CHROKIQUE YPROt li
Ville d'Ypres
CONSEIL COMMUNAL
Ville d'Ypres
Finances Communales
CONSEIL COMMUNAL
Tram d'Ypres a Dixmude
A Poperinghe
L'enseigoement des Jésuites
vanté par un journal libéral
L'église cathülique au Japon
Séance du Samedi 29 Décembre 1906.
La séance s'ouvre a 5 h. 20 m. sous la
présidence de M. le bourgmestre Colaert.
Tous lea conseillers a l'exception de M.
Begerem, sont présents.
Le rapport de la réunion précédente est
déposé a 1'txamen des conseillers.
Communications
1. Les remparts et les promenades. M.
le bourgmestre annonce que M. Burvenich,
professeur h l'école d'Horticulture de Gand
et architecte de jardins, consulté par la
yille a propos deB remparts et promenades
publiques, est venu a Ypres et quaprès
examen, il a déposé au secrétariat commu
nal un rapport qui peut-être examiaé par
les conseillers.
Ce rapport a été imprimé dans le numéro
du journal de la semaine dernière.
2. Tramways vicinaux M. le bourgmes
tre rappelle qua différentes reprises l'ad-
ministration communale s'est plainte aupies
de l'administration 'des chemins de fer
yicinaux sur le peu de concordance des
horaires sur les lignes Ypres-Furnes et
Elverdinghe-Dixmude. II donne lecture
d'une lettre du directeur-général de la
société des chemins de ier vicinaux annon-
gant qu'i partir du 3 Janvier le train
partant d'Ypres a 9 h. 48 m. donnera tous
les Samedis correspondance sans change
ment de yoitures ayec le train partant vers
10h. d'Elverdinghe vers Dixmude.
3. Stomatite apkteuse. M. Lemahieu a la
parole. II signale que la stomatite aphteuse
sévit dans des commuHes limitrophes d'Y
pres. Actuellement, il n'y a encore aucun
cas a Ypres il voudrait que des mesures
soient prises pour préserver le territoire de
la ville et notamment que le vétérinaire
chargé de la police sanitaire des aninaux
examine les bestiaux qui sont transportés
de et a Ypres par chemin de fer ou tram-
way.
M. le bourgmestre répond que le neces
sairesera faitpourteniréloignée du territoire
de la commune d'Ypres la stomatite aphteu
se. Si un cas éclate, des mesures énergiques
eront prises.
4. Les budgets de igoy de l'école indus-
trielle et de l'Ecole de musique s élevant
respectivement en recettes et dépeuses a
10.240 fr. et 7.800 fr. sont adoptés.
8. Vente d'arbres. Le Conseil aut®rise
la vente d'arbres croissant sur les promena
des extérieure® et dans la cour de l'Ecole des
filles, ainsi que la vente du bois provenant
de la taille des arbres des promenades
extérieures. Le produit en est estimé a 3.240
francs.
Finances comuiunales
Emprunt. M. le Bourgmestre donne
lecture du projet d'emprunt, tel qu'il est
sorti des deliberations du Conseil communal.
Les trois membres qui seront adjoints au
Collége échévinalpour étudier lanégociation
de l'emprunt sont MM. Fraeijs, D'Huvettere
et Sobry.
Avant de passer au vote appro batif M
D Hu vettere déclare qu'il s'abstiendra, paree
que, si d'un coté il approuv© certains tra-
vaux, pour d'autres il n'ose émettre un vote
approbatif, attendu qu'il n'y a ni plans, ui
devis.
Le Bourgmestre explique que, pour
certains travaux, les études sont définitive-
ment faites pour les autres, elles seront
prochainement achevées. Pour chaque tra
vail, il y aura un devis et ulb discussion
particulière.
Au vote, tous les conseillers,a l'exception
de M. D'Huvettere qui s'abstient répondent
affirmativement.
Budget communal 1907. Le Conseil
examine successivement les différents ar
ticles.
Le crédit effecté aux traitements des
employés communaux est augmenté de
2,200 francs, pour permettre detablir un
Emprunt en vue de la réalisation de
travaux extraordinaires restauration des
monuments amélioration de la distribution
d'eauétablissement d'un tir a la ciblecon
struction d'une salie de fêtes, d'un arsenal
pour les pompiers, d'une remise pour les
corbillards, d'une salie de milice et d'une
salie pour les mutualités et autres associa
tions.
Rapport présenté, au nom du College
Echevinal par M. le Bourgmestre, dans la
séance du Conseil communal, du 10 Novem-
bre 1906.
Messieurs,
Divers travaux importants sont a l'étude
depuis plusieurs années, restauration de nos
monuments, amélioration de la distribution
d'eau, établissement d'un tir a la cible.
D'autres projets, élaborés plus récemment,
demandent uue solution: construction d'une
salie de fêtes, d'un arsenal pour les pompiers,
d'une remise pour les corbillards, de locaux
pour les réunions de nos mutualités et asso-
tiations diverses et pour celles du conseil de
milice.
L'exécution de ces travaHx, pour la plu
part urgents, entrainera use dépense élevée;
barême et de créer éventuellement une
place de chef de bureau pour les travaux
publics.
M. Bouquet demande des bancs aux rem
parts et promenades publiques et de nou
veaux airs au carillon,car les airs actuels
sont vraiment incompréhensibles.
M. le Bourgmestre. Pour les bancs, le
service des travaux soignera. Quant aux
nouveaux airs pour le carillon, je crois
que la commission de l'école de musique
s'en occupe.
M. Fraeijs. La commission s'en est
occupée encore dernièrement, mais aucun
nes airs modernes proposés n'a pu être
occepté. Je crois que nous devrons revenir
aux airs anciens.
M. le Bourgmestre. Je partage l'avis
de M. Fraeijs.
Au chapitre propriétés communales, M.
Sobry signale que le chiffre inscrit doit être
augmenté de 1O00 fr. représentant le pro
duit d'un terrain communal exproprié.
Au chapitrepolice. M. D'Huvettere
demande si lesagents ont regue une certaine
gratification pour les rondes de nuit supplé-
mentaires effectuées par eux. M. le Bourg
mestre répond que les agents regoivent
habituellement des primes h la Thuindag
afin de permettre d'augmenter, le cas
échéant, celles-ci, il propose de porter le
chiffre de 400 a 500 francs.
M. D'Huvettere signale également l'aide
qu'une troupe dechiens spécialement dressés
peut donner a la police.
M. le Bourgmestre. A Gand, a Bruges
et ailleurs il y a des chiens dressés de la
sorte, qui rendent de réels services. A Ypres,
nous pourrions en faire l'essai, seulement
la chose n'est pas si facile qu'on le suppose
lage, la race, le dressage du chien ont leur
importance, la question est a 1 étude.
Chapitre voirie. M. D'Huvettere
demande la mise en état du trottoir vers la
station de Zillebeke Chaussie de Menin.
M Vandenboogaerde. Le trottoir a
été mis en état.
M. D'Huvettere. Gela n'ernpêche qu'il
soit de nouveau impraticable.
M. le Bourgmestre. - Quelle somme
faudrait-il voter eet effet
M. Vandenboogaerde. Aucune, la chose
sera exécutée avee le credit actuel.
M. Lemahieu. Au Verloren hoek les
chemins sont également en mauvais état et
exigent des réparations.
Afin de douner satisfaction, le chiffre
afï'ecté a la voirie rurale est augmenté de
500 irs. Une longue discussion surgit sur
une proposition d'établissement de trottoirs
plantés d'arbres depuis la Porte de Menin
jusqu'a ia Bascule. La question est renvoyée
la commission spéciale,pour examen supplé-
mentaire. La chaussée ainsi transformée ne
serail, plus assez large et pourrait présenter
un danger continuel, vu l'intensité de la
circulation d'automobiles et de véhicules de
touts genres sur cette route.
Aux dépenses extraordinaires, on vote
5000 fr. pour ie redressement de la chaussée
de Poperinghe 5.000 fr. pour des trottoirs
rue au Beurre 1.000 fr. pour un festival
dramatique par la Vlaamsche Ster 2.00ü
fr. pour l'assainissement du Boterplas 500
fr.pour la canalisation d'eau a la Kruisstraat;
2.000 fr. pour plantations d'arbres 2.000
ir. pour le square de la Gare (bordures et
grillages) 4.000 fr. pour la construction
d'un mur de cloture au cimentière, chaussée
de Zonnebeke 2.000 fr. pour les trottoirs
de la rue Fiers 5.000 fr. pour l'elargisse-
ment des trottoirs et plantation d'arbres
place Vandenpeereboom 4.000 fr. pour
trottoirs de la chaussée de Poperinghe
1.500 fr. pour travaux a l'étang de Zillebe
ke.
M. Sobry demande qu'k l'avenir.le produit
des ventes de propriétés communales soit
converti en rentes sur l'Etat ou en annuités
et cela d'autant plus que nous aurons
maintenant a amortir un emprunt de 850.000
frs pour les différents travaux, Si la ville
et, bien que nous puissions compter sur une
large intervention de l'Etat et de la Province,
dans la réalisation des premiers, nous n exa-
gérons pas en évaluant a plus de 800,000
francs, la dépense qui résultera, pour la
ville, de l'ensemble de nos projets.
Ce chiffre est énorme, si l'on considère la
modicité de nos ressources extraordinaires,
fournies, chaque année, pour une grande
part, par l'excédent de nos recettes ordi
naires sur les dépenses de même nature. Il
résulte du tableau réeapitulatif ci-joint (1)
que, dans les aunées 1891 a 1905 incluses,
plus de 280,000 francs de recettes ordinaires
ont alimenté le budget extraordinaire, soit
jusqu'a concurrence de prés de 20,000 francs
par an.
Notre excédent ordinaire est important.
Dans les années 1880 a 1890, il n'était, bon
an mal au, que de 14,600 francsdepuis
1890, il atteint annuellement environ 45,000
francs (2).
Sans doute, nos excédents sont düs, en
partie, a la progression constante du fonds
communal et a la création du fonds spécial,
qui nous donnent, le premier 40,000 francs
de plus qu'en 1890, le second, une recette
nouvelle de 16,552 francs, ensemble 56,55.1
francs (3).
(1) Voir annexe 1.
(2) 46,689 franes pour l'année 1905.
(3) Voir Annex# II.
avait capitalisé les 286,000 fri provenant de
la vente de propriétés communales elle
aurait actuellement un bon magot #t pour
rait attendre l'avenir
M. D'Huvettere. L'idée de M. Sobry a
du bon par exemple, pour les terrains
productifs tels que celui qui vient d'etre
exproprié pour le chemin de fer vicinal. Mais
la plupart des terrains vendus étaient impro-
ductifs et je ne puis admettre de capitaliser
l'argent qu'ils ont produit. Avec quoi alors
exécuter certains travaux extraordinairs
comme trottoirs, égouts etc.
En employant eet argent a embellir la
ville, nous augmentons le bien-être de la
population.
M. Le Bourgmestre. Aucun gaspillage
n'a été fait et je ne puis qu'approuver les
dires de M. D'Huvettere. J'ajoute encore que
des travaux extraordinaires ont été faits, non
seulement avec les ressources extraordinaires,
mais même avec les ressources ordinaires, et
cela sans établir un centime d'impots nou
veaux. Notre situation financière permet
encore de faire un emprunt avec nos seules
ressources ordinaires et sans lever de taxes.
Nous avons 52,000 fr. de tïtresqui provien
nent de la vente du Caillievyver et des 14
mesures de terrain avoisinant. M. Sobry
se contredit lui même, puisque, il y a
quelques jours, il proposait de réaliser ces
52,000 fr.Nous pourions peut être capitaliser
aussi les 6,3oo fr. qui proviennent de l'ex-
propriation faite pour le chemin de fer
vicinal.
M. Lemahieu demande un trottoir
jusqu'a l'école gardienne du Verloren hoek.
i52 enfants fréquentent cette école et l'usage
de la voie cyclable n'est pas sans danger
pour les enfants.
Sur la proposition de Monsieur Fraeijs le
conseil vote un crédit de 4000 francs pour
l'organisation des fêtes pendant l'été pro
chain.
M. le Bourgmestre propose l'inscription
au budget d'une somme de 600 francs pour
indemniser la Fanfare Royale a l'occasion
des concerts qu'elle organise sur le kiosque
de la Grand'Place.
La séance publique est levée a 7.40 h.
Ville d'Yp res
séance publique du Samedi 12 Janvier 1907,
a 5 h. du soir.
1. Propriétés communales procés-verbal
d'adjudication de locaux sous les halles.
2. Distribution d'eau fournitures de char-
bons.
3. Finances communales Budget de la
ville pour 1907 amendements vote
définjtif.
4. Propriétés communales demande d'issue
dans la ruelle dite Pensestraatje.
5. Propriétés communales restauration
Halles plans, etc.
6. Fabriques d'e'glises part d'intervention
de la ville dans les frais de restauration
de l'église St Martin.
7. Hospices vente du chiteau Godtschalck.
8. Bureau de bienfaisance compte 1905.
9. Hospices: compte 1905 et budjet 1907.
A la suite d une interpellation faite il y a
quelques semaines au conseil communal par
Monsieur Fraeijs au sujet des mauvaises
correspondences que donnaient au public
Yprois les trains de la nouvelle ligne Elver-
dinghe, Dixmude, l'administration commu
nale s'est adressée la Société Nationale des
chemins de fer vicinaux aux fins d'obtenir un
meilleur horaire.
Par sa lettre du 20 Décembre dernier la
Société Nationale a consenti de retarder a
partir du 3 Janvier dernier le train n° 23 de
facon a le faire correspondre a Elverdinghe
avec le train n° 625 partant d'Ypres a 9.48 h
Si nos dépenses ordinaires s'étaient main-
tenues a 279,000 francs, chiffre de Paunée
1890, nous aurions des excédenls beaucoup
plus élevés Mais ces dépenses ont suivi l'aug-
mentation de nos recettes, et montent au-
jourd'hui plus de 326,000 francs. Leur
accroissement est, du reste, justifié, et au
cune ne pourrait être supprimée, ni même
diminuée sensiblement.
Ayant peu de ressources extraordinaires
autres que eet excédent, c'est a lui que nous
devons recourir pour réaliser les travaux
projetés. Car nous ne songeons a créer ni
taxes nouvelles. ni impóts nouveaux, bien
que, de toutes les villes de son importance,
la nótre soit la moins obérée et la moins im-
posé. (1) Dans un grand nombre de commu
nes plus populeuses qu'Ypres, c'est souvent
(i) Dans son Exposé sur la question de l'amé-
lioration de la distribution des eauxalimentaires
et sur divers autres projets de travaux publics
présenté au Conseil communal d'Ypres, le 29 Sep-
tembre 1877, M. L. Vanheule, Bourgmestre de la
ville, démontre, documents a l'appui, qu'après
('établissement des nouvelles impositions proje-
tées, la ville resterait encore dans une situation
meilleure, sous le rapport des impöts, que la
majeure partie des villes et communes de la pro
vince (pages 41 et 42).
Depuis cette époque, aucun impöt nouveau n'a
été établi a Ypres, tandis qu'il résulte du tableau
annexe n» IV, que dans la plupart des communes
assimilable a la nótre, il est loin d'en être le
même.
De plus le dernier train remorquera le
Samedi des voitures directes pour Dixmude,
qui seront reprises a Elverdinghe par ce
train n° 23.
II est malheureusement impossible pour
le moment de faire correspondre le tram
n° i3 avec le train n° 627 paree que cela
nécessiterait le rearment des trains n° 24
et *5.Ce dernier ne correspondrait plus dès
lors a Elverdinghe avec celui qui repart
pourFurnesa 12.47 h.
II y a lieu de remercier la Société Nationalt
d'avoir donné en partie satisfaction aux
justes réclamations des nombreux Yprois qui
se rendent journeilement dans la direction
de Dixmude. Toutefois la mesure prise esi
insuffisante et nous persistons a erom
qu'avec un peu de bonne volonté, il doit y
avoir moyen de donner pleinement satisfac
tion au public voyageur.
L'Association libérale a fait distribuer a
Poperinghe, a la fin de la semaine dernière,
un pamphlet qui s'attaque aux catholiques et
au clergé a la police de Poperinghe et au
bourgmestre, M. le député Van Merris.
La cause de tout cela C'est que l'Asso-
ciation conservatrice s'est permis de contester
l'inscription de quelques électeurs par le
motif qu'ils ne sont pas de nationalité beige,
et que le Collége échevinal de Poperinghe
a rayé des listes tous ceux qui sont déchus
du droit de vote" pour condamnations réité-
rées du chef d'ivresse 1
Les réclamations introduites par les
catholiques sont-elles justifiées II appar-
tiendra a la Cour d'Appel de Gand de la
décider. Nous ne ferons pas le public juge de
litiges dont la solution dépend de questions
complexes de nationalité.
Prétendra-t-on qu'il faut admettre l'étran-
ger, au même titre que le beige, a prendre
part a nos élections?Et quels principes faut-il
appliquer pour determiner si un individu est
national ou étranger, si non ceux de la
législation qui nous régit actuellement, et
non point les régies arbitraires que peut
imaginer la fantaisie
Quant aux radiations d'office prononcées
par le Collége échevinalde Poperinghe, on
ne se hasarde pas a contester leur bien fondél
Pour le moment, constatons le dépit qu'è
causé aux libéraux de Poperinghe la facon
dont la revision des listes électoralcs a été
faite. II ne nous arrivera pas, a nous de faire
grief a qui que ce soit d'avoir présenté une
réclamation électorale sérieuse: les listes n'en
peuvent être rendues que plus exactes.
Constatons aussi que l'imprimeur de
l'inepte factum dü a l'Association libérale a
cru prudent de ne pas révéler son nom.
Le Matin journal libéral de Bruxel-
les, se lamente sur la décadeDCe de l'ensei-
gnement moyen offleiel en Belgique.il émet
l'avis que, telles qu'elles sont actuellement
organisées dans nos athénées, les études
classiques constituent un véritable non
sens II termine par un édifiant parallèle
entre les Jésuites et les professeurs officiels
il écrit
Les écoles tenues par les Jésuites ont
ceci de bon
Avant tous les maitres s'attachent a
découvrir dans leurs élèves un germe de
personnalité. Dès qu'ils l'ont trouvé, ils
emplolent tous les moyens, même détourues,
pour le faire éclore. C'est ainsi qu'ils ont
produit et produisent encore tant d hommes
de valeur.
II faudrait dans nos athénées des profes
seurs qui les imitent sur ce point. Mais cela
demande beaucoup travail et de peine...
Aussi, sortis de l'athénée, nous sommes
presque tous taillés sur le même patron
nous sommes uniformes de coeur et d'esprit.
Et l'uniformité ne sera jamais que la médio-
crité
le budget extraordinaire qui approvisionne
l'ordinaire. Ici c'est le contraire l'emprunt
n'a jamais servi, et ne servira pas encore, a
augmenterou a créer des recettes ordinaires.
Mais quelqu'important que soit notre ex
cédent ordinaire, et en supposant que nous
le capitalisions tout entier, chaque année, ce
n'est que dans 20 ans qu'il pourrait suffire
a la réalisation de nos projets. En le consa
crant en partie seulement a nos grands tra
vaux, il faudrait un demi siècle ou davantage
pour en voir l'achèvement.
Or, vous ne l'ignorez pas, Messieurs, ces
travaux sont urgents, comme nous le dé
montrerons dans notre rapport. Les reculer
encore serait exposer a la ruine des monu
ments uniques, méconnaitre la nécessité de
l'amélioration de la distribution d'eau, et,
en ce qui concerns les autres projets, ne pas
répondre a des besoins réels et la légitime
attente de nos concitoyens. Ce serait, en
outre, créar une situation pleine de dangers,
dont nous n'entendons pas assumer plus
longtemps la grave responsabilité.
L'excédent doit servir d'ailleurs a d'autres
besoins, dont les principaux sont l'améliora
tion de notre voirie urbaine et rurale et
l'achèvement de notre réseau d'égouts. Nous
désirons consacrei' a ces travaux une partie
de nos excédents annuels, pendant que nous
exécutons ceux que nous avons ici en vue.
Force nous et done de recourir a l'ein-
II y a loin, trés loin, de oes aveux aux
fanfares entendues naguère encore, ]0rs qe
la publication des résultats des concours
généraux Et ce n'est pas tout.
Trop souvent, continue le Matin le
professeur n'est quun fonctionnaire.. Et il
devrait être unapötre...
Mais... au iieu d'apotres ou de geus
ciévoués, il y a trop de ronds-de-cuir
Cepeudant des hommes se sacrifient a leurs
élèves de tout leur coeur, de toutes leurs
forces mais teur exemple nest pas suffisam-
ment suivi...
Nous en counaissous, certes, dansl'ensei-
.piemctit officiel, de ces hommes de dévoue-
nt-nt et de sacrifice. Mais ieur exemple
i) st pas assez suivi, de l'aveau même du
Matin
Chez les Jésuites, chez les prêtres ensei-
guants ils le sont tous, c'est la règle. Et c'est
la leur force, et c'est le secret de leurs
succès, poclatnés même par leurs adver-
saires.
II existe actuellement 60,000 catholiques
au Japun. Ce n'est guère, en comparaison
les 1,800,000 chrétiens qu'y trouva ia
violente persecution de 1614, qui détruisit
les chrétientés de l'empire du Levant.
Pourtant la situation actuelle permet de
concevoir de sérieuses espérances. La
Revue Augusturienne vient de publier
sur la question un article extrêmement inté
ressant, Vers 1865 Mgr Petitjeau, qui fut
pendaut dix-huit ans évêque de Nagasaki,
retrouvait les débris des chrétientés ancien
nes oü la foi catholique s'était conservée
intacte, et son apostolat porta quelques
fruits, même parini les parens. Mais le 25
mai 1868 1 empereur actuel il avait alors
quatorze ans signait un nouvel édit de
persécution confinnant les prohibitions
strides qui frappaient la religion chrétienne.
Les chrétiens furent dépoités, mais il n'y
eut pas de répression sanglante. Bientót
même les anciens préjugés tombèrent et,
le II aoüt 1884, la liberté absolue des cultes
était proclamée. La hiërarchie catholique
a été rétablie au Japon par Leo Xlll en
1891. 11 y a un archevêque a Tokio et trois
évêques sufiragants Nagasaki, Osaka et
Hakodaté. 11 y a 170 prêtres catholiques,
dont 40 indigènes, 170 églises et une tren-
taine de communautéscomptant 80 religieux
et 330 religieuses. Chaque année il y a de
quatre a cinq mille baptêmes.
L effort des missionnaires et des catho
liques japonais porte surtout sur les ceuvres
d'enseignement. II faut signaler au premier
rang la maison de familie et de conférences,
fondée par M. Ferrand, des missions étran-
gères et destinée répandre l'influence
catholique parmi les 50,000 étudiants de
Tokio.
La foi japonaise se desintéressant de la
question religieuse, les seuls obstacles que
rencontrent les missionnaires sont dans le
caractère japonais dont le trait sailliant est
ia haine de l etranger.
Et eet obstacle est dangereux, aussi bien
chez les classes inférieure» oü il peut engen-
drer la duplieité que dans les classes
éclairées qui voyageut et rentrent générale-
ment un pays sceptiques et incrédules. Telle
est la grande difficulté oü se heurtent les
missionnaires et qui explique les progrès
lents mais réels du catbolicisme. C'est le
mauvais coté de la situation.
Par contre le Japonais est intelligent et
il est ardent un bien comme au mal. II aime
entendre parler et il est perspicace.il écouté
le missionnaire et discute ses doctriues. II
lit passionnément pour le plaisir de lire et
d'apprendre. C est pourquoi 1 (Euvre des
conférences et de la presse est un des grands
soucis du clergé. Un missionnaire écrivait
en 1902 Tokio rappelle absolument
Alexandrieet ses écoles II faut des Origène.»
Nul au Japon ne fait difficulté d'écouter le
prunt, si nous voulons donner suite a nos
projets et a nos promesses.
Quand ies pouvoirs publics supérieurs
examineront l'opportunité de la mesure
financière que nous vous proposons, ils cou-
s^ateront, par l'inspection de notre compta
bilité, si nous avons réalisé ou nou toutes
les ressources qu'un controle sévère peu
produire, et épuisé toutes celles que pro-
curent 1 ordre et 1 économie. Nous avons la
conviction qu'ils nous donneront un témai-
gnage affirmatif et qu'ils approuveront avec
empressement notre délibération. II en sera
ainsi surtout de la Députation permanente,
qni, chaque année, nous renvoie nos budgets
et comptes sans observations.
Nous n'ignorons pas que l'emprunt aug*
mentera sensiblement notre dette. Mais il
importe d'observer que, jusqu'ici, cette dette
ne sélève qua 925,000 francs, en y compre-
nant l'emprunt fait, en 1879, au Crédit
communal. Ajoutons que, par suite de l'a-
mortissement, elle est loin d'atteindre encore
ce chiffre (1). Quand elle sera amortie, 1®S
travaux que nous décrèterons seiont exe-
cutés, et, pendant longtemps encore, pen
dant des siècles même, nos successeurs
jouiront des dépenses que la ville se sera
imposées aujourd'hui.
(O Voir Annexe V,
(A suivre),