DE L'AR AVIS Soirée-1 abagte TLEPHONE 52 Samedi 11 l écembre 1906 10 centimes ie FEAlSLE A JÜoulins l a F rsécution en France et la Preste I ibérale Bel e La Question Congolaise ■T ":W1 jl. 1 °w f Pttf' n s'abonne rue au Beurre, 36, pres, et tous les bureaux de poste du rojraume. M. le Bourgmestre recevra, le jour de l'an, de 11 heures a midi. JK. JOURNAL v%" t ■X*J •-VA' Le J. JBNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. l,e prix de 1'aboimement, payable par anticipation, est d3 5 fr. 50 c. par an pour- tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se règularisent tin Déeembre. Toutes les communication* doivent étre adressés franco de ort a l'adresso ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes Ug - Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. hes insertions judiciaires, 1 fracc *a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiqae (excepté les deux Flandres) s'adresser a r'Apence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. FANFARE ROYALE aniedi procham 29 Dérembtc a 8 i/2 heures a la SALLE IWEINS. La crise de colère, dont M. Clémenceau a donné hier soir le spectacle a la Chambre, doit elle faire présager une crise de majorité a breve échéance C'est ce que tout le monde se demandait hier soir, dans les cercles politiques de Paris. On trouvait géne'ralement que la nervosité extréme du président du conseil constituait une menace permanente pour les destinées ministérielles et l'on pensait qu avec un impulsif de cette sorte,les radicaux dissidents finiraient par provoquer un coup de tete, susceptible de servir leurs convoitises. Les libéraux ne cachaient pas que eet apre duel entre MM. Pelletan et Clémenceau était pour le Bloc une trés mauvaise préface a la guerre religieuse qu'il veut entreprendre. Leur satisfaction contrastait avec l'attitude navrée des blocards a Tissue de la séance. On s'amusait fort de voir les radicaux- socialistes reprocher surtout au gouverne ment de légiférer a blanc, puisqu il sait lort bien que le Vatican repoussera le nouveau projet comme le précédent On ne s'amusait pas moins de les voir proposer de laisser, presque sans conditions, les églises au clergé, sauf a édicter un règlement draconien sur les réunions du culte. Beaucoup d'hommes politiques faisaient ressortir ce qu'il y a de comique dans la situation d'un chef de gouvernement qui appelle sa majorité au combat contre 1 ennemi commun, c'est-a-dire contre 1 Eglise et qui commence par charger a fond contre une partie des siens, tout en menacant de jeter son tablier au premier obstacle. Ce que Ton retenait surtout de l'escar- mouche interblocarde de la Chambre, c'est l'aveu éclatant qui en découle, a savoir que le Vatican compte décidément pour quelque chose, même dans la vie parlementaire du pays. Le ton pessimiste avec lequel M. Clémenceau a proclamé que jamais gouver nement, depuis 1870, ne s'était trouvé aux prises avec des difficultés aussi graves, a frappé tout le monde. Les libéraux et la droite voyaient, dans cette confession, comme le commencement du bon sens et trouvaient de trés mouvais augure pour le Bloc, que dés les premières phases de la lutte il füt obligé de se réfugier dansles pratiques équivoques delempiris me. D'après la stat.istique du ministère de l'ititérieur de France, a la date du 19 décem- bre, 123 établissement» religieux, dont 42 archevêches et évêchés,44 grands séminaii es et 37 petits, avaient été évacués. Les execu tions out continué hier avec le même caractère impressionnant, a Viv.ers, Bayonne et a Greitobie. Dans cette dernière ville, l'évêque, escorté par plus de mille tidèles, a dü rnéttre vingt minutes pour franchir les cents mètres qui séparaient la cathédrale de son nouveau domicile. Une longue ovation a été faite prélat au cri de «Vive la liberté En attendant, la Tribuna de Rome declare être a même d'assurer que de Saint Siège oudamnera aussi la nouvelle loi déposée par M. Briand a la Chambre paree qu'on déclare au Vatican que cette loi, ainsi que la loi de séparation et la circulaire de M. Briand ne représentent que trois formes de la même idéé, a savoir assujettir et com- promettre l'Eglise et pouvoir dire en même temps que le gouvernement avait mis toute la bonne volouté pour trouver une sortie et qu'il n'y parvint pas a la suite de la resis tance systématique du St Siège. On affirme au Vatican que le Pape est décidé a ne pas cesser son attitude intran- sigeante jusqu'a ce que la Chambre ait formulé des dispositions reconnaissant au moins les droits essentiels de l'Eglise. Jeudi matin, a onze heures, Mgr Lobbe- dey, le nouvel évêque de Moulins, a quitté le paiais épiscopal, aprés l'avoir occupé pendant quelques mois seulement. Une foule imposante 1 a.ttendait a la sortie et les têtes se sont courbées sous sa béné- diction. Monseigneur se rendit directement la cathédrale oü fut célébrée dëvaut une assistance considerable qui remplissait les nefs de l'éditiceune cérémonie de reparation. Puis il est moi.té en chaire et au milieu d'un silence solennel, ii a prononcé dans un grand élan d'éloquence une protestation éüergique et tière, qui malgré les allusions aux tristesses préseutes, laissait cependant entrevoir la co fiance dans la foi des iidèles et l'espérauce en 1 avenir. C'est ainsi que le digne prélat a promis a ses ouailles qu'il présiderait, si les temps devenaient meilieurs. a la sérémonie du couronnement de la Vierge noire, dont la procession se déroulera sous les voütes de !a cathédrale au millieu des lumières et des chants des fidèles. Aprés cette cérémonie magnifique. Mgr Lobbedey gagne sa nouvelle habitation es corté par la toule dont les acclamations alternent avec le chant du Credo Puis dans une nouvelle allocution il adresse a tous ceux qui ont protesté avec lui par leur pré- sence a cette manifestation de chaleureux remerciements il leur fait encore une fois la promesse formelle que son dévouement leur est acquis jusqu'a la mort. Mais il leur demande en retour de persévérer courageuse- ment dans la pratique et dans la défense de leur foi. Prosternons nous, dit il.mettons nous a genoux devant Dieu pour prier, mais redres- sons-nous et tenons-nous debout devant les hommes pour combattre afin de recouvrer la liberté perdue Une immense acclamation a accueilli ces paroles. Puis peu a peu la foule se disperse. Une grosse émotion u'a cessé de régner dans la ville oü un service d'ordre exceptionnel de police et de gendarmerie avait été organisé. Mais ni les agents ni les soldats n'ont eu a intervenir et tout s'est passé dans le calme. La, chose est phéaoménale. Dans cent ans, ou refusera dy croire. Mais aujourd'hui, point de doute possible Lisez plutot les euilles que nos gros capitalizes, gens de bourse et de banque, utilisent adroitement pour amuser le peuple naïf, le distraire, l'hypnotiser et par la. le détourner au moins pour quelques années de ses aspirations déntocratiques.. Oh 1 ils sont convaincants ces journaux. Si voussaviez Tenez, voici pour le quart d'heure toute leur polémique, et osez encore me dire que ces gazettes libérales ne sont pas des puits insondables de science et de logi- que Done le gouvernement frangais, composé de tres braves gens, gens tres honnêtes, bien que quelques peu mêlés aux affaires de Cempuis et de Panama, résolut d'accorder au clergé catholique, la sainte liberté: chose, notez le bien, que jamais les Bourbons et les Napoléon ne lui avaient donnée. Dans cegé- néreux dessein, les deputes votèrent done un loi spéciale... D'autres lois pourtant sol- licitaient 1'attentioD des Chambres, la loi des pensions ouvrières, sur la limitation des heures du travail, etc. Mais, dans leur vfve sympathie pour la sainte religion de leurs pères, les députés préfèrent rem/oyer a plus tard ces lois ouvrières et voter sans délai la soi qui allait libérec le clergé catholique de la tuelle gouvernementale... Mais ne voila-t il pas que les curés, la loi votée, refuseut de l'accepter 1 On leur offre la liberté. et ils dédaignent O les imbéci- les Patient et bon jusqu'a la fin, le pieux Cle- menceau,(un homme qui n'en veut pas a la religion, chacun sait cela depuis trés longtemps pardonne cependant cette in gratitude cléricaie, et dans sa solicitude, imagine un nouveau système en faveur de ses protégés. Mais, c'est ici que la chose devient incroy- able, ce second système est rejeté comme le premier. N'est-ce pas plus qu'il n'en faut pour décourager des bonnes vo ontés 1 Vraiment, ces curés perdent la carte, clame le pacifique Clemenceau 1 Ils de- viennent fous.répètent en chocur les journaux fe la Haute Finance et de la Juiverie. lis ne savent plus ce qu'ils font, fait écho la presse libérale de Belgique. Et voici Clemenceau,et voici tous nos pieux journaux libéraux, devenus... tout-a- coup., ies défenseur s de la religion clamant aux quatres coins du Ciel, avec des larmes com. bien sincères 1) dans la voix Mais 11e v oyez-vous par que vous allez perdre l'Eglise I De grace, épargnez nous ce mal heur. Et les cinquante mille curés de France, cette touchante supplication, font la sourde oreille 1 Cette tois, Clemenceau n'y tient plus, et comme un pédagogue démonté a l'égard d'un espiègle récalcitraut.il rugit, il menace «Je vous enlèverai vos pensions.." Allons, messieurs les curés. qn'allez vous- faire.que deviendrez vous saus vos pensions 1 Vous inourrez de faim. Nous nous passerons de vos pen sions, répondent les cinquante mille curés.» Mais je vais vous enlever les bieus de f abrique toutes les fondations, vos maisons, vos presbylères, tout vous sera supprimé. Vous serez sur le pavé 1 Soit, disent les curés, vous serez un voleur et nous serons des volés mais, nous préférons cela plutot que de nous soumettre a votre loi. Et si je vous chasse de vos églises Nous dirons la messe dans les gran ges. Pardon Nous ne sommes pas en Bel gique oü la loi permet sottement toutes les réuuious. Si vous continuez le culte, nous vous enlèveroos votre qualité de frangais, nous vous chasserons,vils fonctioauaires de l'étranger... L'exil et la prison ne nous font pas peur. Et vos ouailles Vous n'en avez done nul souci Dieu y pourvoira. Mais c'est insensé, ce langage Pour- quoi ne pas accepter la liberté que nous vous offrons f Infame hypocrite Cesse done de mentir et montre que tu es un hommc et que tu as le courage de tes coQvictions. Nous sommes cinquante mille prêtres et plus décidés a subir toutes les privations, la faim, l'exil, la mort plutot que d'accepter ta pré- tendue liberté. Toi qui n'es qu'un vulgaire jouisseur, tu dois le comprendre, et nous le comprenous tous, le sort qui nous attend n'est pas gai et, tout prêtre sque nous som mes, nous avons une nature qui regimbe a toute souffraoce.. Aussi, tes grands mots, que répèteront après toi les journaux magonniques, ne tromperont personne, personne, excepté les esprits détraqués, les simples, les idiots... La Chambre a terminé la discussion de ^interpellation sur le Congo. Elle a adopté par 128 voix, contre 1 «t 29 abstentions (gauche socialiste et M. Daens,) l'ordre du jour suivant présenté par MM. Neujean, Hulleputte, Huysmans, A. Delbeke, P.Hy- mans, De Lantsheere Rappelant l'ordre du jour voté dans la séance du 2 mars 1906 Rendant hommage a la grandeur de l'oeu- vre du Congo et aux dessseins patnotiques de son fondateur Convaincu que les idéés civilisatrices qu ont présidé a la fondation de l'Etat Inde'pen. dant du Congo doivent continuer a occuper la première place dans les préoccupations du pays Considérant que la Belgique est appelée par le testament royal du 2 aoüt 1889 a recueillir la pleine souveraineté sur l'Etat Indépendant du Congo qu'elle possède aussi le droit de reprendre le Congo en vertu de la lettre royale du 5 aoüt 1889 et de j la loi du 10 aoüt 1901, maintenant le prin cipe contenu dans la convention du 3 juillet 1890, et qu'il est de l'intérêt du pays de se prononcer du vivant du Roi sur la question de la reprise. Prenant acte des réponses du gouverne ment, d'après lesquelles les declarations con- tenues dans la lettre du 3 juin ne constituent pas des conditions, mais des recommanda- tions solennelles la convention de cession n'aura pour objet que de réaliser le transfert et de prescrire les mesures d'exécution le

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 2