DEL'
Concert de charité
TELEPHONE 52
I£4 JL
Samedi 27 Octobre 1906
10 centimes le N°
m
LunJi 3 Décembre
G R A N O
Réponse a un reproche
Avant la reutrée
Bicyclette ou jou el
fii'
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organise par
L'HARMONIE COMMUNALE
JOURNAL
X-.
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A propos de l'agitation anticléricale qui se
manifeste en Espagne et que le ministère
espagnol cherche visiblement a encourager,
un journal libre penseur fait cette remarque:
Décide'ment le catholicisme est un élément
de discorde et l'Eglise suscite la guerre par-
tout.
Cette accusation dénote plus de parti pris
que de loyal esprit d'observation. Adressée a
la religion, elle rappelle l'argumentation du j
loup qui reproche a l'agneau de troubler son
breuvage.
Les hommes politiques, vraiment dignes
de ce nom, instruits par les lecons de 1 his
toire et de l'expérience, affirment, au contrai
re, que les populations catholiques pénétrées
d'un traditionnel et religieux respect de
l'autorité,sont généralement les plus paisibles
et les plus faciles a gouverner. Et n est-ce pas
un protestant, M. Guizot, qui a écrit que
l'Eglise romaine est la force conservatrice la
plus puissante et la plus universellc qui soit
au monde
On accuse l'église d'empiéter sur les droits
de l'Etat mais si l'on y regarde de prés, l'on
ne saurait méconnaitre que c'est l'Etat qui
usurpe le légitime domaine de l'Eglise.
Le catholicisme s'est toujours montré fidé
le k la maxime de l'Evangile Rendez a
César ce qui est k César et a Dieu ce qui est
i Dieu. Quelle est i'origine de la véritable
liberté de conscience N'estce pas la doc
trine, essentiellement catholique, de la dis
tinction des deux puissances, doctrine incon-
nue avant le catholicisme et qui disparait
partout ou celui-ci cesse d'exercer son légiti
me empire
Interrogez les monuments les plus
vénérables de l'antiquité chrétienne, rappe-
lez-vous le langage des premiers apologistes
et des Pères, consultez les Actes des Conso
les et le Bullaire des Papes, parcourez enfin
les théologiens modernes et relisez les actuels
enseignements du Saint-Siége, partout vous
trouverez amplement affirmés la nécessité du
pouroir civil, la légitimité de ses attributions
propres, le devoir de conscience d'obe'ir i ses
justes prescriptions. L'Eglise a même poussé
si loin le respect de l'autorité que ceux qui
l'accusent d'empiéter sur ledomainede l'Etat,
lui reprochent aussi, par une flagrante
inconséquence mais avec la même injustice,
de s'être faite la séculaire alliée du despotis
me. La vérité est, l'histoire l'atteste, que si
l'Eglise prêche l'obéissance aux pouvoirs
justes, elle sait aussi résister et elle résiste
encore a la tyrannie.
Envisageons maintenant la face opposée
de la question. Demandons nous si l'Etat
toujours professé et surtout s'il professe de
nos jours pour l'autorité, pour l'indépendan-
ce, pour la libre action de l'Eglise, le même
respect que professe l'Eglise pour l'autorité,
pour l'indépendance, pour la libre action du
pouvoir séculier. Si l'on veut être sincere et
laisser aux faits leur signification véritable,il
faut bien reconnaitre que toute l'histoire
ecclésiastique est pleine des luttes des Papes
et de l'épiscopat contre les envahissements
de l'Etat, toujours avide d'être a la fois le
maitre des corps et des ames.Si, de nos jours
encore, ces combats se poursuivent contre le
catholicisme avec un acbarnement redouble',
n'est-ce point paree que seule l'Eglise, et
c'est son immortel honneur,a su se préserver
de servitude 1 Tous les établissements
religieux, distincts ou sépare's de l'unité
romaine, se sont laissé domestiquer, sont
devenus des institutions officielles et ont
perdu jusqu a l'aspect extérieur de sociétés
autonomes et librement organisées.
Que si nous envisageons ensuite la doctri
ne politique des gouvernements modernes,
bostiles au catholicisme, nous serons amenés
a constater que cette doctrine, c'est-a-dire le
libéralisme, a pour premier principe la
négation de l' in dépendance de l'Eglise. Les
libéraux les plus modérés consentent tout
au plus a admettre provisoirement la liberté
individuelle des catholiques laïcs, mais il ne
connaissent pas la hiérachie ecclésiastique et
se refusent a faire une place quelconque,
dans la vie sociale moderne, a un organisme
religieux distinct de 1 Etat. Dans ces condi
tions, l'Etat ignore l'Eglise il n'admet qu'elle
existe que lorsqu'il s'agit de lui porter des
coups et de la dépouiller des ressources
nécessaires a son existence.
Voila bien, n'est-ce pas, dans leur
sommaire mais fidéle expression, les princi
pes du libéralisme en matière de politique
religieuse Or, lorsqu'on professe de telles
maximes et qu'on s'efforce de les mettre en
pratique, on est mal venu, nous semble-t-il,
de reprocher aux catholiques et au clergé de
se défendre contre l'application du program-
me liberal. Faire retomber sur l'Eglise
l'agitation et les troubles qui se produisent a
ce propos, c'est audacieusement renverser les
röles et tronquer les faits. Certains blocards
contemporains nous prêchent la resignation
et la paix a la manière de ce bourreau d'alors
devant la lunette de la guillotine, qui disait
avec une amère ironie Mets toi la,
marquis c'est pour ton bien
Pour en revenir au propos libéral qui
nous a suggéré ses réflexions, il est presque
superflu d'ajouter que la campagne macon-
nique menée en Espagne contre la religion
et contre les ordres religieux se rattache a
un plan général et it un mot d'ordre com-
mun. On veut recommencer de pays en pays
l'oeuvre de persécution et de destruction
qu'on se flatte d'avoir menée a bonne fin en
France. Nos Francs-macons beiges ne
demanderaient pas mieux que d'entrer, eux
aussi, dans cette belle voie mais nous
sommes trop amis de la liberté, de la concor
de et de la paix, pour fournir a ces bons
Frères l'occasion,vainement cherchée depuis
vingt-quatre ans, de nous donner de nou-
velles preuves de leur exécrMe fraternité.
La Réforme Sociale, une des plus grandes
revues sociologiques des temps présents a
écrit
Sur le terrain de i'activité sociale et de
l'amélioration nvthodique du sort des tra-
vailleurs, la Belgiquc tient a se placer aux
«premiers rangs des nations, et nouspou-
vons vraiment regarder avec envie le déve-
loppement merveilleux de ce vaillant petit
ii peuple. qui sait avancer dans la voie du
progrès tout en restant sourd a la voie des
haines sociales et des folies utopies
II est vrai que nos adversaires aiment k
crier comme des sourds que toutes les lois
sociales votées par les catholiques sont des
lois de facade. Mais cette appreciation de
vaincus malheureux n'öte rien a la réalité
des faits.
Nos lois de facade sont copiées par tous
les Gouvernements; la France les pastiche,
et ce sont les socialistes eux-mêmes qui les
ont réunies en livre sous le titre Code du
Travail
On ne donne pas ce nom a des lois de
facade. Au surplus, si les socialistes ont
quelquefois promis de mieux faire ou l'ont
essayé, ils ont toujours réussi a aggraver les
situations sociales au lieu de les améliorer.
Témoin la France, oü la récente loi" sur
le repos hebdomadaire inspirée de la nótre, a
causé les troubles que l'on sait.
Une loi sociale, pour être bonne, doit être
juste, et universelle, e'est-adire s'appliquer
a la société tout entiere et non a une ou plu-
sieurs classes de cette société, favorisées au
préjudice des autres.
Elle doit-être aussi pacificatrice par excel
lence, c est a-dire guérir des maux, panser
des plaies, remédier a un abus.
Le socialisme, qui a pour but principal la
guerre des classes, nepeut produire des lois
soeiales sérieuses.
Le libéralisme le peut.il En aucune
facon.
Le libéralisme ne fera jamais que de ia
politique il n'a d'ailleurs jamais rien fai t
d autre. C'est lui, c est son esprit qui domin e
la France depuis longtemps. Qu'a-t-il pro-
duit
Rien que des lois, des querelles, des guer-
res poiitiques. Le fait est patent.
Ce n est pas la solution de la question
sociale quil a poursuivie. C'est ia séparation
de l'Eglise et de l'Etat ou mieux l'écrase-
ment de 1 Eglise par l'Etat, ou mieux encore
ia persécution d une caiégorie dc citoyens par
une autre.
A quoi ont abouti ces deux systèmes le
système des lois soi disant de fa$ade et le
système des lois antireiigieuses.
La situation prospère, nche de notre pays,
on i'a démontrée, cent fois. Les aveugles
volontaires seuls la nient, envers et contre
tout.
La situation de la France? La voici
La dette publique s'éiève a 44 milliards.
Le budget de 1907 dépasse de 400 millions
celui du présent exercice.
La rente a perdu 5 1/2 p. c. depuis 1898
Le 3 p. c. est tombé, ces jours derniers, a
96 tr. 5o.
Quant aux obligations des grandes com
pagnies de chemin de fer, on observe une
baisse moyenne de 7 p. c., depuis 1898, et
les actions de ces mêmes sociétés, cótées, if
y a huit ans, 2 162 poer le Nord, 1.958 pour
Lyon, 1.895 pour Orléans, i.a32 pour
l'Ouest, 1.095 pour l'Est, sont tombées a
1.735 1.337 1.395 875 898, soit
une dépréciation de 20, 3o, 25, 3o, 18 p. c.
Et quelle est la cause de cette diminution
de la richesse publique.
Un économiste qui n'a rien de clérical,
M. Leroy-Beaulieu nous l'apprend dan
VÉconomiste Franqais
Depuis surtout, dit-il, que le gouverne
ment a fait une part dans son sein au*
représentants du socialisme et que la majorité
comprend, comme élément particulièrements
actif, les socialistes unifiés ou non, il est de
mode dans les harangues gouvernementales
d'invectiver constamment le capital. Tous
les ministres donnent plus ou moins dans ce
travers car les projets de loi de M. Poin-
caré, qui représente dans Je ministère l'élé-
ment le plus modéré de la majorité actuelie»
ne se font pas faute de recommander des
droits successoraux allant jusqu a 20 ou 25
p. c., sinon même davantage, entre oncle et
neveu ou grand'oncle et petit neveu.
On donne encore, plus, par de constan-
tes menaces que jusqu'ici par des mesures
effectives (quoiqu'il se trouve certaines de ces
dernières toute a fait répréhensibles) aux
capitalistes francais, grands, moyens ou
petits, le sentiment de l'instabilité et de
l'insécurité
Et comme les troubles incessant* dont
souffre aujourd'hui la France, troubles reli
gieux, troubles industriels, donnent de plus
en plus le sentiment d'une décomposition
déja avancée, d'une nation jadis la première
du monde, comme ces troubles permanents
sont ignores de notre petite et paisible Bel-
gique sous un gouvernement catholique,
comme les li béraux nous promettent le régime
francais, en cas de victoire, n'est-il pas établi
que seuls les catholiques sont les facteurs de
la paix, du progrès. de la prospérité du pays
et que ce serait plus qu'une faute electorale,
plus qu'une aberration civique, que de les
repousser
Au début de la session legislative, lorsque
déja l'on annonce des débats d'une souve-
raine gravite, il m a semolé bon d'écrire ces
choses pour mettre en garde les Beiges con
tre tout emballement, pour les engager a
demeuier circonspects, sages, énergiques,
comme par le passé et mieux que par le passé
et a maintenir leur confiance en ceux qui
depuis 25 ans ont conduit la nation a ce
degré de propérité qui fait 1 envie du monde.
Paul de Boncecourt.
Le tribunal de Bruges, jugeant en appel
«vientde rendre un jugement qui ne manquè-
pas d intéret pour les cyclistes.
II intéressera d autant plus nos iecteurs
croyons-nous, que les héros de l'aventure
sont bien connus dans notre région,puisqu'i]
sagit de la familie Vanderstuyft qui habitait
autrefois Ypres et est alle'e maintenant se
fixer a Ostende.
Comme bien I on pense tout le monde
cycle dans cette familie depuis le père dont
on n a pas oublié les prouesses dans les
courses de 100 heures et de 48 heures au
Vélodrome Roubaisien jusqu'au plus jeune
fils, sans oublier l'ainé, le vainqueur du
"Bol d'Or» et champion du monde de:
longues distances.
Or, M. Vanderstuyft fut condamne" der-
nièrement par le tribunal de simple police
d'Ostende paree que Ia minuscule bicyclette
de sou fils cadet, Georges agé de 9 ans, nt
portalt pas la plaque provinciale. Le juge d<
paix, contrairement aux prétentions des inté
ressés, conclut que la machine en questioj