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Samedi 15 Pécembre 1906
10 centimes le IV0
3
La persécution en France
Manifestation en lhonneur
de son Président
Des ehiffres suggestifs
i ï:m
n
s'abonne rue au Beurre, 36, Vpres, et k tous les bureaux de poste du royaume.
Association
des Secrétaires Communaux de
l'arrondissement d'Ypres
Les anticlériaux beiges sont, on le
sait depuis longtemps, de larouches
admirateurs de la politique fran^aise.
Leur plus grand rêve, l'out-ils assez
repélé au cours de la dernière cam
pagne electorale, est d'instaurer, chez
nous, cette politique qui perd actuel-
cment la France, et ia ravaiée, quoi
qu'ils en diseut, au dernier rang des
nations.
Eu persécutant l'Eglise et les reli-
gi uix pour satisfaire leur rage anti-
c éricale,nos voisius eu sont arrivés a
démoraliser complètement le peuple,
et ils peuvent aujourd'hui s'apercevoir
des tristes résulfals produüs par leur
miserable politique.
La morale u'esi plus qu'un vain
aioi pour les Francais, et d'ailleurs,
p tirquoi chercheraient-ils s'arrêter
sur !h peule qui les couduit a la ruiue
et a a dét acte Paris, ia ville-iumière,
ia capitaie du monde, comme ou se
phii géuéralement a le dire, ne
douue-t-il pas l'exempie de la démo-
ralisation ia plus parfaite
Les c h iffres mi i vants son t,a cet égard
11 - suggestifs
P, ris donne ie jour.auuuellemeut, a
18 Of>0 eufants illégiumes, plus du
quai t des uaissances. Les asiles de la
capiiale compteut 80.000 eufants
abahdouués.
Les rom ,us les plus libres se
tin-ui a 150.000 exemplaires. Les
faiis poursuivis comuie crimes et
déiits élaieut, pour touie la Frauce, de
167 000 en 1880. lis se sont élevés a
700 000 en f892.
Lh crimiualité daos l'enfance
s'accroït avec une rapidilé effrayante.
16.OOO fails out été poursuivis en
1882
uioi ié concernaient les mceurs. Depuis
189 i, l'accroissement annuel est de
1800 a 2000
Gu ct captait 7.500 suicides en
'1884 ce notnhre passe k 9 000 dont
2.000 suicides de femries eu 1892.
Quant aux enfanfs, le nombre de
suicides a passé de 140 a 460 en dix
ans.
Dans !e même laps de temps, le
vagabondage a vU ses clients mouter
de 1 000 a 3.300 les vols cornmis par
des enfants, de 5.000 k 15.000 Chaque
année, 1.000 a 1.200 eufants sont
enfermés dans les maisous de correc
tion.
Eu 1884, ou buvaita Paris. 57 000
heciolilres d'absmthe. En 1897, ou
était a 160 000. Depuis, la cuusom-
mstiou a augmeaté d'euvirou 20.000
ht ctolitres par an.
Additionuez les enfauts qui meurent
d'atrepsie 5000 par ao k Paris
les suïcides causés par la misère, avec
tous les ê'res faibles et languissants
qui s'éteigneut daus les galetas par
iéfaut d'air, d'bygièue et de uourri-
ture, et vous coustaterez qu'eu France,
chaque auuée, 100.000 iudividus
meurent de misère et d'inanition.
L'Assistance Publique de Paris doit
subveuir aux besoins de 50,000 en
fants eliesecourt 400,000 pauvres a
domicile et en eutretieut 150.000
daus les hospices et dans les hópi-
taux.
On compte a Paris 8.000 iudividus
saus feu ui lieu, qui couchent sous les
pouts, dans les carrières et daus les
asiles de nuit. Et quand oa offre la
soupe aux mendiauts.dans les journées
d'hi ver, on distri hue 70,000 soupes
par jour. La population indigente de
la cspitale a augmenté de 17 pour
cent en quatre ans (1887 a 1891).
Enfin, Paris compte 250.000 prosti-
tuées.
L'rtffaiblissemeoi de !a race est une
ccmséquence de la misère. Eu 1831,
on comptait 21 pour cent d'exemptés
a la révision militaire la proportion
était de 32 pour cent en 1892. Pour-
laut on se montre moins exigeant
qu'autrefois.
Dans les grandes villes, 50 pour
cents des families ouvrières n'ont pour
logis qu'une seule chambrette de 15
a 20 mètres cubes d'air.
59 départemeuts voyaient encore
croitre leur population en 1885. Dix
ans pius tard, il n'en restait plus que
j 24 daus ce cas. Chez nos voisins l'im-
I pot foncier équivaut a 27 pour cent
du revenu, alors que ia propreté
industrielle ne paie que 7 pour cent
et la propriété mobilière 3 pour cent.
En 1884 il y avait eu pour l'ensem-
ble de la Frauce, 1657 divorces. En
1902 c'est 8431 que l'état-civil enre-
i gistre. Le divorce atteint, dans ce
OURNAL
i
Le J>. ORNAL D'YPRKS parait le Mercredi e* le Samedi.
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poui' tout le pays pour l'étranger le port en sus.
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i'Agence Havas Bruxelles, rtic d'Argent, n°34 et k Paris,8, Place de la Bourse.
C'était le 11 décembre que devait se con-
sommer l'apostasie officielle de la France.
En préparation de cette date iatale le
ministre Briand a lancé plusieurs circulaires
remplies de machiavéliques espoirs dont la
plupart déja sont réduits a néant.
M. Briandécrit la Liberte'a passé
une année a faire une lot qui lui reste sur
les bras. Toute son oeuvre reposait sur
l'institution des associations cultuelles Pas
dissociations cultuelles, a répondu le Pape.
El la loi n a plus d objet. Le Parlement
s'est emp oyé pendant de longues semaines
a la discussion de mesures, de conditions, de
précautions qui jamais ne seront appliquees.
Si seulement on avait cause dix minutes avec
un représentant du Saint-Siège, toute beso
gne inutile aurait pu être épargnée, et l'on
aurait certainement trouvé, a cette heure, un
terrain d'entente, pour le bien de tous.
Nullement instruit par eet exemple, M.
Briand s'est remis a faire une autre loi. Cette
fois, il s'est passé du concours du Parlement
il a légiféré tout seul, en accouplant des
morceaux de lois variées et en appliquant
celle-ci a des institutions pour lesquelles elles
n'etaient pas faites. Notamment, il a imagi
ne d'assimiler les cérémonies du culte aux
réunions publiques et il les a placées sous le
régime amendé de la loi de 1881prescrivant
une declaration préalable.Nous ne ferons
pas de declaration, répond le Pape. Et
tout l'édifice est par terre.
Quest ce qui a décidé le Pape empêcher
une declaration annuelle des cérémonies du
culte
II y d'abord un motif de dignité puis un
motif de prudence.
Le Gaulois fait remarquer a juste titre
que Sa Sainteté ne pouvait laisser assimiler
les cérémonies religieuses a des réunions
publiques oü l'on prêche le pillage et le
massacre, i des concerts de bastringue ou
l'on chante des inepties et des saletés.
On va a l'église pour les actes les plus
graves de la vie et de la mort,et dont la prière
seule est le mobile et le but, et la prière est
comme l'ame elle-même dont elle est l éléva-
tion et le désirelle est de droit naturel,
surnaturel et extranaturel,elle n'a pas besoin
de l'autorisation des pouvoirs civils paree
quelle n'est ni contre eux ni sous leur régle-
mentation,elle est ce qu'ils ne peuvent attein-
dre, ce dont ils ne peuvent pas connaitre, ce
qui est l'intime, le particulier et l'indépen-
dance, elle est l'homme dans ce que l'eglise
appelle si bellement le for intérieur.
D'ailleurs la circulaire contenait autre
chose encore, notamment la suppression des
séminaires et l'obligation de prendie cn
location les évêchés et presbytères.
Ce que veut MBriand, c'est amener i
brève échéance l'extinction du clergé catho-
lique par l'obstacle insurmontable qu il
oppose son existence comme a son recru-
tement. C'est la suppression du culie privé,
ce dernier asile de la liberté de conscience.
C'est la liberté de conscience elle méme qu il
tue comme la liberté des cultes.
C'est la mise en pratique du mot que 1 on
attribue a M. Clémenceau Tant que je
serai ministre, aucune Eglise ne sera fermee,
man- aucun prêtre n'acceptant pas les asso
ciations cultuelles ne pourra y officier.
La circulaire formait un tout en acceptant
une partie, on acceptait le tout, on acceptait
même les modifications arbitraires ultérieu-
res. C'est la dessus que comptait M. Briand
le Pape dans son admirable clairvoyance a
discerné le piège etna rien accepté.
II n'y aura pas de déclaration de cérémo
nies du culte on ne louera ni un presbytère
ni un évêché.
Déja plusieurs évêques ont déménagé les
autres le vénérable archévêque de i'aris
en tête s'apprêtent a quitter a la première
sommation.
*0BV- -
Le Dimanche 9 Décembre dernier les
secrétaires communaux de l'arrondissement
d'Ypres se sont réunis a l'Hotel de la Chatel-
lenie,pour fêter la nomination de leur dévoué
président, Monsieur Cyrille Vanneste, en
qualité de Chevalier de l'Ordre de Leopold.
Dans un chaleureux discours M. Van
Tours, président du comité organisateur,
présente en son nom personnel et au nom de
tous les secrétaires communaux ses plus
vives felicitations pour l honneur qui vient
d'échoir au Président de l'association. La
marque distinctive que Sa Majesté lui a
conférée est d'autant plus honorifique, plus
méritoire qu'elle est plus rare dans la corpo
ration des fonctionnaires communaux. Aussi
est ce au milieu des applaudissements en-
thousiastes que l'orateur attache la croix
d'honueur sur ia poitrine du nouveau cheva
lier et découvre le bronze que l'association
lui offre pour perpétuer le souvenir de cette
fête si confraternelle.
Mr Vanneste remercie en termes émus,
il reporte sur l'association une bonne partie
de Lhonneur qui lui échoit. L'objet d'art qui
vient de lui être remis sera pour lui et pour
sa familie un inalterable souvenir de bonne
et sincère amitié. Des applaudissements
nourris accueillent ces excellentes paroles.
L'heure de la fête officieile est passée et
c'est au milieu d'un enthousiasme indescrip-
tible que l'on se sépare momentanément pour
se rendre ensuite a lasalle du banquet. Menu
trés bien ordonné et trés bien servi.
A l'heure des toasts, Monsieur le Commis-
saire d'arrondissement, qui a bien voulu
honorer de sa presence cette fête intime, se
léve et débute par un toast au Roi, au
souverain a la double cöuronne qui préside
aux destinées de la Belgique Ce discours
patriotique, écouté debout par tous les
convives, est longuement acclamé. Mr le
Commissaire d'arrondissement reprend la
parole et porte la santé du héros de la fête
il parcourt en quelques mots la longue
carrière de Monsieur Vanneste. Ce modeste
foncüonnaire a joué un role utile et prépon-
dérant dans tout ce qui s'est fait a Wervicq
pendant plus d'un quart de siècle et cela avec
la plus grande compétence et un entier
désintéressement. C est un secrétaire dévoué,
qui a mis au service de la chose publique une
intelligence d'élite, une instruction solide,
un bon sens pratique eest en grande partie,
grice a lui,peut on dire, que la ville de Wer
vicq est et a été bien administrée. Des accla
mations unanimesont accueilli ces bonnes
paroles et tous se sont empressés de trinquer
avec le sympathique président.
Celui-ci, visiblement ému, remercie M.
Merghelynck de l'initiative qu'il a prise de
faire accorder par le gouvernement la
disiinction honorifique, dont il est revêtu et
porte la santé de tous ceux qui ont contribué
a la fête.
Ensuite M. Van Tours se léve et au nom
de l'association boit a la santé de M. le
Commissaire d'arrrondissement et il le
remercie d'avoir accepté l'invitation du
comité en assistant a cette fête de familie.
M. le Commissaire donne un nouveau
témoignage de l'estime et de l'attachement
qu'il porte aux secrétaires communaux.
(Tonnerre d'applaudissements).
Fête done trés réussie et l'on s'est séparé le
coeur content et sous 1 impression durable de
cette belle et magnifïque journée.
41.000 eu 1892. Prés de la