Mercredi 7 Novembre f906
10 centimes le N°
LEGA LilE
Un Journal
Le Président de la
Ligue liémocratique beige
a home
Le Bill sur i'Lducation a la
Lhambre des Lords
Ar% t
bureaux
Beurre
poste du royaume.
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ia
L'Kgalité est un des trois mots de la devise
si peu fidèlement observée, proclamée par la
Fdvolation francaise Liberté, Egalité,
Fraternité
On sait ce qu'il est advenu de ces beaux
principes. La Liberie' et la Fraternité se tra-
duisaient il y a cent ans, par les noyades de
Nantes et les guillotines en masse.
De nos jours, c'est encore en leur nom,
que les blocards francais ferment les écoles
libres et expulsent les citoyens qui n'ont
commis d'autre crime que de vivre en
commun.
Mais au moins il est bien exact que depuis
la Declaration des droits de l'homme» tous
les hommes sont égaux par ia nature et
devant la loi.
Naturellement, legalité n'a jamais été un
droit ni un fait de nature. On n'imagine pas
qu un homme puisse dire en venant au mon
de J'ai droit a ce qu'aucun autre homme,
ne me soit supérieur, ait plus de puissance
que moi. Cela n'aurait pas de sens. Ce qui
est vrai, c'est ceci Les hommes ont ie
devoir dene pas aggraver les inégalités natu
relles entre les hommes.
L egalité n'est pas non plus un fait de
nature. Cela est évident et pas n'est besoin
de démonstratiou. A moins, qu'on ait sim-
plement voulu dire Tous les hommes
naissent en pleurant, et meurent dans i'an-
goisse et dans la souffrance: tous sont soumis
aux mêmes nécessités naturelles.
Tandis que la Déclaration des Droits de
l'Homme dit Tous les hommes sont égaux
par la nature et devant la loi, il faut dire:
Les hommes sont inégaux par la nature,
mais la société humaine, dans son propre
intérêt et pour que nulle force ne se perde,
doit chercher a atténuer cette inégalité Sur
tout, elle ne doit pas ajouter a 1 inégalité qui
vient de la nature un surcroit d'inégalités
qui viendraient des institutions. Elle doit
autant que possible, égaliser entre eux les
chances...
Mais, dans quelle mesure cela est-il possi
ble La est la question.
Une chose est certaine, c'est que la vieille
doctrine du laisser fairelaisser passer, n'a
jamais eu pour résultat que d'envenimer les
luttes entre les difle'rentes classes de la so
ciété.
Sous prétexte que, tous les hommes étant
égaux, il faut leur laisser la liberté en
tout, le manchestérianisme n'a engendré que
des abus, qu'il importe de faire disparaitre.
Les socialistes proposent dans ce but des
moyens radicaux.
Si legalité est un droit naturel, si les hom
mes sont tous égaux par nature,comme vous
le proclamez, ont-iis dit aux bourgeois libres-
penseurs, il est évident qu'il ne faut ni
pauvres, ni riches.
Deux solutions se présentaient Que tout
le monde possède, a condition que personne
ne possède plus qu'un autre: Cela, c'est la
théorie naïve de ceux qu'on appelait les
partageux. Mais elle est absolument iaprati
cable.
Alors on a dit Que personne ne pos
sède rien etquechacun possède tout Cela,
c'est le collectivisme. Le collectivisme serait
realisable, a la rigueur, du moins sur une
petite étendue du territoire, paria socialisa
tion du sol, des industries, des instruments
de production, etc. et par le fonctionnarisme
universel. Mais, le fonctionnarisme implique
une hiërarchie. II y auraitnécessairement des
directeurs,des distributeurs et des inspecteurs
de travail, gardes-chiourmes du bagne col
lectiviste. Par la, i innégalité reparaitrait.-Dé
plus un tel système social entrainait inévita-
blement ia mort de la liberté, la mort de
l'initiative et de l'esprit d entreprise.
D'ailieurs la paresse, l'égoïsme, l'appétit
des jouissances et d'autre part l'ambition,
l'orgeuil le plus iégitime, le désir de posséder
de s'élever, de s'agrandir, bref, les qualités
aussi bien queles vices inhérents a la nature
humaine auraient vite fait de ruiner ie
système collectiviste.
Que faut il done faire pour atténuer autant
que possible les conflits qu'entrainent les
inégalités sociales
La solution serait vite trouvée si patrons et
ouvriers etaient restés tous fidèles a la reli
gion qui enseigne au monde la charité,
1 amour et le respect de son prochainl
Mais puisque tant d'ouvriers vivent comme
s'ils n uvaient pas été élevés chrétiennement,
il importe que les catboliques reste's prati-
quants et ils sont nombreux montrent
a leurs frères, momentanément égarés, les
services qu ils peuvent leur rendre. II faut,
indépendamment de nos innombrables
oeuvres charitables, multiplier, faire prospe-
rer les oeuvres destinées a délivrer l'ouvrier
de l'incertitude du lendemain.
Ce sont les sécrétariats du peuple, les
caisses de retraite, les organisations d'assu-
rance contre les accidents, la maladie, le
chomage les caisses de crédit mutuel, ies
oeuvres des habitations ouvrières et le Syndi-
cat des gens de mérae métier.
Si le régime corporatit, qui est le régime
social traditionnel chrétien n'amène pas une
ïriéaiisablc égalité, il assure du moins, dans
une trés gran ie mesure, le bien être des
masses.
Ce régime, les catholtques ont le devoir
de chercher a ie réaliser, paree qu'il est
conforme a leurs doctrines et aux enseigne-
mentsdu Pape et de leurs Evêques.
lis ont montré.en Belgique,qu'ils savaient
inlervenir généreusement par de.s lois pour
protéger le sort de louvrier. Les oeuvres
innombrables qu'iis ont créées dans tous les
domaines, sont un sür garant qu ils conti-
nueront, dans l'avenir k procurer plus de
bonheur et de bien-être a ceux qui gagnent
leur pain a la sueur de leur front. CYR.
qui n'a assurément rien de clérical, le Matin
de Bruxelles se iamente, duns son numéro
d'hier, sur la décadeuce de l'enseignement
moyen officiel eu Belgique. Telles qu elles
sont actuellement organisées dans nos
athénécs, dit-il, les études classiques consti
tuent un yéritable non sens. L'article se
termiue par ia conclusion suivante,d'autant
plus significative quelle est formulée, on
s'en apercoit sans peine, par uu écrivain peu
sympathique, sinon hostile, aux ordres
eDseignants et aux jésuites en particulier
u Les écoles tenues par les jésuites ont
ceci de bon.
Avant tout les maitres s'a'ttachent a
découyrir dans ieurs élèves un germe de
personnaiité. Dès qu'iis lont trouvé, ils
emploient tous les moyens,même détournós,
pour le faire éclore C'est ainsi qu'iis ont
produit et produi'sent encore tant d'hornmes
de valeur.
II faudrait dans nosathénées des profes-
seurs qui les irnitent sur ce point, Mais cela
demande beaucoup de travail et de peine...
Aussi, sortis de i'athénée. nous sommes
presque tous taillés sur lo même patrou
nous sommes uniformesde cceuret d'esprit.
Et 1'uuiformité ne sera jamais que la
mé liocrité 1
Trop souvent le professeur n'est qu'un
fonctionnaire,il fait partie d'une administra
tion aux rouages lents et compliqués. Et il
devrait être un apótre, car il est si beau,
l'éveil de ces jeunes intelligences, si beaux
leurs progrès.leurs conquêtes, si émouvants
ces coeurs vierges qui, pendant leur temps
d'athénée, vont pour la première fois souf-
frir, et (ne riez pas 1) aimer. Au lieu d'apö-
tres ou de gens dévoué3, il y a trop de
ronds-de-cuir... Dependant des hommes se
sacritient d leurs élèves de toutleur coeur,de
toutes les forces mais leur exemple n'est
pas suffisamment suivi.
A ce point de vue, l'enseignement libre,
'laissé a la direction de parliculiers ayant
intérêt, pour leur propre fortune, a fouruir
les produits les meilleurs, serait préférable.
Voiia des aveux bons k retenir et qui vien-
nent confirmer une de nos thèses favorites.
Des libéraux eux-mêmes commencent a
trouver qu a enseigner comme il enseigne,
l'Etat ferait beaucoup mieux de ne pas
enseigner. Appuyé.
Elle possède aujourd'hui une imprimerie
et un journal quotidien, Het Volk o.tirant
a 16 000 exemplaires, une société coopera
tive pour la fabrication et la v'ente du pain,
des vêtements, des chaussure i, des épiceries,
du charbon, etc. uue coopérative dephar-
macie une Société d'harmonie, une jeune
garde, des mutualités, une comité politique
et enfin des syndicate.
L'orateur montre 1 importance des syndi-
cats, c est-a-dire d'associatious qui ont pour
objet, nou pas 1'utilisation du salaire. mais
sa fixation et l'améiioration des conditions
du travail. II retrace les difficuités avec
lesquelles la ligue ouvrière aeualutteret
constate qu'aujourd'hui il y a a Gaud 4.000
syndiqués catboliques et 7,000 syndiqués
socialistes.
Un organisme de propagande, le Secré-
tariat général des Unions professionnelles
chrétiennes, a été c'rééet placé sous l'habile
direction du ft. P. Rutten, des Frères Prê-
cheurs.
Atin de donuer une idéé du chemin parcou-
ru, M. Verhaegen dit que les ouvriers
catboliques, battus dunefagon humiliante,
il y a quiuze ans, aux élections des prud'*
hommes, 1 ont emporté en mars dernier par
12,000 voix contre 10,000 voix aux socia
listes.
Et il termine en disant que si certains
catholiques considèrent encore les chefs de
la Ligue comme des socialistes, ils s'en
consolent en voyant croitre le nombre des
ouvriers franchement chrétiens et le nomkre
des enfants qui fréquentent les écoles catho
liques de la ville de Gand.
M. Verhaegen a eu, ces jours derniers,
une longue audience du Saint-Père qui il a
pu exposer tout a son aise les résultats
obtenus par la «Ligue démocratique Le
Pape a parit s'mtéresser vivement A son
exposé.
Samedi, M. Verhaegen a donné une
conférence au cercle de i'« Immacolata
devant uu public nombreux et choisi. Leurs
I Emineuces les cardinaux Ferratta, y Tuto,
1 Cavagnis, Asliardi y assistaieut.
M. Verhaegen rappelle que ies congrès
j sociaux de Liége, tenus sous la présidence
deMgr Doutreioux, d une part, et 1'enquéte
j ofïicielle sur la situation des travailleürs
i organisée par M. ministe Beernaert enl»87,
d'autre part, ont mis a nu une plaie sociale
j usque la ignorée, a savoir la faiblesse de
louvrier en face de la puissance du capital.
l)es lois sociales s'imposaient. M. Beernaert
en fit voter un bon nombre. Les congrès de
Liége, de leur coté, préconisèrent les oeuvres
oh le trvailleur est a la lois l'objectif et la
cheville ouvrière.
A Gand fut fondée en premier lieu une
grande Société de secours mutuels. La Ligue
ouvrière antisocialiste ne vit le jour qu en
1890. Fédération de toutes les oeuvres et
associations ouvrières chrétiennes, la Ligue
a déja son histoire que M. Verhaegen retrace
a grands traits. De nombreuses oeuvres,
franchement démocatiques, doivent l'exis-
tence a la Ligue ouvrière.
Nos lecteurs savent que la Chambre des
Communes vient de voter une loisectaire qui
compte parmi ses dispositions principale»
1 exclusion de la religion du programme
scolaire et la reprise par l'état, c'est k dire
la confiscation, de nombreuses écoles libres.
catboliques et anglicanes. Le projet vient
d être présenté a la Chambre Haute qui eut
le courage de le rejeter, car, selon la remar-
que lort juste del 'Univers il faut, par ces
temps de démagogie a outrance, beaucoup
de courage a uneassemblée héréditaire,pour
pout se mettie en travers d un projet voté
par l'assemblée issue du suffrage populaire.
C'est lundi 29 octobre que la Chambre des
Lords s'illustra par ce vote mémorable.
Le gouvernement liberal anglais s'était
toujours défendu de faire ceuvre de sectaires
et de fait,pour satisfaire sa nombreuse clien
tèle de pasteurs dissidents, séparés de
l'Eglise établie d'Angleterre, n avait-il pas
maintenu dans le programme scolaire un
résidu infinnnent atténuó du Christianism#
qui se réduisait a la simple lecture de la
Bible? L'opposition sut tres habilement
tirer parti de cette situation. Puisque,
dit-elle, les membres du gouvernement ont
déclaré a plusieurs reprises que l'éducation
leligieuse constituait une partie essentielle
de réducation des enfants, qu'iis donnent la
preuve de leur sincérité en acceptant 1 amen.
demeut reud&ut 1 enseigement de la religion
obligatoire dans toutes les écoies reconnues
publiques Le gouvernement repoussa eet
amendement; il fut battu par 256 voix contre
Ï5CTSaG£25» rSZ. l:~
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