ORGANE
DE L'ARRONDiSSElt ENT
U SEMAIJNE
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fêercredi 9 Janvier 1907
10 centimes Ie
42 Année - - N° 4410
Revision des listes éleciorales
La Classe Moyenne
Pensées
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Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi.
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Les électeurs dont la radiation ou la
diminution de votes serait poursuivie
devant la Cour d'Appel peuvent s'adresser
au bureau de 1'Association conservatrice,
qui prendra gratuitement en mains la
défense de leur droits électoraux. Ils sont
priés d'envoyer sans retard au siège de
1 Association (16, rue de Meuin. a Ypres) le
recours qui leur aura été notifié et d'y
joindre tous les renseignements et les pièces
nécessaires.
Le ministre de l'indastrie et du
travail, M.Francotte, vient de decider
la creation d'un Office des classes
moyennes chargé de recueillir et de
coordonner des renseignements sur la
situation des petits métiers et négoces
et, d'une manière générale, sur la
condition des personnes appartenant
aux classes moyennes. Les investiga
tions de eet organisme porterout
notamment sur les points ci-après
formation professionnelle des en fan Is
et des jeunes gens a l'école, dans les
ateliers et les magasins, ainsi qua
domicile les procédés techuiques et
l'outillage employés les mode et les
conditions d'achat des matières pre
mières et de vente des produits les
Associations formées entre artisans,
employés,petits patrons et négociants;
les institutions de crédit auxquelles
ces personnes ont recours et les moy-
ens financiers dont elles disposentIa
concurrence qui leur est faite et les
charges publiques qui leur incorabent;
rencombrement de certaiues profes
sions.
L'Office nouveau propagera les
programmes d'enseignement popu
laire les plus propres a preparer les
enfants et les jeunes gens a leur for
mation professionnelle, suscitera l'éta-
blissement de contrats d'apprent's-
sage, instituera des cours spéciaux,
des conférences, des concours, des
expositions périodiques, des musées
il organisera, au profit des employés,
des petits patrons et des négociants,
des moyens complémentaires de per-
fectionnement, notamment en créant
des bourses de voyage a l'étranger il
leur fera connaitre le mouvement et
les effets de la législation étrangère; il
prête; a son coDCours aux Syndicats
l'achat de matières premières, d'outil-
lage, de travail, ainsi qua l'améliora-
tion du petit ontillage et de la techui-
que, a t'organisation d expositions des
produits de la petite industrie, a l'éta
blissement d'organismes spéciaux
pour la vente et l'exportation de ces
produits il s'occupera également des
questions que soulèvent les règle-
ments relatifs au colportage, elc. etc.
Nous ne pouvons qu'applaudir A
cette initiative éciairée de iM. le
Ministre du travail. Les classes moy
ennes constituent notre meilleure
réserve sociale et peut être même est-
il vrai de dire que leur maintieu est le
plus grand obstacle a l'évolutioucollec
tiviste de la société.
Ceux de nos lecteurs qui ont quel-
ques notions d'économie politique
coanaissent. la fameuse prediction de
Marx: par la force même du régime
Capitaliste les grandes affaires absor-
beront successivement les affaires de
petite et de moyenne importance.
Quand l'industrie et le commerce
auront une organisation nationale,
rien ne sera plus facile alors que de
les mettre sous le contróle de l'Etat et
ainsi sera réalisé le collectivisme La
resistance des classes moyennes op-
pose jusque maintenant uu démenti
aux predictions du novateur, Mais
cette résistance a besóiu d'être soute
nue et surtout éciairée.
L'avautage le plus important a
garantir au petn bourgeois, sou
intérêt Ie plus urgent,eest de lui assu
rer une culture a la fois générale et
professionnelle, c'est de développer en
lui l'esprit d'association. Notre délail-
lant est en générat travailieur, probe,
honnête mais malheureusement peu
instruit et dépourvu d'idées généra
les. Par une conséquence nécessaire il
est routinier et éprouve une horreur
instinctive de tout changement. Pour
la même raison il est individualiste et
se défie de l'association. Or qu'il le
veuille au nou, force lui sera bieu de
renoncer dans une certaine mesure a
ses vieüles méthodes et de cbereher
dans l'association ie nécessaire pour
résister a la concurrence des grandes
affaires, bazars, coopératives, etc. II
es< bon qu'il y réfléchisse tout n'est
pas faux dans la propbétie de Marx.Le
champ des grandes affaires s'étend de
plus en plus et, parmi les petites,
beaueoup ne pourront se maintenir
que par l'association. Sous ce rapport
comme sous bien l'autres, nousferons
bien de nous mettre a l'école de l'Al-
lemagne.
La Mittelstand ou classe moyenne
allemande est parveuue,grace a,1'asso
ciation, a défendre victorieusement sa
position et a fonder beaueoup d'insti-
tutions avautageures achat ou
vente en commun.exportations collec
tives, écoles professionnelles, perfec-
tionnemenf de I'outiHage, etc. etc.
Nous éprouvons pcrsonnellement,
beaueoup de sympathie pour la
classe moyenne. C'est chez ell que se
sont Ie mieux conservé l'esprit de
familie, les vertus domestiques, la
Constance dans le travail, ia pratique
de l'épargne et la modestie des goüts.
C'est la classe moyenne qui recoit
l'élite de la classe ouvrière et qui
rcessamment entretient, par son
apport, la vigueur physique et infel
lectuelle des class s supérieures. S'il
nous est permis de r roflter de la
tribune du «Pays Walton» pour
donner un conseil d'ami a cette frac
tion si intéressante de r.os conci
toyens, nous leur dirions en ce
moment les carrières libéraies sont
formation de l'es srit, une connais-
sance élémentaire mais solide des
science, physique et chimie, la prati
que du dessin, voi'a sans compter
queiques accessoires, q i devraient
étre pour le cornmergant contempo
rain Ie fond de culture générale sur
lequel viendrait se superposer l'in-
sfruction professionnelle.
MM. les coromergants, si la plup> rt
d'entre vous étaient ainsi formés,
vous institueriez dans chaque viiie
un groupe uni, discipliné. actif, puis
sant, délibérant sur ses intéréts, les
poussant, avec esprit de suite, riche
en consideration et capable de s'im-
poser.
Eh bien formez vos fils...
Le Pays Wallon.
Les évènements de la première semaine
de Janvier 1907 sont clair-semés.
Allemagne. La période électorale
allemande a été signalée par la lei,tie mani
feste du chancelier de 1'Empire k laquelle
la presse fait un accueil des plus réservé.
Le chancelier y manifeste sa mauvaise
humeur contre le centre et sa crainte vive
de voir les socialistes conquérir de nouveaux
aièges aux prochaines élections.
l'uis M. de Bulow expose qu'il est prêt a
travailler avec chaque parfj, a condition
que ce parti respecte les grands points de
vue nationaux mais s'il méconuait ces
points de vue, l'amitié cesse.
M. de Bulow termine en fin en exhortant
a combattre, pour l'honneur et le bien de
la nation, contre les socialistesjes Polonais,
i les guelfes et le centre.
Le chancelier risque lort d'aiguiser enco-
re l'ardeur de tous ces partis en leur décla-
rant si ouvertement la guerre.
Gelui qu'on appelait le chancelier de
velours passe tout a coup a la manière du
I chancelier de fer il semble ne pas s'in-
j quieter de n'avoir ni l'autorité, ni la taille,
j ni le passé d'un Bismarck.
j II est vrai que M. de Bulow dans son
I manifeste disait II n'y aura pas de nou-
j veau Kulturkampfet dernièrement le
Kaiser a tenur.a manifester quelque sympa-
i thie aux catholiques en envoyant une j
I réponse chaleureuse au cardinal Fischer de j
i Cologne qui lui avait envoyé ses compli- j
ments de Noel.
-- Au Maroc, on se croit a la veille d'un j
événement décisif. Erraissouli, déposé par j
le Sultan, en qualité de pacha, se laissera- j
t-il attaquer par les troupes chéritiennes ou
bien se soumettra t-il Cette question
résolue, le moment sera venu de mettre a 1
exécution Facte d'Algésiras que toutes les
puissances viennent de signer. Alors l'his-
toire du Maroc entrera dans une phase
nouvelle et, sous bien des raports, l'année
1907 nous ménage peut-être bien des
surprises.
En France l'attention se concentre
toujours sur ce que le Petit Bleu
ainsi que bon nombre de ses confrères
libéraux, appelle, avec une impayable
sérénité, La lutie de Rome contre la
France
S. E. le cardinal Richard a décidé, hier
matin, do choisir le 15 Janvier comme date
de l'assemblée plénière de l'épiscopat.
II y aura deux séances par jour une le
matin et une autre l'après-midi elles
seront tenues sous la présidence collective
des cardiuaux Richard, Couillié et Lecot.
Les séances se tieudront au chateau de j
laMuette,offert par le comte de Franqueville
au cardinal Richard.
Le programme comprend, outre les déli- j
bérations sur la nouvelle loi, un second
accord a prendre en commun entre les
évêques concernant les questions suivantes:
1° La reorganisation des séminaires
2° Les dispenses ecclésiastiques
3° Un projet d'orgariisation d'une sorte de
denier du culte interdiocésain, indépendant
du denier propre a, chacun des diocèses.
Cette troisième question est des plus
délicates a mettre au point dans la pratique,
a cause des difücultés que ne manquerait
pas de soulever le gouvernement si on lui
donnait prise en créant quelque chose qui
eüt l'air d'être une association.
La reunion sera immédiatement précédée
d'une lettre de Pie X condamnant formelle-
ment la dernière loi promulguée sur l'exer-
cice du culte.
Remarquons a cette occasion combien les
sectaires sont a la recherche des mtermé- j ans
diaires entre le Vatican et le ciergé frautjais. j[l
L Aurore était allé jusqu'a attribuer i
ce róle a Mgr Vico, nonce du Pape a
Bruxelles, ou k Mgr Heylen ou a Mgr
Vauderstappen. Une dépêche rumaine
coupe les aiies a cette information fan-
taisiste 1
Aucun ecciésiastique, ni étranger, ni
rangais n a été ni ne sera chargé de
rempdr a Paris le róle d intermediaire
officieux pour les communications entre ie
ciergé francais et ie Öaint-oiège.
Cette tacüe est trés bien remplie pour
ie moment, par des personnaiités distinguées
iaïques. PJusieurs sont arrivees cesjours-ci
a Rome et en sont parties portant des
instructions et des réponses. l,u dernière
qui a quitté Rome, hier, etaic uu avocat a
la cour d'appel de Paris.
Cela reudra d'autant pias difficile au
gouvernement fraiiQais le reuouvehement
du coup Muntagmm, Re meme ce.a ie
priveia de 1 occasion de pubuer des docu
ments secrets comme menace de ie faire
a ia suite du cambriolage de l aucienne
nonciature.
Celui qui veuf iaire un einpioi sérieux de
la vie doit toujours agir comme s'il avait a
vivre longuement, et se régler comme s il
lui fallait mourir prochamement.
Littré.
trés encombrées et il est difficile a un
jeune hom me d'y faire sa trouée. Si
done vous êtes a la tê»e d'un com
merce qui vous assure une existence
honorai Ie et indépendante, ayez bien
soin de le laisser a vos fils. Renoncez
a ce préjugé inintelligent qui veut
que Ie commergant un peu enrichi
fasse de son fils un avt cat, ou un mé
decin.Faites de votre fils un commer
gant comme vous, le continuateur de
votre oeuvre qu'il développera.Mais ce
fils que vous destinez au commerce,
attachez une grande importance a le
faire instruire, a le rendre par son
éducation, l'égal des fils de la haute
bourgeoisie.
La connaisssance approfondie et
littéraire de la langae maternelle, au
motos celle dune grande langue
En Rfssie, a la veille de la réunion
d'une nouvelle Douma, les révolutionnaires
s'agitent, les réactionnaires travaillent.
j Deux attentats ont produit ces jours
derniers une profonde impression l'assassi-
natdu général Launitz, préfet de police a
S' Petersboui'g et l'attentat auquel a échap-
pé M. Dubrovine, président de l'Union
réactionnaire du peuple Russe
De son cöté, le Tsar s'est permis un petit
coupd'Etat.
Présidant une réunion du Conseil de
I l'Empire, il a décidé de supprimer les
j charges de ministre de la Ouerre et de la
Marine.
1 Désormais, le Tsar, assisté de deux états-
i majors spéciaux, sera lni-même le chef des
deux ministères.
1 Cette décision a été prise pour éluder la
loi fondamentale qui prescrit aux ministres
Le temps est un instrument de progrès
pour qui ^sait s'enservir, une cause de dé-
cüéance pour ceux qui ie négligent.
St Thomas d'Aquin.
Heureux l'homme qui a trouvé son tra
vail dit Carlyle. Moi je dis heureux
l'homme qui est obligé de travailler, de
travailler dur et longtemps.
Andrew Carnegie.
étrangère, l'aliemand ou l'angiais,
l'étude des maihématiques pour la
aux interpellations qui leur sont adressées
a la Douma.
D'une Circulaire de Monsieur ie ni-
nistre de i'Iudustrie ciu ïravaii aux
Gouverneurs ae province, il résuife
que ï'oüice du Travaii a pris ia »éso-
iution ü'intervenir pécuaièrement
daas les dépeuses qu'aurout a faire les
féaérations des sociétés de secours
mutuels du chef de leur service de re
assurance.
Ce service de reassurance devra
avoir puur but de continuer, lout au
rnoins partieileinent, le paiemeut de
1'mdemnité joiirnuiière de travail en
cas de maladie prolougée ou d'inca-
pacité précoce ne provenant pas d'un
accident du Iravail tombant sous
l'afTplicaiion de ia loi du 24 décembre
1903.
Je suis heureux de pöuvoir «settre
osns les y ux des mutualLstes de l'ar-
rondisseinent, les dispositions provi-
soires que le département du Travail
a pi ises pour régler cetie intervention.
I Le iiioutaut du subside de l'Etat
sera proportionnei au montant des
versemenfs f'aits par les membres ac-
tifs pendant i'aïmêequi précède i'exer-
eice butgétaire pour laquelle les subsi-
des sont prévus, savosr
1 aAux federations qui accordent
j a leurs membres des indemnités de
reassurance, pendant une période de
deux années maximum 20 centimes
j par franc.
b) Aux lédérations qui continuent
le paiement de ces indemnités pendant
i plus de deux ans et jusque cmq ans
i maximum quaranle centimes par
i franc.
c) Aux federations qui continuent le
paiemeut de ces indemnités jusqu'a la
I guérison compléte et en cas d'incapa-
I cilé permanente, jusqu'a lage de 65
60 centimes par franc.
Les fédérauons qui réunissent
;es conditions suivantes, pourront bé-
nificier de ces subsides.
i* Etre reconnus par ie Gouverne
ment comme federations de sociétés
de secours mutuels.
2° Avoir pour but la reassurance
des membresaffiiiés. Lesobiigationsque
les fédéraüoas preuneut vis a vis de
leurs membres affiliés, doivent issu-
rer ie droit a t indemnité et i'import
de eelle-ci doit être fixée par les sta
tu ts, et re ia continuation du paie
ment dejl'indemnité statutaire pendant
au mains trois mois par une société
de secours mutuels recouuue.
3" Avoir fourni a la legislature tous
les ronseigiiements relatifs leur ad-
mi nistraliou et surtout avoir prouvé
que l'incapacitë du travail des réassu-
t'és est soumise a une inspection régu
liere.
4° Gréer uu fonds de ré erve, en
étaolissant une proportion raisoüuable
entre fes recettes et les dépenses. Pour
arriver A ce bul, fes cotisafions des
membres actifs pendant l'anuée qui
précède f'auuée bu igetairé devront
atteiudre au moins750/. des subsides
A recevoir peadani le même exercice.
IIISi l'indemnité de reassurance
prévue par la fédération dépasse un
franc par jour, le subside de i'état ne
sera caicuié que proportionnellement
a un franc d'mdemnité journalière.
Ces différeties dispositions sontpro-
visoires et pourron être modiliées
quand i'expérience aura permis de fi
xer leur eilicacité.
Devant ceite nouvelle largesse du
gouvernement, il me parait que plus
aucune hesitation ne serait justifiable.
II faut que toutes ies mutualiiés s'affi-
lient sans retard A la fédération et qua
celle-ci institue sans tergiverser un
service de reassurance.
Ce faisaot, les mutu&lités et ia fédé
ration auront acquis un nouveau titre
a la reconnaissance de ia classe ouvriè-
re.
Je connais assez bien le zèle du con
seil d'administratioa de ia fédération
des sociétés de secours mutuels ne l'ar-
roudissement d'Ypres, pour espérer
que moii appel sera eniendu.
Paul Lacroix.
JOURNAL D'YPRE