L 52 Mercredi 5 décembre 1906 Un mot pour los ïuè.es Une nou veile étape de la persécution en France Actes officiels 10 centimes ie .4AL n s'abonne rue au Beurre, 36, V pres, ét tous les bureaux de poste du royaurae. j li- lit JOUE Le Js CRNAL D'Yi'RES parait le Mercredi et le Samedi. I.e prix de l'abonQement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnerr.ents sont d'un an et se régularise'nt flu Décembre. Toutes les communications doivent étre adrtssés franco do ort a l'adresse ci-dessus. Je regrette bien le devoir !e dire, mais il y a des mères qui ont une déplorable manière de comprendre l'éducation première de leurs bébés et de leurs jeunes ent'ants, et je souhaite de tout coeur qu'aucune, parmi celles qui pourraient me lire, ne doive se reconnaitre dans ces quelques lignes. Je ne vais pas parler ici des mères qui veulent toutobtenir de leuis enfants par la brutalité, les cris, les vaines menaces, la colère et les... griffies distribuées a tuit et a travers celles-la certes ne me liront pas quoiqu'elles soient légiou, et si e'iles me lisaient, rien ne se trouverait changé pour cela. J« ne parlerai pas davantage de celles, quoiqu'elles seient également nombreuses, qui gê.tent littéralement leurs enfants, ne veulent ou n'osent pas voir leurs défauts naissants et qui partant, ne sauraient pas les corriger. Les premières n'élèvent que des inseusi- bles si pas des brutes, qui ne sauraient avoir pour leur mère aucun sentiment de filiale tendresse, les secondes n'élèvent que des enfants d'une déplorable molease, sans force et sans énergie.Ce que ces deux sortes de mères élèvent, cultivent et nourrissent,ce sont des verges dont elles sentiront toujours trop tot les cuisantes morsures. A vingt ans, aucun des enfants ainsi élevés n'aura plus pour sa mère ce sentiment de tendre amour qui, tont en faisant le plus suave bonheur de la mère, constitue le plus bel ornement de l'enfant. Ce seront tous de parfaits égoïstes. Je parlerai seulement des mères, qui aiment sincèrement leurs enfants, qui chei - chent a corriger leurs défauts avec vigilance et juste sévérité, mais qui se tronapent quelquefois lamentablement dans le choix des moyens. Ces mères, toutes animées d'excellentes intentions, j'aime a le recon naitre, oublient trop facitement que la cervelle des petits anges, dont Dieu leur a conüé l'éducation, ressemble a une cire molle oü les impressions s'impriment faci- lement, et que ces impressions, une fois fixées, ne s'effacent plus jamais complète- ment. Parmi ces défauts de méthodes d'éduca- tion je place au premier rang, dussent tous les patissiers du monde en frémir de rage, la manière de donner aux enfants les cadeaux dits de St Martin ou de St Nicolas, et je pose résolument la question Pourquoi habituer l'enfant, déja a la sortie du maillot, au mensonge Oui I même a ce pieux mensonge, qui n'en est pas moins un mensonge, et dont les consequences peuvent être d'autant plus redoutables qu'il est sorti d'une bouche qui ne pourait jamais mentir h l'enfant. Vous me direz, e est une habitude sécu laire. Je vous répondrai mauvaise habitude, déplorable excuse. Et j'ajoute mère, e'est l'aveu que vous n'avez pas coniiance dans votre propre autorité, et si vous substituez au prestige de votre autorité personnelle, celle rte Si Martin ou de St Nicolas, vous giissez tout doucement dans la cervelle de vos enfants cette pensée qui peut avoir des suites funestes que ces grands saints sont injustes, paree que ce sont et ce seront toujours les enfants des mieux favorisés de ia fortune, qui exhiberont les joujoux les plu riches et les bonbons les plus friands. Et puis, avez-vous jamais pensé, mères, aux sentiments de jalousie farouche que vous avez amsi allumés dans le coeur des enfants pauvres, qui avalent été bercés du même mensonge, et qui fatalement, en rai- son de leur pauvreté, se persuadeut plus facilement de l'injustice du ciel Cela veut-il dire que je voudrais voir supprimer les cadeaux qui se donnent la St Martin ou a ia St Nicolas, ruiner ainsi plusieurs petites industries fort interes- santes Pas du tout. Je dirais plütöt, si vous le pouvez, donnez davantage et faites la part de l'enfant pauvre, maïs ne donnez pas sous le manteau d'un mensonge qui fausse 1'intelligence de votre enfant. Ayez surtout plus de contiance dans votre prestige personnel et dites vos enfants, sans hesitation aucune St Martin et St Nicolas étajent les grands amis des enfants a l'occasion de leur fête, si vous savez le mériter par votre sagesse, vous aurez iels cadeaux que ma bourse me permettra de vous acheter. Prenez même vos enfants avec vous pour faire vos emplettes. Ils apprendront ainsi a apprécier ce qu il vous en coüte pour leur offrir ces recompenses. Leur reconnaissance ira naturellemeut la oil elle doit aller. Le patissier n'y perdra rien, votre auto rité y gagnera beaucoup, et le jugement de votre enfant y trouvera largement sou compte. Mais il est d'autres défauts d'éducation qui pour n'être pas aussi généraux, n'en sont pas moius a blhmer et k combattre. J'en cite quelques-uns au hasard du souvenir. Combien de fois n'ai-je pas enteudu quand un gentil petit mioche se cognait la tête contre le pied d'une lable, la mère dire Mécnante table 1 et aller même jusqu'a taper dessus 1 Ne sentez-vous pas, mères, que c'est renverser les roles, et surtout que c'est aliumer dans la jeune cervelle de votre enfant le plaisir de la vengeance ou la satisfaction de punir injustement en raison du droit du plus fort Combien de fois n'ai-je pas entendu dire par une mère irréfléchie a son enfant, qui pleurait et paree qu'il pleurait: si tu n'est pas sage tu iras a l'école Ne sentez vous pas, o mère imprévoyante, que de l'école, que vous de devriez faire aimer et désirer par votie enfant, vous faites insensiblement mais sürement, un épouvantail, une punition Combien de fois n'ai je pas entendu dire, par une mère mal inspirée, a son enfant qui avait commis une msignitiante peccadille, pourtapunition, tu prieras un pater 1 Depuis quand done la prière, qui est une faveur, la faveur d'un entretien coeur a coeur avec Dieu, est elle une punition J'en passé et beaucoup, car je ne veux pas abuser de i'hospitalité que m'accorde le Journal d'Ypresmais, carrement je dis aux mères qui ont encore de jeunes enfants a élever Les annonces eoütent 15 centime .i c - Las renames dans le corns du journa content30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc 'a ligne, Les numéros supplómentaires eoütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argeut. n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Faites un examen, de conscience, mesda mes, avant qu 'ils ne soit trop tard. Vous vous éparguerez peut-être encore bien des larmes. Paul Lacroix. L Église n'est pas encore contente 1 C'est en ces termes, textuellement, que le Petit Bleu constate la douloureuseimpression produite dans les milieux catboliques par la dernière circulaire de M. Briand, ministre de la justice en France. Après le 11 décembre,les églises de France resteront previsoirement ouvertes au clergé par la bien simple raison qu'il serait impossible de les fermer toutes a la fois.Mais les curés et desservants n'y pourront plus paraitre qu'a titre précaire, a moins de se résigner a former des associations cultuelles. Et notamment ils seront sans titre juridique pour y faire aucun acte de disposition ou d administration, ni pour y percevoir aucune rétribution. La circulaire de M. Briand précise entre autres que l'usage des objets destines aux funérailles dans les edifices religieux ne pourra donner lieu a aucunes redevances au profit du curé ou du desservant. II s'agit, pour le gouvernement, de couper aux églises toutes ressources avant de les désaffecter, d'enlever aux prêtres le droit de vivre avant de les mettre en prison. On a biffé le traite- ment des cnrés on biffe aujourd'hui, d'un trait de plume, leur casuel. Les églises pour le motif que l'on sait ne seront pas fermées brusquement le 11 décembre. Mais les presbytères, les évêchés, les grands et petits séminaires devront, dès le lendemain du ri décembre, être immédia- tement évacués. Bien plus, les locaux ne pourront pas même être loués auxséminaires, si des associations cultuelles légales ne se fondent. Voila comment se traduisent, en fait, les sentiments libétaux dont le ministre Briand avait fait étalage a la Chambre 1 Certains ca- tholiques, ne demandant pas mieux qu'a se rendormir, ont accepté pour de l'argent comptant ses doucereuses et hypocrites pro messes de modération. Pour en apprécier la valeur, il suffisait de noter que le Bloc anticlerical accorde toute confiance au minis- tére. Mais Toptimisme est incurable chez d'aucuns Ne se souciant guère de mettre leur conduite en harmonie avec leurs princi pes, ils se désintéressent des entraves appor- tées au libre exercice du culte Aussi long- temps que leur propreperson ne et leurs biens ne sont pas directement en péril, ils s'accom- modent du reste. Aujourd'hui, il est évident que le cabinet Clémenceau continue l'oeuvre du cabinet Combes, en attendant que d'autres achèvent l'oeuvre du cabinet Clémenceau. Les églises ne seront pas toutes fermées en un jour, mais les dispositions sont prises, les jalons juridi- ques sont posés, pour que, les unes après les autres, les églises soient désaffecte'es a l'heure que le gouvernement fixera. La presse libérale de Belgique n'en con tinue pas moins a célébrer i'extraordinaire modération, ou critiquer la tolérance excessive, du ministre Briand. Lorsqu'il arrive un. journal catbolique de signaler les étapes de la persécution anticléricale, les écoles fermées, les religieux et les religieuses cbassés de chez eux et spoliés, les indemmtés concordataires du culte abolies les séminai res et presbytères évacués, les églises placées sous séquestre et confisquées en attendant que des amateurs se présentent pour les transformer en salles de spectacle ou en mauvais lieux, nos journalistes anticléricaux beiges s'indignent de nos doléances Eh quoi I 1 Egbse n'est pas contente encore 'l s écrie le Petit Bleu. CommeQt oscz-vous vous plaindrv de ta persécution demande la Flandre Libérale. II n'y a ni prisons regorgeant de prêtres, ni échafauds dresses,- et vous récriminez déja!... Pas un seul journal libéral ou socialiste de Belgique, pas un, n'a exprimé la moindre désapprobation devant l'abominable cam pagne entreprise par la frang-maconnerie francaise. Pas un journal libéral ou socialiste de Belgique n'a apprécié la politique de M. Combes, si ce n'est pour la célébrer, et pour regretter qu elle ne puisse être adoptée en notre pays également 1 Qa'en faut-il conclure, sinon que,dès l'occasion prochaine, la coalition anticléricale beige agira d'après le même programme, daas la mesure oü elle en aura les moyens Sachons mettre a profit la lecon qui se dégage de la grande catastrophe religieuse, dont les ruines s'accumulent parmi nos voisins. Ne nous flattons pas que, par les services rendus au pays, le gouvernement catholique ait désarmé les ennemis de notre foi. C'est bien de l'intérêt du pays que les francs-macons se préoccupent 1 Une chose seulement peut les tenir en respect a savoir la crainte de soulever l'opinion contre eux, s ils attentent a nos libertés chrétiennes. Montrons leur que l'exercice du pouvoir ne nous a pas fait perdre de vue les principes qui sont la raison d'etre de notre parti. Prouvons-leur, par l'exemple de notre foi agissante, par notre dévouement a toutes les oeuvres catholiques, par une propaganda de chaque jour, que la de'fense du catholicisme reste notre preoccupation dominante, le mobile essentiel de notre action politique, le lien de toutes nos volontés. Par la. d'une part, nous les porterons a réfléchir sur les suites de la guerre aux consciences dont ils nous menacent et d'autre part nous aurons préparé une armée prête soutenir victo- rieusement ie choc de la coalition magonni- que. Bien Public) KSgS Tableau comparatif des recettes effectuées par les lignes de chemins de fer vicinaux pendant les mois de Septembre igo5 et 1906 et depuis le 1 Janvier au 3o Septembre 1905 et igoö.Furnes-Ypres 20557 f.98, 193591.66, 142286 f. 48, 152220 f. 39 Courtrai-Wer- vicq Menin 16181 f. 93, 18882 f.36, 81261 f. 32; Ypres-Neuve Eglise Warneton 9027 f.39, 9963 f. 44, 65781 f. 77, 73801 f. 84 Po- peringhe Furnes-La Panne 5691 f. 29, 15742 f. 58, 33202 f. 47. 90379 f. Ypres- Gheluwe 3287 f. 29,4175 i. 65 depuis le 14 Juillet 1905, 43072 f. 47. i t 'e 1 e 'e n i- 'it ii lc

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1