ORGANE DE L'ARRONDiSSElt ENT U SEMAIJNE TELEPHONE 5! fêercredi 9 Janvier 1907 10 centimes Ie 42 Année - - N° 4410 Revision des listes éleciorales La Classe Moyenne Pensées Pour la mutualité On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Toutes les communications doivent étre adressés franco de ort a l'adressb ci-dessus. Les annonces i-coütent 15 centimeslagca - Les réclames dans le corps du journal eoütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires content 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France at de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a YAgence Havas Bruxelles, rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Les électeurs dont la radiation ou la diminution de votes serait poursuivie devant la Cour d'Appel peuvent s'adresser au bureau de 1'Association conservatrice, qui prendra gratuitement en mains la défense de leur droits électoraux. Ils sont priés d'envoyer sans retard au siège de 1 Association (16, rue de Meuin. a Ypres) le recours qui leur aura été notifié et d'y joindre tous les renseignements et les pièces nécessaires. Le ministre de l'indastrie et du travail, M.Francotte, vient de decider la creation d'un Office des classes moyennes chargé de recueillir et de coordonner des renseignements sur la situation des petits métiers et négoces et, d'une manière générale, sur la condition des personnes appartenant aux classes moyennes. Les investiga tions de eet organisme porterout notamment sur les points ci-après formation professionnelle des en fan Is et des jeunes gens a l'école, dans les ateliers et les magasins, ainsi qua domicile les procédés techuiques et l'outillage employés les mode et les conditions d'achat des matières pre mières et de vente des produits les Associations formées entre artisans, employés,petits patrons et négociants; les institutions de crédit auxquelles ces personnes ont recours et les moy- ens financiers dont elles disposentIa concurrence qui leur est faite et les charges publiques qui leur incorabent; rencombrement de certaiues profes sions. L'Office nouveau propagera les programmes d'enseignement popu laire les plus propres a preparer les enfants et les jeunes gens a leur for mation professionnelle, suscitera l'éta- blissement de contrats d'apprent's- sage, instituera des cours spéciaux, des conférences, des concours, des expositions périodiques, des musées il organisera, au profit des employés, des petits patrons et des négociants, des moyens complémentaires de per- fectionnement, notamment en créant des bourses de voyage a l'étranger il leur fera connaitre le mouvement et les effets de la législation étrangère; il prête; a son coDCours aux Syndicats l'achat de matières premières, d'outil- lage, de travail, ainsi qua l'améliora- tion du petit ontillage et de la techui- que, a t'organisation d expositions des produits de la petite industrie, a l'éta blissement d'organismes spéciaux pour la vente et l'exportation de ces produits il s'occupera également des questions que soulèvent les règle- ments relatifs au colportage, elc. etc. Nous ne pouvons qu'applaudir A cette initiative éciairée de iM. le Ministre du travail. Les classes moy ennes constituent notre meilleure réserve sociale et peut être même est- il vrai de dire que leur maintieu est le plus grand obstacle a l'évolutioucollec tiviste de la société. Ceux de nos lecteurs qui ont quel- ques notions d'économie politique coanaissent. la fameuse prediction de Marx: par la force même du régime Capitaliste les grandes affaires absor- beront successivement les affaires de petite et de moyenne importance. Quand l'industrie et le commerce auront une organisation nationale, rien ne sera plus facile alors que de les mettre sous le contróle de l'Etat et ainsi sera réalisé le collectivisme La resistance des classes moyennes op- pose jusque maintenant uu démenti aux predictions du novateur, Mais cette résistance a besóiu d'être soute nue et surtout éciairée. L'avautage le plus important a garantir au petn bourgeois, sou intérêt Ie plus urgent,eest de lui assu rer une culture a la fois générale et professionnelle, c'est de développer en lui l'esprit d'association. Notre délail- lant est en générat travailieur, probe, honnête mais malheureusement peu instruit et dépourvu d'idées généra les. Par une conséquence nécessaire il est routinier et éprouve une horreur instinctive de tout changement. Pour la même raison il est individualiste et se défie de l'association. Or qu'il le veuille au nou, force lui sera bieu de renoncer dans une certaine mesure a ses vieüles méthodes et de cbereher dans l'association ie nécessaire pour résister a la concurrence des grandes affaires, bazars, coopératives, etc. II es< bon qu'il y réfléchisse tout n'est pas faux dans la propbétie de Marx.Le champ des grandes affaires s'étend de plus en plus et, parmi les petites, beaueoup ne pourront se maintenir que par l'association. Sous ce rapport comme sous bien l'autres, nousferons bien de nous mettre a l'école de l'Al- lemagne. La Mittelstand ou classe moyenne allemande est parveuue,grace a,1'asso ciation, a défendre victorieusement sa position et a fonder beaueoup d'insti- tutions avautageures achat ou vente en commun.exportations collec tives, écoles professionnelles, perfec- tionnemenf de I'outiHage, etc. etc. Nous éprouvons pcrsonnellement, beaueoup de sympathie pour la classe moyenne. C'est chez ell que se sont Ie mieux conservé l'esprit de familie, les vertus domestiques, la Constance dans le travail, ia pratique de l'épargne et la modestie des goüts. C'est la classe moyenne qui recoit l'élite de la classe ouvrière et qui rcessamment entretient, par son apport, la vigueur physique et infel lectuelle des class s supérieures. S'il nous est permis de r roflter de la tribune du «Pays Walton» pour donner un conseil d'ami a cette frac tion si intéressante de r.os conci toyens, nous leur dirions en ce moment les carrières libéraies sont formation de l'es srit, une connais- sance élémentaire mais solide des science, physique et chimie, la prati que du dessin, voi'a sans compter queiques accessoires, q i devraient étre pour le cornmergant contempo rain Ie fond de culture générale sur lequel viendrait se superposer l'in- sfruction professionnelle. MM. les coromergants, si la plup> rt d'entre vous étaient ainsi formés, vous institueriez dans chaque viiie un groupe uni, discipliné. actif, puis sant, délibérant sur ses intéréts, les poussant, avec esprit de suite, riche en consideration et capable de s'im- poser. Eh bien formez vos fils... Le Pays Wallon. Les évènements de la première semaine de Janvier 1907 sont clair-semés. Allemagne. La période électorale allemande a été signalée par la lei,tie mani feste du chancelier de 1'Empire k laquelle la presse fait un accueil des plus réservé. Le chancelier y manifeste sa mauvaise humeur contre le centre et sa crainte vive de voir les socialistes conquérir de nouveaux aièges aux prochaines élections. l'uis M. de Bulow expose qu'il est prêt a travailler avec chaque parfj, a condition que ce parti respecte les grands points de vue nationaux mais s'il méconuait ces points de vue, l'amitié cesse. M. de Bulow termine en fin en exhortant a combattre, pour l'honneur et le bien de la nation, contre les socialistesjes Polonais, i les guelfes et le centre. Le chancelier risque lort d'aiguiser enco- re l'ardeur de tous ces partis en leur décla- rant si ouvertement la guerre. Gelui qu'on appelait le chancelier de velours passe tout a coup a la manière du I chancelier de fer il semble ne pas s'in- j quieter de n'avoir ni l'autorité, ni la taille, j ni le passé d'un Bismarck. j II est vrai que M. de Bulow dans son I manifeste disait II n'y aura pas de nou- j veau Kulturkampfet dernièrement le Kaiser a tenur.a manifester quelque sympa- i thie aux catholiques en envoyant une j I réponse chaleureuse au cardinal Fischer de j i Cologne qui lui avait envoyé ses compli- j ments de Noel. -- Au Maroc, on se croit a la veille d'un j événement décisif. Erraissouli, déposé par j le Sultan, en qualité de pacha, se laissera- j t-il attaquer par les troupes chéritiennes ou bien se soumettra t-il Cette question résolue, le moment sera venu de mettre a 1 exécution Facte d'Algésiras que toutes les puissances viennent de signer. Alors l'his- toire du Maroc entrera dans une phase nouvelle et, sous bien des raports, l'année 1907 nous ménage peut-être bien des surprises. En France l'attention se concentre toujours sur ce que le Petit Bleu ainsi que bon nombre de ses confrères libéraux, appelle, avec une impayable sérénité, La lutie de Rome contre la France S. E. le cardinal Richard a décidé, hier matin, do choisir le 15 Janvier comme date de l'assemblée plénière de l'épiscopat. II y aura deux séances par jour une le matin et une autre l'après-midi elles seront tenues sous la présidence collective des cardiuaux Richard, Couillié et Lecot. Les séances se tieudront au chateau de j laMuette,offert par le comte de Franqueville au cardinal Richard. Le programme comprend, outre les déli- j bérations sur la nouvelle loi, un second accord a prendre en commun entre les évêques concernant les questions suivantes: 1° La reorganisation des séminaires 2° Les dispenses ecclésiastiques 3° Un projet d'orgariisation d'une sorte de denier du culte interdiocésain, indépendant du denier propre a, chacun des diocèses. Cette troisième question est des plus délicates a mettre au point dans la pratique, a cause des difücultés que ne manquerait pas de soulever le gouvernement si on lui donnait prise en créant quelque chose qui eüt l'air d'être une association. La reunion sera immédiatement précédée d'une lettre de Pie X condamnant formelle- ment la dernière loi promulguée sur l'exer- cice du culte. Remarquons a cette occasion combien les sectaires sont a la recherche des mtermé- j ans diaires entre le Vatican et le ciergé frautjais. j[l L Aurore était allé jusqu'a attribuer i ce róle a Mgr Vico, nonce du Pape a Bruxelles, ou k Mgr Heylen ou a Mgr Vauderstappen. Une dépêche rumaine coupe les aiies a cette information fan- taisiste 1 Aucun ecciésiastique, ni étranger, ni rangais n a été ni ne sera chargé de rempdr a Paris le róle d intermediaire officieux pour les communications entre ie ciergé francais et ie Öaint-oiège. Cette tacüe est trés bien remplie pour ie moment, par des personnaiités distinguées iaïques. PJusieurs sont arrivees cesjours-ci a Rome et en sont parties portant des instructions et des réponses. l,u dernière qui a quitté Rome, hier, etaic uu avocat a la cour d'appel de Paris. Cela reudra d'autant pias difficile au gouvernement fraiiQais le reuouvehement du coup Muntagmm, Re meme ce.a ie priveia de 1 occasion de pubuer des docu ments secrets comme menace de ie faire a ia suite du cambriolage de l aucienne nonciature. Celui qui veuf iaire un einpioi sérieux de la vie doit toujours agir comme s'il avait a vivre longuement, et se régler comme s il lui fallait mourir prochamement. Littré. trés encombrées et il est difficile a un jeune hom me d'y faire sa trouée. Si done vous êtes a la tê»e d'un com merce qui vous assure une existence honorai Ie et indépendante, ayez bien soin de le laisser a vos fils. Renoncez a ce préjugé inintelligent qui veut que Ie commergant un peu enrichi fasse de son fils un avt cat, ou un mé decin.Faites de votre fils un commer gant comme vous, le continuateur de votre oeuvre qu'il développera.Mais ce fils que vous destinez au commerce, attachez une grande importance a le faire instruire, a le rendre par son éducation, l'égal des fils de la haute bourgeoisie. La connaisssance approfondie et littéraire de la langae maternelle, au motos celle dune grande langue En Rfssie, a la veille de la réunion d'une nouvelle Douma, les révolutionnaires s'agitent, les réactionnaires travaillent. j Deux attentats ont produit ces jours derniers une profonde impression l'assassi- natdu général Launitz, préfet de police a S' Petersboui'g et l'attentat auquel a échap- pé M. Dubrovine, président de l'Union réactionnaire du peuple Russe De son cöté, le Tsar s'est permis un petit coupd'Etat. Présidant une réunion du Conseil de I l'Empire, il a décidé de supprimer les j charges de ministre de la Ouerre et de la Marine. 1 Désormais, le Tsar, assisté de deux états- i majors spéciaux, sera lni-même le chef des deux ministères. 1 Cette décision a été prise pour éluder la loi fondamentale qui prescrit aux ministres Le temps est un instrument de progrès pour qui ^sait s'enservir, une cause de dé- cüéance pour ceux qui ie négligent. St Thomas d'Aquin. Heureux l'homme qui a trouvé son tra vail dit Carlyle. Moi je dis heureux l'homme qui est obligé de travailler, de travailler dur et longtemps. Andrew Carnegie. étrangère, l'aliemand ou l'angiais, l'étude des maihématiques pour la aux interpellations qui leur sont adressées a la Douma. D'une Circulaire de Monsieur ie ni- nistre de i'Iudustrie ciu ïravaii aux Gouverneurs ae province, il résuife que ï'oüice du Travaii a pris ia »éso- iution ü'intervenir pécuaièrement daas les dépeuses qu'aurout a faire les féaérations des sociétés de secours mutuels du chef de leur service de re assurance. Ce service de reassurance devra avoir puur but de continuer, lout au rnoins partieileinent, le paiemeut de 1'mdemnité joiirnuiière de travail en cas de maladie prolougée ou d'inca- pacité précoce ne provenant pas d'un accident du Iravail tombant sous l'afTplicaiion de ia loi du 24 décembre 1903. Je suis heureux de pöuvoir «settre osns les y ux des mutualLstes de l'ar- rondisseinent, les dispositions provi- soires que le département du Travail a pi ises pour régler cetie intervention. I Le iiioutaut du subside de l'Etat sera proportionnei au montant des versemenfs f'aits par les membres ac- tifs pendant i'aïmêequi précède i'exer- eice butgétaire pour laquelle les subsi- des sont prévus, savosr 1 aAux federations qui accordent j a leurs membres des indemnités de reassurance, pendant une période de deux années maximum 20 centimes j par franc. b) Aux lédérations qui continuent le paiement de ces indemnités pendant i plus de deux ans et jusque cmq ans i maximum quaranle centimes par i franc. c) Aux federations qui continuent le paiemeut de ces indemnités jusqu'a la I guérison compléte et en cas d'incapa- I cilé permanente, jusqu'a lage de 65 60 centimes par franc. Les fédérauons qui réunissent ;es conditions suivantes, pourront bé- nificier de ces subsides. i* Etre reconnus par ie Gouverne ment comme federations de sociétés de secours mutuels. 2° Avoir pour but la reassurance des membresaffiiiés. Lesobiigationsque les fédéraüoas preuneut vis a vis de leurs membres affiliés, doivent issu- rer ie droit a t indemnité et i'import de eelle-ci doit être fixée par les sta tu ts, et re ia continuation du paie ment dejl'indemnité statutaire pendant au mains trois mois par une société de secours mutuels recouuue. 3" Avoir fourni a la legislature tous les ronseigiiements relatifs leur ad- mi nistraliou et surtout avoir prouvé que l'incapacitë du travail des réassu- t'és est soumise a une inspection régu liere. 4° Gréer uu fonds de ré erve, en étaolissant une proportion raisoüuable entre fes recettes et les dépenses. Pour arriver A ce bul, fes cotisafions des membres actifs pendant l'anuée qui précède f'auuée bu igetairé devront atteiudre au moins750/. des subsides A recevoir peadani le même exercice. IIISi l'indemnité de reassurance prévue par la fédération dépasse un franc par jour, le subside de i'état ne sera caicuié que proportionnellement a un franc d'mdemnité journalière. Ces différeties dispositions sontpro- visoires et pourron être modiliées quand i'expérience aura permis de fi xer leur eilicacité. Devant ceite nouvelle largesse du gouvernement, il me parait que plus aucune hesitation ne serait justifiable. II faut que toutes ies mutualiiés s'affi- lient sans retard A la fédération et qua celle-ci institue sans tergiverser un service de reassurance. Ce faisaot, les mutu&lités et ia fédé ration auront acquis un nouveau titre a la reconnaissance de ia classe ouvriè- re. Je connais assez bien le zèle du con seil d'administratioa de ia fédération des sociétés de secours mutuels ne l'ar- roudissement d'Ypres, pour espérer que moii appel sera eniendu. Paul Lacroix. JOURNAL D'YPRE

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1