la Bourse La revue La réforme sociale fondée par Le Playe, consacre un article au déve- loppement de lepargtie dans notre pays. Nous y lisons «Tandis que iescapitaux quittent la France en quête de garanties que ne leur offrent point suffisamment les placements a l'inté- rieur,et que nos caisses d'épargneelles-mêmes ne soient contraintes de faire face a des demandes de remboursements inquiétants pour leur crédit, nos voisins les Beiges gé missent chaque année de leurs réserves et font une place de pius en plus large a 1 épar gnc et a l'assurance sous ses diverses formes. Le compte-rendu officiei pour 1904 des operations des trois instituiions qui forment la Caisse générale de Belgique (Caisse d'é- pargne, Caisse de retraite et Caisse d'assu- rance), vient de nous fournir a eet égard de trés intéressants détails. On y constate, en effet, que pendant la dernière période décennale et plus particulièrement les cinq dernières anne'es ces. operations se sont dé- veloppées d'une manière remarquable. Le nombre des livrets s'est accru de 1,053.699 en 1B94, a 1,042,778 en 1899 el a 2205o52 en 1904 quant au montant total des sommes déposèes.il passait dans le même temps de 440 millions de francs a 623 et a 786, 11011 compris le montant nominal des dépots sur carnets de rentes beiges qui, lui aussi, s'est réguhèrement accru.De son cóté, la Caisse de retraite,qui en 1894 ne comptait encore que 24,700 affiiiés, en grouppait 188,800 en 1899 et 709.000 cinq ans après. Enfin, ie nombre des assurances montait successivement de 2,477a 10,762 et a 24,703, tandis que le capitai assuré atteignait, a la fin de la période considérée, 14.300.000 franos. La réductiou du taux de l'intérêt a 2 appliquée en 1902 aux dépots d'épargne ayant dépassé 2.000 francs n'a point ralenti sensiblement le mouvement acquis depuis plusieurs années elle a seulement accru- importance des dépots sur carnets de rente. A la fin de 1904, la moyenne des dépots par livret n'était pas inférieure a 347 francs et l'on comptait 3o.4q5 livrets par 100,000 ha bitants. Ce sont la des chiflres que peuvent envier bien des pays, d etendue plus considé- rable. Ce qui est trés remarquafile, c'est que la majeure partie de la clientèle de la Caisse d épargne se recrute parmi les ouvriers de la grande industrie et les journaliers agricoles e qui semble indiquer que la situation dé ces deux classes d'individus est moinsprécaire que ne se plaisenta l'affirmer les prédicateurs socialistes. Au reste, 1e montant global des livrets inférieurs a 5oo francs représente a lui 79-4 0/0 du total, ce qui montre bien que c'est la petite épargne surtout qui profite des avantages offerts par l'institution. Sur le terrain de la prévoyance et de l'épargne,comme snrcelui de l'activite' sociale et de l'amélioration méthodique du sort des travailleurs, la Belgique tient a se placer aux premiers rangs des nations, et nous pouvons vraiment regarder avec envie le développe- ment merveilleux de ce vaillant petit peuple, qui Snit avancer dans la voie du progrès tout en restant sourd a la voix des haines sodales et des folies utopies. L'cloge de nos institutions sodales, que 1 ecole de Le Play fait de notre pays, est de nature k nous inspirer une legitime fierté. Dans la recherche et l'application des moyens destinés dans l'esprit des honnêtes gens a enrayer le mal qui se répand, sous mille formes diverses, sur la société, il n'est permis de n'en délaisser aucun. Nous résuinons ci-dessous desconseils que M, A. Sevin, Président d'une ligue fran^ajse coDtre la pornographie, vient de publier. Bien qu il s adresse particulièrement ses compatriotes, M. Sevin mérite toute notre attention. Le chancre sur lequel M. Sevin voudrait mettre le fer rouge, n est pas parti culier a la France. I! gangrène aussi notre pays oü il tend a se généraliser. Le mal chez nous, n'est pas aussi grand que dans la patrie de Combes. C'est une raison de plus pour que nous nous en préoccupions dès aujourd'hui. Frapper le mal dans sa racine est plus raisonnable que dattendre son pit-in épa- nouissemefit pour le combattre et.les louvc teaux tués, les bois seront.stirs. Voici ce qu'écrit M. Séviu Ceux qui vivent de 1'infê.im* nuT- q.h consiste gloi'ifier,ü ensei: ner i p(„ a.,„r le vice, par le livre, par le journal, i; r ia chanson, par le théatre, par linnrgë, ies.por- nographes, en un mot, se soucicnt bien de 1'exemple S'il a encore prise sur les égarés en qui survit uii reste de pudeur, il n'en a plus guère sur les corrompus devenus, par passion ou par calcul, sciemmeut et volon- tairement corrupteurs.Ceux-la neredoutent que les articles du Code et les démarches des honnêtes gens. Le Code, au dire des Parquets, est trop sévère pour leur engeance malfaisante aussi les Parquets sont-ils a son égard d'une indulgence excessive. Quant aux honnêtes gens, ils ne l'ont pas d'abord vivement pres- sée.Son audace s'en est accrue,elle a dépassé toutes les bornes, et la pornographie sévit en France comme nulle part. En mars 1905, au premier Congrès natio nal contre la pornographie tenu a, Bordeaux,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1